2 mars 2007

La vie privée d’Henry VIII (1933) d’ Alexander Korda

Titre original : The private life of Henry VIII

The Private Life of Henry VIII. Elle :
Vision étonnante et intéressante de ce roi cruel avide de pouvoir. Les malheurs et les échecs de sa vie privée s’accumulent. Les destinées du royaume étaient entre les mains de personnages dépourvus de scrupules et d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
The Private Life of Henry VIII. Ce film historique est tenu à bout de bras par Charles Laughton, qui interprète avec grand brio cet Henry VIII ventripotent envers lequel le film est plutôt indulgent. Cette vision fut très critiquée par les historiens. Malgré les quelques imprécisions de la mise en scène (le film fut d’ailleurs tourné très rapidement), le film se laisse encore regarder avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Robert Donat, Merle Oberon
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1 mars 2007

Madame Henderson présente (2005) de Stephen Frears

Titre original : « Mrs Henderson presents »

Madame Henderson présenteElle :
Une comédie un peu conventionnelle qui se laisse regarder malgré quelques longueurs. Une riche veuve londonienne rachète un théâtre pour y donner des revues dénudées. Il y a des moments amusants surtout dans la première partie. Judi Dench et Bob Hoskins sont convaincants. A partir de cette histoire vraie, Stephen Frears a sans doute voulu mettre en avant le désir de frivolité et de gaieté qui anime les gens lorsque la guerre est là. Toutefois, le scénario manque d’épaisseur dans la deuxième partie; l’intérêt s’effiloche. Ce ne me semble pas être le meilleur film de Stephen Frears.
Note : 3 étoiles

Lui :
Basée sur des personnages ayant réellement existé, cette histoire de veuve, qui rachète un théâtre pour se trouver une occupation et y lancer une revue de music-hall, est assez plaisante mais ne semble pas avoir été traitée par Frears avec beaucoup de conviction. On peut d’ailleurs s’interroger sur la finalité d’un tel film. Les personnages secondaires sont très mal exploités. La photographie, peu inspirée, a en permanence ce voile blanc que l’on voit si souvent dans les films (récents) se situant dans l’entre-deux-guerres. Le ton général est tout de même assez enjoué et donne un film qui se laisse regarder mais qui s’oubliera certainement très rapidement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Judi Dench, Bob Hoskins, Will Young, Kelly Reilly, Christopher Guest
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26 février 2007

Orgueil et préjugés (2005) de Joe Wright

Titre original : « Pride & prejudice »

Orgueil et préjugésElle :
Une fresque somptueuse au cœur de la haute bourgeoisie britannique dans laquelle sont développés les thèmes de l’amour, l’hypocrisie sociale, la place et l’émancipation des femmes. Keira Knightley incarne le rôle d’Elisabeth la rebelle de façon lumineuse. Cette femme est le pivot central du film et porte le regard de Jane Austen. Quatre autres soeurs à marier, une mère presque entremetteuse, un père effacé et un Darcy amoureux bien énigmatique. Tels sont les personnages qui gravitent autour d’elle. Partagée entre les contradictions, elle a à la fois envie de les protéger, de perpétrer la notion de famille mais aussi une folle envie d’aimer et de s’émanciper. Le film est riche visuellement et les portraits psychologiques des personnages sont sensibles et profonds. On passe un très bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Orgueil et préjugés, ce grand roman de Jane Austen, a déjà été adapté plusieurs fois à l’écran (grand et petit). Cette version anglo-française se révèle tout à fait à la hauteur pour exprimer la force de ce roman qui traite de la recherche de l’amour et du mariage tout en offrant une certaine vision de la société anglaise de l’époque, engoncée dans ses principes et reposant sur une hiérarchisation sociale très marquée. La jeune Keira Knightley fait là une très belle prestation, très classique dans son interprétation avec un petit côté garçon manqué qui convient parfaitement à son personnage de jeune fille un peu rebelle. La reconstitution est bien réalisée, bien intégrée et assez réaliste. Le film dans son ensemble est très plaisant. Une réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Keira Knightley, Matthew MacFadyen, Rosamund Pike, Donald Sutherland, Brenda Blethyn, Simon Woods, Judi Dench
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Autres versions :
Orgueil et préjugés de Robert Z. Leonard (1940) avec Laurence Olivier et Greer Garson
Orgueil et préjugés de Andrew Black (2003) avec Kam Heskin
Orgueil et préjugés de Simon Langton (1995) (TV) avec Colin Firth et Jennifer Ehle
+ de nombreuses versions TV.

