6 novembre 2006

Cérémonie secrète (1968) de Joseph Losey

Titre original : Secret ceremony

Cérémonie secrète Elle :
Huis clos étouffant et oppressant entre Leonora (Elisabeth Taylor) une prostituée qui a perdu sa fille et Cenci (Mia Farrow), une fille qui a perdu sa mère. Cenci fait croire à Leonora que c’est elle sa vraie mère. Il s’ensuit tout un tas de scènes assez psychotiques dans une splendide demeure aux beaux meubles Art Nouveau. C’est étrange, original mais tout de même assez traumatisant. A consommer avec modération.
Note : 3 étoiles

Lui :
Avec ce film, Joseph Losey prouve qu’il est nul besoin d’avoir une histoire abracadabrante pour parvenir à créer un climat étrange et inquiétant. Il règne dans ce film un climat assez lourd, une tension très forte mais sans violence. La photographie est superbe et les décors délicatement raffinés. Tout le film tourne autour du binôme Mia Farrow et Elisabeth Taylor, qui parviennent parfaitement à exprimer la complexité de leur personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Mia Farrow, Robert Mitchum
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3 novembre 2006

Pas de printemps pour Marnie (1964) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Marnie »

Marnie Elle :
Film psychanalytique très poignant sur la névrose que Marnie a subie dans son enfance. Hitchcock dissèque les comportements et souffrances de cette jeune femme qui a renoncé à l’amour et à la vie. Elle se réfugie dans le mensonge, les fausses identités et le vol de coffres-forts. Sean Connery interprète le mari amoureux et compréhensif, ce qui ne fait que renforcer la gravité de la maladie de Marnie. Tippi Hedren interprète avec talent cette femme froide et névrotique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Marnie est l’un de ces films plutôt psychologiques d’Hitchcock, presqu’une psychanalyse complète qui va nous expliquer le comportement si étrange et asocial de l’héroïne. Tippi Hedren a tout à fait la froideur nécessaire au rôle et Sean Connery, à l’opposé, est un océan de chaleur et de séduction. Parfaitement dosé, le film sait tenir son spectateur pendant plus de deux heures.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Tippi Hedren, Sean Connery
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19 octobre 2006

La Party (1968) de Blake Edwards

Titre original : « The Party »

La party Elle :
Malgré ma ténacité et de la bonne volonté, je ne parviens pas à adhérer à l’humour de Blake Edwards et Peter Sellers. Le scénario assez mince de l’invité incongru dans une surprise-partie chic est émaillé des frasques un peu lourdes du visiteur. Malgré quelques bons gags, ce type de comique qui repose sur un héros qui n’arrête pas de faire des bourdes à répétition finit par m’agacer.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce n’est pas le meilleur Blake Edwards à mes yeux mais il comporte quelques bons moments. Certaines scènes ne sont pas sans rappeler Tati (Playtime ou Mon Oncle notamment) avec des situations et des gags essentiellement visuels, où les paroles ne sont qu’onomatopées ou babillages. Hélas, le film comporte également quelques longueurs et la fin est exagérée et un peu ridicule.
Note : 3 étoiles (19/10/2006)3 étoiles (14/02/2024)

Acteurs: Peter Sellers, Claudine Longet
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17 octobre 2006

Spartacus (1960) de Stanley Kubrick

Spartacus Elle :
Spartacus est vraiment ce que l’on peut appeler un grand film : scénario captivant dès les cinq premières minutes, mise en scène grandiose, scènes symboliques fortes telle la crucifixion des esclaves, musique superbe et jeu d’acteur formidable. Kirk Douglas, également producteur du film, a beaucoup mis la main à la pâte sur le scénario. Cette implication se sent à l’écran dans sa brillante interprétation de Spartacus. La chorégraphie guerrière de l’arrivée des troupes romaines ponctuée d’une musique syncopée est fascinante. Un film qui marque et dont on se souvient longtemps.
Note : 5 étoiles

