11 avril 2006

Le métier des armes (2001) de Ermanno Olmi

Titre original : « Il mestiere delle armi »

Le Métier des Armes Elle :
Malgré une belle mise en scène inspirée des peintures flamandes, ce film sur la vie de Jean de Médicis est très difficile d’abord de par l’austérité des propos et le flot d’informations dont le spectateur est abreuvé. L’ennui et le désintérêt gagnent vite…Abandon au bout de 45minutes.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Difficile de cerner le propos et les buts du réalisateur dans ce film assez baroque. Nul doute qu’il voudrait créer une ambiance, par le soin apportée à l’image, brumeuse et picturale, et par la généralisation d’une musique grinçante et dérangeante à toutes les scènes. Mais à part cela… il est bien difficile de s’y retrouver et de s’intéresser. La seconde partie, entièrement sur l’agonie de son personnage est particulièrement longue.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christo Jivkov, Desislava Tenekedjieva
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3 avril 2006

Le Renard s’évade à 3 h (1966) de Vittorio De Sica

Titre original : « Caccia alla volpe »

Le Renard   s'évade à 3 h Elle :
Comédie plutôt ratée. Ce film paraît aujourd’hui vraiment kitsch et les gags tombent à plat.
Note : pas d'étoile

Lui :
Ce film tombe un peu trop dans le style production multi-nationale et, de ce fait, manque un peu d’esprit. On sent que Peter Sellers met de la bonne volonté mais cela ne prend pas vraiment. Dommage car le scénario était amusant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Victor Mature, Britt Ekland
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26 mars 2006

Caterina va en ville (2003) de Paolo Virzì

Titre original : « Caterina va in città »

Caterina   va en ville Elle :
Ce film est une très agréable surprise qui commence sur le ton d’une comédie légère avec l’arrivée de Caterina, une petite provinciale, dans la grande ville de Rome où son père la pousse à rencontrer des filles de riches ou de gens haut placés. C’est petit à petit que se dessinent les portraits de familles déstructurées par les divorces, la démission parentale, les rêves de célébrité ou de reconnaissance avortés, la télévision de Berlusconi qui formate la pensée, la corruption politique. Paolo Virzi fait un portrait acerbe et inquiétant d’une société italienne qui se délite au niveau de sa jeunesse livrée à elle-même. Il réussit son pari en mêlant de façon bien dosée humour et drame et nous fait partager avec émotion les atermoiements de la jeune Caterina qui a bien du mal à trouver son chemin au milieu de sa famille déstabilisée et de ces lolitas en mal d’affection.
Note : 5 étoiles

Lui :
On retrouve dans ce film un peu du souffle qui animait les grandes comédies italiennes. Caterina va en ville est bien plus qu’une comédie : il nous offre un portrait de la société italienne, ou du moins romaine, et met en relief une certaine fracture entre les “élites” et les “gens normaux”. Et c’est là que réside le tour de force du film : introduire un contenu sociologique assez fort sur un ton général de comédie assez plaisante. Le choix de montrer tout cela en centrant le film sur une adolescente qui se retrouve parachutée dans un “collège de riches” est pour beaucoup dans la réussite de ce périlleux équilibre. Au final, on ne s’ennuie pas une seconde et l’on peut juste lui reprocher certains côtés un peu manichéens. Je trouve particulièrement injuste que le film ait été boudé par la Critique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Alice Teghil, Sergio Castellitto, Margherita Buy
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13 mars 2006

Lundi matin (2002) d’ Otar Iosseliani

Titre original : « Lunedì mattina »

Lundi   matin Elle :
Grand admirateur de Tati, Otar Iosseliani lui rend hommage en nous livrant une comédie fantaisiste, loufoque et poétique. Ce père de famille qui quitte sa famille et part en voyage pour rompre la routine du quotidien et du travail à l’usine rappelle l’univers de Tati : monologues, sons stridents de l’usine et de la rue, personnages cocasses, humour. Tout ce petit monde défile sous nos yeux ébahis. Une intelligente manière de dénoncer les méfaits du monde moderne. L’interprétation médiocre de certains acteurs novices nuit cependant à la qualité de l’ensemble.
Note : 4 étoiles

