9 décembre 2006

Three times (2005) d’ Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Zui hao de shi guang »

Three timesElle :
Très belles images mais le rythme très lent me fait abandonner.
Note :

Lui :
Hou Hsiao-hsien filme trois histoires d’amour, à trois époques différentes, en 1966, 1911 et 2005, jouées par le même couple d’acteurs. Aucune des trois n’est semblable, chacune étant très fortement marquée par son époque. Sur une trame qui se déroule très lentement et avec peu de paroles, Hou Hsiao-hsien filme ce(s) couple(s) avec beaucoup de douceur et la beauté des plans finit par nous envoûter. Il se permet la fantaisie de monter celle de 1911 comme un film muet, avec des intertitres, sur une superbe musique de longues mélopées au piano. La troisième période (2005) est franchement moins fascinante, avec un environnement plus cru mais tout de même de superbes plans, notamment ceux des deux amants à moto.

Chaque période a sa dominante de couleur : vert amande pour 1966, noir et rouge foncé pour 1911 et bleu électrique pour 2005 avec à chaque fois un usage très modéré des éclairages artificiels. Les plans sont très larges. Hou Hsiao-hsien prend plaisir à filmer ses deux acteurs et surtout Shu Qi, actrice vedette de films d’action, qui est resplendissante. De son côté, Chang Chen dégage beaucoup de force au travers de ses trois personnages.

La période la plus convaincante est celle de 1966, c’est la plus fraîche et ingénue, celle qui donne envie d’y vivre… Le fait que ce soit celle qui corresponde aux 20 ans du cinéaste explique sans doute cela. Hou Hsiao-hsien semble aussi vouloir nous montrer que le parcours effectué par Taïwan sur un siècle est phénoménal. Mais sans avenir, semble t-il nous dire au travers de la séquence 2005.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Chang Chen
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24 novembre 2006

In the mood for love (2000) de Wong Kar-wai

Titre original : Hua yang nian hua

In the mood for loveElle :
Une merveilleuse mise en scène toute en finesse dans les cadrages serrés, les couleurs rouge et verte, la très belle musique au violon qui ponctue les frôlements et croisements des deux personnages principaux. Une belle asiatique solitaire et son voisin de palier abandonnés par leurs époux respectifs qui en fait se fréquentent, entrent dans une parade séductrice et amoureuse qui n’aboutira pas. Les indiscrétions des voisins, la promiscuité des appartements minuscules entravent cette relation qui aboutit à une rupture. Ce huis clos hors du temps, de l’espace et de la vie est empreint de nostalgie du passé, du temps qui passe indéfectiblement. Un petit bémol cependant quant au rythme un peu lent des séquences.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un film fort original, tout en délicatesse. Dès le début, le spectateur est envoûté par un esthétisme omniprésent, une recherche qui se traduit à la fois sur les cadrages, sur les mouvements (forte utilisation des ralentis) et sur la musique merveilleusement utilisée. La délicatesse avec laquelle Wong Kar-wai filme cette histoire est à l’image de sa belle héroïne, une histoire presque atemporelle et comme extraite du monde quotidien de Hong-Kong. Hélas, cet envoûtement retombe un peu car le film (et l’histoire) s’étiole quelque peu à mi-parcours. Mais l’ensemble est néanmoins très beau et d’une tristesse infinie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Maggie Cheung
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23 novembre 2006

Suzhou River (2000) de Ye Lou

Titre original : Suzhou he

Suzhou riverElle :
Le parti-pris de la caméra à l’épaule et des cadrages approximatifs façon amateur est si omniprésent qu’il dénature le fond du film qui aurait pu être intéressant. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Arrêt rapide à cause de la forme : caméra à l’épaule, parkinsonienne. Sans doute aurais-je pu regarder ce film sur un écran de télévision ; sur un plus grand écran, je n’y arrive tout simplement pas.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Zhou Xun, Jia Hongsheng, Hua Zhongkai
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18 septembre 2006

