23 septembre 2008

Ensemble, c’est tout (2007) de Claude Berri

Ensemble, c'est toutElle :
Cette jolie comédie sentimentale bien portée par Audrey Tautou et Guillaume Canet est pleine de fraîcheur, de tendresse et d’ondes positives. La vie en communauté dans un grand appartement soigne les maux de la jeunesse et de la vieillesse. La solidarité, l’amitié, l’amour, la découverte surgissent entre quatre personnages très différents et attachants. Certes, les solutions préconisées pour s’en sortir sont un peu idylliques mais elles font jaillir l’espoir dans le pessimisme ambiant actuel. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Adaptation du roman homonyme d’Anna Gavalda, Ensemble c’est tout nous montre  la cohabitation de trois personnages de personnalités bien différentes : un fils de bonne famille un peu décalé mais attendrissant, un jeune cuisinier écartelé entre son métier et sa grand-mère et une jeune fille dans le style instable et anorexique. L’ensemble est gentillet, souvent un peu idyllique mais se laisse regarder sans déplaisir. Guillaume Canet et Audrey Tautou sont très bien dans leur rôle, tout à fait dans leur registre habituel ceci dit. La surprise vient plutôt de Laurent Stocker : cet acteur de la Comédie Française est vraiment étonnant dans sa composition de jeune marquis légèrement bègue.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker, Françoise Bertin
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22 septembre 2008

Toi, le venin (1958) de Robert Hossein

Toi le veninElle :
(pas vu)

Lui :
En pleine nuit, un homme se laisse séduire par une jeune femme blonde mystérieuse qui tente ensuite de l’écraser. Il retrouve la voiture dans une maison où habite deux sœurs, blondes toutes deux. Robert Hossein eut l’excellente idée de faire jouer ces deux sœurs par deux actrices qui sont elle-même sœurs : Marina Vlady et Odile Versois. Elles ne sont pas jumelles mais elles se ressemblent beaucoup. De plus, il faut rappeler que Robert Hossein venait d’épouser la très jeune Marina Vlady deux ans auparavant… Donc, fort logiquement, le film est un écrin pour ces deux jeunes femmes et les met superbement en valeur. Mais, Toi le Venin est bien plus que cela : le climat créé est empreint de mystère et nous place dans un état de questionnement permanent ; il est bien difficile de se faire une idée. C’est d’autant plus remarquable que le scénario comporte quelques points peu crédibles mais on est totalement gagné par le climat étrange et presque hypnotique. Toi le Venin nous tient en haleine jusqu’à la toute fin. Un film remarquable, hélas bien trop méconnu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marina Vlady, Odile Versois, Robert Hossein
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20 septembre 2008

La bande du Drugstore (2002) de François Armanet

La bande du DrugstoreElle :
(Abandon rapide)
Note : 0 étoiles

Lui :
François Armanet adapte lui-même son livre au grand écran La bande du Drugstore. Il s’inspire de son propre vécu pour décrire une jeunesse aisée à la fin des années 60, des petits minets dont la préoccupation principale est de frimer et de draguer les filles. Il ne porte pas de regard particulier et donc assez rapidement, on s’ennuie autant que les protagonistes… La reconstitution de l’univers des années 60 n’est pas franchement réussie et sonne un peu faux, même la musique (Kinks, Animals, etc…) ne semble étonnamment pas à sa place. La Bande du Drugstore met toutefois bien en valeur Mathieu Simonet, le photogénique fils de Francis Perrin. Un film pas déplaisant mais pas vraiment intéressant non plus.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mathieu Simonet, Cécile Cassel, Aurélien Wiik, Alice Taglioni
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16 septembre 2008

Persepolis (2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

PersepolisElle :
Une adaptation de la BD fort réussie tant sur le plan du graphisme noir et blanc stylisé, des éclairages, du scénario bien dosé, de l’humour qui se mêle au drame et de personnages très attachants et émouvants. La petite Marjanne ne s’en laisse pas conter ; elle affirme sa personnalité et son désir d’indépendance avec fermeté et force au fur et à mesure qu’elle grandit. On passe du rire aux larmes lors de ces épreuves infligées au peuple iranien privé de liberté et de l’exil de ses enfants pétris de solitude et d’interrogations. A voir et à lire absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Persépolis, la bande dessinée, était très originale avec un ton nouveau ; Persépolis, le film, l’est tout autant, Marjanne Satrapi ayant parfaitement réussi à conserver toute la puissance et le charme de sa bande dessinée. L’histoire raconte sa vie, couvrant la période où elle n’était qu’une petite fille iranienne au moment de la chute du Shah jusqu’à son second départ pour l’Europe presque 20 ans plus tard. Ce qui fait la force de son histoire est que Marjanne Satrapi dépasse le côté purement iranien, et sa vision assez terrifiante de la révolution islamique, pour en faire une histoire universelle, une histoire simplement humaine. Les dessins sont assez proches de la bande dessinée, en noir et blanc très contrasté dans un style réaliste stylisé. La beauté de certains plans ajoute une nouvelle dimension au récit qui trouve ainsi de nouveaux échos. Cette adaptation est une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux
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8 septembre 2008

