30 novembre 2006

Northfork (2005) de Michael Polish

NorthforkElle :
(pas vu)

Lui :
C’est certain, « Northfork » est un film assez à part dans la production américaine actuelle : une sorte de fable, variation autour des ailes des anges, filmée avec très peu de moyens. Néanmoins, les frères Polish peinent à donner une âme à leur histoire se situant quelques jours avant qu’une région soit totalement engloutie par le lac d’un barrage. Le rythme global est très lent, ponctué de quelques effets visuels et sonores faciles et des transitions de plans gratuites. Le scénario n’a absolument pas la profondeur requise par ce genre d’histoire à la frontière du céleste et reste au niveau de l’image facile. Les acteurs semblent jouer en mode « pilote automatique », Nick Nolte marmonnant son texte de façon parfaitement inintelligible (heureusement qu’il y a les sous-titres) et semblant particulièrement absent.
Note : 2 étoiles

Acteurs: James Woods, Nick Nolte, Daryl Hannah, Peter Coyote, Anthony Edwards
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29 novembre 2006

Breezy (1973) de Clint Eastwood

Breezy Elle :
Une amusante plongée au coeur des années 70 en compagnie d’une jeune et rafraîchissante hippie mineure qui séduit un quinquagénaire hésitant. A aucun moment, Clint Eastwood ne bascule dans la vulgarité concupiscente. Il met face à face ces deux personnages décalés dans leurs moeurs en utilisant des dialogues et situations teintés d’humour. Les deux acteurs dont William Holden forment un bon duo.
Note : 4 étoiles

Lui :
En tournant ce film juste après « Play Misty For me », Eastwood change de registre, passant du suspense hitchcockien au drame intimiste. Il parvient très bien à mettre en place ses personnages, à bâtir son histoire, mais ensuite le film semble tourner en rond, comme s’il ne savait quoi en faire. De façon amusante, l’ego d’Eastwood est bien présent par l’intermédiaire de William Holden : ce quinquagénaire séduit toutes les femmes, à commencer par l’héroïne, une gamine hippie. Tous les autres hommes autour de lui sont bien fades… (Eastwood avait prévu de jouer le héros lui-même !)
Note : 3 étoiles

Acteurs: William Holden, Kay Lenz
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28 novembre 2006

Schizopolis (1996) de Steven Soderbergh

SchizopolisElle :
Un film expérimental loufoque à prendre comme une curiosité ce qui est rare dans le cinéma américain d’aujourd’hui. Soderbergh nous offre l’étendue de ses talents en se lançant dans ce projet à petit budget et à contre-courant des grosses productions hollywoodiennes. Ce film sur l’incommunicabilité ne manque pas d’humour et d’absurde mais la forme complètement échevelée et déstructurée finit pas lasser.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est une petite curiosité… Avec de tout petits moyens, Soderbergh s’est amusé à faire un film « sorti du subconscient ». Au début, on a un peu du mal car il n’y a que peu de structure dans le récit, mais petit à petit on se laisse gagner par le film. On peut dire qu’il nous fait une série de variations sur la communication, la communication entre des personnes qui se croisent. Le film est bourré de maladresses et d’imperfections, mais il contient pas mal de scènes savoureuses. Soderbergh se révèle étonnant acteur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Steven Soderbergh, Betsy Brantley,David Jensen
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28 novembre 2006

7 ans de séduction (2005) de Nigel Cole

Titre original : « A lot like love »

7 ans de séductionElle :
(pas vu)

Lui :
Reprenant la structure de « Quand Harry rencontre Sally », cette gentille comédie romantique n’a pas la force de son modèle. Le film se contente de s’appuyer sur ses deux acteurs principaux, qui remplissent assez bien leurs rôles : Ashton Kutcher avec ses airs gros nounours d’adolescent attardé finit par être attendrissant et Amanda Peet use sans compter de son regard ravageur. Côté scénario, c’est le vide et si le film se laisse regarder car il est sans aspérité aucune, il s’oublie très rapidement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Amanda Peet, Ashton Kutcher
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27 novembre 2006

