19 août 2008

Metropolis (2001) de Rintaro

Titre original : « Metoroposiru »

Metropolis de RintaroElle :
(pas vu)

Lui :
Le Metropolis de Rintaro est un film d’animation adapté du manga homonyme publié à la fin des années 40 par Osamu Tekuza. Les décors ont été réalisés en image de synthèse ce qui permet des plans audacieux (contre-plongées et plongées vertigineuses sur des décors tout en hauteur) sur lesquelles les personnages sont placés à plat avec les techniques traditionnelles de l’animation. Les mouvements des personnages sont conformes aux standards des dessins animés japonais, c’est-à-dire épouvantables… Reprenant partiellement le thème original de Metropolis (la création d’un être supérieur pour gouverner le monde), l’histoire en elle-même, obscure et confuse, n’est pas très passionnante, apparaissant comme un creuset où viennent s’entasser plusieurs thèmes accessoires. Il faut peut-être faire partie de la génération qui a grandi avec les dessins animés japonais pour apprécier ce Metropolis de Rintaro ; cela n’étant pas mon cas, j’ai trouvé l’ensemble terriblement ennuyeux!
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Rintaro sur le site imdb.com.

Lire aussi nos commentaires sur le film Metropolis de Fritz Lang

18 août 2008

Trust the man (2005) de Bart Freundlich

Autre titre (dvd) : Chassé-croisé à Manhattan

Trust the ManElle :
Un film à oublier très vite sur le sujet ultra rabâché des déboires amoureux de deux couples new-yorkais. Le réalisateur ne fait pas dans la subtilité et préfère s’enfoncer dans la mièvrerie. On est très loin du charme des comédies romantiques de Woody Allen. Que vient faire Julianne Moore dans ce film inconsistant ?
Note : 2 étoiles

Lui :
Si Trust The Man semble plutôt bien démarrer avec un ton léger, quoiqu’un peu gras, le film tourne assez rapidement en rond, donnant l’impression que les scénaristes ne savent plus que faire du capital sympathie qu’ils ont engrangés, pour finir de façon épouvantable dans la guimauve hollywoodienne. Il y a pourtant quelques traits d’humour plutôt réussis (comme ces séances chez le psy, clins d’œil à Woody Allen) mais l’ensemble manque de profondeur et de punch. Trust the man reste au niveau de la comédie gentillette insignifiante. Que vient faire Julianne Moore dans cette galère ? C’est très simple : la réalisateur est son mari…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, David Duchovny, Maggie Gyllenhaal, Billy Crudup
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17 août 2008

Dialogue avec mon jardinier (2007) de Jean Becker

Dialogue avec mon jardinierElle :
Cette histoire d’amitié et de découverte de deux mondes différents entre un peintre parisien et un employé des chemins de fer n’est certes pas sans clichés sur la vie provinciale et les intellectuels parisiens mais elle est aussi touchante. Le duo Auteuil et Darroussin fonctionne bien et ne manque pas d’émotion. Jean Becker fait l’éloge de la vie simple, de la nature, du bon cœur et se moque gentiment du milieu artistique parisien. Sans être un grand film, on peut se laisser glisser dans la douceur apaisante de cette histoire qui fleure bon la nostalgie et les racines de chacun.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un artiste-peintre parisien renoue des relations avec un ami d’enfance du centre de la France qui va lui communiquer une certaine simplicité de vie. Par son ton général, Dialogue avec mon Jardinier se situe un peu à part de la production habituelle. Jean-Pierre Darroussin donne vie à ce jardinier avec beaucoup de naturel, il est vrai que ce rôle convient parfaitement à son visage bienveillant et affable. Certes, cette confrontation ville / campagne n’est pas sans comporter quelques images d’Epinal, surtout du côté du « bon sens des gens simples » mais l’ensemble est assez plaisant et même amusant. Dialogue avec mon jardinier nous apporte une bouffée d’air pur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Daniel Auteuil, Fanny Cottençon
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16 août 2008

La croisée des destins (1956) de George Cukor

Titre original : « Bhowani Junction »

La croisée des destinsElle :
(pas vu)

Lui :
Avec La Croisée des Destins, George Cukor nous montre qu’il est tout aussi à l’aise avec une grande production utilisant des milliers de figurants qu’avec une comédie plus intimiste. La scène se passe en Inde en 1947, à la veille du départ des Anglais. Victoria Jones (Ava Gardner), à moitié indienne et à moitié anglaise, est partagée entre son amour pour l’Inde en train de gagner son indépendance et son amour pour un officier anglais. Comme toujours avec Cukor, c’est donc une femme qui occupe le point central du film, rôle qu’Ava Gardner remplit merveilleusement bien en donnant une réelle étoffe à son personnage. La croisée des destins Les scènes de foule sont impressionnantes par ces milliers de figurants qui forment de véritables marées humaines. Cukor a tourné presque toutes les scènes au Pakistan. La photographie est superbe, y compris dans les scènes assez tragiques. Les producteurs ont exigé que les personnages importants soient tenus par des acteurs anglais ou américains, ce qui choque un peu pour au moins un ou deux cas. Ce parti-pris est d’ailleurs assez paradoxal puisque La Croisée des Destins traite aussi d’un certain racisme envers les « sang-mêlés ».
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Ava Gardner, Stewart Granger, Bill Travers, Abraham Sofaer, Francis Matthews
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13 août 2008

