5 janvier 2005

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003) de François Dupeyron

Monsieur Ibrahim et les fleurs du CoranElle :
J’ai plutôt bien aimé cette adaptation du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt. La relation filiale qui se crée entre ce vieux musulman et ce jeune juif sans famille est touchante et François Dupeyron parvient à saisir les moments d’émotion. Les messages d’espoir, de sagesse et de simplicité ne laissent pas insensibles. Omar Sharif est plutôt convaincant. La reconstitution de la rue Bleue des années 60 est bien faite même si elle est un peu trop léchée. On passe un bon moment et le film donne envie d’autres romans d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de jeune adolescent parisien des années 60 qui se lie d’amitié avec un commerçant arabe de son quartier est assez réussie et assez touchante. Le scénario en soi n’est pas des plus passionnant, et il comporte quelques incongruités, mais le traitement est vraiment proche des personnages, avec beaucoup de chaleur et d’humanité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Omar Sharif, Pierre Boulanger
Voir la fiche du film et la filmographie de François Dupeyron sur le site IMDB.

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3 janvier 2005

La tête d’un homme (1933) de Julien Duvivier

La Tête d'un hommeElle :
Cette adaptation d’un roman de Georges Simenon avec Harry Baur en Maigret est loin d’être le meilleur film de Duvivier. La première partie est bien mise en place puis, brusquement, il y a de nombreuses maladresses de mise en scène qui nuisent au scénario (personnages flous, personnages filmés devant un écran, beaucoup de théâtralité). Seul, Harry Baur reste sobre dans son jeu de flic patient. La fin très expressionniste traîne quelque peu en longueur et l’on a hâte d’en finir. Dommage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le scénario adapté de Simenon a beau être riche et fort, Julien Duvivier semble passer à côté, plus soucieux de mettre en scène le milieu populaire de Montparnasse de cette époque. Le développement de l’histoire est assez brouillon et le dénouement confus, maladroitement bâclé. Le film s’enlise dans de longues scènes d’atmosphère qui ne font nullement avancer l’histoire.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Harry Baur, Valéry Inkijinoff, Gaston Jacquet
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Remake :
L’homme de la Tour Eiffel (The man on the Eiffel Tower) de Burgess Meredith (1949) avec Charles Laughton.

2 janvier 2005

93, rue Lauriston (2004) de Denys Granier-Deferre (TV)

93, rue LauristonElle :
On assiste au récit d’anciens collabos devant un commissaire interprété sobrement par Michel Blanc. On est atterré par les atrocités commises. Durant cette trouble période de l’occupation, la police de Vichy se conduisit de façon épouvantable avec les juifs, de façon presque pire que les allemands. Une terrible pression était mise pour faire collaborer des français qui à leur tour n’hésitait pas à torturer. Cette fiction basée sur des personnages réels souffre parfois de lourdeur et est un peu trop marquée « téléfilm ».
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce téléfilm bénéficie d’un ensemble d’acteurs de tout premier plan pour relater le rôle assez sinistre du service de la Rue Lauriston pendant la guerre. Il est monté en série de flash-back, des scènes racontées par certains protagonistes lors d’une brève enquête (qui restera sans suite) ; le rythme est assez rapide et enlevé. Le film sait bien évoquer les terribles méfaits de ce service sans se complaire à les montrer. Une bonne reconstitution, qui fait office de témoignage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Samuel Le Bihan, Daniel Russo
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29 décembre 2004

Après vous… (2003) de Pierre Salvadori

Apres vousElle :
Encore une comédie française insignifiante avec Daniel Auteuil en sauveteur d’un suicidaire interprété par José Garcia. Au milieu une jeune fleuriste (Sandrine Kimberlain) que les deux hommes s’arrachent. On s’ennuie au bout de vingt minutes. Pierre Salvadori fait du remplissage comme il peut. C’est long, et passablement inintéressant.
Note : 1 étoiles

Lui :
S’il y a quelques bonnes trouvailles de scénario et de dialogue, l’ensemble est vraiment poussif, on n’en peut plus devant cette surenchère de situations où Daniel Auteuil s’enlise toujours plus dans sa volonté de bien faire. Et cela en devient bien lassant…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, José Garcia, Sandrine Kiberlain
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27 décembre 2004