Ridicule (1996) de Patrice Leconte

RidiculeElle :
(En bref) Film un peu décevant : cette dénonciation du pédantisme n’est guère palpitante et, contrairement à ce qui a souvent été dit, la prestation des acteurs ne me paraît pas vraiment remarquable, bien au contraire.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Le film vaut surtout pour sa re-création du monde de la cour de Louis XVI, où « avoir de l’esprit » était l’arme principale des courtisans. Le scénario manque d’un petit quelque chose…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Berling, Jean Rochefort, Fanny Ardant, Judith Godrèche, Bernard Giraudeau
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5 septembre 2008

La Chienne (1931) de Jean Renoir

La chienneElle :
(pas vu)

Lui :
Caissier d’un magasin et peintre à ses heures, Maurice Legrand rencontre la jeune Lulu exploitée par un odieux souteneur. Il l’installe dans un petit meublé. Adapté d’un roman de Georges de la Fouchardière, La Chienne est le premier grand film parlant de Jean Renoir (son premier essai dans le parlant fut en réalité avec le mineur On purge Bébé) et il y montre une grande maîtrise de cette nouvelle technique. 75 ans après sa sortie, La Chienne paraît toujours comme étant particulièrement riche. Dans un style réaliste, Renoir parvient à rendre tous ses personnages attachants, malgré leurs défauts. Le film est aussi porté par le talent extraordinaire de Michel Simon qui a ce mélange quasi unique de comédie et de tragique, nous faisant balloter de l’un à l’autre avec un naturel inégalé, toujours avec sobriété. La Chienne est l’un des plus beaux films de Renoir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Janie Marèse, George Flamant
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Remake :
La rue rouge (The Scarlet Street) de Fritz Lang (1945) avec Edward G.Robinson.

24 août 2008

Fantasmes (1967) de Stanley Donen

Titre original : « Bedazzled »

”Fantasmes”Elle :
(pas vu)

Lui :
Précisons d’emblée que le titre français et l’affiche peuvent induire en erreur… Non, le Bedazzled de Stanley Donen est en fait une variation amusante sur le thème de Faust : un jeune homme timide, amoureux d’une femme qui l’ignore, vend son âme au diable pour avoir le droit d’exaucer sept vœux. Le diable est interprété par un Peter Cook très dandy et délicieusement british. Peter Cook et Dudley Moore étaient à l’époque un duo comique assez célèbre sur la BBC. Ils ont signés tous deux le scénario de Bedazzled. Les sept vœux forment en quelque sorte sept sketches qui leur permettent de passer à la moulinette la société anglaise des années 60. Satire et dérision sont donc les maîtres mots de Bedazzled, l’humour étant le plus réussi quand il va loin dans le côté loufoque comme dans la scène avec les religieuses et dans les facéties minables du Diable. D’ailleurs on cite parfois le duo comique Peter Cook et Dudley Moore comme inspirateurs des Monty Python. On notera aussi l’apparition remarquée de Raquel Welch pour personnifier l’un des sept péchés capitaux (la luxure bien entendu… voir l’affiche du film). Les dialogues sont assez fabuleux, avec beaucoup de jeux de mots et de sous-entendus, un humour effectivement tout à fait dans le futur style des Monty Python. L’ensemble fleure bon les années 60 ; l’actrice principale Eleanor Bron avait d’ailleurs fait ses débuts dans le film Help deux ans auparavant. Bien que Stanley Donen ait affirmé qu’il s’agissait de son film préféré, Bedazzled est un film plutôt atypique dans la filmographie du cinéaste. C’est aussi un film atypique tout court…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Cook, Dudley Moore, Eleanor Bron, Raquel Welch
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Remake :
L’endiablé (Bedazzled) de Harold Ramis (2000) avec Brendan Fraser et Elizabeth Hurley, remake américain sans intérêt.

