10 novembre 2005

Les chevaux de feu (1964) de Sergei Parajanov

Titre original : « Tini zabutykh redkiv »

Les Chevaux de Feu Elle :
(En bref) Abandon au bout de 30 minutes. Je n’ai pas accroché à la forme ni au fond de ce film si souvent qualifié de chef-d’oeuvre. Le film me semble avoir mal vieilli et ce qui a pu étonner dans les années soixante évoque moins l’intérêt maintenant. La caméra tourbillonne jusqu’à la nausée. Les voix et chants sont criards et l’ensemble est assez agressif.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Un tourbillon d’images assez difficile à supporter.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Ivan Mikolajchuk, Larisa Kadochnikova
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Parajanov sur le site imdb.com.

Remarque ultérieure (22/11/2009) :
Film à revoir.

10 novembre 2005

Un homme sans l’Occident (2002) de Raymond Depardon

Un homme sans l'Occident Elle :
C’est en prenant tout son temps et par des plans fixes que Raymond Depardon parvient à capter en noir et blanc l’effroyable rudesse du Sahara. On est bien loin de notre vie de nantis et de la magie du désert colportée par les prospectus touristiques. Dans son désert, le ciel et le sol se confondent dans la blancheur et les silhouettes humaines sont fragiles. Le vent pénètre par tous les orifices et transforme les dunes en mer de sable ; la chaleur écrasante accable les nomades, le manque d’eau épuise les corps, les pillards tyrannisent les tribus. La beauté épurée des images et des cadrages témoigne de la résistance des hommes et de leur corps à corps avec la nature. Un beau témoignage d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film Un homme sans l’Occident, qui désire nous mettre dans la peau d’un habitant du désert à l’époque de la colonisation, ne parvient que partiellement à ses fins. Si on est tout à fait plongé dans l’univers, aidé par l’absence de sous-titres et par la beauté photographique des images, on reste vraiment spectateur et on assiste un peu aux évènements sans comprendre les réelles motivations du héros ou encore ses pensées. L’absence de continuité dans le scénario y est pour beaucoup : le film est plus une succession de scènes, souvent très belles certes, mais sans lien entre elles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ali Hamit, Brahim Jiddi, Wodji Ouardougou
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Depardon sur le site IMDB.

9 novembre 2005

Caught (1949) de Max Ophüls

Caught Elle :
Film sombre sur les déboires amoureux d’une jeune femme arriviste qui rêve de conquérir un riche mari. Le milliardaire est bien sûr tyrannique et ne pense qu’à gagner de l’argent et la jeune épouse décide de quitter le foyer pour trouver un travail. L’histoire de Caught est assez manichéenne. Les riches que tout le monde envie et les pauvres qui luttent au quotidien pour soulager les plus faibles. Le plus intéressant reste la mise en scène très fluide.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans le genre “l’argent ne fait pas le bonheur (pire: il rendrait même terriblement malheureux)”, ce film a le défaut de présenter un scénario assez peu travaillé, restant dans le conventionnel, sans surprise ni originalité. Malgré sa grande maîtrise de la mise en scène, Max Ophüls ne parvient pas vraiment à donner une personnalité au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Mason, Barbara Bel Geddes, Robert Ryan
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8 novembre 2005

Swimming Pool (2003) de François Ozon

Swimming Pool Elle :
Difficile de comprendre ce qu’a voulu faire François Ozon car le film joue en permanence sur l’ambiguïté des situations et des personnages. Au début, on se laisse embarquer tranquillement dans le Lubéron avec Sarah Morton, une femme coincée qui écrit des romans policiers. Elle est en mal d’inspiration et cherche le calme. Elle se confronte rudement avec une adolescente délurée et malheureuse (Ludivine Sagnier). Puis peu à peu, elle se laisse fasciner par sa liberté sexuelle et vole des pans de sa vie pour construire son nouveau roman. Charlotte Rampling est parfaite pour jouer la femme frigide et mystérieuse. Les premières fondations du scénario se dérobent sous nos regards pour aboutir à d’autres conclusions auxquelles on n’a pas de réponse définitive. C’est très bien fait et l’ambiance musicale accentue cette ambiguïté. Sous des apparences parfois trompeuses surgit une autre réalité.
Note : 5 étoiles

