19 juillet 2008

Le vent de la nuit (1999) de Philippe Garrel

Le vent de la nuitElle :
(En bref) Centré sur une femme cinquantenaire, un étudiant en arts plastiques et un ancien soixante-huitard mûré dans son silence, Le vent de la nuit est un film assez fort mais ces états d’âme suicidaires sont effroyablement déprimants.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Ce triple portrait est assez riche car Philippe Garrel porte un regard assez profond sur le désarroi de ses personnages. L’ensemble est toutefois terriblement désillusionné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Daniel Duval, Xavier Beauvois
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18 juillet 2008

Très bien, merci (2007) de Emmanuelle Cuau

Très bien, merciElle :
Emmanuelle Cuau livre un regard inquiet sur la France contemporaine de Sarkozy sur le ton de la comédie et du drame teinté d’une touche kafkaïenne. La mise en scène est bien menée et servie par des acteurs convaincants. Son film fustige la restriction des libertés individuelles, les arrestations arbitraires qui font qu’on peut se retrouver en prison et en hôpital psychiatrique sans avoir rien fait, les patrons qui éjectent leur personnel du jour au lendemain, les moules dans lesquels l’individu doit de glisser pour correspondre à la norme et pouvoir s’insérer dans la société. La tension monte et la situation devient de plus en plus critique. On se demande qui est en train de devenir fou, le couple Kiberlain/Melki ou les administrations répressives. On peut reprocher quelques incohérences et exagérations. Comment se fait-il que ce couple n’ait absolument pas pensé une minute à appeler un avocat pour prendre conseil afin d’arrêter cet engrenage infernal ?
Note : 3 étoiles

Lui :
A la suite d’un enchaînement de circonstances, un homme se retrouve à passer une nuit au poste de Police avant d’être interné dans un hôpital psychiatrique. Très bien merci met en relief l’absurdité et l’arbitraire de plus en plus présent dans notre société et auquel tout à chacun peut se heurter un jour, bien malgré lui. Chacun de ces micro-évènements a une logique propre mais leur enchaînement crée une inexorable machine à broyer le couple Kiberlain-Melki,  victime de décisions arbitraires et presque déshumanisées. Certes on pourra reprocher à Très Bien Merci quelques petites incohérences mais c’est un peu le prix à payer pour une démonstration plus marquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Gilbert Melki, Olivier Cruveiller
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13 juillet 2008

Michou d’Auber (2007) de Thomas Gilou

Michou d'AuberElle :
Cette chronique provinciale dans la France profonde des années 60 mêle tendresse, nostalgie mais aussi drame de la guerre d’Algérie. Elle ne nous épargne pas les poncifs et les mièvreries faciles. Ce film grand public qui retrace l’histoire vraie d’un jeune kabyle confié à une famille d’accueil a le mérite de faire réfléchir autour du thème du racisme, de la tolérance et des exactions commises pendant cette période.
Note : 2 étoiles

Lui :
Basé sur l’histoire vraie (mais tout de même romancée) du scénariste du film, Michou d’Auber nous plonge dans la France de 1960, avec la guerre d’Algérie en toile de fond. Un enfant d’origine algérienne est placé par l’assistance publique dans une famille d’accueil dans le Berry. L’intégration sans heurt à la fois dans cette famille et dans le village n’est pas évidente. Le film de Thomas Gilou est un film humaniste dont la portée est amplifiée par la présence de deux grands acteurs populaires, Nathalie Baye et Gérard Depardieu, qui nous font ici une belle prestation en sachant rendre leurs personnages assez touchants et authentiques. L’ensemble est gentil et bon enfant mais a le mérite de prôner la tolérance face à la bêtise.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Nathalie Baye, Samy Seghir, Mathieu Amalric
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12 juillet 2008

Ma petite entreprise (1999) de Pierre Jolivet

Ma petite entreprise.jpgElle :
(En bref) Les incohérences ont la fâcheuse tendance à nous faire décrocher à mi-chemin. On ne croit vraiment pas à cette histoire de cabinet d’assurances que Vincent Lindon est amené à cambrioler.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Dommage : le film paraissait bien parti, les personnages étant particulièrement bien campés et mis en place… mais on ne peut croire à ce qui suit.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon , François Berléand, Roschdy Zem, Zabou Breitman
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6 juillet 2008

