3 septembre 2005

Mariées mais pas trop (2003) de Catherine Corsini

Mariees mais pas tropElle :
Le pari de Catherine Corsini de tourner une comédie amusante est bel et bien perdu ; il est vrai qu’il est difficile et périlleux de s’essayer à cet exercice. Jane Birkin a beau s’évertuer à jouer la grand-mère croqueuse d’hommes, cela ne suffit pas à soutenir l’attention. Le scénario est ennuyeux et mal ficelé. Les gags tombent à plat. Un véritable fiasco.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le thème n’est pas spécialement nouveau au cinéma (la femme, style veuve noire, qui tue ses maris successifs) et le fait de vouloir traiter cela avec humour (noir, of course) n’est pas neuf non plus. La mayonnaise ne prend pas, on n’y croit pas une seconde et on finit par s’ennuyer.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Emilie Dequenne, Clovis Cornillac, Pierre Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Corsini sur le site IMDB.
Voir les autres films de Catherine Corsini chroniqués sur ce blog…
Lire une présentation plus complète du film sur le site filmdeculte.com.

2 septembre 2005

Point limite zéro (1971) de Richard C. Sarafian

Titre original : « Vanishing Point »

Point limite zéro Elle :
Un film rebelle du début des années 70 qui fleure bon la contestation, incarnée en l’occurence par un ancien pilote professionnel qui fait le pari de faire le trajet Denver-San Francisco en un temps record. Les immenses étendues du désert du Nevada dans lesquelles évolue à toute vitesse une Dodge Challenger blanche. Les panoramas sont magnifiquement filmés. Sur fond de défonce aux amphétamines, le rythme de la musique rock et de cette fuite éperdue est haletant et quelque part jubilatoire. Le pilote qui défie toutes les règles et parvient à échapper aux forces de l’ordre avec l’aide d’un animateur de radio noir et de compagnons de route. Il devient le héros de ces populations abandonnées car il incarne la quête de liberté. Evidemment, il ne ferait pas bon de sortir un tel film dans le contexte actuel…!
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un thème très simple et basique, ce film est assez bien construit. Point Limite Zéro  respire l’esprit des années 70, prônant l’opposition à tout ordre établi… Le film se cantonne à cela d’ailleurs, car le propos n’est pas très étoffé. Ceci dit, il est bien construit, puisque l’on se laisse prendre au jeu, on s’intéresse à ce casse-cou et on aimerait le voir réussir. Au final, revoir ce film 30 ans plus tard est assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Barry Newman, Cleavon Little
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard C. Sarafian sur le site imdb.com.
Voir aussi : Vanishing Point sur Wikipedia (in english)

1 septembre 2005

Le démon des femmes (1968) de Robert Aldrich

Titre original : « The legend of Lylah Clare »

The Legend of Lylah Clare Elle :
Un film violent et morbide sur les fantasmes d’un réalisateur tyrannique d’Hollywood vis-à-vis d’une star assassinée qu’il veut faire réincarner dans un film par une jeune débutante (Kim Novak). Quelle ambiance dans le Hollywood des années fastes ! Les pulsions des uns et des autres sont malsaines. L’attrait du pouvoir, de l’argent, de la célébrité anime tout ce milieu et peut conduire jusqu’à la mort. Tout le monde en prend pour son grade, les producteurs nababs, les stars capricieuses, les réalisateurs méprisants, les assistants jaloux, les journalistes assassins. Aldrich crée une atmosphère étouffante et onirique ainsi que des personnages monstrueux. Il parvient également à nous surprendre avec une fin très mordante et inattendue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le démon des femmes. C’est une vision assez sévère et dure d’Hollywood que nous offre Robert Aldrich avec cette histoire assez sombre. Le film perd beaucoup de son impact à cause de son rythme assez lent et d’une mise en place assez confuse, même peu crédible parfois. De plus certains parti-pris sont assez particuliers, telle la voix forcée de Kim Novak. La fin est à la fois assez terrible et plus convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Peter Finch, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Aldrich chroniqués sur ce blog…

