8 janvier 2010

Charade (1963) de Stanley Donen

CharadeLui :
Une jeune américaine vivant à Paris découvre à son retour de vacances que son mari a été assassiné. Les services secrets américains la contactent et lui parlent d’une grosse somme d’argent à retrouver. D’autres hommes sont aussi sur ses traces.
Avec Charade, Stanley Donen a voulu réaliser un suspense à la Hitchcock qui soit aussi une comédie légère. Sur le premier point, on ne peut pas dire que la réussite soit totale car il est difficile de croire à cette histoire qui manque d’intensité et paraît bien artificielle : elle ne nous fait vraiment frémir à aucun moment. Charade Seul, un personnage est suffisamment bien typé (l’homme au crochet) pour apporter un minimum de substance. Stanley Donen réussit plus sur le plan de la comédie légère et du divertissement en jouant la carte du charme avec le couple Audrey Hepburn / Cary Grant, couple que la différence d’âge rend toutefois assez improbable… L’ensemble est filmé pour être plaisant et effectivement Charade se regarde sans déplaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Audrey Hepburn, Walter Matthau, James Coburn, George Kennedy, Ned Glass, Jacques Marin
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Donen sur le site IMDB.

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Homonyme :
Charade de l’anglais Roy Kellino (1953) avec James Mason

7 janvier 2010

Le temps d’aimer et le temps de mourir (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « A time to love and a time to die »

Le temps d'aimer et le temps de mourirLui :
Adaptation d’un roman de Erich Maria Remarque, Le temps d’aimer et le temps de mourir porte un sujet plus grave que les autres mélodrames de Douglas Sirk. En 1944, un soldat allemand, qui vit l’enfer sur le front russe, revient chez lui le temps d’une permission. Il trouve sa ville à moitié détruite par les bombardements, sa famille est introuvable. Il rencontre une amie d’enfance et tous deux vont vivre une courte idylle. Le titre (c’était également celui du roman) est implacable : nous savons qu’il n’y aura pas de happy end et cela rend cette histoire encore plus forte. Dans cette société où les idéaux, les espoirs n’existent plus, ces deux jeunes êtres se raccrochent à leur amour comme des naufragés de la vie, une vie qu’ils veulent retrouver, faire repartir. Douglas Sirk parvient à utiliser la couleur pour renforcer l’intensité dramatique et maintient une tension permanente, un sentiment de déséquilibre constant : pour ses deux personnages, rien n’est durable, tout ce qu’ils tentent d’attraper est éphémère. La fin est à la fois terrible et très belle dans ses toutes dernières images. Le temps d’aimer et le temps de mourir reçut un accueil mitigé à l’époque, la critique reprochant notamment le fait que tous ces personnages allemands parlent anglais et ressemblent trop à des américains. Qu’il présente le côté allemand de la guerre a du probablement peser aussi dans la balance car c’était assez rare dans les années cinquante. C’est pourtant l’un des plus beaux films de Douglas Sirk.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gavin, Liselotte Pulver, Jock Mahoney, Don DeFore, Keenan Wynn
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Remarque :
Fait extrêmement rare : l’auteur du roman, Erich Maria Remarque, joue dans le film. Il s’agit du professeur qui se cache dans l’ancien musée.
A noter également, la présence de Klaus Kinski dans un petit rôle (l’officier de la gestapo qui remet les cendres).

6 janvier 2010

Le passeport jaune (1931) de Raoul Walsh

Titre original : « The yellow ticket »

Le passeport jauneLui :
Dans la Russie tsariste de 1913, une jeune juive tente de rendre visite à son père emprisonné. Elle obtient le passeport jaune des prostituées afin de pouvoir circuler librement. Dans un train, elle rencontre un jeune journaliste anglais… Le passeport jaune est un film assez étonnant car, consciemment ou pas, Raoul Walsh justifie la révolution bolchevique en montrant l’arbitraire de la police des tsars, magnifiquement personnifiée par Lionel Barrymore en commandant fourbe et impitoyable. Le film repose beaucoup sur le charme d’Elissa Landi, actrice italienne qui fit une courte carrière à Hollywood. Laurence Olivier est ici dans un des ses tous premiers rôles au cinéma, en jeune premier un peu fade. Le passeport jaune repose sur une bonne intrigue que Raoul Walsh filme fort joliment avec des mouvements de caméra assez amples. Sans égaler les meilleurs du réalisateur, le film se regarde sans déplaisir. Il possède en outre ce petit charme des films d’avant l’instauration du Code Hays (code moral hollywoodien).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elissa Landi, Lionel Barrymore, Laurence Olivier
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Précédentes adaptations de la pièce de l’anglais Michael Morton :
The yellow passport de Edwin August (1916), film rare (longueur inconnue)
Zemlya v plenu du russe Fyodor Otsep (1928)

Remarque :
Raoul Walsh a réutilisé certains plans de son film muet The Red Dance de 1928.

