9 janvier 2010

Les parents terribles (1948) de Jean Cocteau

Les parents terriblesLui :
Dans un appartement, une mère possessive vit recluse avec son mari, son jeune fils de 22 ans et sa sœur qui était autrefois éprise du mari. Le fils annonce à ses parents qu’il est amoureux d’une jeune fille qui était jusque là entretenue par un vieux protecteur qu’elle a décidé de quitter. Jean Cocteau a écrit Les Parents Terribles pour le théâtre où il rencontra un certain succès dès 1938. Pour le porter à l’écran dix ans plus tard, il choisit un format très proche du théâtre, ne modifiant qu’assez peu le texte et confinant l’ensemble à deux appartements. Le sentiment de huis clos étouffant est ainsi très fort, une atmosphère lourde qui n’est pas sans évoquer certaines adaptations de Tennessee Williams. Le décor, volontairement chargé et vieillot, donne l’impression de se resserrer sur les personnages, de former une sorte de carcan. Le drame qui s’est noué est extrêmement puissant, digne d’une tragédie grecque, avec une interprétation très forte d’Yvonne de Bray, grande actrice de théâtre et inspiratrice de la pièce originale. Vu aujourd’hui, le film pourra toutefois paraître à certains assez daté, sentiment accentué par le fait que tous les acteurs ont 15 à 20 ans de plus que leurs personnages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Marais, Josette Day, Yvonne de Bray, Marcel André, Gabrielle Dorziat
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Cocteau sur le site IMDB.

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Remake :
Les Parents Terribles (Intimate relations) de l’anglais Charles Franck (1953)

16 décembre 2009

L’ennemi public n°1 (2008) de Jean-François Richet

L'ennemi public n°1Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans cette seconde partie, nous suivons Jacques Mesrine dans son parcours après son retour en France et jusqu’à sa mort, ces années où il fut déclaré « ennemi public n°1 ». Alors que le premier volet portait un regard assez froid et distant sur le personnage, le second prend beaucoup plus parti, présentant Mesrine tel qu’il l’aurait lui-même sans doute désiré, c’est-à-dire comme un grand rebelle (doté d’un sacré sens de l’humour de surcroît) en guerre contre la société, même s’il peine parfois un peu à trouver une grande justification à ses actes motivés avant tout par l’appât du gain. Que l’on soit d’accord ou pas avec cette vision un peu complaisante est une chose mais force est de constater, qu’en prenant ainsi parti, le propos du réalisateur se fait beaucoup plus profond et percutant. Le personnage n’est plus effleuré comme il le fut dans la première partie. Le rythme est rendu assez soutenu par les différents méfaits commis qui maintiennent une certaine tension. Avec L’ennemi public n°1, Jean-François Richet offre un film bien maîtrisé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Samuel Le Bihan, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Richet sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jean-François Richet chroniqués sur ce blog…

Les deux parties :
1. L’instinct de mort
2. L’ennemi public numéro un

15 décembre 2009

Mesrine : L’instinct de mort (2008) de Jean-François Richet

L'instinct de mortElle :
(pas vu)

Lui :
Première partie d’un diptyque retraçant le parcours de Jacques Mesrine, L’instinct de mort nous fait assister à la naissance du personnage, celui qui sera plus tard surnommé « l’ennemi public numéro un ». Jean-François Richet a visiblement été fasciné par son sujet mais il nous restitue le personnage sans complaisance. Il met l’accent sur son fonctionnement à l’instinct, sa grande confiance en lui et son jusqu’au-boutisme ; il évite le rocambolesque qu’aurait généré une succession de braquages. L’ensemble est plutôt bien ficelé même si le rythme est assez inégal : le déroulement du scénario est plus enlevé dans la partie canadienne. Vincent Cassel livre une belle prestation, tout de même assez retenue, sans charger le côté psychopathe.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche, Cécile De France, Roy Dupuis, Elena Anaya, Michel Duchaussoy, Myriam Boyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Richet sur le site IMDB.

Les deux parties :
1. L’instinct de mort
2. L’ennemi public numéro un

Autre adaptation de l’autobiographie de Mesrine :
Mesrine d’André Génovès (1984)

5 décembre 2009

L’avare (TV) (2007) de Christian de Chalonge

L'avareElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisée pour la chaîne de télévision France 3, cette adaptation de L’Avare de Molière a bénéficié d’un bon budget et d’un acteur de premier plan qui connaît le rôle pour l’avoir déjà interprété vingt ans auparavant (dans un style différent toutefois), Michel Serrault. Cette transposition a été tournée dans les intérieurs sombres d’un ancien cloître et ne cherche aucunement à mettre en avant les aspects comiques de la pièce mais crée une atmosphère lourde et dramatique qui semble peser comme une chape sur l’austère demeure du Sieur Harpagon. Il en résulte une tension, ferme et permanente, qui renforce le côté tragique de la pièce. Michel Serrault livre une belle prestation, sans charger son personnage et il est bien soutenu par de bons acteurs dont Cyrille Thouvenin et Micha Lescot qui se révèlent convaincants. L’Avare de Christian de Chalonge est une transposition fort réussie du théâtre au grand (et petit) écran.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Cyrille Thouvenin, Micha Lescot, Fanny Valette, Louise Monot
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian de Chalonge sur le site IMDB.

