4 janvier 2006

La Marche de Radetzky (1995) d’ Axel Corti et Gernot Roll (TV)

Titre original : « Radetzkymarsch »

La Marche de Radetzky Elle :
Malgré une version doublée, j’ai bien aimé cette adaptation du roman de Joseph Roth. Les acteurs sont de qualité (Claude Rich et Charlotte Rampling) mais surtout Max von Sydow qui interprète un émouvant Baron von Trotta. Le ton est intimiste. Dans cette longue fresque de quatre heures, on assiste au délitement progressif de l’empire austro-hongrois à la veille de la première guerre. Les nationalismes de toutes sortes montent, les soulèvements ouvriers menacent la stabilité d’une monarchie vieillissante qui s’écroulera lors de l’attentat de Sarajevo. Le jeune fils du baron à qui on a toujours dit que son grand-père avait sauvé l’empereur à Solferino entre dans l’armée mais sombre dans l’alcool et les dettes de jeu. C’est également le déclin du prestige de l’armée.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une belle (mini) saga historique, “mini” dans le sens où l’histoire du petit-fils du héros de Solferino n’est pas si riche que cela, mais elle nous permet de nous plonger dans cette atmosphère de début de siècle, juste avant la première guerre mondiale, en Autriche. La reconstitution est assez réussie sans être somptueuse ou spectaculaire. En plus de cet intérêt plutôt historique, il nous reste l’histoire de ce jeune homme qui ne vivra jamais vraiment sa vie, écartelé entre la marque importante de son père et grand-père et sa culpabilité après des expériences amoureuses ou amicales qui se terminent tragiquement. C’est un téléfilm, mais un téléfilm très réussi. (Vu en VF)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Charlotte Rampling, Claude Rich
Voir la fiche du film et la filmographie de Axel Corti et Gernot Roll sur le site IMDB.

3 janvier 2006

The Adjuster (1991) d’ Atom Egoyan

The Adjuster Elle :
Avec ce film, Egoyan semble vouloir explorer sa fascination pour le désir. Malheureusement, je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers embrouillé et sombre de ce film et j’ai donc fini par abandonner.
Note : pas d'étoile

Lui :
Atom Egoyan débute son film comme un puzzle, un puzzle dont on doit recoller les morceaux, une suite de situations qui nous intriguent. Si le lien global est rapidement perceptible, de nombreux personnages gardent leur opacité. Atom Egoyan semble poser des questions mais ne nous donne pas les réponses. De quoi est bâtie notre vie? Ses personnages semblent vivre par procuration ou se réfugient dans des fantasmes. Sans avoir cette douceur et cette fluidité de mise en scène que l’on verra dans ses films suivants, Egoyan montre ici un talent certain pour créer un climat particulier, troublant, qui nous perturbe puissamment mais sans brutalité. On pense inévitablement à David Lynch mais Egoyan a un style qui lui est propre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elias Koteas, Arsinée Khanjian
Voir la fiche du film et la filmographie de Atom Egoyan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Atom Egoyan chroniqués sur ce blog…

2 janvier 2006

Land of Plenty (Terre d’abondance) (2004) de Wim Wenders

Titre original : « Land of Plenty »

Land of Plenty (Terre d'abondance) Elle :
Wim Wenders nous fait vivre la paranoïa de l’après 11 septembre au coeur de Los Angeles au travers des yeux d’un vétéran du Vietnam déjanté qui se croit investi d’une mission anti-terroriste. Il surveille tout le monde dans sa camionnette truffée de micros et s’invente des ennemis et des angoisses. Sa jeune nièce entre dans son jeu pour tenter de le retrouver. Land of Plenty est une plongée terrifiante dans les rues jonchées de sans abris, recherche et dénonciations de personnes suspectes, on erre dans un monde disloqué. Comme d’habitude, la mise en scène est belle, les acteurs sont talentueux et les musiques sont somptueuses. En revanche, le film est trop long et le scénario manque d’épaisseur. Wenders a du mal à nous tenir en haleine jusqu’à la fin car il reste trop cantonné dans les élucubrations du vétéran qui n’aboutissent sur rien. On est bien loin de ses meilleurs films.
Note : 3 étoiles

Lui :
Voulant traiter du traumatisme américain du 11 septembre, Wenders met en opposition deux personnages, un vétéran du Vietnam franchement paranoïaque, qui passe ses journées à traquer d’hypothétiques suspects, et une jeune fille idéaliste et bénévole, prête à aimer et aider tout le monde. Ces personnages sont trop extrêmes pour que Wenders puisse nous montrer quoi que ce soit. Le film donne d’ailleurs un peu l’impression d’être bâclé sur le plan du scénario qui s’étire en longueur sans parvenir à nous donner une certaine vision de l’Amérique, si ce n’est l’importance des laissés pour compte. La réalisation reste parfaite, avec une belle photographie mais le film dans son ensemble est largement en dessous de ce que l’on peut attendre de Wim Wenders.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michelle Williams, John Diehl
Voir la fiche du film et la filmographie de Wim Wenders sur le site IMDB.