5 janvier 2010

Le signe de Zorro (1940) de Rouben Mamoulian

Titre original : « The mark of Zorro »

Le signe de ZorroLui :
Dans la Californie espagnole de 1820, le jeune Diego veut forcer le gouverneur tyrannique de la bourgade de Los Angeles à quitter le pays. Masqué et tout habillé de noir, il terrorise le gouverneur et défie sa garde. Le Signe de Zorro de Robert Mamoulian n’est pas la première adaptation à l’écran de ce héros légendaire créé par Johnston Mc Culley. La version muette avec Douglas Fairbanks (1920) mettait surtout en avant les prouesses acrobatiques du personnage. Mamoulian s’applique plus à créer une atmosphère. L’ensemble ne manque pas de charme grâce à Tyrone Power qui a un adversaire à sa hauteur en la personne de Basil Rathbone. Le film est bien enlevé, très stylé. Le duel final, très intense, est l’un des plus beaux du cinéma. Excellent escrimeur, Basil Rathbone n’y est pas doublé. Le Signe de Zorro de Mamoulian est certainement la meilleure adaptation au grand écran de ce personnage mythique (admiré, un peu plus tard, par toute une génération de jeunes téléspectateurs).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard, Eugene Pallette, J. Edward Bromberg
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Autres adaptations :
Le signe de Zorro (The Mark of Zorro) de Fred Niblo (1920) avec Douglas Fairbanks
Don Q son of Zorro de Donald Crisp (1925) avec Douglas Fairbanks et Mary Astor
Zorro (TV) série télévisée des studios Walt Disney (1957 et suiv.), diffusée en France à partir de 1965 : 82 épisodes. Aujourd’hui colorisée, elle est toujours diffusée (actuellement sur France 3).
Zorro de Duccio Tessari (1975) avec Alain Delon
Zorro, the Gay Blade de Peter Medak (1981) avec George Hamilton
Le masque de Zorro (The mask of Zorro) de Martin Campbell (1998) avec Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones
La légende de Zorro (The legend of Zorro) du même Martin Campbell (2005) toujours avec le couple Banderas/Zeta-Jones.

4 janvier 2010

Bons baisers de Bruges (2008) de Martin McDonagh

Titre original : « In Bruges »

Bons baisers de BrugesLui :
Après un contrat qui a mal tourné, deux tueurs à gages londoniens sont envoyés par leur « patron » à Bruges pour se faire oublier. Le plus âgé des deux (Brendan Gleeson) profite de la ville et la visite largement, alors que le plus jeune, nerveux et rétif, refuse de regarder quoi que ce soit et semble rongé par la culpabilité. Bons Baisers de Bruges est le premier long métrage de Martin McDonagh qui parvient à trouver ici un parfait équilibre, mêlant un humour omniprésent à une certaine intensité dramatique. Si les dialogues entre ses deux tueurs évoquent parfois Tarantino, le réalisateur anglais montre une indéniable personnalité, utilisant très peu la violence mais cherchant plutôt à créer un climat ; la ville médiévale de la « Venise du Nord » est ainsi parfaitement utilisée. Colin Farrell fait une très belle composition dans un style infantile et fragile, parvenant peu à peu à rendre son personnage attachant. Avec Brendan Gleeson, ils forment un remarquable duo. Pour un premier film, Bons Baisers de Bruges est une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Brendan Gleeson, Ralph Fiennes, Clémence Poésy, Jérémie Renier
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3 janvier 2010

Le meilleur des mondes possible (1973) de Lindsay Anderson

Titre original : « O Lucky Man! »

