17 avril 2006

Son frère (2003) de Patrice Chéreau

Son frère Elle :
Deux frères qui se découvrent alors que l’un est atteint d’une grave maladie du sang. Patrice Chéreau filme la souffrance du corps, les étreintes, la dégradation physique avec crudité et vérité. L’ambiance de l’hôpital est monacale. Une adaptation éprouvante et émouvante du roman de Philippe Besson.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film assez éprouvant. Chéreau filme sans fard, assez crûment même, la maladie incurable et mal connue d’un jeune trentenaire vue à travers les yeux de son frère. Si ce n’est pas exactement le genre de film que l’on a envie de voir spontanément, cela remue assez les tripes et donne une vision différente de certaines choses. Chéreau parvient vraiment à nous mettre dans la peau de ses personnages, sans trop utiliser d’artifices. Comme à son habitude, il aime à s’attarder sur les corps, et il le fait de façon un peu trop appuyée parfois.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruno Todeschini, Eric Caravaca, Nathalie Boutefeu
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16 avril 2006

Taking sides : Le cas Furtwängler (2001) d’ István Szabó

Titre original : « Taking Sides »

Le cas Furtwängler Elle :
C’est l’après-guerre à Berlin et les Américains cherchent à prouver l’implication du grand chef d’orchestre Furtwängler dans le régime nazi. C’est un huis-clos étouffant entre un enquêteur militaire américain (Harvey Keitel) et Wilhelm Furtwängler (Stellan Skarsgård) auquel nous convie Istvan Szabo. Celui-ci jongle avec l’ombre et la lumière, les ambiguités de certains personnages qui admirent le chef d’orchestre, l’ébranlement progressif de Furtwängler grâce au travail de sape méthodique de l’américain. Harvey Keitel est prodigieux dans cette confrontation intense. Son plaidoyer est bouleversant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le cas Furtwängler est un film assez puissant qui met en relief les contradictions de la position de Furtwängler pendant la période nazie. Harvey Keitel est étonnant de force, de puissance, d’opiniâtreté dans son rôle d’enquêteur/interrogateur. Le film met bien en relief l’ambiguïté de la position du célèbre chef d’orchestre, qui tout en refusant globalement la politique en général, servait d’étendard au régime nazi.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Harvey Keitel, Stellan Skarsgård
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15 avril 2006

« 2046 » (2004) de Wong Kar-wai

2046 Elle :
Comme toujours, Wong Kar-wai fait une mise en scène éblouissante et novatrice. Du jamais vu ailleurs. Ses personnages féminins sont splendides tout comme ses musiques. Toutefois, la forme visuelle et esthétique prend le pas sur le fond et génère de l’ennui. Il est bien difficile de se laisser happer par les aventures avortées de cet écrivain de science-fiction. Je me sens constamment maintenue à distance par cet esthétisme un peu maniéré et excessif.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le thème, très classique, d’un romancier qui repense aux femmes qu’il a aimées, Wong Kar-wai livre un film qui est tout sauf classique. Empreint de lyrisme et d’esthétisme, il fait la part belle à la forme, au détriment du récit qui apparaît assez déstructuré et même un peu abscons parfois. La forme, elle, est exubérante dans ses recherches artistiques et frise le maniérisme : les images sont vraiment superbes et Wong Kar-wai travaille ses cadrages, avec un partage de l’image assez étonnant et une utilisation assez poussée des champ-contrechamps. On retrouve aussi sa fascination pour les ralentis et accélérés et, bien entendu, son attrait pour ses actrices féminines qu’il met tout particulièrement en valeur. Tout serait parfait si l’on parvenait à s’intéresser à l’histoire car l’ensemble reste trop froid et peu communicatif en émotions. Son film est un beau spectacle pour les yeux, mais hélas juste un peu ennuyeux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Faye Wong, Zhang Ziyi, Carina Lau
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15 avril 2006

Léon Morin, prêtre (1961) de Jean-Pierre Melville

Léon Morin,   prêtre Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un double portrait que Jean-Pierre Melville nous brosse dans Léon Morin, Prêtre, un double portrait qui pourrait n’en être qu’un seul, tant ces deux personnages se rejoignent, fusionnent. Il est bien entendu surprenant de voir Belmondo, qui sortait du succès d’A Bout de Souffle, incarner un prêtre (et de façon très crédible) mais ce personnage a indéniablement des points communs dans son caractère, son abnégation, sa volonté, avec les personnages de truands solitaires que Melville affectionne. Très belle prestation également d’Emmanuelle Riva. Le film n’est hélas pas sans quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Emmanuelle Riva
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14 avril 2006

