3 septembre 2006

« Le vieux qui lisait des romans d’amour » (2001) de Rolf de Heer

Titre original : « The old man who read love stories »

Le vieux qui lisait des romans d’amourElle :
Mieux vaut lire le roman de Luis Sepulveda dont ce film est adapté que de voir ce film soporifique à souhait. Les images crues dénaturent le propos et les indigènes paraissent sortis d’un salon de maquillage. Quant à cette traque interminable du jaguar, elle finit de m’achever…
Note : pas d'étoiles

Lui :
Globalement, le film est peu convaincant, semblant rester campé sur des clichés telle cette opposition entre la sauvagerie de la jungle et l’ordre (brutal) du village. Les personnages sont très typés, caricaturaux. De nombreuses scènes sont longues et inutiles. Seul le personnage central, admirablement joué par Richard Dreyfus, reste intéressant et sauve le film du désastre.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Richard Dreyfuss, Timothy Spall, Hugo Weaving
Voir la fiche du film et la filmographie de Rolf de Heer sur le site imdb.com.

2 septembre 2006

Le testament du Dr Mabuse (1933) de Fritz Lang

Titre original : « Das Testament von Dr Mabuse »

Das Testament des Dr. MabuseElle :
(pas vu)

Lui :
Cette suite au Mabuse, le joueur, que Fritz Lang a tourné dix ans auparavant, peut bien entendu être vue indépendamment. C’est le second film parlant de Lang, tourné juste après M le maudit avec lequel il a quelques points communs : à la base, il s’agit aussi d’une histoire policière où le monde du crime est particulièrement organisé et efficace, et une nouvelle fois le film a aussi une couleur sociale et politique. L’organisation criminelle du Docteur Mabuse symbolise bien entendu le nazisme, avec tout un discours sur l’instauration d’un ordre nouveau que Lang met dans la bouche d’un homme pris de folie. Das Testament des Dr. Mabuse Le film fut d’ailleurs immédiatement interdit en Allemagne. Même vu 75 ans après sa sortie, Le Testament du Dr Mabuse frappe par la richesse de son scénario, l’intensité et la force de son déroulement. Il frappe aussi par la maîtrise et l’inventivité de sa mise en scène, les transitions entre certains plans sont remarquables et très modernes dans l’utilisation du son. Le film est prenant, particulièrement efficace car il sait rester très simple à aborder.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Rudolf Klein-Rogge, Oscar Beregi, Otto Wernicke
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site imdb.com.

Affiche de la version française : Le Testament du Dr Mabuse Parallèlement à la version allemande, Lang a tourné une version française avec des acteurs différents. Cette version française, un peu plus courte (95′), est excessivement rare. Fritz Lang, aidé pour cette version par René Sti, aurait utilisé les mêmes décors et la même équipe technique. L’acteur interprétant Mabuse reste le même mais les autres rôles principaux sont tenus par les français Jim Gérald, Monique Rolland, Thomy Bourdelle et Maurice Maillot.

Ce fut le dernier film tourné en Allemagne par Fritz Lang. Il émigra en France puis aux Etats-Unis. Il ne reviendra en Allemagne qu’en 1959 pour y tourner ses 3 derniers films dont une suite à la série des Mabuse : « Le diabolique Docteur Mabuse » (1960). Ce sera son dernier film.

Voir les autres films de Fritz Lang chroniqués sur ce blog…

1 septembre 2006

« O’Gengis » (2005) d’ Alan Simon

O'GengisElle :
(Abandon rapide)

Lui :
Quatre membres d’une même famille mongole décident d’aller rejoindre la terre de leurs ancêtres et ce film d’Alan Simon nous propose de les suivre et ainsi de mieux connaître leurs traditions et leur culture. Même après plusieurs siècles, cette culture est fortement marquée par Gengis Kahn qui est toujours présents dans les récits, les chants, les fêtes. Nous sommes donc à mi-chemin entre film et documentaire. Hélas, il ne se passe pas grand-chose dans leur périple, ils rencontrent bien quelques personnes mais rien n’est vraiment approfondi. Quelques petites touches sur une certaine philosophie de la vie sont distillées mais elles paraissent bien conventionnelles et l’ensemble manque de force et de conviction. Cela me donne l’impression d’être un film conçu pour apporter un peu de dépaysement aux occidentaux stressés et en mal de nature que nous sommes…
Note : 1 étoiles