Lui :
François Ozon a parfaitement su créer un climat dans Swimming Pool, parvenant à exploiter fort bien cette confrontation entre une quinquagénaire anglaise coincée et une jeunette française écervelée, une situation pourtant déjà largement utilisée dans le cinéma. Sa mise en place est prenante et alléchante, mais au moment où l’on pense parvenir au coeur de l’intrigue… rien, il ne se passe rien. Pourtant il y a le matériel pour une intrigue, comme on le voit dans une fin qui n’explique rien et qui ne tient pas debout. On a l’impression qu’Ozon a balancé entre l’intrigue policière et un film plus centré sur la psychologie des personnages, et qu’il n’a su choisir, restant ainsi entre deux chaises. Malgré ces défauts, le film reste intéressant à regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Ludivine Sagnier, Charles Dance, Jean-Marie Lamour
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7 novembre 2005

Les Lundis au soleil (2002) de Fernando León de Aranoa

Titre original : « Los Lunes al sol »

Les Lundis au soleil Elle :
Ce film réaliste social espagnol m’est apparu sinistre et très déprimant. Les personnages ne sont pas très attachants et leur combat pour retrouver du travail est trop présenté comme perdu d’avance. On est assez loin par exemple de Ken Loach qui sait si bien nous faire adhérer à une cause sociale avec son art de la mise en scène et du scénario.
Note : 1 étoile

Lui :
Il est hélas bien difficile de s’intéresser à ce film qui tente de nous montrer comment des ouvriers d’un chantier naval récemment fermé en Espagne ont bien du mal à se sortir du désoeuvrement. Le film est très noir, cela se comprend, mais aussi très froid, sans sentiment, à tel point qu’il en devient comme muet car il n’exprime rien. C’est surtout cela que je lui reprocherais.
Note : 1 étoile

Acteurs: Javier Bardem, Luis Tosar
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6 novembre 2005

Quand la mer monte… (2004) de Yolande Moreau

Quand la mer monte... Elle :
Malgré les bonnes critiques et les deux césars obtenus par Yolande Moreau, je n’ai pas du tout été séduite par son premier film et ai fini par abandonner. C’est un one-man show dans un one-man show. Autant aller voir un de ses spectacles. Le spectacle hideux de cette femme rougeoyante m’a très mal mis à l’aise et ne m’a fait ni rire ni même sourire. L’interprétation des acteurs m’a semblé être assez maladroite, le scénario qui se concentre sur la naissance d’un amour entre cette femme et un spectateur belge est ennuyeux et pas du tout émouvant. Bref rien pour plaire, à mes yeux du moins.
Note : pas d'étoile

Lui :
Je dois bien avouer avoir un peu du mal à comprendre pourquoi ce film a tant plu… Pour ma part, je n’ai pas du tout accroché et l’assez repoussant personnage de scène de Yolande Moreau n’est sans doute pas étranger à ce quasi-rejet. Abandon à la moitié de la projection.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Yolande Moreau, Wim Willaert
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5 novembre 2005

Rachida (2002) de Yamina Bachir

Rachida Elle :
Film courageux sur la dénonciation de la terreur qui règne en Algérie. C’est au travers de Rachida, une jeune femme qui a subi la violence terroriste que l’on découvre la vie au quotidien d’un village qui subit les exactions et massacres des islamistes du FIS. Le film est sobrement filmé et parvient à nous faire partager les souffrances et humiliations de ces villageois. La réalisatrice dénonce également le machisme de cette société. Les femmes sont soumises aux hommes, sont répudiées par leur famille si elles sont violées. Malgré cette emprise du voile, de la religion, elles sont très solidaires entre elles et nous livrent quelques joyeux instants de leur vie recluse. On pardonne le manque de professionnalisme des acteurs. On ressort accablé et révolté devant tant d’injustice.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film témoignage sur la terreur quotidienne en Algérie, sur ces habitants sous le poids d’une guerre civile qui peut faire irruption chez eux à tout moment. Le film est fait avec peu de moyens et les acteurs jouent effroyablement mal… mais le fond est là qui nous informe et nous permet de mieux comprendre les difficultés que peuvent avoir les habitants à surmonter tout cela.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ibtissem Djouadi
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4 novembre 2005