Vent mauvais (2007) de Stéphane Allagnon

Vent mauvaisElle :
Ce premier film offre une bonne mise en place du scénario avec des personnages convaincants, une ambiance de tempête intrigante, de belles compositions visuelles. L’idée de cet informaticien un peu looser et à la dérive est originale. Cependant tout se gâte dans la deuxième partie du film avec cet aspect polar thriller peu crédible dans lequel tout le monde trempe sans aucun scrupule dans une sombre histoire d’argent détourné.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un informaticien arrive dans une petite ville côtière du Cotentin en pleine tempête pour dépanner le système informatique d’un supermarché. Il va, sans le vouloir, se retrouver mêlé à une histoire peu reluisante. Ce premier film de Stéphane Allagnon ne manque pas d’intérêt notamment par une belle mise en place des personnages qui parvient à créer un climat particulier, assez étrange, du moins inhabituel. Les personnages de Vent Mauvais sont peu nombreux mais assez forts. Hélas, le film tourne un peu en rond à mi-parcours pour se terminer de façon un peu abracadabrante. Le film reste intéressant et plutôt prometteur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jonathan Zaccaï, Aure Atika, Bernard Le Coq, Florence Thomassin
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3 juillet 2008

La Comtesse Blanche (2005) de James Ivory

Titre original : « The White Countess »

La Comtesse blancheElle :
Le Shanghai des années 30, les différentes nationalités qui y ont trouvé refuge, ses soirées dans les clubs et en arrière-plan l’invasion imminente des japonais. Cette histoire sentimentale entre un diplomate américain aveugle et une comtesse russe obligée de jouer les entraineuses pour faire vivre la famille est assez bouleversante. La mise en scène de la première partie est un peu brouillonne et confuse à l’image de l’atmosphère de cette époque. La bande son de la rue prend trop le pas sur les personnages qui finissent noyés dans la foule des passants. La deuxième est plus intense et poignante car l’enjeu de sauver sa vie est clairement déterminé. James Ivory filme de belles scènes de foule et d’exode.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur un scénario écrit par l’écrivain japonais Kazuo Ishiguro, James Ivory nous plonge dans le Shanghai des années 30, bruyant, grouillant, carrefour de tant de destinées différentes, certains y cherchant un tremplin pour retrouver leur lustre d’antan, d’autres un moyen de construire un avenir. La Comtesse Blanche se centre sur la rencontre et l’alliance d’une ex-comtesse russe (Natasha Richardson) et d’un ex-diplomate qui a perdu les siens et la vue (Ralph Fiennes) pour créer un bar mondain, un havre rêvé, inutile îlot dans un monde en pleine tourmente. James Ivory a mis beaucoup de soin dans la reconstitution de cette ville grouillante et tumultueuse, à tel point que beaucoup de scènes sont assez fatigantes à regarder… Toute cette agitation s’installe un peu au détriment de la relation si étrange entre les deux personnages principaux que seule une dimension politique vient enrichir suffisamment pour accroître notre intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ralph Fiennes, Natasha Richardson, Hiroyuki Sanada, Lynn Redgrave, Vanessa Redgrave
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2 juillet 2008

La Ronde (1950) de Max Ophüls

”LaElle :
(pas vu)

Lui :
La Ronde est le premier des quatre films que réalisa Max Ophüls quand il revint en France. Ce fut un très grand succès malgré la forme assez abstraite du film notamment du fait de la présence d’un meneur de jeu qui vient introduire et même commenter chacune des saynètes, une manière personnelle et originale d’éviter l’effet assemblage des films à sketches. C’est de la ronde de l’amour dont il s’agit, l’amour sous toutes ses formes depuis le soldat hermétique à tout sentiment jusqu’au tourbillon sensuel de l’amour adultère (ce qui valut au film d’être condamné par certaines associations). Ce sont toutes ces formes de sentiment qui alimentent cette ronde. Les saynètes sont quelque peu inégales mais les meilleures d’entre elles sont magiques et même parfois très drôles, tel le dialogue entre la femme et son mari dans leurs lits jumeaux. Outre le fait de placer la structure du film en évidence par la présence du meneur de jeu, La Ronde est particulièrement original par le fait que tous les personnages apparaissent deux fois chacun : il y a dix scènes donc dix couples mais seulement dix personnages principaux (et non 20). Max Ophüls fait participer sa caméra à ce carrousel des sensations avec des plans audacieux dont quelques superbes travellings à 360 degrés. La pléiade d’acteurs connus participa également à donner à La Ronde un fort retentissement, à noter que Marlène Dietrich était pressentie pour le rôle de l’actrice tenue par Isa Miranda.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anton Walbrook, Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Simone Signoret, Serge Reggiani, Gérard Philipe, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Simone Simon, Fernand Gravey, Isa Miranda
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Remake :
La Ronde de Roger Vadim (1964) dont la valeur repose essentiellement sur la plastique de ses actrices.
En outre, La Ronde a inspiré Nicolas Boukhrief pour Le Plaisir (et ses petits tracas) (1998).