30 août 2006

« Le FP1 ne répond plus » (1932) de Karl Hartl

Titre original : « F.P.1 antwortet nicht »

Le FP1 ne répond plusElle :
(pas vu)

Lui :
Curiosité: cet obscur film allemand de 1932 est l’un des rares films de science-fiction des années 30. On y construit une plate-forme au beau milieu de l’Atlantique, escale pour les avions qui traversent l’océan. C’est aussi et surtout une histoire d’amour mâtiné d’espionnage. Malgré quelques maladresses et quelques petites longueurs, il reste intéressant à regarder grâce à la qualité de son scénario, de la réalisation et de l’interprétation. A noter, l’une des toutes premières apparitions à l’écran de Peter Lorre, à l’époque encore en Allemagne qu’il quitta ensuite pour fuir le nazisme.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hans Albers, Sybille Schmitz, Paul Hartmann, Peter Lorre
Voir la fiche du film et la filmographie de Karl Hartl sur le site imdb.com.

Le film a été tourné en 3 langues avec 3 distributions d’acteurs :
Version allemande : F.P.1 antwortet nicht. C’est la version décrite ci-dessus.
Version anglaise : F.P.1., assez proche de la version originale avec toutefois des scènes sur la plate-forme moins nombreuses.
Version française : Le FP1 ne répond plus avec Charles Boyer et Pierre Brasseur. Cette version serait perdue.

22 août 2006

« Familia » (1996) de Fernando León de Aranoa

FamiliaElle :
Cette comédie assez légère met en scène un cinquantenaire qui décide de s’offrir pour son anniversaire une famille qui lui convienne. Pour ce faire, il fait appel à une troupe d’acteurs qui jouent le rôle de sa mère, sa femme, ses enfants et son frère. On découvre au fur et mesure la vérité et cela donne lieu à de délicieux moments de confusion, des quiproquos, à des acteurs qui s’emmêlent les pinceaux et confondent leur propre vie avec celle jouée avec cet homme. Tout ceci est mené sans forcer le trait et par petites touches. On passe un très bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’idée de base du scénario est vraiment très originale… mais aussi très risquée : un homme engage des acteurs pour jouer sa famille qui l’entoure pendant une journée. Fernando Leon de Aranoa parvient parfaitement à la mettre en images, cependant, grâce à un dosage très subtil des relations entre les personnages et bien entendu en jouant avec intelligence sur la dualité réel / fiction. Au final, cela donne une comédie très amusante, sans aucune lourdeur et qui n’est pas dénuée de profondeur. Un premier long métrage plutôt brillant pour ce jeune réalisateur espagnol.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Juan Luis Galiardo, Amparo Muñoz, Ágata Lys, Chete Lera
Voir la fiche du film et la filmographie de Fernando León de Aranoa sur le site imdb.com.

15 août 2006

« El Bola » (2000) de Achero Mañas

El BolaElle :
Une belle découverte avec ce film espagnol plein de sobriété et d’émotion. Achero Mañas nous entraîne progressivement dans l’univers de deux familles aux vies très différentes. Répression et incommunicabilité dans l’une, dialogue et ouverture d’esprit dans l’autre. Peu à peu et malgré quelques fausses pistes, l’histoire laisse entrevoir un monde de violence dans la famille plus conventionnelle. Le père qui n’arrive pas à faire le deuil de son premier fils violente son deuxième fils Pablo. Celui-ci ne parvient pas à s’épanouir et souffre en silence. Il porte sur lui une boule de métal qui symbolise son enfermement psychologique et joue à des jeux dangereux sur la voie ferrée en risquant sa peau. La mort hante le film même si on ne la voit pas. Une histoire forte d’amitié se noue entre lui et le fils de la famille moins conformiste qui prône le respect et l’écoute. Pablo y découvre la tolérance et l’amour. Achero Mañas a le mérite de parler de la maltraitance des enfants sans tomber dans le manichéisme et l’émotion facile. Il avance par petites touches aux côtés de personnages très attachants qui jouent avec une grande justesse de ton. Ses mouvements de caméra sont fluides et ses images sont épurées. Beaucoup de choses passent par les regards et les expressions de visage.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans ce film, qui met en scène un enfant de 12 ans battu par son père, c’est surtout l’interprétation des deux enfants qui tiennent les premiers rôles qui est vraiment remarquable. Achero Manas a voulu tourner avec des comédiens non professionnels et cela donne une grande authenticité à ces deux personnages et les rend vraiment attachants. Il est dommage que le scénario n’ait pas été étoffé quelque peu, cette absence de consistance donnant parfois une impression de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juan José Ballesta, Pablo Galán, Alberto Jiménez, Manuel Morón
Voir la fiche du film et la filmographie de Achero Mañas sur le site imdb.com.