Autres adaptations à l’écran (ou pièce filmée) :
L’avare de Georges Mélies (1908)
L’avare (TV) de Robert Valey (1966) avec Jean Vilar et Jean-Pierre Cassel
L’avare (TV) de René Lescot (1973) avec Michel Aumont, Francis Huster et Isabelle Adjani
L’avare (TV) de Jean Pignol (1978) avec Henri Virlojeux
L’avare de Jean Girault (1980) avec Louis de Funès
L’avare (TV) de Yves-André Hubert (2001) avec Gérard Giroudon

4 décembre 2009

Le diable et les 10 commandements (1962) de Julien Duvivier

Le diable et les 10 commandementsElle :
(pas vu)

Lui :
Vers la fin de sa carrière, Julien Duvivier tourne ce film à sketches très léger, bien plus léger (et dans tous les sens du terme) en tout cas que ses autres films. Il n’y a que sept sketches car deux d’entre couvrent plusieurs commandements. Le casting est impressionnant. Côté écriture, il l’est tout autant avec Maurice Bessy, René Barjavel, Henri Jeanson et Michel Audiard. Et pourtant, Le diable et les dix commandements est loin de tenir ses promesses, l’ensemble paraissant très superficiel, assez anodin. Le film se contente de jouer (très) gentiment la carte anticléricale mais reste dans un registre bon enfant. Le moment le plus fort est lors du face à face poignant entre Aznavour et Ventura. Le jeune Alain Delon fait aussi une belle interprétation, pleine de mélancolie. Michel Simon cabotine, Fernandel en revanche est tout en retenue dans le sketch le plus étrange et inattendu, assez fort lui aussi. Très inégal, ce film de Julien Duvivier montre, une fois de plus, à quel point il n’est pas facile de faire un film assez fort avec tant d’acteurs connus. Ce n’était sans doute pas son but toutefois mais, même en tant que pur divertissement, il parait un peu mince.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Micheline Presle, Alain Delon, Charles Aznavour, Lino Ventura, Fernandel, Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson, Noël Roquevert, Jean Carmet, Mel Ferrer, Claude Dauphin, Marcel Dalio, Maurice Biraud
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Les sketches :
1) Tu ne jureras point avec Michel Simon et Lucien Baroux
2) Tu ne convoiteras point, Luxurieux point ne seras et L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement avec Micheline Presle, Françoise Arnoul, Mel Ferrer et Marcel Dalio (courtes apparitions lors de la soirée de Claude Piéplu et Marie-France Pisier)
3) Tu ne tueras point avec Charles Aznavour, Lino Ventura et Maurice Biraud
4) Un seul Dieu tu adoreras avec Fernandel, Germaine Kerjean et Gaston Modot
5) Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point avec Alain Delon, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson et Georges Wilson (courte apparition sur la scène de théâtre de Dominique Paturel)
6) Tu ne déroberas point avec Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Noël Roquevert, Jean Carmet
7) Les dimanches tu garderas avec à nouveau Michel Simon et Lucien Baroux.
Le diable en voix off est interprété par Claude Rich.

3 décembre 2009

2000 films…

2000 films2000 films…
Fiancées en folie (alias Seven chances), film de Buster Keaton de 1925, a été le 2000e film chroniqué sur ce blog… Et de façon presque concomitante, L’Oeil sur L’Ecran a maintenant 5 années d’existence (non, il ne faut pas faire la division… car nous avons commencé à noter nos impressions sur les films en l’an 2000).

Je suis heureux que ce chiffre rond soit tombé sur un Buster Keaton : la personne qui m’a vraiment initié au cinéma était grand amateur (entre autres) des films de Keaton et je les ai donc vus très jeune dans le petit ciné-club de mon lycée…

Merci à nos lecteurs pour leur indulgence et les petits mots d’encouragement. L’un d’entre eux nous aide très gentiment à retrouver bon nombre d’affiches originales, beaucoup sont superbes. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié.

Rendez-vous pour les 3000…
Si mes calculs sont bons, ce ne sera pas avant 2014.
Gasp!