Le meilleur des mondes possibleLui :
Le meilleur des mondes possible peut être vu comme une suite au très remarqué If… : après avoir traité du monde des collèges, Lindsay Anderson aborde cette fois l’étape suivante puisque son personnage principal, toujours interprété par Malcolm McDowell (1), est maintenant un jeune homme plein d’entrain et d’ambition qui se lance dans la vie active. C’est un peu une version moderne du Candide (le titre français reprend d’ailleurs une phrase de ce conte philosophique de Voltaire) car le jeune Mike va se heurter aux dessous du commerce, au nucléaire, au contre-espionnage, à la recherche médicale, à l’armée, au capitalisme international, à la justice, à l’Eglise, à la pauvreté, etc… Le film est ainsi une sorte d’épopée, O Lucky Man! un parcours semé d’obstacles que notre Candide va surmonter avec un optimisme inébranlable qui lui donne un certain détachement ; il est pourtant très malmené et ne s’en sort pas toujours sans dommage, loin de là. Le meilleur des mondes possible met en relief les dessous et travers de notre société, dans lesquels brutalité et corruption reviennent souvent comme une constante. L’humour est aussi très présent. Certaines scènes sont assez surréalistes et peuvent évoquer l’approche d’un Luis Bunuel. Le film est original sous bien d’autres aspects : il est ponctué de morceaux chanté par Alan Price (ex-Animals), certains acteurs jouent plusieurs rôles successifs. Lindsay Anderson termine son film par une pirouette, un peu énigmatique (2). Durant presque trois heures, le film ne montre aucune longueur. Le Meilleur de mondes possible est un film vraiment remarquable, pas vraiment daté car son propos reste, somme toute, assez actuel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Malcolm McDowell, Ralph Richardson, Rachel Roberts, Arthur Lowe, Helen Mirren
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Remarque :
* L’adjectif possible est bien au singulier dans le titre français, ce qui laisse supposer qu’il s’applique à « meilleur ». La formulation n’est pas très heureuse.

(1) Entre If… et Le meilleur des mondes possible, Malcolm McDowell a joué dans Orange Mécanique, rôle qui lui a certes donné une notoriété mondiale mais qui le cantonnera, pour de nombreuses années, dans les rôles de psychopathe.
Le meilleur des mondes possible est en partie basé sur une histoire autobiographique écrite par McDowell : avant de devenir acteur, Malcolm McDowell fut effectivement vendeur de café.
(2) (Ne lisez pas cette petite note si vous avez l’intention de voir prochainement le film) C’est une fin que l’on peut interpréter de plusieurs façons : cherchant à se faire accepter lors d’un casting, le jeune Mike refuse de sourire et reçoit un coup de script sur la tête par le metteur en scène (joué par Lindsay Anderson lui-même) : il regarde ensuite la caméra comme s’il venait de s’éveiller à la conscience…

2 janvier 2010

2010, l’année du premier contact (1984) de Peter Hyams

Titre original : « 2010 » ou « 2010 – Odyssey two »

2010 - L'année du premier contactLui :
Mettre en scène une suite à 2001, Odyssée de l’espace n’était pas chose facile. Dans cette adaptation du roman d’Arthur Clarke, Peter Hyams s’est particulièrement impliqué : il en est le producteur, a écrit le scénario et l’a réalisé. Une mission russo-américaine va étudier le vaisseau Discovery abandonné près de Jupiter pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Il s’agit donc d’une vraie suite. Les deux films ne sont pas comparables : 2001 est un film onirique et atemporel alors que 2010 est plus classique et donc plus daté. Vouloir comparer les deux films amène forcément à porter un jugement négatif sur 2010 ; il ne le mérite pas car c’est un film fort bien fait et qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit des livres d’Arthur C. Clarke. L’histoire est assez forte, même si l’on peut trouver le fond de guerre froide un peu trop présent, et les situations mises en images excitent l’imagination. Vu en 2010, alors que le cinéma de science-fiction n’est plus qu’un support à effets spéciaux, le film de Peter Hyams paraît s’inscrire dans la vraie science-fiction, celle qui sait s’épanouir dans la littérature avant de garnir nos écrans et qui n’a pas besoin de budget pharaonique. 2010 Odyssée deux est donc une suite plus qu’honorable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, John Lithgow, Helen Mirren, Bob Balaban, Keir Dullea
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Remarques :
– Arthur C. Clarke fait une apparition : devant la maison blanche, l’homme sur le côté qui donne à manger aux pigeons. D’autre part, sur la couverture du magazine Times qui montre les deux grands dirigeants face à face, c’est en fait Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick qui se font face…!
– Arthur Clarke a aussi écrit 2061 Odyssée Trois (en 1987), livre qui m’a paru moins intéressant que les deux premiers.
– On le sait maintenant : les prédictions de 2001 et de 2010 étaient passablement optimistes. Mettre sur pied un voyage vers Jupiter ne sera sans doute pas possible avant un bon siècle.