Lui :
Lundi Matin est en quelque sorte une variation sur le thème de la vie quotidienne dans un milieu ouvrier/rural. La quasi absence de dialogues, l’importance des sons, l’importance des détails font penser à Jacques Tati, sans toutefois atteindre le niveau d’humour, de pittoresque et de tendresse auquel il était parvenu. Les similitudes sont importantes toutefois, et on retrouve de nombreux thèmes : l’usine déshumanisée, avoir son jardin secret, les objets détournés, etc… La seconde partie, à Venise, s’enlise un peu et les acteurs sont épouvantables…!
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jacques Bidou
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11 février 2006

Le mystère d’Oberwald (1980) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Il Mistero di Oberwald »

Le Mystère d'Oberwald Elle :
Antonioni se livre à du cinéma expérimental qui semble avoir extrêmement mal vieilli. L’ensemble fait presque amateur et kitsch. On décroche vite. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
A la fois le ton très emphatique et la forme trop particulière ne nous inspirent guère. Ces effets de couleur ou de superposition étaient certainement des essais à l’époque, mais le résultat n’est pas convaincant et a terriblement vieilli. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Monica Vitti, Franco Branciaroli, Paolo Bonacelli
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5 février 2006

« La Dolce Vita » (1960) de Federico Fellini

Titre français : « La douceur de vivre »

La dolce vitaElle :
J’ai bien aimé la première partie de ce film que je revois vingt ans plus tard. On suit le séduisant Mastroianni dans ses virées nocturnes au cœur de la bourgeoisie intellectuelle romaine. La rencontre avec la belle américaine (Anita Ekberg) fera date avec le bain dans la fontaine de Trévise. Mais ce n’est pas un simple voyage d’agrément pour Fellini. Il pointe le doigt sur le déclin de la société italienne. Il fait le portrait cruel et ironique d’une certaine caste intellectuelle riche, oisive et stupide mais également celui des catholiques. Les plans et portraits noir et blanc sont de toute beauté. Les personnages sont caricaturés et provocateurs. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, ce genre de film était quasiment censuré dans l’Italie catholique conservatrice de l’époque. Cependant, j’ai trouvé le film trop long (3h). Cette observation de la déchéance de ces gens finit par être lassante dans la deuxième partie.
Note : 4 étoiles

Lui :
La dolce vita Ce film de Fellini, aussi grandiose et merveilleusement provocateur qu’il pouvait nous paraître il y a 20 ou 30 ans, souffre un peu d’être revu avec tout le recul que l’on peut avoir maintenant. Le regard qu’il porte sur cette faune romaine riche et oisive est tout de même un peu trop appuyé et le film se révèle assez long. Les différents tableaux (c’est presque un film à sketches) sont assez inégaux. Il n’en reste pas moins que certaines scènes sont marquantes, assez mémorables et impérissables. C’est un film que j’ai vu de nombreuses fois par le passé et je suis un peu surpris de beaucoup moins l’apprécier aujourd’hui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée, Yvonne Furneaux, Magali Noël, Alain Cuny
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5 février 2006

« 1900 » (1976) de Bernardo Bertolucci

1900 Elle :
Foisonnante fresque historique sur le monde paysan italien entre 1900 et 1945. Cinq heures trente de film à savourer pour son écriture osée et novatrice, pour cette peinture crue et cruelle d’une famille de grands propriétaires terriens qui exploitent sa main d’oeuvre. Bertolucci prend parti sur le plan politique et montre le démantèlement progressif de ce monde. Les révoltes grondent, le communisme et le fascisme montent parallèlement. C’est Depardieu et De Niro qui incarnent respectivement l’exploité et l’exploiteur. La première partie célèbre la nature, la sensualité du monde paysan et la deuxième partie évoque les souffrances, les exactions des uns et des autres. Avec le recul, on comprend 30 ans après sa sortie que le film ait pu choquer par son ton provocateur, ses scènes osées ou insoutenables et les thèmes politiques soulevés. Maintenant, c’est revivifiant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette énorme (5h30) fresque de Bertolucci est très riche, puisqu’elle nous fait traverser un demi-siècle de l’histoire de l’Italie en suivant deux personnages de conditions sociales opposées. Les tableaux que nous dresse le réalisateur sont étonnants de puissance et de vérité. Seule la fin est de niveau inférieur, Bertolucci se laissant aller et il frise le ridicule avec une dernière demi-heure qui ressemble à un film de propagande russe de l’époque stalinienne. Autre défaut, inhérent à ces grandes productions multinationales des années 70, tous les acteurs sont doublés, aucun ne parle sa langue. Un film tout de même très intéressant et même assez passionnant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Gérard Depardieu, Dominique Sanda
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31 décembre 2005

