27 janvier 2007

Ma sorcière bien aimée (2005) de Nora Ephron

Titre original : Bewitched

Ma sorcière bien aiméeElle :
(pas vu)

Lui :
En adaptant la célèbre série télévisée Ma sorcière bien aimée (1964-1972), le scénario de cette comédie adopte une ligne assez originale puisqu’il prend pour thème le tournage d’une adaptation télévisée de la série, un film dans le film en quelque sorte. Will Ferrell interprète un acteur épouvantablement égocentrique, il ne ménage pas ses efforts pour rendre son personnage assez détestable. Il en fait même un peu beaucoup, utilisant toute la panoplie de mimiques et autres yeux ronds dont il est capable… Le film aurait sans nul doute été plus anodin, voire dénué d’intérêt, sans la présence de Nicole Kidman qui prouve une fois de plus qu’elle peut tout interpréter. Elle illumine le film. L’ensemble est assez léger mais aussi très amusant et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Will Ferrell, Shirley MacLaine, Michael Caine
Voir la fiche du film et la filmographie de Nora Ephron sur le site imdb.com.

26 janvier 2007

Un cœur pris au piège (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Lady Eve »

Un coeur pris au piègeElle :
(pas vu)

Lui :
Que se passe t-il quand un fils de riche famille croise sans le savoir le chemin d’une aventurière mondaine ? Sur ce thème qui peut paraître avoir été galvaudé, les scénaristes de « Lady Eve » sont parvenus à créer une histoire assez pittoresque et riche en situations amusantes. Barbara Stanwyck dans Lady EveAjoutez à cela des dialogues bien enlevés et un couple d’acteurs brillants et vous avez la comédie américaine parfaite. Henry Fonda interprète avec beaucoup de naturel  ce jeune homme emprunté face à la ravissante Barbara Stanwyck qui semble particulièrement à l’aise dans son rôle, montrant sa grande capacité d’adaptation et sa faculté à jouer plusieurs personnages. Même si la mise en scène n’a rien de vraiment remarquable, l’ensemble est un vrai régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Charles Coburn, Eugene Pallette
Voir la fiche du film et la filmographie de Preston Sturges sur le site imdb.com.

Ce film a eu un remake : « The birds and the bees » (1956) de Norman Taurog avec George Gobel et Mitzi Gaynor, remake qui est généralement considéré comme peu réussi.

26 janvier 2007

Les caprices d’un fleuve (1996) de Bernard Giraudeau

Les caprices d'un fleuveElle :
Malgré un scénario intéressant, des paysages sublimes, une lumière exceptionnelle, de bons acteurs, Bernard Giraudeau ne parvient pas à nous captiver. Il semble plus s’attacher à nous donner de belles images qu’à ordonner son propos. Ce gouverneur français exilé en Afrique découvre les Africains au travers d’une jeune esclave dont il s’éprend. Hélas, le film est long et plutôt ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
La vie d’un gouverneur en Afrique au moment de la révolution, cela aurait pu se révéler passionnant. Hélas, Bernard Giraudeau s’est probablement trop préoccupé d’esthétisme (les images sont très belles), de transmettre un message (montrer le trafic d’esclaves) et pas assez de construction (les enchaînements sont parfois confus), ni de scénario (on n’est guère passionné), tant et si bien que l’on a tendance à se désintéresser peu à peu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Richard Bohringer, Thierry Frémont, Roland Blanche
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25 janvier 2007

Le tigre et la neige (2005) de Roberto Benigni

Titre original : « La tigre e la neve »

Le tigre et la neigeElle :
L’omniprésence et la truculence permanente de Benigni à l’écran finissent par agacer terriblement car elles écrasent le propos et le scénario. La magie burlesque et poétique de ses anciens films ne passe pas. Abandon au bout d’1 h.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Roberto Benigni tente de retrouver dans ce film l’équilibre subtil et ô combien périlleux auquel il était parvenu dans « La vie est belle » : traiter un sujet grave par la comédie et la bouffonnerie. Ici, il s’attaque à l’absurdité de la guerre et le faible poids du simple individu qui s’y trouve pris. Le problème est qu’il charge un peu trop le côté bouffonnerie : son personnage de professeur poète et amoureux transi est certes assez réussi, vraiment amusant avec de grands moments (il faut le voir donner un cours de poésie…), mais il cause, il cause, il gesticule, il prend tant de place qu’il n’y en a plus pour traiter l’autre aspect, celui de la guerre à Bagdad, qui se trouve ainsi privé de toute portée. La seconde partie du film paraît même un peu longue par instants. Ceci dit, « Le tigre et la neige » reste un film amusant avec de belles envolées burlesques. C’est toujours un plaisir de Benigni s’emballer même s’il en fait tout de même un peu trop.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Jean Reno, Emilia Fox
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24 janvier 2007