4 août 2006

Luna Papa (1999) de Bakhtyar Khudojnazarov

Luna Papa Elle :
Ce film du Tadjikistan bourré d’humour est très surprenant et révèle une véritable écriture cinématographique inventive. Le trio du brave patriarche, du fils débile et de la jeune fille enceinte qui partent à la recherche du père se transforme en une rocambolesque poursuite pleine de surprises et de rebondissements. Le film, riche en trouvailles déjantées et en splendides scènes insolites et poétiques, est ponctué de bruits étranges et d’ambiance cacophonique. Ce réalisateur russe est un magicien de la caméra avec ses travellings époustouflants. Malgré quelques maladresses, on passe un très bon moment hors de notre monde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si, d’ordinaire, je n’ai rien contre les films un peu déjantés… là, j’ai du mal à supporter cette effervescence permanente, cette omni-présente frénésie qui semble être le moteur principal du film. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Chulpan Khamatova, Moritz Bleibtreu
Voir la fiche du film et la filmographie de Bakhtyar Khudojnazarov sur le site IMDB.

2 août 2006

Crinière au vent (1999) de Sergei Bodrov

Titre original : « Running Free »

Crinière au vent Elle :
Même en aimant beaucoup les chevaux comme moi, il est difficile de tenir jusqu’au bout du film tant le scénario est mince. La musique se complait dans la guimauve. Cependant les paysages de Namibie, les meutes de chevaux, les éclairages sont superbes. C’est un spectacle visuel et certainement un film plutôt destiné aux enfants (on ne s’arrange pas en vieillissant…)
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film pour les pitis n’enfants… (abandon).
Note : pas d'étoile

Acteurs: Arie Verveen
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Bodrov sur le site IMDB.

13 juillet 2006

L’amour à vingt ans (1962) de François Truffaut, Andrzej Wajda, Shintarô Ishihara, Marcel Ophüls et Renzo Rossellini

L'amour à vingt ansElle :
(pas vu).

Lui :
(Film à sketches) 5 capitales, 5 réalisateurs. Le sketch italien et le sketch allemand sont plutôt inintéressants car trop conventionnels. Le sketch japonais est plus original sans être remarquable, le polonais (signé Wajda) a un petit quelque chose. Cet ensemble de sketches aurait probablement été oublié depuis longtemps s’il n’avait pas abrité le second volet de l’histoire d’Antoine Doinel, épisode que Truffaut a appelé « Antoine et Colette ». Antoine Doinel a 17 ans. Beaucoup de sensibilité et d’humour dans ce court métrage.
Note : 4 étoiles(sketch de Truffaut)
Note : 1 étoiles(autres sketches)

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

6 juillet 2006

M le maudit (1931) de Fritz Lang

Titre original : « M – Eine Stadt sucht einen Mörder »

M le maudit Elle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Premier film parlant de Fritz Lang, M le maudit nous apparaît toujours soixante quinze ans plus tard comme un film totalement abouti. C’est à la fois un film policier, avec ses atmosphères nocturnes, son ambiance, ses personnages hauts en couleur, mais aussi un film social ; dans cette histoire de meurtrier de petites filles, c’est l’Allemagne de ce début des années trente que Fritz Lang décrit, avec tous les éléments qui favorisent la montée du nazisme : pauvreté, crime organisé, impuissance des autorités. Ce meurtrier, c’est toute la société qu’il terrorise et met en péril. Pègre et police vont se lancer à ses trousses, non pas ensemble mais en parallèle, chacun avec ses méthodes, symbole du combat entre le gouvernement légal et le nazisme. M le maudit est un film vraiment prenant, haletant, légèrement angoissant. La mise en scène est particulièrement précise avec une étonnante maîtrise du son, déjà parfaitement utilisé. Toute la carrière de Peter Lorre fut certainement marquée par ce M qu’il personnifie si parfaitement.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Peter Lorre, Ellen Widmann
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.
Voir les autres films de Fritz Lang chroniqués sur ce blog…
M le maudit était vu ici sur DVD avec en supplément une analyse approfondie et assez passionnante des plans de la première séquence du film.
Voir aussi quelques éléments d’analyse filmique sur le site analysefilmique.free.fr