Une journée bien remplie (1973) de Jean-Louis Trintignant

JourneeremplieElle :
Beaucoup de maladresse et de lenteur dans ce film d’humour noir avec Jacques Dufilho en meurtrier motard. Cette curiosité loufoque est assez inattendue de la part de Jean-Louis Trintignant mais elle n’a malheureusement pas capté mon attention.
Note : pas d'étoiles

Lui :
La minutie et l’inventivité dont fait preuve le personnage principal pour assassiner ses neuf victimes donne lieu à moult surprises et rebondissements. Néanmoins, c’est un peu léger pour constituer un film et la mise en scène de Trintignant est pleine de maladresses (volontaires ou involontaires).
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jacques Dufilho, Luce Marquand
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23 décembre 2004

La petite prairie aux bouleaux (2003) de Marceline Loridan Ivens

La Petite prairie aux bouleaux Elle :
Emouvant voyage d’une rescapée des camps qui retourne au camp de Birkenau pour retrouver les racines de sa déportation alors qu’elle avait 8 ans. C’est Anouk Aimée qui incarne cette femme volontaire dont les nerfs sont à fleur de peau. Le pari est réussi car ce n’était pas évident d’évoquer les fantômes du passé, ces tranches de vie disparues et de mettre en scène ce périple dans les ruines vides de ce camp. Les images des folles herbes que fait ondoyer le vent sont belles et évoquent tous ces disparus de façon presque sereine. La rencontre avec ce jeune photographe allemand dont le grand-père avait inventé le concept des camps est intéressante car elle donne un message d’espoir pour les générations futures.
Note : 4 étoiles

Lui :
Montrant le retour après 50 ans d’une rescapée d’Auschwitz sur les lieux de ce camp, le film souffre un peu du jeu un peu excessif d’Anouk Aimée: à trop vouloir montrer une certaine rage qu’elle porte en elle et son impossibilité à oublier, le film rend son personnage principal plutôt antipathique ce qui nous en éloigne quelque peu. C’est dommage. Néanmoins, le film nous laisse imaginer en partie l’empreinte indélébile que ces camps de la mort ont pu laisser chez ceux qui ont pu en réchapper.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anouk Aimée
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22 décembre 2004

Les deux orphelines (1965) de Riccardo Freda

Les Deux orphelinesElle :
Enième adaptation du roman d’Eugène Corman. Le film n’est pas très réussi. La mise en scène est assez maladroite et pauvre. Cette histoire populaire de deux jeunes orphelines enlevées au temps de la Révolution est très académique. On ne s’ennuie pas vraiment mais l’ensemble manque de souffle et de créativité.
Note : 3 étoiles

Lui :
Gentil mélo sur deux pauvres orphelines innocentes (dont une aveugle…), en proie aux vicissitudes de ce monde cruel de la fin du XVIIIe siècle, mais sauvées par un beau jeune homme. Si la réalisation est un peu quelconque, voire bâclée, il faut reconnaître que l’on ne s’ennuie pas vraiment grâce à un scénario particulièrement bien dosé et basé sur un roman adapté plus de cinq fois à l’écran! C’est dire…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sophie Darès, Valeria Ciangottini, Jean Desailly, Alice Sapritch, Simone Valère, Jean Carmet
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Toutes les adaptation du roman d’Adolphe d’Ennery :
>> films courts :
Duel Scene from ‘The Two Orphans’ (1902) de l’anglais William Haggar (film perdu)
Les deux orphelines (1910) du français Albert Capellani (film perdu)
Les deux orphelines (1910) du français Georges Monca (film perdu)
The Two Orphans (1911) des américains Otis Turner et Francis Boggs
The Two Orphans (1915) d’Herbert Brenon avec Theda Bara (film perdu)
>> longs métrages :
Les deux orphelines (Orphans of the Storm) de D.W.Griffith (1921) avec Liliane Gish et Dorothy Gish.
It happened in Paris de M.J. Weisfeldt (1932) (film perdu)
Les deux orphelines de Maurice Tourneur (1933) avec Rosine Deréan et Renée Saint-Cyr
Les deux orphelines de Riccardo Freda (1965) avec Sophie Darès et Valeria Ciangottini
+ de nombreuses autres versions italiennes, mexicaines, etc.