31 août 2005

Sommaire d’août 2005

Le Mépris

(1963) de Jean-Luc Godard

All or Nothing

(2002) de Mike Leigh

Les contrebandiers de Moonfleet

(1955) de Fritz Lang

Croix de Fer

(1977) de Sam Peckinpah

Vous ne l’emporterez pas avec vous

(1938) de Frank Capra

Danse avec les loups

(1990) de Kevin Costner

Waterworld

(1995) de Kevin Reynolds

Les Triplettes de Belleville

(2003) de Sylvain Chomet

MASH

(1970) de Robert Altman

L’Homme de la rue

(1941) de Frank Capra

De beaux Lendemains

(1997) d’ Atom Egoyan

Bienvenue au gîte

(2003) de Claude Duty

Les Égarés

(2003) d’ André Téchiné

Créatures féroces

(1997) de Robert Young et Fred Schepisi

La Petite Lili

(2003) de Claude Miller

La Fièvre dans le sang

(1961) de Elia Kazan

Claire Dolan

(1998) de Lodge H. Kerrigan

Nos Meilleures Années

(2003) de Marco Tullio Giordana

Pour le plaisir

(2004) de Dominique Deruddere

Plots with a View

(2002) de Nick Hurran

Good Bye Lenin!

(2003) de Wolfgang Becker

Profession: magliari

(1959) de Francesco Rosi

Solaris

(2002) de Steven Soderbergh

L’Aveu

(1969) de Costa-Gavras

Maine-Océan

(1986) de Jacques Rozier

Du côté d’Orouët

(1973) de Jacques Rozier

Historias mínimas

(2002) de Carlos Sorin

Tanguy

(2001) d’ Étienne Chatiliez

La Ciénaga

(2001) de Lucrecia Martel

Oscar

(1967) d’ Edouard Molinaro

Un Américain bien tranquille

(2002) de Phillip Noyce

Punch-Drunk Love

(2002) de Paul Thomas Anderson

Pour rire!

(1996) de Lucas Belvaux

Nombre de billets : 33

31 août 2005

Le mépris (1963) de Jean-Luc Godard

Godard - Le méprisElle :
Film culte que l’on revoit avec grand plaisir, cette adaptation du roman d’Alberto Moravia est à la fois grave et lumineuse : pendant la préparation du tournage d’un film, « Ulysse », réalisé par Fritz Lang qui joue ici son propre rôle, nous assistons à la lente déchirure d’un couple (Brigitte Bardot et Michel Piccoli). Camille, simple dactylo cesse d’aimer Paul, le scénariste, car elle le méprise ; elle l’accuse de complaisance face à son producteur. Godard fait un parallèle intéressant avec l’histoire de Pénélope et Ulysse. La forme du film est novatrice. Scènes mythiques entre Piccoli et Bardot dans l’appartement où Godard fait glisser sa caméra d’une pièce à l’autre comme pour amorcer la fracture. Couleurs éclatantes et violentes de Capri où la tragédie va se jouer entre les deux protagonistes dans une maison rouge qui domine une mer éblouissante. Camille est un être simple qui ne parvient plus à dissiper le mépris qui l’habite. Paul est complètement désynchronisé dans sa vie par ce rejet brutal. N’oublions pas de mentionner la magnifique musique de Georges Delerue qui accentue l’ampleur du drame de ce couple.
Note : 5 étoiles

Lui :
A mes yeux, Le Mépris est le plus beau film de Godard, sur un couple en position instable, au bord de la rupture, et sur la naissance et l’amplification d’un sentiment de mépris de l’un envers l’autre. C’est aussi une réflexion sur la puissance de l’argent et de sa toute puissance dans le monde du cinéma. Godard parvient à utiliser parfaitement les atouts de ses acteurs, à commencer par Bardot, sans jamais en abuser. De nombreuses scènes sont de véritables petits bijoux et sont d’ailleurs devenues des classiques, à commencer par ce superbe générique de début, très cinématographique, avec ces noms donnés en voix off sur une superbe musique de Delerue. Tout le film est d’ailleurs à la fois un superbe hommage au cinéma et un grand moment de cinéma, de pur cinéma, de grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Brigitte Bardot, Jack Palance, Fritz Lang
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Luc Godard sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jean-Luc Godard chroniqués sur ce blog…
Lire aussi  un très beau texte sur le générique et la première scène du film (lien archivé) .