Lui :
SpartacusC’est, on le sait, le film le moins personnel de Stanley Kubrick : Spartacus est plutôt un film de Kirk Douglas. Magnifique péplum, il étonne, captive et surprend. Certaines scènes sont parmi les plus grandioses de toute l’histoire du cinéma. Le scénario est solidement articulé, essentiellement axé sur son héros, magistralement interprété par Kirk Douglas. Et c’est le seul défaut que l’on puisse trouver au film, ce mécanisme un peu simpliste, cette dichotomie extrême du bon et des méchants. Nul doute que si un tel film sortait aujourd’hui, il se ferait démolir par la critique… ce qui ne serait pas une bonne chose d’ailleurs, puisque ce film procure un très grand plaisir plus de quarante ans après sa sortie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton, Peter Ustinov
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Spartacus

13 octobre 2006

« La mort de Belle » (1961) d’ Edouard Molinaro

La Mort de BelleElle :
Ce polar adapté d’un roman de Simenon plonge le spectateur dans une atmosphère lourde de soupçons à l’égard d’un mari solitaire et renfermé interprété par l’excellent Jean Desailly. Ce dernier grâce à son jeu d’acteur qui joue sur la fragilité, l’ambiguïté et l’incertitude fait basculer le film dans un jeu de cache-cache avec une épouse méfiante, un juge gouailleur et un commissaire plus clément. C’est un brutal face à face avec la justice pour ce mari perturbé.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a toujours un climat bien particulier dans ces films policiers français des années 60. Ici ce n’est pas la qualité de la photographie noir et blanc qui crée ce climat, c’est l’assemblage d’un excellent scénario, d’une interprétation sans failles (Jean Desailly, Jacques Monod, …) et d’une mise en scène précise. Molinaro a joué sur le côté insolite de ce roman de Simenon. La fin est un peu trop surprenante.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Alexandra Stewart, Jacques Monod
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9 septembre 2006

« Les complexés » (1965) de Luigi Filippo D’Amico, Dino Risi et Franco Rossi

Titre original : « I complessi »

Les complexésElle :
Trois films à sketches à l’italienne dans la pure tradition des années 60 sur un homme ultra-timide incapable de séduire la femme de ses rêves, un mari puritain qui traque frénétiquement les images dénudées de son épouse dans un film et un prétendant aux dents de cheval à un poste d’animateur télé. Ce dernier sketch est le plus amusant avec un Alberto Sordi surdoué pour la diction et qui malgré sa dentition spectaculaire parvient à surmonter tous les obstacles.
Note : 3 étoiles

Lui :
Comédie italienne à sketches sur le thème des complexés. Celui de Dino Risi est le plus classique, le plus triste, le plus terne aussi. Le deuxième sketch, de Franco Rossi, est plus drôle, avec un Ugo Tognazzi en puritain particulièrement acharné. Le troisième, signé du peu connu Luigi Filippo D’Amico (et ce n’est pas un pseudonyme), est vraiment jubilatoire avec un Sordi en pleine forme. Ce sketch mérite vraiment d’être vu, c’est l’une de ces petites perles de la comédie italienne.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nino Manfredi, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi
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Note: Franco Rossi n’est pas Franco Rosi (nom parfois utilisé par Francesco Rosi).

6 septembre 2006

« Le deuxième souffle » (1966) de Jean-Pierre Melville

Deuxieme souffleElle :
Belle mise en scène pour ce film en noir et blanc, excellents acteurs dont Lino Ventura qui vient de s’évader de prison et tente de se réhabiliter. Bref, une ambiance de film noir à la Melville. Le réalisateur joue sur l’attente et met à distance le spectateur de ces malfrats pour créer une ambiance pesante. Toutefois, cette lenteur de l’action finit par lasser et me désintéresser des embrouilles minables de ces truands.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film noir de Melville me paraît plutôt moins réussi. Sans doute est-ce parce que l’on n’éprouve aucune sympathie (ni aucune fascination) envers les protagonistes, que l’on se sent étranger, spectateur, à leurs affaires. De plus, le film est très long (2h30). Néanmoins, la maîtrise de la mise en scène, certains rebondissements et la qualité des acteurs font que le film se laisse regarder avec un certain plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Paul Meurisse, Raymond Pellegrin
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8 août 2006