Le jour se lève (1939) de Marcel Carné

Le jour se lèveElle :
Ce qui touche chez Carné, c’est la façon dont il nous expose le destin de ces deux êtres que le sort n’a pas épargné : pas de famille, pas d’argent, des galères multiples. Gabin et Arletty incarnent à merveille ce genre de personnages qui leur ressemblent. Tel le glas qui va sonner la mort de François, Carné retrace son parcours pendant sa longue attente dans sa chambre encerclée par la police. Malgré un rythme peu lent, ce jeu de passerelle entre présent et passé nous donne un Gabin grand et pathétique, incapable d’échapper à son destin et à ses origines modestes.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grand drame populiste de la fin des années 30, ce film met en scène l’amour qui mène au désespoir. Beauté des images (de Curt Courant), qualité de dialogues (de Jacques Prévert), un superbe trio d’acteurs, tout serait parfait si le film n’était pas si lent, dans ses scènes d’amour notamment. L’actrice jouant la jeune fille est un ton au-dessous. Beau film cependant, qui traverse aisément les âges.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Jules Berry, Arletty, Bernard Blier
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Remarques :
* Anatole Litvak tourna un remake américain du Jour se lève :
The long night (1947) avec Henry Fonda, Ann Dvorak, Barbara Bel Geddes et Vincent Price, film qui n’est jamais sorti en France.
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

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24 janvier 2007

Les blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis

Les blessures assassinesElle :
Cette histoire vraie retrace le parcours tragique de deux jeunes soeurs inséparables jusque dans leur corps. La plus âgée assassine ses patrons pour une remarque sur sa tenue et entraîne sa soeur dans cette fuite en avant. Les blessures familiales et le manque d’amour la conduisent au meurtre sauvage. Cette sauvagerie intériorisée ne parvient plus à être contrôlée et finit par exploser.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur un fait divers des années 20, ce film tente de nous raconter le parcours d’une jeune bonne qui assassine ses patrons. Il nous raconte plus qu’il n’explique ce geste, et on assiste assez impuissant à la montée d’une haine, d’un amour qui se muera en folie meurtrière. La mise en scène est un peu brouillonne par moments et je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité d’un tel film qui, certes, se laisse regarder, mais assez passivement, totalement extérieur à l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Julie-Marie Parmentier
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23 janvier 2007

Forty shades of blue (2005) de Ira Sachs

Forty shades of blue Elle :
Un beau film émouvant, primé au festival de Sundance et porté par la fragilité, la grâce de Diana  Korzon. Elle interprète le rôle d’une jeune femme russe exilée à Memphis aux côtés d’un mari producteur irascible et vulgaire (sauf avec elle toutefois). Avec sobriété et délicatesse, le réalisateur dépeint le déracinement, la sensation de ne pas être à sa place, la dépendance à l’argent. Une musique envoûtante et éthérée enveloppe tout le film d’une atmosphère un peu suspendue comme si cette belle jeune femme n’était que de passage dans ce monde un peu fruste. Va-t-elle oser reprendre sa liberté ?
Note : 5 étoiles

Lui :
Une jeune femme d’origine russe vit avec un producteur de musique à Memphis. Elle est blonde, jolie, fragile ;  lui est deux fois plus âgé et un peu rustre… Ce qui est remarquable dans ce film d’Ira Sachs, c’est qu’il porte en lui toute cette fragilité, nous propulsant dans la peau de cette jeune femme si frêle qu’elle semble toujours être sur le point de se disloquer, autant physiquement que moralement. Il en est de même de la situation et de la nature des rapports des principaux personnages entre eux : tout semble comme en équilibre, suspendu au dessus du vide, prêt à basculer et à se briser en milles morceaux. Il est assez rare de voir un film faire ainsi un ensemble parfait avec son sujet.
Note : 5 étoiles