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1 janvier 2006

Shrek 2 (2004) d’ Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury

Shrek 2 Elle :
(pas vu )

Lui :
L’histoire de ce second volet se situe exactement à la suite du premier mais le scénario a toutefois moins d’importance cette fois : il s’agit plutôt d’une suite de gags mais l’ensemble reste très réussi. L’âne tonitruant (Eddie Murphy) est plus en retrait, pour faire de la place à un second faire-valoir, le chat botté, qui a un peu du mal à s’imposer même si la voix d’Antonio Banderas lui donne un certain panache assez amusant. Beaucoup d’humour, bien dosé, et toujours beaucoup de clins d’oeil, cinématographiques et autres. Ce film d’animation nous fait passer un bon moment, même s’il se situe un peu en retrait par rapport au premier qui était un petit bijou.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mike Myers, Cameron Diaz, Eddie Murphy, Antonio Banderas, John Cleese, Julie Andrews
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury sur le site IMDB.

1 janvier 2006

Shrek (2001) d’ Andrew Adamson et Vicky Jenson

Shrek Elle :
Ce film a beau être une satire de la production aseptisée disneyenne, je me suis plutôt ennuyée.
Note : pas d'étoile

Lui :
Excellent détournement du conte de fée, bourré d’humour. L’équilibre est parfait, aucune lourdeur… Les références et clins d’oeils sont nombreux (films et musique). L’âne (Eddie Murphy) est certainement le personnage le plus réussi. Une petite merveille, un conte complètement décalé à déguster sans arrière pensée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, John Lithgow, Vincent Cassel
Voir la fiche du film sur le site imdb.com.

Voir aussi :
Shrek 2 (2004) d’Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury
Shrek 3 (2007) de Chris Miller

31 décembre 2005

sommaire de décembre 2005

Respiro

(2002) de Emanuele Crialese

Imûhar, une légende

(1997) de Jacques Dubuisson

Brodeuses

(2004) d’ Éléonore Faucher

Les Maraudeurs attaquent

(1962) de Samuel Fuller

C’est le bouquet!

(2002) de Jeanne Labrune

Sur la terre des géants

(2005) de Tim Haines

Au plus près du paradis

(2002) de Tonie Marshall

Le Monde de Nemo

(2003) d’ Andrew Stanton et Lee Unkrich

Un si doux visage

(1952) de Otto Preminger

Timecode

(2000) de Mike Figgis

Ainsi va l’amour

(1971) de John Cassavetes

Mon idole

(2002) de Guillaume Canet

La Dentellière

(1977) de Claude Goretta

L’ Équipier

(2004) de Philippe Lioret

Un couple épatant

(2002) de Lucas Belvaux

Cavale

(2002) de Lucas Belvaux

Après la vie

(2002) de Lucas Belvaux

Bord de mer

(2002) de Julie Lopes-Curval

La demoiselle d’honneur

(2004) de Claude Chabrol

John Q

(2002) de Nick Cassavetes

Men in Black II

(2002) de Barry Sonnenfeld

Comme une image

(2004) d’ Agnès Jaoui

In the Bedroom

(2001) de Todd Field

Un monde presque paisible

(2002) de Michel Deville

Irma Vep

(1996) d’ Olivier Assayas

One Hour Photo

(2002) de Mark Romanek

Indiscrétions

(1940) de George Cukor

Bloody Sunday

(2002) de Paul Greengrass

Aram

(2002) de Robert Kechichian

The Château

(2001) de Jesse Peretz

Eternal Sunshine of the Spotless Mind

(2004) de Michel Gondry

Prima della rivoluzione

(1964) de Bernardo Bertolucci

King of the Hill

(1993) de Steven Soderbergh

Our Song

(2000) de Jim McKay

Calendar

(1993) de Atom Egoyan

L’ île

(2000) de Kim Ki-duk

Rich and Strange

(1932) de Alfred Hitchcock

Petites coupures

(2003) de Pascal Bonitzer

La Fleur du Mal

(2003) de Claude Chabrol

La mémoire dans la peau

(2002) de Doug Liman

La Cité de Dieu

(2002) de Fernando Meirelles et Kátia Lund

Nombre de billets : 41

31 décembre 2005

Respiro (2002) de Emanuele Crialese

Respiro Elle :
Film intéressant et novateur qui rappelle un peu les cadrages et ambiances à la Pasolini. Une île sicilienne isolée du monde sur laquelle une femme libérée et farfelue fait scandale parmi les habitants pétris de traditions et de préjugés. Des nuées de gamins livrés à eux-mêmes qui se battent et subsistent chichement. Les images sont contrastées comme pour un film noir et blanc et les prises de vue expriment la violence des actes et des sentiments.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de femme de pêcheur, un peu décalée dans le microcosme d’une petite île italienne, aurait pu laisser peu de traces, mais il y a un style certain dans ce film d’Emanuele Crialese. Tout d’abord, ses personnages sont très forts et sa camera semble épouser le paysage, faire corps avec cette île à la fois quasi-désertique et féerique. Il nous offre de nombreux plans assez marquants, utilisant non seulement les paysages, la mer et les scènes sous l’eau, mais aussi certains objets, comme tous ces plans où il met en scène le scooter pour montrer la cohésion de cette famille si turbulente. Il joue également fortement avec l’ambiguïté de ces rapports, on semble parfois être à la limite de quelque chose. Beaucoup d’authenticité également, on a l’impression de toucher les personnages. Respiro est un beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Valeria Golino, Vincenzo Amato, Francesco Casisa
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30 décembre 2005