Le MéprisRaoul Coutard dans le célèbre générique de Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Le MéprisBrigitte Bardot et Michel Piccoli dans un superbe plan de Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Le MéprisJack Palance, Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Fritz LangFritz Lang dans Le Mépris de Jean-Luc Godard.

30 août 2005

All or Nothing (2002) de Mike Leigh

All or nothingElle :
Film réaliste social dans lequel Mike Leigh pose un regard authentique et tendre sur trois familles défavorisées. Il dissèque avec justesse les raisons pour lesquelles ces personnages ont sombré dans le pessimisme, la pauvreté, le désamour de soi et des autres. L’alcool, l’obésité, le manque de communication, de convivialité, de respect et d’estime de soi plongent ces gens attachants dans le désarroi et la violence verbale et physique. Une analyse intéressante mais évidemment pas très optimiste.
Note : 5 étoiles

Lui :
All or Nothing est un portrait très authentique et assez sincère dans son approche d’une famille londonienne populaire. Une fois de plus, l’absence de communication et le sentiment de se sentir mal considéré sont montrés comme responsable de relations assez dégradées. Le regard porté est assez sincère car on ne sent ni pitié, ni compassion, seulement un regard fidèle et attendri. Les personnages sont assez attachants et remarquablement interprétés. On peut juste reprocher au film d’utiliser le côté « condition sociale défavorisée » pour un peu exacerber les problèmes, mieux les mettre en avant, car ce sont les mêmes problèmes de communication sociale ou personnelle qui existent à tous les niveaux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Timothy Spall, Lesley Manville, Alison Garland
Voir la fiche du film et la filmographie de Mike Leigh sur le site IMDB.

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29 août 2005

Les contrebandiers de Moonfleet (1955) de Fritz Lang

Titre original : « Moonfleet »

Les contrebandiers de Moonfleet Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Cette histoire de jeune garçon, qui fait malgré lui irruption dans le monde rude des contrebandiers de l’Angleterre du 18e siècle, permet à Fritz Lang de jouer avec notre fascination pour l’aventure et pour l’étrange. Lang aurait semble t-il plus ou moins renié le film dont le montage lui aurait échappé, pourtant cela n’empêche pas Les contrebandiers de Moonfleet d’être un film très complet, baigné d’un climat fort et étrange en permanence, avec des images assez lyriques (malgré l’aversion de Lang pour le cinemascope). L’équilibre est quasi parfait, il n’y a aucun excès et on se laisse volontiers captiver par l’histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, George Sanders, Jon Whiteley
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

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28 août 2005

Croix de Fer (1977) de Sam Peckinpah

Titre original : « Cross of Iron »

Croix de Fer Elle :
Film de guerre adapté du roman de Willi Heinrich. Ce violent réquisitoire contre la stupidité de la guerre et la cupidité des hommes met en scène l’armée allemande sur le front russe. James Coburn incarne un caporal rebelle qui malgré sa haine de l’uniforme reste malgré tout au sein de l’armée, son unique famille. Sam Peckinpah ne s’attache pas à l’aspect historique mais cherche à mettre en scène la violence, les massacres, le mensonge, la couardise, l’appétit de pouvoir et d’honneur. La mise en scène est chaotique et onirique. Le réalisateur ponctue son film de cadavres et de blessés. Malgré quelques longueurs, c’est un film intéressant.
Note : 3 étoiles

