25 mars 2005

Zatôichi (2003) de Takeshi Kitano

ZatoichiElle :
Kitano comme dans tous ses films incarne le personnage central du film. Ici il s’agit de Zatôichi, un vieil aveugle qui joue du sabre plus vite que son ombre. C’est un héros populaire au Japon. Kitano transpose son personnage blond platiné dans le Japon des samouraïs. Il lui faut éliminer des bandes de bandits. L’histoire se construit également autour d’une sœur et d’un frère déguisé en femme qui veulent venger la mort de leurs parents. Les images sont belles et les scènes d’action sont saisissantes. Il n’hésite pas à utiliser à jouer les effets de surprise et de décalage, à parsemer son scénario d’humour et à utiliser une musique contemporaine étonnante à base de percussions. Kitano se fait plaisir et jongle avec sa caméra. Malgré quelques petites longueurs, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Kitano s’est visiblement amusé en mettant en scène ce personnage de héros japonais, il s’est amusé mais pour notre plus grand plaisir. Zatôichi est par certains côtés proche d’une bande dessinée par les côtés « super héros » de son personnage principal. Les hommes tombent comme des mouches mais Kitano sait montrer juste ce qu’il faut, sans complaisance envers la violence. Il joue beaucoup avec la construction du film, plaçant des flash-back assez courts sans prévenir, et aussi avec la musique, les percussions. La scène finale est complètement décalée et presque délirante, puisque des paysans du XIXe siècle y font des claquettes… La mise en scène est particulièrement efficace, sans failles. Un très beau moment de pur divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Michiyo Ookusu
Voir la fiche du film et la filmographie de Takeshi Kitano sur le site IMDB.

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16 mars 2005

Peppermint Candy (2000) de Chang-dong Lee

Titre original : « Bakha satang »

PeppermintcandyElle :
Sentiments mitigés sur ce film coréen qui laisse une impression de lourdeur et d’inachevé. Le plus intéressant est la vision assez noire du peuple coréen ainsi que la construction du film en forme de compte à rebours. Il s’agit de reconstituer la vie d’un policier qui se suicide tragiquement sous un train lors d’un pique-nique. Par conséquent, on remonte dans le temps par palier de 5 ans en voyageant dans un train à l’envers. Ces intermèdes sont les passages les plus paisibles. La vie de ce jeune homme n’est qu’une somme d’occasions amoureuses ratées, de tortures infligées aux opposants à la dictature coréenne, de sévices infligés lors de son passage dans l’armée. Le plus frustrant, c’est qu’on n’aura pas de réponse à ses délires paranoïaques.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le film est surtout remarquable par sa construction. On remonte le fil du temps pour tenter de comprendre les événements qui ont conduit un homme à se suicider. On le découvre ainsi petit à petit, lui et ses évènements manqués. C’est aussi pour le réalisateur l’occasion de dresser un portrait de la Corée du Sud, un portrait assez noir, sans attraits, sans illusions ni joies, marquée par un régime totalitaire aux méthodes policières effroyablement brutales. Le film souffre de longueurs dans certaines scènes qui paraissent mineures.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sol Kyung-Gu, So-Ri Moon, Kim Yeo-Jin
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3 mars 2005

Le chien enragé (1949) d’ Akira Kurosawa

Titre original : « Nora inu »

ChienenrageElle :
Le Chien Enragé est parmi les premiers films du maître du cinéma japonais. Ce n’est pas le plus abouti mais il laisse augurer du talent et du style du cinéaste dans ses films futurs. Un vol de pistolet d’un inspecteur de police est le pivot du film. Celui-ci dans la crainte de se faire renvoyer, se met à la recherche de l’objet avec une pugnacité étonnante tel un chien enragé. Dans le Japon d’après-guerre, il parcourt sans relâche les bas-fonds de la ville. Cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Kurosawa ausculte les tourments de l’âme humaine qui balance entre le Bien et le Mal. Il s’attarde sur les visages perlés de sueur, les corps assoupis, la foule. C’est très bien cadré dans du beau noir et blanc. Ce qu’on peut reprocher c’est certaines longueurs et peut-être une enquête qui manque d’intensité dans ses ressorts.
Note : 3 étoiles

