Elle :
Dans sa période pré-polar, Jean-Pierre Melville adapte ce roman de Jean Cocteau. Les enfants terribles narre les relations tumultueuses entre un frère et sa soeur possessive. Melville parvient à en faire un huis clos étouffant et presque insupportable dans sa dernière partie. La plupart des scènes se passent dans leur chambre encombrée d’objets inutiles. Ces deux êtres en fait paumés et abîmés par la vie, ne parviennent pas à trouver un sens à leur existence. La jalousie, la méchanceté, la manipulation mêlées parfois à une tendresse ambiguë animent la soeur qui veut soumettre son frère à son emprise. Melville parvient à recréer cette atmosphère avec une grande dextérité.
Note :
Lui :
S’il est réalisé par Jean-Pierre Melville, ce film porte la forte empreinte de Cocteau, cet univers à la fois presque onirique et oppressant, un huis clos obsessionnel dont l’issue ne peut être que tragique. On semble toujours marcher sur une corde raide, au bord de la folie, au bord de l’inceste, au bord du crime… au bord de la réalité ; non, les personnages ne sont pas irréels, ils sont tout simplement ailleurs. Il y a aussi beaucoup d’humour dans ce conte, un humour sous-jacent, totalement intégré aux personnages. Nicole Stéphane porte le film à elle seule, parvenant parfaitement à exprimer la complexité de son personnage.
Note :
Acteurs: Nicole Stéphane, Edouard Dermithe
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Melville sur le site IMDB.
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