Acteurs:  Dina Korzun, Rip Torn, Darren E. Burrows
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22 janvier 2007

L’homme qui aimait les femmes (1977) de François Truffaut

L'homme qui aimait les femmesElle :
Revoir ce film a été pour moi une petite déception. Certes le propos est amusant mais je ne vois pas vraiment ce que Truffaut cherche à prouver. Peut-être n’est ce que sa vision des femmes qu’il désire nous exposer.
Note : 3 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour dans ce film de François Truffaut considéré comme assez personnel : à travers son personnage, c’est un peu lui qui nous parle. La première qualité de L’homme qui aimait les femmes est sans doute d’être un film non-machiste : Charles Denner ne recherche pas les femmes pour son plaisir… non, il ne peut vivre que par elles.  Certaines de ses « théories » sont vraiment mémorables (les compas, le printemps, …), théories  où Truffaut aime autant jouer avec les mots qu’avec les images. Tout dans ce film n’est qu’équilibre, subtilité, fragilité. Le même sujet traité par un autre cinéaste se serait probablement révélé désastreux.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Leslie Caron, Nathalie Baye
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21 janvier 2007

La vérité nue (2005) de Atom Egoyan

Titre original : « Where the truth lies »

La vérité nueElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place un peu confuse et précipitée, ce film policier d’Atom Egoyan parvient à s’imposer de plus en plus sûrement à mesure qu’avance l’enquête de la jeune journaliste. Le fait que la scène se passe dans le milieu de la télévision des années 50 n’a que peu d’importance ; il s’agit plus d’un film policier pur, où la notion de mensonge a une certaine importance et pour lequel le réalisateur a visiblement décidé de soigner l’emballage. Une fois finie l’utilisation d’un voile blanc un peu irritant au début, l’image est assez satinée et les mouvements de caméra amples et doux ce qui donne un caractère soyeux à l’ensemble. Un scénario plus solide aurait certainement propulsé le film beaucoup plus haut, car le dénouement, la « vérité nue », est un peu décevante. Après un début difficile, Alison Lohman parvient à magnifiquement imposer son personnage et devient le pivot central du film, réalisant ainsi une convaincante prestation.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alison Lohman, Kevin Bacon, Colin Firth
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20 janvier 2007

La ravisseuse (2005) d’ Antoine Santana

La ravisseuseElle :
Malgré quelques maladresses dans la mise en scène et le jeu des acteurs, c’est un regard intéressant sur le statut de la femme dans une famille bourgeoise du 19ème siècle. Les femmes sont destinées au mariage, à faire des enfants, à tenir leur intérieur et obéir à leur mari. Le réalisateur évoque la misère et le problème des nourrices qui sont obligées d’abandonner leur propre bébé pour nourrir les enfants des bourgeois. Isild Le Besco aux cotés d’Emilie Dequenne est lumineuse et émouvante. Ces deux très jeunes femmes au destin tout tracé et au milieu social très différents se retrouvent dans leurs émois de jeune fille, leur désir de liberté et d’émancipation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette histoire de jeune nourrice parachutée au sein d’un jeune couple bourgeois du XIXe siècle, Antoine Santana s’est surtout intéressé à la relation qui se noue entre les deux jeunes filles. Bien que tout les sépare sur le plan de l’échelle sociale, elles ont les mêmes désirs, les mêmes aspirations si difficiles à exprimer dans le carcan du milieu bourgeois de cette époque. Il  s’agit presque d’un huis clos. Le réalisateur parvient bien à installer un climat un peu étrange, presque ambigu, formidablement magnifié par le jeu délicat d’Isild Le Besco, actrice qui a vraiment une forte présence, et aussi par une photographie dans des lumières assez naturelles. Le choix du titre du film est tout de même un peu étonnant dans le sens où il nous donne à l’avance le dénouement, mais laisse supposer que le réalisateur a voulu surtout montrer les raisons qui amènent cette jeune fille à cet acte ultime. C’est un film assez délicat qui a malheureusement été jugé rapidement par la critique comme trop académique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Émilie Dequenne, Grégoire Colin, Anémone, Frédéric Pierrot
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