Lui :
Se situant dans les tout premiers films de Kurosawa, ce polar moite et caniculaire apparaît bien moins abouti que d’autres films qu’il réalisera ensuite : L’histoire est moins riche et passionnante et semble surtout un prétexte pour nous montrer les bas quartiers de Tokyo et amener une certaine réflexion sur la notion de bien et de mal. Il y a beaucoup d’humanité dans son propos, humanité qui est appuyée par ses cadrages en très gros plan.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune
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28 février 2005

Hero (2002) de Zhang Yimou

Titre original : « Ying xiong »

HeroElle :
Superproduction chinoise avec Maggie Cheung en héroïne, des milliers de figurants, des compositions visuelles élaborées, des jeux de couleur, des combats étonnants où les protagonistes volent et une quantité énorme d’effets visuels. Le réalisateur d’Epouses et Concubines et du Sorgho Rouge privilégie l’esthétique visuelle, les belles images au scénario. L’histoire de ce roi de Qin qui doit être assassiné est terriblement ennuyeuse. Les personnages sont inexpressifs et ne dégagent aucune émotion. Il est vraiment très difficile de s’intéresser au sujet devant cet overdose d’effets esthétisants.
Note : 2 étoiles

Lui :
Basé sur une légende chinoise sur le roi de Qin, cette histoire bénéficie d’une mise en scène spectaculaire qui, si elle nous réserve de belles images très bien composées et des mouvements harmonieux, n’en sombre pas moins dans une surenchère permanente, comme obnubilée par le désir de frapper les esprits. De ce fait, il faut faire un sérieux effort pour s’intéresser à ces combats successifs, incroyablement chorégraphiés. C’est spectaculaire mais l’on s’ennuie…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jet Li, Maggie Cheung
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27 février 2005

L’ enfant au violon (2002) de Kaige Chen

Titre original : « He ni zai yi qi »

Enfant au violonElle :
C’est l’histoire vraie du dévouement sans faille d’un paysan chinois, pour son fils adoptif, jeune prodige au violon. Kaige Chen oppose le Pékin occidentalisé au Pékin des petites gens. Le mépris des nouveaux riches pour les paysans sans éducation est fustigé par le réalisateur. Il fait une satire féroce des nouveaux comportements consuméristes qui tuent les sentiments humains L’histoire de ce jeune violoniste est assez touchante car seuls les gens puissants et riches peuvent réussir dans le milieu musical. Ce père enthousiaste, généreux se débat comme il peut pour le faire réussir en tant que violoniste. On peut reprocher le côté un peu mélo et bons sentiments qui sert à combler un scénario qui manque un peu d’épaisseur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Au début du film, une inscription nous précise: « Basé sur une histoire vraie ». C’est bien de le préciser, car cette histoire paraît vraiment bourrée de poncifs. Ceci dit, ces histoires de jeunes prodiges du violon se laissent toujours regarder avec plaisir… Le scénario est un peu confus, on a même l’impression que le film a subi des coupes. Il y a aussi ce côté un peu prévisible et quelques longueurs, mais l’ensemble est plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Yun Tang, Peigi Liu
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26 janvier 2005

Entre le Ciel et l’Enfer (1963) d’ Akira Kurosawa

Titre original : « Tengoku to jigoku »

Entre le Ciel et l’Enfer Elle :
Ce film noir se divise en deux parties : le ciel représenté par le riche industriel Gondo qui vit sur une colline dominant Tokyo et le ravisseur qui croit enlever le fils de Gondo mais n’enlève que le fils du chauffeur. La première moitié du film est un huis clos oppressant dans la villa. L’industriel se résout à perdre sa fortune et à payer la rançon alors que ce n’est pas son fils. La deuxième partie est consacrée à la longue enquête minutieuse qui nous entraîne dans les bas-fonds de la ville où se réfugient les drogués. Kurosawa parvient très habilement à mêler, l’angoisse qui ronge les protagonistes et les fils de l’enquête. Le cinémascope noir et blanc participe à créer cette atmosphère inquiétante et onirique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Entre le ciel et l’enfer est un très beau film de Kurosawa, assez riche dans son déroulement puisqu’il démarre par un huit clos, puis il démonte les rouages de l’enquête de police et finit par montrer les bas-fonds de la ville. Même dans la partie huis clos, Kurosawa parvient à nous tenir en haleine et les quelque 2h20 du film passent très rapidement. La photographie noir et blanc est assez splendide, très contrastée, accentuant la différence entre le haut et le bas. Le film est riche dans son contenu, jouant beaucoup sur le contraste entre les deux univers. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Kyôko Kagawa
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