Lui :
Full Metal Jacket est l’avant-dernier film de Stanley Kubrick, un film sur la guerre plus qu’un film de guerre. Dans la première moitié, nous suivons l’entrainement d’un groupe de Marines mené par un sergent gueulard, interprété avec beaucoup d’énergie par un ex-instructeur qui a improvisé une partie des dialogues. Les textes les plus hauts en couleur (un véritable flot d’obscénités) sont toutefois l’oeuvre d’un autre ex-Marine, Gustav Hasford, l’auteur du livre que Kubrick a choisi d’adapter. Cette partie est à la fois drôle et terrifiante. Elle est surtout intense. Kubrick montre sa grande virtuosité de la mise en scène, avec des travelings arrières de toute beauté qui ont largement contribué à la réputation du film. La seconde moitié se déroule au Vietnam. Après un passage à vide montrant les dessous de la presse militaire, le film retrouve toute sa force dans la dernière partie qui nous fait vivre l’affrontement d’une petite escouade de soldats avec un sniper invisible. Full Metal Jacket est un film hors normes, il n’a pas vraiment de héros ni d’histoire au sens classique du mot. Ce n’est pas vraiment un film anti-guerre : Kubrick ne porte pas de jugement, il décrit l’apprentissage de jeunes soldats à la mort. C’est en tout cas un film d’une grande force. Le perfectionnisme de Kubrick s’est traduit en plus de neuf mois de tournage.
Note :
Acteurs: Matthew Modine, Adam Baldwin, Vincent D’Onofrio, R. Lee Ermey, Arliss Howard
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.
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Remarques :
* « Full Metal Jacket » (littéralement : entièrement enrobé de métal) est un terme qui s’applique à un certain type de munitions. En choisissant ce titre, Kubrick fait bien entendu l’analogie avec les soldats.
* Le livre de Gustav Hasford s’intitule The Short-Timers.
* La partie Vietnam a été tournée dans la banlieue de Londres, sur deux sites de complexes industriels promis à la démolition. Kubrick a eu toutes les autorisations pour les détruire à loisir.
* Les références à Mickey Mouse peuvent surprendre, notamment dans la scène finale où les soldats marchent dans la ville en flammes en chantant le thème du Club Mickey… Dans le langage des G.I., Mickey Mouse désigne tout ce qui est petit et stupide.