23 août 2008

La maladie de Sachs (1999) de Michel Deville

La maladie de SachsElle :
(En bref) Le portrait du Docteur Sachs illustre le rôle essentiel qu’un médecin de province exerce sur la population d’une ville. C’est l’accoucheur des corps mais aussi des âmes. Le fait que chacun de nous puisse s’y retrouver rend le film vraiment attachant.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Ce portrait d’un médecin généraliste nous intéresse et nous amuse parfois. Certes La Maladie de Sachs ne respire pas l’optimisme, le film est même assez sombre par toutes les détresses qu’il montre mais c’est surtout le portrait d’un homme,  un portrait admirablement bien dressé dans lequel Michel Deville montre un grand style narratif. Très belle prestation d’Albert Dupontel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Valérie Dréville, Dominique Reymond
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17 août 2008

Dialogue avec mon jardinier (2007) de Jean Becker

Dialogue avec mon jardinierElle :
Cette histoire d’amitié et de découverte de deux mondes différents entre un peintre parisien et un employé des chemins de fer n’est certes pas sans clichés sur la vie provinciale et les intellectuels parisiens mais elle est aussi touchante. Le duo Auteuil et Darroussin fonctionne bien et ne manque pas d’émotion. Jean Becker fait l’éloge de la vie simple, de la nature, du bon cœur et se moque gentiment du milieu artistique parisien. Sans être un grand film, on peut se laisser glisser dans la douceur apaisante de cette histoire qui fleure bon la nostalgie et les racines de chacun.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un artiste-peintre parisien renoue des relations avec un ami d’enfance du centre de la France qui va lui communiquer une certaine simplicité de vie. Par son ton général, Dialogue avec mon Jardinier se situe un peu à part de la production habituelle. Jean-Pierre Darroussin donne vie à ce jardinier avec beaucoup de naturel, il est vrai que ce rôle convient parfaitement à son visage bienveillant et affable. Certes, cette confrontation ville / campagne n’est pas sans comporter quelques images d’Epinal, surtout du côté du « bon sens des gens simples » mais l’ensemble est assez plaisant et même amusant. Dialogue avec mon jardinier nous apporte une bouffée d’air pur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Daniel Auteuil, Fanny Cottençon
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12 août 2008

Les liaisons dangereuses 1960 (1959) de Roger Vadim

Les Liaisons dangereusesElle :
Le film a fait scandale au tout début des années 60. La société française n’est encore pas prête à recevoir des images et des discours si débridés. Recherchant avant tout le plaisir et les aventures extra conjugales, un couple marié se confie tout et joue un petit jeu bien dangereux pour eux et pour leurs amis proches. Roger Vadim nous plonge au son du jazz dans la bonne société bourgeoise de Neuilly qui tente de s’encanailler et de s’adonner aux mœurs libertines. Les dialogues et les manigances sont pleins de perversité et de cruauté. Gérard Philipe et Jeanne Moreau en sont presque machiavéliques. Ce qui devait être un petit jeu d’amour sans conséquence devient une guerre froide et sans merci car l’amour avec un grand A s’est insinué dans leur relation. Les éclairages et la musique sont somptueux.
Note : 5 étoiles

Lui :
Roger Vadim transposant le libertinage des Liaisons Dangereuses à notre époque, il y avait de quoi créer un scandale en 1960. Ce fut effectivement le cas avec interdictions de projection à la clef dans de nombreuses villes. Il est vilipendé encore aujourd’hui, les critiques acerbes se portant plus sur Roger Vadim lui-même que sur le film. Pourtant, Les Liaisons Dangereuses 1960 réussit parfaitement cette transposition de l’atmosphère feutrée du XVIIIe à la gent mondaine et superficielle du XXe. Faussement abrités derrière un détachement trop ostensible, ces personnages expriment encore plus fortement la cruauté de leurs sentiments que dans la version ultérieure de Stephen Frears. Le couple formé par Gérard Philipe et Jeanne Moreau provoque à la fois attirance et répulsion ; Roger Vadim sait parfaitement utiliser cet antagonisme pour former un cocktail explosif. La liberté des sentiments, il l’exprime aussi par une certaine liberté dans sa façon de filmer avec certains plans audacieux. L’image, d’un beau noir et blanc, et la musique très présente de Thelonious Monk et Art Blakey contribuent à faire des Liaisons Dangereuses 1960 le meilleur film (et de loin!) de Roger Vadim.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Gérard Philipe, Annette Vadim, Jeanne Valérie, Boris Vian
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Jazz :
Thelonious Monk a enregistré la musique pour le film en juillet 1959. Ces morceaux ne sont jamais sortis en disque. En revanche, les morceaux enregistrés par Art Blakey et ses Jazz Messengers sont sortis en CD. Dans la scène finale de la surprise-partie, c’est Art Blakey que l’on entend mais c’est une autre formation que l’on voit jouer à l’écran avec Kenny Dorham, Barney Wilen et Kenny Clarke.

Autres adaptations du roman de Choderlos de Laclos :
Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears (1988), avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et John Malkovitch
Valmont de Milos Forman (1989), avec Colin Firth et Annette Bening
Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), avec Sarah Michelle Gellar.
Les Liaisons Dangereuses de Josée Dayan (2003), film TV franco-canadien avec Catherine Deneuve et Rupert Everett.