19 décembre 2004

La Prophétie des grenouilles (2003) de Jacques-Remy Girerd

La Prophétie des grenouillesElle :
Dessin animé poétique plutôt réussi. Cette arche de Noé flottante après un Déluge prédit par des grenouilles met en relief les difficultés de vivre ensemble malgré les différences. Les animaux sont assez craquants notamment les éléphants et la tortue. Les carnivores complotent contre les omnivores et herbivores au risque de mettre tout ce petit monde en péril. Les dessins assez enfantins parviennent à créer un univers graphique original. Un cocktail français bien dosé qui peut plaire à tous les publics.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film d’animation, une variation actuelle sur le thème du déluge et de l’arche de Noé, bénéficie d’une réalisation vraiment soignée malgré son aspect très simple. Il se dégage beaucoup de candeur et de fraîcheur de cette histoire très bon enfant. Ce qui est assez remarquable, c’est d’avoir fait un tel film qui peut être passé sans problème à un enfant de moins de 5 ans et qui parvient à nous captiver tout autant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Romain Bouteille, Michel Galabru, Annie Girardot
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16 décembre 2004

Histoire de Marie et Julien (2003) de Jacques Rivette

Histoire de Marie et Julien Elle :
Les derniers films de Rivette n’ont plus à mes yeux le même charme qu’auparavant ; ils me paraissent énigmatiques, ennuyeux et artificiels. Va savoir m’avait fait le même effet. Le scénario plat et démesurément long est parsemé d’invraisemblances à la limite du ridicule. Ce huis clos étouffant entre Julien, un réparateur d’horloges assez obscur et Marie, une revenante interprétée par Emmanuelle Béart sombre dans un fantastique qui ne me convient guère.
Note : 1 étoiles

Lui :
C’est un peu dommage qu’une lenteur extrême nous gâche un peu le plaisir, car le scénario est assez séduisant surtout lorsque l’on ne sait rien à l’avance. Hélas, Rivette s’éternise sur certains plans ce qui accentue encore plus la lourdeur d’atmosphère. De plus Rivette filme le tout en basse lumière. Dommage parce que le scénario où la mort est si présente est assez bien ficelé même si une histoire de chantage y semble un peu plaquée. Belle interprétation d’Emmanuelle Béart, assez profonde…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Jerzy Radziwilowicz, Nicole Garcia
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11 décembre 2004

Les Marins perdus (2003) de Claire Devers

Les Marins perdusElle :
Belle adaptation du roman de Jean-Claude Izzo. Un énorme cargo à quai qui attend d’être vendu et à son bord, un capitaine, son second (Bernard Giraudeau) et un jeune matelot tête brûlée. Tous les trois sont comme échoués sur le rivage sans foyer et sans raison de vivre. Leurs rencontres féminines sont tout aussi éphémères et sans avenir. Claire Devers sait créer cette atmosphère d’attente vaine d’on ne sait quoi et cette angoisse latente. La tension monte, puis la violence explose. Elle filme également magnifiquement bien les quais immaculés, les flancs sombres de ce cargo et le superbe bleu de la mer et du ciel. Sa caméra plonge avec authenticité au coeur de ce Marseille hétéroclite, la ville de Jean-Claude Izzo.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Marins Perdus est un assez beau film, centré autour de trois hommes, paumés, presque à la dérive, et d’un cargo, immobilisé au quai par des armateurs magouilleurs. Une sorte de huis clos, même si les personnages ne sont qu’effleurés, marqués par un passé que l’on a bien du mal à cerner. Belle interprétation assez profonde de Giraudeau. La photographie est très belle, avec un jeu sur les contrastes et les couleurs, les grandes masses, imposantes et lumineuses, qui permettent à la réalisatrice de créer de belles compositions.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Marie Trintignant, Audrey Tautou, Darry Cowl, Miki Manojlovic
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