« Tigre et Dragon » (2000) de Ang Lee

Titre original : « Wo hu cang long »

Tigre et dragonElle :
Une fois de plus, un film à oscars bien décevant. De beaux décors et une douce lumière, des combats spectaculaires de ninjas mais hélas un scénario bien trop mince pour retenir l’attention.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Les images sont très belles, les chorégraphies des combats sont époustouflantes… mais que c’est ennuyeux! Je suis tout de même un peu étonné que ce film ait eu tant de succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Chow Yun-Fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi
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13 septembre 2006

Locataires (2004) de Kim Ki-duk

Titre original : « Bin-jip »

LocatairesElle :
Cette histoire d’amour tournée sous forme de fantaisie poétique surréaliste retrouve la magie et l’esprit de Printemps, Eté, Automne, Hiver…  A mi-chemin entre rêve et réalité, cette rencontre amoureuse mélancolique entre ce jeune homme qui occupe des maisons pendant l’absence de leur propriétaire et cette douce jeune femme maltraitée par son mari est muette pendant tout le film. Kim Ki-duk parvient à ponctuer cette errance de touches d’humour, de clins d’œil, de rebondissements. La photographie et les cadrages sont somptueux ; les personnages un peu lunaires sont très attachants de par leur naïveté et beauté. Il faut tout simplement se laisser bercer pour savourer cette rêverie poétique décalée et hors du temps. Cette fable plus optimiste jette un regard acerbe sur la société coréenne aseptisée qui laisse sa jeunesse partir à la dérive.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une fois de plus, les personnages de ce film de Kim Ki-Duk sont totalement en marge de la société coréenne. Ses deux héros sont des passe-muraille qui vivent selon des règles à eux, détournant certains objets de leur fonction première, accomplissant des actes apparemment illogiques. Il parvient indéniablement à trouver un style, à la fois graphique et sonore, ou plutôt muet puisque le film se déroule sans paroles pour sa plus grande partie. On finit par adhérer à ces personnages et à cette histoire qui flirte avec les limites du réel : le film développe un charme certain. Peut-être pourrait-on juste lui reprocher une certaine vacuité (Kim Ki-duk semble vouloir porter un jugement sur la société coréenne mais sans s’engager vraiment dans cette voie) et aussi d’être un peu trop dans l’air du temps…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lee Seung-yeon, Jae Hee
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27 août 2006

« Adieu ma concubine » (1993) de Chen Kaige

Titre original : «Ba wang bie ji »

Adieu ma concubineElle :
(pas vu)

Lui :
Palme d’Or au festival de Cannes, ce film retrace l’histoire de deux acteurs, très proches dans la vie et partenaires sur scène, sur une période de 50 années qui ébranlèrent la Chine. Chen Kaige joue sur l’ambiguïté de leur relation (ce fut le premier film chinois à parler, à demi-mot, de l’homosexualité), ambiguïté qui vient ainsi former un pendant à l’incertitude politique et aux soubresauts de l’Histoire. La photographie est assez belle, avec toutefois un petit voile brumeux un peu apprêté. La mise en scène est assez académique et tend, du moins en ce qui me concerne, à nous laisser éloigné des personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Leslie Cheung, Gong Li, Zhang Fengyi
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1 août 2006

Failan (2001) de Song Hye-sung

FailanLui :
Le début de ce film coréen peut surprendre, s’installant dans une atmosphère assez glauque de petits malfrats. Cette partie, chargée de bien installer le personnage principal, bourru, irascible et un peu bestial, n’est pas la plus réussie car un peu trop fouillis. Mais tout bascule entièrement après 40 minutes et plus le film avance, plus il réussit à être vraiment touchant grâce notamment au personnage interprété par l’actrice chinoise, Cecilia Cheung, qui parvient à insuffler beaucoup de vie, de candeur et d’innocence. Cette adaptation d’un roman japonais n’est pas sans défaut, le film est assez inégal, certainement trop long et manquant un peu de précision, mais l’histoire garde une puissance émotionnelle certaine et il est difficile d’y rester totalement insensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Choi Min-sik, Cecilia Cheung
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8 juillet 2006