Ten (2002) de Abbas Kiarostami

Ten Elle :
Une unité de lieu : l’intérieur d’une voiture conduite par une jeune femme iranienne libérée qui se confie ou recueille les confidences d’autres femmes malheureuses dans leur couple ou celles de son fils qui lui reproche son divorce et sa liberté professionnelle. Le tout filmé par une caméra braquée soit sur la conductrice ou les passagers et dans l’ambiance bruyante des rues de Téhéran. Pas facile d’abord et pas très cinématographique à vrai dire. Bien que le combat douloureux de ces femmes contre la tyrannie de leurs maris soit juste, on finit par s’ennuyer devant le discours répétitif de ces femmes éplorées ou du petit garçon qui tient déjà le discours machiste du futur mari qu’il deviendra.
Note : 2 étoiles

Lui :
Censé nous donner un certain aperçu de la société iranienne en mouvement, ce film devient assez rapidement insupportable par sa forme : tout se passe à l’intérieur d’une voiture, caméra embarquée et on est mitraillé à bout portant par un flot de paroles, de paroles et de paroles…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Mania Akbari
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3 novembre 2005

Les Sentiers de la perdition (2002) de Sam Mendes

Titre original : « Road to Perdition »

Les Sentiers de la perdition Elle :
De par sa forme, ce film sur la mafia irlandaise dans le Chicago des années 50 ne reproduit pas les habituels clichés des films de gangsters. Sam Mendes, réalisateur d’American Beauty, film souvent plébicité mais que j’avais moyennement apprécié, suit les pas de Mike Sullivan (Tom Hanks), tueur fidèle à son chef (Paul Newman) qui cherche à venger l’assassinat de son fils et de sa femme. Les acteurs jouent tout en sobriété. Le scénario de ces Sentiers de la Perdition est plutôt simple. Ce qui nous retient devant l’écran, c’est l’admirable mise en scène, les cadrages et l’éclairage somptueux, la bande son très originale qui illustre parfaitement ce monde glauque du crime organisé. La curieuse et majestueuse fluidité des mouvements de caméra souligne inéluctablement la fuite en avant de cet homme vers la perdition et Perdition qui est le nom d’un village où habite sa soeur. Quelques petites longueurs malgré tout, un peu trop de pluie et d’images léchées.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Sentiers de la Perdition m’a paru attirant plus par sa forme que par son scénario, tant la photographie est remarquable. Les mouvements de caméra sont assez étonnants parfois, mais toujours merveilleusement doux et fluides. Cette forme très « soft », toute empreinte d’une douceur certaine, est en total contraste avec le sujet du scénario (un homme de main de la mafia pourchasse les tueurs de sa famille), mais au lieu d’offrir un décalage, cette opposition se mute en complémentarité et adoucit un sujet qui aurait sans doute été assez cru sans cela. Le dit-sujet manque tout de même un peu d’intérêt…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Paul Newman
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2 novembre 2005

Tristan (2003) de Philippe Harel

Tristan Elle :
Avec la lourdeur d’un éléphant, Philippe Harel nous emmène en bateau dans ce polar psychologique avec une Mathilde Seigner bien caricaturale dans le rôle de la femme flic. Voulant jouer sur l’ambiguïté et les fausses pistes, il nous manipule dans des histoires invraisemblables pour finalement nous « rouler dans la farine ». Arrivé à la fin du film, on ne comprend plus rien et l’on se sent vraiment berné mais, surtout, on a l’impression d’avoir perdu son temps.
Note : 2 étoiles

Lui :
Tristan est un film est plutôt bien bâti. On accroche assez à cette histoire d’enquête policière sans violence (et même sans meurtre), Philippe Harel parvenant à recréer habilement des tranches de vie. Les personnages sont bien campés et tout serait parfait si le film ne se terminait pas en queue de poisson, une fin qui vient gâcher ce bel édifice.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mathilde Seigner, Jean-Jacques Vanier, Jean-Louis Loca
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