« Joë Caligula » (1966) de José Bénazéraf

Joe CaligulaElle :
Ce film ne fait qu’emprunter le ton des films de la Nouvelle Vague par pur effet de mode. Le scénario indigent, violent et provocateur n’apporte rien. Le spectateur est en perpétuelle attente que quelque chose se passe… et il ne se passe quasiment rien si ce n’est les braquages d’un truand interprété par Gérard Blain qui n’hésite pas à recourir à la cruauté, et la torture. Ce réalisateur devint le pape des films pornographiques par la suite.
Note : 1 étoiles

Lui :
C’est une curiosité des années 60, sorte de divagation cinématographique. Prenant comme cheval de bataille la violence et le sexe, le film semble n’avoir pour but que choquer, but atteint puisque le film fut interdit à sa sortie. Le problème est qu’il n’y a rien dans ce film, qu’une suite de scènes vides et interminables, pratiquement aucun dialogue. Il fut tourné très rapidement et l’improvisation est visible. Une curiosité, certes, mais sans grand intérêt.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Gérard Blain, Jeanne Valérie, Ginette Leclerc
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2 août 2006

24 heures de la vie d’une femme (1968) de Dominique Delouche

24 heures de la vie d'une femme Elle :
Malgré de splendides paysages au bord d’un lac italien, des décors surannés, des costumes délicats et la bonne interprétation de Danielle Darrieux, le film se prête assez mal à l’adaptation et traîne en longueur. J’ai de loin préféré le livre de Stephan Zweig où l’on comprend mieux comment cette femme murissante défie les bonnes manières en sortant avec un jeune allemand déserteur. L’emploi du « je » implique également le lecteur dans les tourments intérieurs de cette femme qui là confie son lourd secret à un jeune inconnu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout le film semble reposer sur le charme de Danielle Darrieux qui incarne une dame de la haute société du début du siècle. Côté scénario il n’y a que peu de choses pour retenir notre attention et l’on doit se contenter de regarder les belles images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux
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Remarque :
Le roman de Stephan Zweig a également été adapté pour la télévision américaine par Silvio Narizzano dans Twenty-four hours in a woman’s life (1961) avec Ingrid Bergman
et plus récemment par Laurent Bouhnik dans 24 heures de la vie d’une femme (2002) avec Agnès Jaoui.

Autres versions :
24 hours of a woman’s life (1952) de Victor Saville
24 horas en la vida de una mujer (1944) de l’argentin Carlos F. Borcosque
24 Stunden aus dem Leben einer Frau (1931) de Robert Land

13 juillet 2006

L’amour à vingt ans (1962) de François Truffaut, Andrzej Wajda, Shintarô Ishihara, Marcel Ophüls et Renzo Rossellini

L'amour à vingt ansElle :
(pas vu).

Lui :
(Film à sketches) 5 capitales, 5 réalisateurs. Le sketch italien et le sketch allemand sont plutôt inintéressants car trop conventionnels. Le sketch japonais est plus original sans être remarquable, le polonais (signé Wajda) a un petit quelque chose. Cet ensemble de sketches aurait probablement été oublié depuis longtemps s’il n’avait pas abrité le second volet de l’histoire d’Antoine Doinel, épisode que Truffaut a appelé « Antoine et Colette ». Antoine Doinel a 17 ans. Beaucoup de sensibilité et d’humour dans ce court métrage.
Note : 4 étoiles(sketch de Truffaut)
Note : 1 étoiles(autres sketches)

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

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