26 février 2007

Emma, l’entremetteuse (1996) de Douglas McGrath

Titre original : Emma

EmmaElle :
Dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, la jeune Emma décide de jouer l’entremetteuse et de trouver le partenaire idéal à plusieurs personnes de son entourage. Excellente et fidèle adaptation du roman de Jane Austen.
Note : 5 étoiles

Lui :
Loin de sa prestation assez fade dans Shakespeare in love (pour laquelle elle reçut un Oscar…), Gwyneth Paltrow révèle tout son talent dans cette brillante interprétation d’Emma, d’après le roman de Jane Austen. Elle est entourée par une pléïade d’excellents acteurs anglais qui sont particulièrement dans leur élément. Le film a beaucoup de charme, avec cette qualité d’interprétation si spécifique au cinéma anglais.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gwyneth Paltrow, Alan Cumming, Greta Scacchi, Toni Collette, Polly Walker, Ewan McGregor, Jeremy Northam, Juliette Stevenson
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23 février 2007

La jeune fille et la mort (1994) de Roman Polanski

Titre original : Death and the maiden

La jeune fille et la mortElle :
Huis-clos assez oppressant entre un couple et un visiteur, ancien tortionnaire de la femme. Sigourney Weaver incarne avec beaucoup de sincérité cette femme torturée en proie à ses cauchemars. Pour retrouver la sérénité et la paix, elle a désespérément besoin de la confession de ce tortionnaire et tous les moyens sont bons. C’est ainsi  que Polanski dose subtilement la montéede la tension du film même si parfois c’est au prix de quelques maladresses.
Note : 4 étoiles

Lui :
Roman Polanski aborde le sujet de la torture sous la forme d’un huis-clos assez puissant, de trois personnes. Le scénario est basé sur une pièce de théâtre. Sigourney Weaver incarne avec grande force une femme qui reconnaît son ancien tortionnaire. Le suspense est permanent, non pas sur sa culpabilité ou non, mais sur l’issue, incertaine jusqu’à la dernière minute de cette terrible confrontation. Polanski a su utiliser de nombreux éléments (à commencer par la situation de la maison) pour créer une tension permanente, sans jamais tomber dans la facilité de mettre le spectateur trop mal à l’aise. Un film vraiment fort.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sigourney Weaver, Ben Kingsley, Stuart Wilson
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19 février 2007

Croupier (1998) de Mike Hodges

Titre original : Croupier

CroupierElle :
Bonne surprise pour ce film anglais doté d’un scénario très original. Le personnage principal, un écrivain à court d’inspiration se fait engager comme croupier dans un grand casino. Une voix off, rythmant agréablement le film, décrit les faits et gestes de la vie de Jack devenu Jake. L’ambiance tendue, les fréquentations douteuses des casinos sont bien transcrites. Jake devient attachant malgré ses tentations et son comportement pas toujours exemplaire. Bref un bon moment à passer avec un retournement de situation inattendu.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sous des apparences un peu anodines, Croupier se révèle en fait excellent. En marge de la tendance actuelle des films anglais réalistes, Mike Hodges nous propose là un film hors-classe, qui renoue avec la meilleure tradition des films policiers anglais. L’histoire met en scène un croupier-écrivain qui mélange ses deux vies. Le film nous intrigue, nous charme, nous intéresse, en grande partie grâce à un personnage central fort, superbement campé par Clive Owen. Une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clive Owen, Alex Kingston
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13 février 2007