Love will tear us apart (1999) de Nelson Yu Lik-wai

Titre original : « Tin seung yan gaan »

Love will tear us apart Elle :
Un film d’auteur sur l’univers de Hong Kong redevenu chinois. Quatre personnages venus de Chine (un vendeur de cassettes porno et son amie, un réparateur d’ascenseur, une jeune prostituée) errent dans cette ville envahie par la publicité occidentale, la télé, la radio, le porno. C’est le choc de deux civilisations. Leurs vies sont vides de sens. Les dialogues sont minimalistes et monocordes. Vivant les uns à côté des autres dans des décors décrépis, ils ne communiquent pas et ne s’intéressent à rien. Les médias cacophoniques et vulgaires peuplent leur univers. C’est le néant total. Pour parvenir à créer cette atmosphère d’ennui et de vide, le réalisateur use de plans si longs que l’on finit par s’ennuyer ferme et se désintéresser du sort de ces ombres errantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Love will tear us apart nous propose une vision désillusionnée de Hong Kong. Le rythme, très lent au début du film, vire à l’interminable : une suite de longues scènes qui ne reflètent que la vacuité de la vie des personnages. Les dialogues sont insignifiants, tout paraît vide… Les décors varient du style « peinture sale écaillée » pour les intérieurs, au style « rideaux de fer baissés » pour les extérieurs. Le propos semble être sur la difficulté du rapprochement Chine/Honk-Kong mais le film reste bien ingrat et hermétique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tony Leung Ka Fai, Liping Lu
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7 juillet 2006

Yi yi (2000) de Edward Yang

Yi yi Elle :
Déception tout de même pour ce film largement plébiscité par la critique. Trois heures sur cette chronique familiale douloureuse et pessimiste, c’est très déprimant. Les plans fixes et les silences sont interminables. C’est dommage car le parti de montrer la vie des membres de plusieurs générations d’une même famille est intéressant. Les portraits du petit garçon qui prend en photo la nuque des gens, de la jeune fille amoureuse, du père qui regrette son amour de jeunesse, de la mère insatisfaite de son sort, de la grand-mère dans le coma ne sont pas dénués d’humour. La société de consommation taiwanaise qui a envahi la cellule familiale, a tué toute communication et créé des frustrations énormes. Le réalisateur aime filmer les cases éclairées des immeubles, les lumières de la ville, les files de voitures afin de montrer comment cette société se fait étouffer et formater par la technologie et les médias.
Note : 3 étoiles

Lui :
Belle fresque familiale, offrant de longs plans superbes. Le cinéaste nous retrace toute la vie d’une famille en nous montrant des tranches de vie qui mettent en scène tour à tour les différents membres de cette famille, représentant ainsi tous les âges de la vie. Les plans sont souvent très beaux mais longs, très longs… surtout dans la seconde partie. Le propos est terriblement pessimiste, désenchanté. Une certaine vacuité chronique marque la vie de cette famille et les principaux sentiments exprimés sont la culpabilité et le regret (les occasions manquées). Un beau film, beau mais long et… déprimant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elaine Jin, Chen Xisheng, Issei Ogata
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4 juillet 2006

Kwaidan (1964) de Masaki Kobayashi

Titre original : « Kaidan »

Kwaidan Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un ensemble de quatre contes japonais, à forte connotation hiératique (ou fantastique). Les thèmes traités sont en eux-mêmes plutôt simples mais en revanche l’atmosphère est très particulière, d’une lenteur toute japonaise, parfois pesante mais qui finit par être envoûtante. L’ambiance est créée aussi par la lumière extrêmement sombre. Les décors, très souvent peints, évoquent des estampes japonaises. Kwaidan est un film un peu difficile à aborder pour un occidental, mais fascinant par ses thèmes et son traitement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rentaro Mikuni, Michiyo Aratama, Misako Watanabe
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