Love and Diane (2002) de Jennifer Dworkin

Love and   Diane Elle :
Film documentaire émouvant sur la destruction et difficile reconstruction d’une famille noire de Brooklyn. D’une génération à l’autre, le schéma se perpétue. L’abandon des enfants dans un foyer soit à cause du crack, de l’alcool, de la violence cristallise les rancoeurs et les reproches. Le travail de réconciliation entre mère et enfants passe par des crises de colère puis par une écoute réciproque qui s’enclenche grâce aux thérapies de psychologues. 10 ans de travail, 4 ans de tournage pour un regard terriblement lucide sur les minorités déshéritées de New-York.
Note : 4 étoiles

Lui :
(pas vu)

Acteurs: Diane Hazzard
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13 avril 2006

Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou

Se souvenir   des belles choses Elle :
Une très bonne surprise pour ce film qui démarre dans un centre spécialisé sur la perte de mémoire. Isabelle Carré interprète remarquablement une jeune femme qui peu à peu perd son identité, ses repères, ses souvenirs. La liaison amoureuse qu’elle tisse avec Bernard Campan qui lui, parvient à retrouver sa mémoire est d’une grande intensité. La moindre activité devient un cauchemar. Zabou parvient sans recourir aux artifices à montrer la fragilité et la force de vivre de ces personnages attachants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Zabou Breitman réussit à faire un film touchant, débordant de sensibilité et surtout globalement optimiste malgré la gravité du sujet traité. Il est optimiste, car même si l’issue sera inéluctablement fatale et terrible, ses personnages dégagent une vitalité et parfois même une insouciance qui semble les rendre invulnérables au monde extérieur. L’oubli est d’abord un refuge, et force à se recentrer sur des problèmes simples, comme trouver son chemin. Isabelle Carré est bouleversante, rendant son personnage étonnamment crédible et Bernard Campan est remarquable. Zabou a trouvé le juste équilibre, pour un film somme toute très humain.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq, Zabou Breitman
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13 avril 2006

Nèg maron (2005) de Jean-Claude Flamand

Titre original : « Neg mawon »

Nèg maron Elle :
(pas vu)

Lui :
Centré sur deux jeunes, ce film antillais est une chronique sociale sur la Guadeloupe, loin des clichés et des cartes postales. Ces deux jeunes sans avenir vont basculer, involontairement, de leur monde de petits larcins vers des choses plus graves. Le film est assez convaincant, joué avec beaucoup de conviction. C’est cette authenticité qui fait la réussite du film : aucun misérabilisme, aucun artifice. Les dialogues sont un peu durs à comprendre au début mais l’on s’y fait rapidement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Admiral T., Didier Daly, Stomy Bugsy
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12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
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12 avril 2006

« …comme elle respire » (1998) de Pierre Salvadori

...Comme   elle respire Elle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que ce film a deux facettes : une face comédie, avec des scènes assez truculentes dues au tandem Stévenin/Riaboukine, et une étude de caractère, une charmante mythomane paumée qui ment comme elle respire. L’assemblage de ces deux facettes n’est pas toujours très réussi, on bascule brutalement de l’un à l’autre et l’ensemble semble manquer d’homogénéité. Le film repose beaucoup sur Marie Trintignant qui semble parfaitement à l’aise dans son personnage mais sans égaler ses meilleures interprétations. Au final, c’est l’aspect comédie qui semble le plus réussi (la scène des cagoules est absolument délirante…) ce qui n’était peut-être pas l’intention du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Guillaume Depardieu, Jean-François Stévenin, Serge Riaboukine
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11 avril 2006

Millenium Mambo (2001) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Qianxi manbo »

Millenium Mambo Elle :
Un très beau style novateur pour ce film taïwanais. Même directeur de la photo que dans  In the Mood for Love et A la verticale de l’été. Lumières électriques colorées, écrans de télévision allumés en permanence, travellings flous sur une jeunesse sans repères, boîtes de nuit bleutées, musique techno lancinante, pratiquement pas de dialogues. Tous ces ingrédients sont martelés pour témoigner de l’incommunicabilité entre une jeune fille et son ami jaloux. Les personnages sont pris dans une nasse et perdent leur identité. Alcool, drogues, sommeil rythment des journées vides. No future. Malheureusement à force de répétitions, de lenteurs pesantes, on finit hélas par se désintéresser un peu du sort de ces jeunes gens.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film taiwanais est assez surprenant. Ce n’est pas le sujet ou le scénario qui le rend remarquable puisque le réalisateur nous décrit une génération de style “no future” avec pour seul horizon la drogue et l’alcool, une vie totalement vide, sans communication. Par contre, la forme est très personnelle et originale, avec notamment une utilisation des flous assez étonnante. Malgré cela, on peut trouver le temps un peu long tout de même…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Jack Kao, Tuan Chun-hao
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