Croix de Fer Lui :
Mettant en scène l’opposition de deux officiers au sein d’une compagnie allemande sur le front russe, Croix de Fer nous montre avant tout l’absurdité de la guerre. A ces hommes qui ne croient plus en la grandeur de leur pays ou leur chef suprême, il ne reste qu’une succession de combats implacables, le danger permanent et la volonté de se sortir de ce bourbier. Même si certains personnages sont un peu typés (l’officier aristocrate est pleutre et arriviste à souhait), Sam Peckinpah met parfaitement en place son discours et parvient bien à mettre en évidence la difficulté à garder de l’humanité au fond de soi dans de telles situations extrêmes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Coburn, James Mason
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27 août 2005

Vous ne l’emporterez pas avec vous (1938) de Frank Capra

Titre original : « You can’t take it with you »

You Can't Take It with YouElle :
James Stewart en fils de riche banquier veut épouser Jean Arthur, fille d’une famille modeste. C’est l’affrontement de deux mondes totalement opposés: l’amour de l’argent contre l’amour tout court, l’amitié et la joie de vivre. Frank Capra nous introduit dans son univers de famille idéale avec beaucoup d’humour et de gaieté. Ses personnages sont drôles et attachants. Un grand classique du cinéma à voir ou revoir avec délectation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Vous ne l’emporterez pas avec vous est une comédie pleine de vitalité, de bonne humeur et de bonnes intentions, sur le thème « la recherche de la réussite sociale et financière peut vous faire oublier les valeurs essentielles de la vie ». On peut bien entendu trouver cela trop manichéen, trop idéaliste ou même idyllique, mais personne n’a mieux traité ce sujet en comédie que Capra. Les personnages sont forts et attachants, les dialogues brillants et la mise en scène très précise. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Jean Arthur, Lionel Barrymore, Edward Arnold, Mary Forbes, Ann Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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26 août 2005

Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner

Titre original : « Dances with wolves »

Danse avec les loupsElle :
Ce film, qui a marqué le début des années 90 à cause de la beauté des images, de la musique et du sujet, me laisse bien perplexe 14 ans plus tard. Kevin Costner (qui ne m’a pas convaincue depuis en tant que réalisateur) livre un film convenu, long et ennuyeux. Trop fasciné par son sujet et ses belles images à mettre dans la boîte, il nous inflige quatre heures de projection durant lesquelles il ne se passe que très peu de choses. Tout comme notre héros Kevin Costner qui s’ennuie à garder la frontière, on fait comme lui ; on n’est pas loin du sommeil comateux. Malgré les superbes panoramiques de paysages, les jolis couchers de soleil, les chevaux, le loup, les bisons, les gentils indiens, l’inévitable veuve qui veut se caser, la sauce ne prend pas.
Note :

Lui :
Danse avec les loups Danse avec les loups est vraiment un film bourré de bonnes intentions mais aussi de maladresses. Ce sont ces dernières qui sautent aux yeux en premier: une construction brouillonne, une lourdeur extrême dans les clichés, un manichéisme assez outrancier et surtout une lenteur… une lenteur… (d’autant plus évidente que le film était vu ici dans sa version longue de 4h). Malgré toutes ces maladresses, il n’en reste pas moins que c’est l’un des films les plus authentiques sur la civilisation des sioux, juste avant son éradication par le « modernisme » américain. Authentique, parce Costner n’a pas voulu tricher et utiliser les ficelles hollywoodiennes classiques. Et ne serait-ce qu’à ce titre, il y a des bonnes choses à prendre dans ce film et il me paraît difficile de le railler trop durement.
Note : 3 étoiles

Note : Pour être honnête, quand nous avions vu ce film (dans sa version normale, c’est à dire courte) peu après sa sortie, nous avions tous deux beaucoup aimé…

Acteurs: Kevin Costner, Mary McDonnell
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Costner sur le site imdb.com.

Le film Danse avec les loups existe en trois versions :
181 mn pour la version commerciale cinéma à sa sortie en 1990
224 mn (« Extended version ») disponible actuellement en DVD
236 mn (« Director’s cut ») sortie en LaserDisc NTSC (3 disques) en 1994. C’est cette version qui a été ici visionnée.

Remarques :
L’histoire de Danse avec les loups présente beaucoup de similitudes avec le film de Samuel Fuller de 1957 Run of the Arrow (Le jugement des flèches).