31 décembre 2009

Sommaire de décembre 2009

La conquête de l'OuestThe RailrodderCampusMonte là-dessus!Cadet d'eau douceLe dernier roundClockwiseJerry la grande gueule

La conquête de l’Ouest

(1962) de Henry Hathaway, John Ford
et George Marshall

The Railrodder 

(1965) de Gerald Potterton

Campus

(1927) de Buster Keaton et James W. Horne

Monte là-dessus!

(1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Cadet d’eau douce

(1928) de Buster Keaton et Charles Reisner

Le dernier round

(1926) de Buster Keaton

Clockwise

(1986) de Christopher Morahan

Jerry la grande gueule

(1967) de Jerry Lewis

Ma vache et moiFrigo capitaine au long coursLes temps modernesMalec champion de tirL'ennemi public n°1L'instinct de mortUn vrai cinglé de cinémaLe mécano de la « General

Ma vache et moi

(1925) de Buster Keaton

Frigo capitaine au long cours

(1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Les temps modernes

(1936) de Charles Chaplin

Malec champion de tir

(1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

L’ennemi public n°1

(2008) de Jean-François Richet

Mesrine : L’instinct de mort

(2008) de Jean-François Richet

Un vrai cinglé de cinéma

(1956) de Frank Tashlin

Le mécano de la « General »

(1927) de Buster Keaton et Clyde Bruckman

La voisine de MalecCharlot, chef de rayonLes lumières de la villeLe cirqueLa ruée vers l'orLe vagabondVoyage au ParadisL'avare

La voisine de Malec

(1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Charlot, chef de rayon

(1916) de Charles Chaplin

Les lumières de la ville

(1931) de Charles Chaplin

Le cirque

(1928) de Charles Chaplin

La ruée vers l’or

(1925) de Charles Chaplin

Le vagabond

(1915) de Charles Chaplin

Voyage au Paradis

(1921) de Fred C. Newmeyer

L’avare (TV)

(2007) de Christian de Chalonge

Le diable et les 10 commandements2000 films...Fiancées en folieCharlot et le masque de fer

Fiancées en folie

(1925) de Buster Keaton

Charlot et le masque de fer

(1921) de Charles Chaplin

Nombre de billets : 28

31 décembre 2009

La conquête de l’Ouest (1962) de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall

Titre original : « How the West was won »

La conquête de l'OuestLui :
Film à grand spectacle avec une pléiade d’acteurs connus (24, annonce fièrement l’affiche ci-contre), La conquête de l’Ouest était surtout conçu pour promouvoir le procédé Cinerama, système qui utilise trois caméras et trois projecteurs pour produire une image géante et panoramique. L’histoire est une sorte de saga familiale en cinq grands épisodes de la conquête de l’Ouest : le voyage par bateau et radeau d’une famille, les grands convois de caravanes, la Guerre de Sécession, l’installation du chemin de fer, les hors-la-loi. Comme on peut s’y attendre, le film exalte les grandes valeurs américaines. Etonnamment, c’est l’épisode dirigé par John Ford qui est le plus faible : mal construit et confus, il semble bâclé, plutôt indigne de ce réalisateur. Hathaway, en revanche, signe trois épisodes efficaces et solides. Les personnages sont assez forts et l’histoire est prenante. L’épisode sur les trains, signé George Marshall, réalisateur habituellement assez inégal, est assez remarquable avec plusieurs scènes spectaculaires. Ce grand spectacle reste efficace sur écran classique : visuellement, la mise à plat de l’image Cinérama donne une impression de très grand angle (presque un effet de ‘fisheye’) et les jointures entre les trois parties d’écran sont souvent visibles, sans que ces défauts soient trop gênants. Cela donne juste une certaine étrangeté à l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Carroll Baker, Gregory Peck, Henry Fonda, Debbie Reynolds, Richard Widmark, George Peppard, Karl Malden, Robert Preston, Thelma Ritter
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de George Marshall chroniqués sur ce blog…