Le train de 16h50 (1961) de George Pollock

Titre original : Murder, she said

Le train de 16h50Elle :
Polar bien classique mais captivant. La vieille Miss Marple en détective est croustillante. Tout le monde est suspecté de meurtre et c’est ce qui fait le charme de ce type de film.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le train de 16h50Agréable enquête policière. L’enquêtrice est inhabituelle (une vieille dame, Miss Marple), l’intrigue est suffisamment complexe pour que l’on ne devine pas qui est le meurtrier. Tous les ingrédients sont donc là pour une bonne adaptation d’un roman d’Agatha Christie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Margaret Rutherford, Arthur Kennedy, Muriel Pavlow
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Spécialiste des adaptations d’Agatha Christie, George Pollock tourna plusieurs « suites » avec Miss Marple en enquêtrice :
Meurtre au galop (« Murder at the gallop », 1963)
Passage à tabac (« Murder ahoy », 1964)
Lady Détective entre en scène (« Murder most foul », 1964)

6 février 2007

2001, l’odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick

Titre original : « 2001: A space odyssey »

2001 Odysée de l'espaceLui :
40 ans après sa sortie, regarder 2001 reste une expérience hors du commun. Bien qu’il ait été maintes fois plus ou moins copié, ce film reste unique dans l’histoire du cinéma et c’est sans doute avec le recul que l’on mesure le mieux sa force, sa personnalité, son audace. Ces longs plans presque oniriques seraient inconcevables aujourd’hui, même pour Kubrick, mais en cette fin des années 60 où l’homme partait à la conquête de la lune, ces images avaient un effet d’électrochoc. Nul besoin de parler de la force du scénario (basé sur une nouvelle d’Arthur C. Clarke « La sentinelle »), l’homme en quête de ses origines et de son destin, l’interprétation de la fin restant libre, toujours ouverte. 2001, l’odysée de l’espace est un film très méticuleux, où Stanley Kubrick a soigné tous les détails dans le but de créer une vision réaliste du futur de la technologie. La symbiose qu’il parvient à créer entre les images et la musique est particulièrement remarquable, une harmonie assez rare au cinéma. Le lever de soleil du début du film et la vision de la station orbitale sur fond de musique de Strauss font partie des plus beaux plans du cinéma, et des plus magiques. La lenteur du film pourra surprendre les spectateurs habitués aux films modernes de science-fiction. Pour l’apprécier, il suffit de se laisser submerger, de s’immerger dans ces images fabuleuses. 2001 est avant tout un film pour rêver.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester
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Remarque :
Ainsi parlait Zarathoustra est un poème symphonique composé par Richard Strauss en 1896, soit une dizaine d’année après la publication du conte philosophique homonyme de Nietzsche dont il est librement inspiré. Le choix de Kubrick n’est bien entendu pas anodin mais il a tenu à ce que cette évocation reste discrète.
On ne peut que penser aux écrits de Nietzsche :
« C’est là aussi que je ramassai sur la route ce mot « Surhumain », cette pensée, que l’homme est une chose qui doit être dépassé. C’est-à-dire que l’homme est un pont et non un terme et qu’il doit bénir les heures de midi et du soir qui sont les chemins d’aurores nouvelles. » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

A propos de la fin :
L’interprétation du film, notamment de la fin, a fait couler beaucoup d’encre. Voici mon interprétation :

Les monolithes sont des sentinelles posées par un être ou une civilisation supérieure (en tous cas bien plus avancée que nous le sommes). Le premier monolithe a été placé pour donner un coup de pouce à l’évolution de créatures jugées prometteuses : il leur donne *l’outil* qui va booster l’évolution.