« Imûhar, une légende » (1997) de Jacques Dubuisson

Imûhar, une légende Elle :
Le mérite de ce film est de nous immerger au coeur d’une tribu de Touaregs. C’est à travers les yeux d’un jeune parisien qui retourne au Niger que l’on s’initie à la culture de ce peuple nomade. Les paysages sont magnifiques. Malheureusement, le film pêche par son amateurisme, son scénario assez faible et le jeu très artificiel des acteurs. Et on finit hélas par s’ennuyer.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il faut voir ce film comme une chronique ou même un documentaire sur la vie des Touaregs dans le désert saharien du Niger. L’histoire de ce petit garçon qui revient avec son père passer plusieurs mois parmi les siens, est surtout un prétexte pour nous montrer de l’intérieur certains aspects de leur vie, de leurs coutumes. L’ensemble manque hélas un peu de naturel, à l’instar de ces images où les couleurs sont trop contrastées et surtout du jeu un peu forcé des acteurs. Le film est cependant loin d’être sans intérêt car il nous ouvre une fenêtre sur un mode de vie à mille lieues du nôtre.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ibrahim Paris, Mohamed Ichika
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29 décembre 2005

Brodeuses (2004) d’ Éléonore Faucher

Brodeuses Elle :
Pour son premier long métrage, Eléonore Faucher nous offre une histoire pleine de délicatesse et de subtilité. Claire, une très jeune femme en rupture avec sa famille et enceinte contre son gré ne s’épanouit qu’au travers de la broderie. Elle va la pratiquer à un haut niveau avec une femme qui vient de perdre son fils. Tout comme ces femmes jouent avec les fils de broderie, des liens de complicité se tissent entre elles à propos de la filiation. La réalisatrice transforme par petites touches cette maternité forcée en renaissance et épanouissement de Claire qui va finir par accepter cet amour filial. Elle réussit également à créer un univers hors du temps grâce à la jeune Lola Naymark. Cette actrice à la flamboyante chevelure et au teint de porcelaine fait penser à certains portraits de Vermeer.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Eléonore Faucher nous propose une histoire hors du temps, centrée sur le personnage d’une jeune fille enceinte involontaire et sur l’évolution de ses sentiments vis à vis de cette future maternité. Elle paraît hors du temps non seulement parce que les situations, les sentiments évoqués sont atemporels, mais aussi du fait de son actrice principale et de son visage qui évoque une madone d’un tableau de la Renaissance. Quand elle met un fichu dans les cheveux, le clin d’oeil à « La jeune fille à la perle » de Vermeer est évident. Eléonore Faucher réussit à trouver le ton juste, un bon équilibre. Même s’il souffre de quelques maladresses, ce film montre tout le talent et le potentiel de sa réalisatrice.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lola Naymark, Ariane Ascaride
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28 décembre 2005

Les Maraudeurs attaquent (1962) de Samuel Fuller

Titre original : « Merrill’s Marauders »

Les Maraudeurs attaquent Elle :
On le sait Samuel Fuller est spécialiste des films de guerre et son passé de combattant l’a beaucoup influencé dans sa mise en scène. On n’échappe pas bien sûr à la mise en avant de l’héroïsme américain mais, au-delà de cela, il nous relate sous une forme quasi-documentaire l’avancée très éprouvante d’une compagnie américaine de 3000 hommes à travers la jungle de Birmanie afin d’empêcher les japonais de rejoindre l’armée nazie. Au delà des combats, il s’intéresse davantage aux relations de solidarité qui se tissent entre les soldats face aux maladies, la souffrance et la faim. Il met en avant les horreurs de la guerre, la stupidité des ordres donnés par les supérieurs hiérarchiques qui n’ont aucun scrupule à envoyer à la boucherie ces hommes au bout du rouleau.
Note : 4 étoiles

Lui :
On a l’impression que Les maraudeurs attaquent est le genre de film où Samuel Fuller est particulièrement à l’aise, cette exhortation de l’héroïsme basé sur une notion très simple « aller plus loin que plus loin ». Cette histoire de guerre en Birmanie en 1944 a certes un aspect historique et le parcours de ce bataillon fut incontestablement héroïque, mais le discours de Fuller paraît tout de même un peu basique et prévisible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Chandler, Ty Hardin, Peter Brown
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