Les cinq segments :
1. The Rivers (Les rivières) par Henry Hathaway
2. The Plains (Les plaines) par Henry Hathaway
3. The Civil War (La guerre civile) par John Ford
4. The Railroad (Le chemin de fer) par George Marshall
5. The Outlaws (Les hors-la-loi) par Henry Hathaway

Les 24 acteurs de premier plan :
Carroll Baker, Lee J. Cobb, Henry Fonda, Carolyn Jones, Karl Malden, Gregory Peck, George Peppard, Robert Preston, Debbie Reynolds, James Stewart, Eli Wallach, John Wayne, Richard Widmark, Brigid Bazlen, Walter Brennan, David Brian, Andy Devine, Raymond Massey, Agnes Moorehead, Harry Morgan, Thelma Ritter, Mickey Shaughnessy, Russ Tamblyn, Spencer Tracy.
(Certains comme John Wayne, Eli Wallach ou Raymond Massey ont un rôle extrêmement réduit et Spencer Tracy est le narrateur).

Remarque :
CineramaLe procédé Cinerama a commencé à être exploité en 1952. Il consistait à utiliser une triple caméra avec  trois objectifs divergents et de projeter ces trois images sur un écran géant arrondi. Le champ de vision était de l’ordre de 146° (soit l’équivalent d’un objectif de 5mm environ). Le son utilisait six canaux.
(Cliquer sur l’image ci-contre)
Les deux principaux problèmes étaient :
– les jointures entre les images qui restaient visibles et que, bien souvent, on tentait de masquer en plaçant un objet comme un arbre, un coin de bâtiment, à cet endroit. Un personnage ne pouvait donc rester sur une jointure
– les problèmes de parallaxe : un personnage, regardant un endroit situé dans une autre image, donnait l’impression de regarder un peu au-dessus. Donc en pratique, pour le tournage de ce film, les acteurs devaient regarder un tiers en avant de leur interlocuteur et légèrement vers la caméra pour que le résultat soit satisfaisant!

Trop contraignant, le procédé ne perdura pas. Seuls dix films ont été tournés avec ce système, huit sont des documentaires destinés à promouvoir le procédé. Les deux seuls films tournés en Cinerama, tous deux de 1962, sont La conquête de l’Ouest et Les Amours Enchantées (The Wonderful World of the Brothers Grimm) de Henry Levin et Georges Pal.

30 décembre 2009

The Railrodder (1965) de Gerald Potterton

Titre français parfois utilisé : « L’homme du rail »

The RailrodderLui :
(Court métrage de 24 minutes) A l’automne 1964, c’est à dire un peu plus d’un an avant sa mort, Buster Keaton accepte de jouer dans un court métrage financé par l’Office National du Film Canadien. La base est simple. Un anglais désirant visiter le Canada trouve une draisine (petit véhicule à moteur sur rails) et va traverser tout le pays de l’Atlantique au Pacifique. Sur le véhicule, il trouve tout ce dont il a besoin dans un coffre magique : il en extirpe quantité de choses, nourriture, plateau de thé tout prêt, énorme manteau en peau d’ours, planche à laver… The Railrodder n’est pas la dernière apparition à l’écran de Buster Keaton mais ce court métrage est bien plus intéressant, pour le voir peu avant sa mort, que tous les petits rôles insignifiants qu’il a tenu dans les années soixante. The RailrodderC’est un plaisir de le voir juché sur sa draisine, scrutant l’horizon à la façon du Navigator… L’ensemble n’a bien entendu pas une seule parole mais beaucoup de bruitages. Les situations sont nombreuses et amusantes. Ce petit film est souvent édité avec son making of, Buster Keaton rides again (55 mn), assez intéressant à regarder car l’on voit Keaton travailler et l’on se rend compte à quel point il s’est investi dans le film : il a pris un peu pris le pas sur le jeune réalisateur, peu expérimenté. Ce n’est guère étonnant car on sent sa patte. Les meilleurs gags ont en fait été trouvés par Keaton qui, à 70 ans, n’hésite pas à prendre des risques au grand dam du réalisateur, terrifié. The Railrodder est un vrai plaisir. On pourrait presque le considérer comme le « dernier Keaton ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton
Voir la fiche du film et la filmographie de Gerald Potterton sur le site imdb.com.

Remarque :
The Railrodder est en accès libre sur le site  de l’Office National du Film du Canada (ONF-NFB)