Respiro (2002) de Emanuele Crialese

Respiro Elle :
Film intéressant et novateur qui rappelle un peu les cadrages et ambiances à la Pasolini. Une île sicilienne isolée du monde sur laquelle une femme libérée et farfelue fait scandale parmi les habitants pétris de traditions et de préjugés. Des nuées de gamins livrés à eux-mêmes qui se battent et subsistent chichement. Les images sont contrastées comme pour un film noir et blanc et les prises de vue expriment la violence des actes et des sentiments.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de femme de pêcheur, un peu décalée dans le microcosme d’une petite île italienne, aurait pu laisser peu de traces, mais il y a un style certain dans ce film d’Emanuele Crialese. Tout d’abord, ses personnages sont très forts et sa camera semble épouser le paysage, faire corps avec cette île à la fois quasi-désertique et féerique. Il nous offre de nombreux plans assez marquants, utilisant non seulement les paysages, la mer et les scènes sous l’eau, mais aussi certains objets, comme tous ces plans où il met en scène le scooter pour montrer la cohésion de cette famille si turbulente. Il joue également fortement avec l’ambiguïté de ces rapports, on semble parfois être à la limite de quelque chose. Beaucoup d’authenticité également, on a l’impression de toucher les personnages. Respiro est un beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Valeria Golino, Vincenzo Amato, Francesco Casisa
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9 décembre 2005

Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci

Prima della rivoluzione Elle :
Je n’ai pas vraiment réussi à accrocher à ce deuxième film très hermétique de Bertolucci. Certes, un style se dessine avec des prises de vues noir et blanc très photographiques mais Bertolucci se laisse trop emporter par la forme au détriment de ses personnages qui ne sont pas attachants. Une jeune tante névrosée tombe amoureuse de son neveu et fait état de ses doutes et de ses angoisses, peut-être un peu trop d’ailleurs… Ce long métrage semble faire partie de ces films (peut-être trop intellectualisant) de la nouvelle vague qui vieillissent assez mal et perdent de leur impact avec le temps.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce genre de réflexion, existentielle et politique, a beaucoup plus de mal à prendre, quarante ans plus tard.
Note : 1 étoile

Acteurs: Evelina Alpi, Gianni Amico, Adriana Asti
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18 septembre 2005

Le facteur (1994) de Michael Radford

Titre original : « Il Postino »

Le facteur Elle :
Film tendre et touchant sur un facteur, fils de pêcheur qui découvre son amour pour la poésie et son admiration sans bornes pour le poète chilien Pablo Neruda en exil sur une île italienne. Grâce à ce contact amical avec le poète, Mario, issu d’un milieu très simple, prend contact avec le monde des mots, des métaphores, la beauté du monde et de l’amour. La poésie de cet homme affable touche au plus profond le cœur des gens simples. Le départ de Neruda et l’absence de nouvelles laisse Mario dans un profond abattement. Mario est interprété par un acteur qui mourra à la fin du tournage. Son jeu un peu naïf, ses hésitations verbales et son regard grave nous touche. Le film tourné sur une île italienne dans un minuscule village coincé contre d’immenses falaises témoigne de l’isolement, l’absence de communication et d’instruction de ces familles de pêcheurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Michael Radford réussit à faire passer beaucoup d’émotion dans ce film, l’histoire assez touchante de la confrontation de Pablo Neruda en exil avec un facteur sicilien d’apparence simple mais touché par la poésie. C’est aussi un film sur la magie et la force des mots, sur leur puissance évocatrice. Et il y a cet acteur merveilleux, Massimo Troisi, qui interprète parfaitement ce facteur un peu gauche mais très délicat.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Massimo Troisi, Philippe Noiret
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