Le second placé sur la lune et le troisième près de Jupiter sont là pour attendre que notre civilisation soit suffisamment avancée pour qu’un humain parvienne à s’en approcher. Ce 3e monolithe est une « porte vers les étoiles ». David Bowman est happé, propulsé dans l’espace-temps pour aller « ailleurs », un endroit où on lui a préparé un environnement humain qui le mette à l’aise (un poil décalé tout de même). Il y est observé et « on » en extrait le germe qui va permettre une nouvelle évolution à l’homme, symbolisée par ce foetus. Le foetus est envoyé dans le système solaire. Le final nous le montre qui regarde la Terre. C’est le stade d’après nous…

L’autre interprétation possible est de dire que la civilisation qui a placé les sentinelles attendait un signal pour revenir ensemencer la Terre. L’homme a ainsi préparé le terrain pour des êtres nouveaux (et supérieurs)… (glurps!) Mais dans ce cas, pourquoi observeraient-ils Bowman?

Arthur Clarke a écrit un livre adapté du film (« la sentinelle » n’était qu’une nouvelle qui correspondait surtout à l’épisode lunaire). Dans sa fin, le foetus observe la Terre (il n’est pas évident qu’il ait l’intention d’aller y vivre mais on le suppose) et voyant des armes de guerre en orbite, commence par les détruire ce qui crée « une aube brève et artificielle » sur la moitié du globe. Ensuite, il réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire ensuite…

19 janvier 2007

Ipcress danger immédiat (1965) de Sidney J. Furie

Titre original : « The Ipcress files »

Ipcress danger immédiatElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’un roman de Len Deighton, « Ipcress, danger immédiat » est le premier d’une série de trois films dont le héros est Harry Palmer, un agent secret des services britanniques. Cette série cherchait à prendre le contre-pied du déjà mythique James Bond et effectivement ces deux héros n’ont en apparence bien peu en commun : Harry Palmer a fait de la prison militaire, il vit dans un appartement très ordinaire et le générique n’est pas une scène d’action haletante mais une scène de réveil laborieux suivi d’un petit déjeuner un peu poussif. Le scénario est assez bien ficelé, avec une belle progression dans la tension, et fait intervenir le thème de la manipulation du cerveau. Le film repose plus sur son atmosphère, assez pesante, que sur l’action ou la rapidité des évènements. Michael Caine joue tout en retenue cet anti-héros, parvenant parfaitement à distiller une petite dose d’humour glacé qui contribue à l’attrait du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Nigel Green, Guy Doleman
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Les aventures d’Harry Palmer furent l’objet de deux suites :
Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton (Funeral in Berlin)
Un cerveau d’un milliard de dollars (1967) de Ken Russell (Billion dollars brain)
Puis beaucoup plus tard :
Beijing Express (1995) de George Mihalka (Bullet to Beijing)
Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) de Douglas Jackson (Midnight in Saint Petersbourg)

17 janvier 2007

Les cendres d’Angela (1999) d’ Alan Parker

Titre original : Angela’s ashes

Les cendres d'AngelaElle :
Une agréable surprise pour ce film adapté du roman autobiographique de Frank McCourt :  l’atmosphère des années 30 en Irlande, l’histoire tragique de cette famille misérable est fidèlement restituée. Cette histoire familiale est toujours aussi émouvante. Ce film s’est hélas fait éreinter par la critique qui a cru déceler une sur-dramatisation du cinéaste alors qu’Alan Parker n’a fait que traduire l’univers du roman, absolument sans en rajouter.
Note : 5 étoiles

Lui :
En regardant cette adaptation assez fidèle du roman autobiographique de Frank McCourt, on ne peut qu’être étonné des conditions de vie dans l’Irlande des années 30. Quasiment condamné à une misère noire par un père irresponsable et alcoolique, une famille peine à survivre et son histoire, vue au travers des yeux du fils Frank, est vraiment terrifiante. Alan Parker filme avec efficacité ce récit poignant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emily Watson, Robert Carlyle, Ciaran Owens
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