30 juin 2008

Ne touchez pas la hache (2006) de Jacques Rivette

Ne touchez pas la hacheElle :
(pas vu)

Lui :
Ne touchez pas la hache est l’adaptation du roman d’Honoré de Balzac « La Duchesse de Langeais ». Ce roman fait partie de « L’Histoire des Treize » que Jacques Rivette avait très librement adapté en 1971 avec Out 1. Cette fois, le style est radicalement différent, loin de toute improvisation, très proche de l’esprit et du texte original. Il choisit de mettre face à face Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, deux acteurs qui forment un couple assez anachronique tant leurs jeux sont différents. Sans doute est-ce là une volonté de réunir classicisme et modernité mais cela place une certaine distance qui durera tout le film. Néanmoins, Rivette parvient à transcrire l’atmosphère de cette passion aliénante par une mise en scène épurée, parfaitement réduite à l’essentiel (en revanche on peut s’interroger sur l’intérêt de mixer si fort les bruitages). Ne touchez pas la hache ne manque pas de charme.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Guillaume Depardieu, Michel Piccoli, Bulle Ogier
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Ne touchez pas la hache est le titre que Balzac utilisa en premier pour publier son roman.
Autres adaptations du roman :
La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli (1942) avec Edwige Feuillère dans une adaptation signée Jean Giraudoux.
La Duchesse de Langeais (TV) de Jean-Daniel Verhaeghe (1995) avec Laure Duthilleul et Robin Renucci.

17 juin 2008

Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

Cléo de 5 à 7Elle :
Cléo de 5 à 7 nous plonge en nostalgie délicieuse dans le Paris très vivant du début des années 60. Agnès Varda filme en très grande liberté les rues, les gens et son personnage principal interprété par Corinne Marchand. Cette jeune femme chanteuse attend les résultats d’un examen médical avec grande anxiété. Cette attente insupportable va lui donner l’occasion de partir en quête d’elle-même pendant 1h30 dans les quartiers de Paris. Du terrible diagnostic d’une cartomancienne, Cléo ouvre petit à petit les yeux sur ce qu’est réellement la vie en dehors des apparences qu’il faut préserver dans son métier. Parmi ses rencontres, elle tombe sur un militaire qui lui tient un tout autre langage sur le sens de la vie. L’angoisse fait place à la sérénité pour la première fois. Un film émouvant en très beau noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléo est une jeune chanteuse qui attend les résultats de ses examens médicaux. Elle pense être atteinte d’une maladie grave. Cléo de 5 à 7 se déroule en temps réel sur presque deux heures (en réalité de 5h à 6h30) où Cléo va essayer de chercher du soutien dans son entourage. Ce faisant elle va mesurer la futilité de son existence mais trouvera quelque chose qu’elle n’attendait pas. Le film d’Agnès Varda est très teinté « nouvelle vague » avec ce pari audacieux de filmer de longues scènes de rues en plans-séquences qui nous replongent dans le Paris des années 60. Au-delà de cette prouesse technique de réussir à maîtriser ainsi le temps, Agnès Varda parvient à aborder des sujets graves avec une vitalité et un optimisme peu courants. Cléo de 5 à 7 est presque une vraie leçon de vie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray, Dorothée Blank, Michel Legrand
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La séquence « Les fiancés du Pont Mac Donald » est un mini-film dans le film dans lequel Agnès Varda fait jouer beaucoup de ses amis (non mentionnés au générique). Les « fiancés » sont Jean-Luc Godard et Anna Karina et on peut aussi y voir Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Yves Robert, Eddie Constantine et Danièle Delorme.

Corinne Marchand dans Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

17 juin 2008

Céline (1992) de Jean-Claude Brisseau

CélineElle :
(En bref) Céline, jeune femme prête à se suicider, est recueillie par une infirmière qui lui apprend à se détendre. Je n’ai pas été vraiment convaincue par cette histoire qui mélange problèmes existentiels et visions surnaturelles.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Après un démarrage qui nous laisse supposer une variation supplémentaire autour du mal de vivre, on se laisse gagner par l’atmosphère de ce film lorsqu’il prend soudain une dimension spirituelle qui permet d’élargir le champ du scénario. Au final, Céline se révèle agréable et même rafraîchissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Pasco, Lisa Heredia, Daniele Lebrun, María Luisa García
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