Breakfast on Pluto (2005) de Neil Jordan

”BreakfastElle :
(pas vu)

Lui :
Patrick est un jeune travesti irlandais qui n’a de cesse de rechercher sa vraie mère. Son innocence va lui permettre de traverser relativement indemne des périodes troublées et dangereuses. Il voit toujours d’un œil un peu étranger et optimiste toutes les calamités qu’il doit surmonter. Breakfast on Pluto repose entièrement sur la prestation de Cillian Murphy, acteur androgyne dont la candeur ne peut que nous émouvoir. Il réussit assez bien à occuper tout le devant de la scène et livre une belle prestation, pas toujours très facile. En revanche, le film pêche par une intégration imparfaite des évènements, ressemblant parfois à un fourre-tout où viennent s’entasser de lourdes questions politiques (les attentats de l’IRA), la recherche d’une identité sexuelle, l’intolérance etc… avce des problèmes plus légers. La construction du film vient renforcer cette impression puisque Neil Jordan l’a comme découpé en une trentaine de petites saynètes qu’il introduit par un surtitre. Breakfast on Pluto comporte des passages vraiment convaincants, quelque fois assez forts mais hélas l’ensemble déçoit quelque peu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Cillian Murphy, Liam Neeson, Eamonn Owens, Brendan Gleeson, Eva Birthistle
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12 août 2008

Les liaisons dangereuses 1960 (1959) de Roger Vadim

Les Liaisons dangereusesElle :
Le film a fait scandale au tout début des années 60. La société française n’est encore pas prête à recevoir des images et des discours si débridés. Recherchant avant tout le plaisir et les aventures extra conjugales, un couple marié se confie tout et joue un petit jeu bien dangereux pour eux et pour leurs amis proches. Roger Vadim nous plonge au son du jazz dans la bonne société bourgeoise de Neuilly qui tente de s’encanailler et de s’adonner aux mœurs libertines. Les dialogues et les manigances sont pleins de perversité et de cruauté. Gérard Philipe et Jeanne Moreau en sont presque machiavéliques. Ce qui devait être un petit jeu d’amour sans conséquence devient une guerre froide et sans merci car l’amour avec un grand A s’est insinué dans leur relation. Les éclairages et la musique sont somptueux.
Note : 5 étoiles

Lui :
Roger Vadim transposant le libertinage des Liaisons Dangereuses à notre époque, il y avait de quoi créer un scandale en 1960. Ce fut effectivement le cas avec interdictions de projection à la clef dans de nombreuses villes. Il est vilipendé encore aujourd’hui, les critiques acerbes se portant plus sur Roger Vadim lui-même que sur le film. Pourtant, Les Liaisons Dangereuses 1960 réussit parfaitement cette transposition de l’atmosphère feutrée du XVIIIe à la gent mondaine et superficielle du XXe. Faussement abrités derrière un détachement trop ostensible, ces personnages expriment encore plus fortement la cruauté de leurs sentiments que dans la version ultérieure de Stephen Frears. Le couple formé par Gérard Philipe et Jeanne Moreau provoque à la fois attirance et répulsion ; Roger Vadim sait parfaitement utiliser cet antagonisme pour former un cocktail explosif. La liberté des sentiments, il l’exprime aussi par une certaine liberté dans sa façon de filmer avec certains plans audacieux. L’image, d’un beau noir et blanc, et la musique très présente de Thelonious Monk et Art Blakey contribuent à faire des Liaisons Dangereuses 1960 le meilleur film (et de loin!) de Roger Vadim.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Gérard Philipe, Annette Vadim, Jeanne Valérie, Boris Vian
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Jazz :
Thelonious Monk a enregistré la musique pour le film en juillet 1959. Ces morceaux ne sont jamais sortis en disque. En revanche, les morceaux enregistrés par Art Blakey et ses Jazz Messengers sont sortis en CD. Dans la scène finale de la surprise-partie, c’est Art Blakey que l’on entend mais c’est une autre formation que l’on voit jouer à l’écran avec Kenny Dorham, Barney Wilen et Kenny Clarke.

Autres adaptations du roman de Choderlos de Laclos :
Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears (1988), avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et John Malkovitch
Valmont de Milos Forman (1989), avec Colin Firth et Annette Bening
Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), avec Sarah Michelle Gellar.
Les Liaisons Dangereuses de Josée Dayan (2003), film TV franco-canadien avec Catherine Deneuve et Rupert Everett.