Remarque :
L’image ci-dessus est une capture d’écran de l’index. Cliquer sur l’image (ou sur le lien dans la colonne de gauche) pour y accéder. Ce nombre est automatiquement mis à jour…

[Ajout 2020] J’ai laissé passer la 3000e chronique… mais pas la 5000e. Lire…

25 novembre 2009

Le voyage aux Pyrénées (2008) de Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Le voyage aux PyrénéesElle :
(pas vu)

Lui :
Un couple d’acteurs célèbres arrive dans un petit village des Pyrénées pour de petite vacance. En réalité, il s’agit de soigner la nymphomanie naissante de Madame par le grand air des sommets. Au village, on ne parle que de l’ours… Le Voyage aux Pyrénées est une petite facétie des Frères Larrieu, centrée autour d’un trio : Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin et… les Pyrénées. Aucune vraisemblance n’est recherchée dans cette histoire qui mêle allégrement mysticisme, sensualité, écologie et surnaturel. Si elle comporte de bons passages, cette comédie débridée soufre hélas de certaines longueurs et apparaît même laborieuse parfois. Le couple Azéma / Darroussin se livre à un beau numéro, ils prennent visiblement plaisir à jouer, plaisir qui culmine à la fin, complètement farfelue, un des meilleurs moments du film. A noter de superbes plans de montagne, dans cette majestueuse et sauvage chaîne des Pyrénées.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin, Jocelyne Desverchère, Amira Casar
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12 novembre 2009

Le voleur (1967) de Louis Malle

Le voleurElle :
(pas vu)

Lui :
En adaptant un roman de Georges Darien, écrivain de la fin du XIXe siècle assez violemment anti-bourgeois, Louis Malle gomme les motivations sociales et politiques du héros, un bandit de haut vol, pour se concentrer sur l’aspect reconstitution. Sur ce plan, Le Voleur est assez remarquable, l’atmosphère de la société 1900 est parfaitement et minutieusement restituée. En revanche, le contenu manque quelque peu de sel et il ne reste que les performances d’un voleur dans le style Arsène Lupin sans flamboyance. Le film paraît ainsi très froid et semble même un peu vain, sans enjeu et sans portée (même si on peut penser que certains personnages secondaires, comme le curé dévoyé, pouvaient choquer les esprits beaucoup plus en 1967 que maintenant). De plus, il n’est pas certain que Jean-Paul Belmondo ait été le meilleur choix pour ce rôle, il semble totalement décalé dans ses habits et n’a pas l’élégance que son personnage est censé avoir. En revanche, les seconds rôles sont parfaitement tenus, surtout du côté féminin, avec une mention spéciale pour Geneviève Bujolds qui est absolument lumineuse dans ce film. Toutefois, au final, Le Voleur nous laisse sur un sentiment de déception.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Geneviève Bujold, Marie Dubois, Julien Guiomar, Paul Le Person, Françoise Fabian, Marlène Jobert, Charles Denner
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11 novembre 2009

Leur morale… et la nôtre (2008) de Florence Quentin

Leur morale... et la nôtreElle :
(pas vu)

Lui :
Leur morale et la nôtre met en scène un couple de bons français, radins, mesquins et racistes, dans une histoire de voisinage. Dans le but de dénoncer la bêtise, Florence Quentin a choisi de forcer le trait, de faire une comédie très haute en couleur mais elle appuie trop fort sur la pédale. André Dussollier et Victoria Abril utilisent toute leur énergie pour rendre leur odieux personnages très crédibles ; le film tourne à la performance d’acteurs. Trop de caricature tue la caricature.
Note : 1 étoile

Acteurs: André Dussollier, Victoria Abril, Samir Guesmi, Micha Lescot
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4 novembre 2009

Le silence est d’or (1947) de René Clair

Le silence est d'orElle :
(pas vu)

Lui :
Le silence est d’or fut le premier film que réalisa René Clair à son retour en France, juste après la Libération. Le succès fut immense, le film symbolisant le retour d’un certain optimisme et des valeurs françaises. L’histoire est assez classique, René Clair l’a lui-même décrite comme étant proche de l’intrigue de l’Ecole des femmes. C’est un triangle amoureux où un fringuant quinquagénaire donne des conseils amoureux à un jeune timide, conseils qui vont se retourner contre lui lorsque tous deux seront amoureux de la même femme. Le jeu des acteurs n’est pas franchement remarquable, François Perrier est juste bien dans son rôle. A la décharge de René Clair, il faut signaler que Raimu, qui devait tenir le rôle principal, est mort peu avant le début du tournage et qu’il a du être remplacé rapidement par… Maurice Chevalier. Le film serait sans doute assez anodin si le réalisateur n’avait choisi de placer l’intrigue au tout début du XXe siècle, dans le monde naissant du cinéma muet. Nous assistons ainsi à la reconstitution du tournage d’un film vaguement oriental dans un petit studio parisien. Comme René Clair vouait une certaine admiration à Louis Feuillade, on peut penser qu’il a voulu ainsi faire revivre cette grande époque des pionniers. C’est cet aspect qui fait, aujourd’hui encore, tout le charme de Le silence est d’or.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maurice Chevalier, François Périer, Marcelle Derrien, Dany Robin
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