11 août 2008

L’enfant sauvage (1970) de François Truffaut

L'Enfant sauvageElle :
1798, la capture d’un enfant laissé totalement à l’abandon depuis son plus jeune âge dans une forêt permet à François Truffaut de se mettre en scène en pédagogue cartésien pour tenter d’éduquer ce petit « sauvage » afin de le remettre sur le chemin des humains. On part de zéro ; le jeune enfant presque à l’état animal ne sait ni marcher, parler, écrire, pleurer, aimer. On suit ce délicat apprentissage de la vie avec intérêt et émotion. Un simple larme, un besoin de caresse ou un simple son émis de la part de l’enfant procure des petits bonheurs bien mérités au patient pédagogue qui emprunte des chemins de communication inconnus et fait parfois des erreurs. Un film dépouillé et aride, bien à part dans la filmographie de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
En 1798, un enfant sauvage est trouvé dans une forêt du centre de la France. Il est pris en charge par le Docteur Itard persuadé qu’il sera possible de faire son éducation. François Truffaut a toujours montré son intérêt pour l’éducation et pour traiter ce sujet qui lui tient tant à cœur il n’hésite pas à passer, pour la première fois, devant la caméra pour interpréter le docteur. L’Enfant Sauvage lui permet de nous montrer l’importance de l’éducation, que l’inné n’intervient que peu dans la formation du caractère d’un individu. Comme pour appuyer sa démonstration, il filme dans un noir et blanc assez austère d’apparence, très contrasté, particulièrement adapté à la minutie et à la précision de la technique du docteur. L’Enfant Sauvage est basé sur des faits réels, François Truffaut ayant respecté presque à 100% les écrits du véritable Docteur Itard. Dans la réalité, « Victor de l’Aveyron » est resté 5 années avec le docteur, puis avec Madame Guérin, sa mère adoptive, le restant de ses jours (il mourut à l’âge de 40 ans environ) .
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Cargol, François Truffaut, Françoise Seigner
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10 août 2008

Rembrandt (1999) de Charles Matton

RembrandtElle :
(En bref) Film intéressant et bouleversant sur la vie tragique de ce grand peintre. On peut sans doute reprocher à Charles Matton d’avoir trop cherché à recréer le visuel des tableaux de Rembrandt. Il n’en reste pas moins que c’est assez réussi et très beau à regarder. Charles Matton est lui-même un peintre et sculpteur assez connu.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Le film Rembrandt nous propose une superbe reconstitution de la vie à Amsterdam au XVIIe siècle et des toiles du peintre. Cette biographie est en outre touchante et même assez poignante. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Klaus Maria Brandauer, Romane Bohringer, Jean Rochefort
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10 août 2008

C’est quoi la vie? (1999) de François Dupeyron

C'est quoi la vie?Elle :
(En bref) Fils et petit-fils de paysans, Nicolas travaille à la ferme de ses parents. La première partie illustre la vie difficile de paysans dans l’Aveyron et nous en dresse un tableau assez noir. La seconde partie du film, après la mort du père, est plus optimiste et plus avenante : Nicolas commence une nouvelle vie de paysan dans les paysages magnifiques du Causse.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) C’est quoi la vie? a tendance à surfer sur les besoins de retour à la nature des citadins mais le film a le mérite de ne pas en montrer que les aspects séducteurs. Belle prestation d’Eric Caravaca.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Eric Caravaca, Jacques Dufilho, Jean-Pierre Darroussin, Isabelle Renauld, Michelle Goddet
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9 août 2008

Le roi et l’oiseau (1979) de Paul Grimault

Le roi et l’oiseauElle :
(pas vu)

Lui :
En 1950, Paul Grimault avait réalisé La Bergère et le ramoneur, un dessin animé (le premier long métrage français d’animation) adapté d’un conte d’Andersen avec l’aide de Jacques Prévert. Le film ne sortira que 3 ans plus tard après avoir été remanié et dénaturé par les producteurs. 17 ans plus tard, Paul Grimault reprend le projet pour le réaliser vraiment selon ses intentions premières et celles de Jacques Prévert. Il ne garde qu’une vingtaine de minutes de la première version. Le Roi et l’Oiseau met en scène un roi despotique et imbu de son image qui traque sans répit une jeune bergère qu’il veut épouser et le jeune ramoneur avec lequel elle s’est enfuie. Les décors sont à la mesure de l’ego du roi, démentiels et démesurés tout en restant très beaux et parfois aériens. Certaines parties sont copiées sur Venise et la basse cité évoque Metropolis. De nombreux mécanismes rendent ces décors vivants, avec moult trappes pour les importuns (!), le plus volumineux étant un géant de métal que le roi utilise comme arme d’anéantissement. On sent la plume de Prévert dans les textes et les gags parsèment tout le film. Pamphlet contre la tyrannie et l’oppression, Le Roi et l’Oiseau est vraiment remarquable, une perle rare dans le cinéma d’animation.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: (voix) Jean Martin, Pascal Mazzotti, Raymond Bussière
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