Harrison’s flowers (les fleurs d’Harrison) (2000) d’ Elie Chouraqui

Titre original : Harrison’s flowers

Harrison's flowersElle :
Après une première partie un peu longue à se mettre en place, Elie Chouraqui nous emmène à Vukovar, ville croate assiégée par les Serbes. Certes, le contexte historique est là mais le film aurait très bien pu se passer dans un autre conflit. Le réalisateur veut mettre en avant la folie meurtrière des hommes. Andie Mac Dowell incarne de façon convaincante une femme à la recherche de son mari grand reporter de guerre. Elle est accompagnée par d’autres reporters envahis par la peur et la folie. Tout est ceci est filmé de façon si réaliste qu’on se croirait au coeur des combats. Ce ne sont pas ces images de reportage que l’on voit à la télévision mais des scènes accompagnées de cris, de bruits terrifiants d’explosion. C’est très impressionnant et terrifiant. La reconstitution des lieux et attaques semble également véridique. Un film marquant et bouleversant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film démarre très mal, assez ennuyeux et convenu, et au bout de 45 mn c’est d’un oeil déjà mi-clos que l’on voit la femme du photographe arriver en Croatie. Et là, c’est le choc : le film bascule totalement, on se retrouve au beau milieu de cette guerre d’extermination, où la vie n’a qu’une valeur bien faible, où aucune espèce de logique n’a cours. Le film parvient parfaitement à recréer cette angoisse que l’on doit ressentir face à cette folie, ce déluge d’horreurs. Le parcours de cette femme est tout aussi peu logique, partir à la recherche de son mari sur la foi d’indices inexistants, et pourtant ceci est basé sur une histoire vraie. C’est un film qui marque le spectateur, sans qu’il n’y ait de complaisance à montrer des scènes pénibles ou horribles.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Andie MacDowell, Elias Koteas, Brendan Gleeson, Adrien Brody
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25 novembre 2006

Casino Royale (1967) de Val Guest, John Huston, Robert Parrish, Ken Hughes, Joseph McGrath

Casino Royale Elle :
(pas vu)

Lui :
Avant la version de 2006, Casino Royale a été adapté en 1967 sur le mode parodique. Cinq réalisateurs, une multitude de scénaristes (parmi lesquels se trouveraient Billy Wilder et Woody Allen), c’est le type-même de ce qu’on appelle un « film de producteur » (en l’occurrence Charles K. Feldman). Côté acteurs, c’est également un festival avec un nombre impressionnant de grands noms dans des petits rôles ou faisant de simples apparitions. Le résultat est assez inégal, la partie tournée par John Houston (la scène en Ecosse) n’étant d’ailleurs pas la plus réussie… Tous les ingrédients des James Bond classiques sont fortement parodiés, avec une profusion de « Bond girls » (on voit où Mike Myers a puisé son inspiration) mais quelques éléments, les gadgets par exemple, semblent mal ou pas assez exploités. Certaines scènes sont des petites perles du comique par l’absurde. Peter Sellers fait un joli numéro mais il faut attendre les vingt dernières minutes pour que tout le monde se lâche vraiment et la scène finale est un joli délire… En plus de la parodie, les clins d’oeils à d’autres films sont innombrables, depuis Le cabinet du Docteur Cagliari ou Dr Mabuse  jusqu’à The house that Jack built de la série TV The Avengers.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Niven, Ursula Andress, Peter Sellers, Woody Allen, Orson Welles, Deborah Kerr, Joanna Pettet, William Holden
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24 novembre 2006

Un de trop (1999) de Damon Santostefano

Titre original : Three to Tango

Three to Tango Elle :
Les comédies américaines gentillettes construites autour d’un acteur connu de série télé sont rarement intéressantes. Ici, il s’agit de Matthew Perry, star incontournable de Friends, qui aurait mieux de rester là où il excellait. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce n’est pas un film très profond mais c’est une comédie assez amusante. Matthew Perry est excellent, même s’il reste toujours prisonnier de son image de garçon gauche mais sincère. C’est gentil et charmant, mais aussi très classique et conventionnel.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Matthew Perry, Neve Campbell, Dylan McDermott, Oliver Platt
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23 novembre 2006

Walk the Line (2005) de James Mangold

Walk the lineElle :
Une très bonne surprise avec ce film sur la première partie de la vie de Johnny Cash. James Mangold filme avec sobriété le parcours de ce musicien dépendant des drogues et amoureux fou de June Carter. Il sort un peu de sentiers battus de la biographie musicale traditionnelle en se penchant davantage sur le portrait psychologique fouillé de ces deux personnages blessés par les aléas de la vie et cette passion éperdue qui les lie à jamais dans leur carrière musicale. Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon jouent avec beaucoup d’émotion leur relation magnétique. Ils utilisent formidablement bien leur propre voix pour interpréter les chansons. Il en ressort une grande authenticité dans toutes les scènes de concert. C’est un vrai bon moment de cinéma.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si « Walk the line » se conforme aux lois du genre biographie romancée d’artiste tourmenté, il n’en reste pas moins absolument remarquable grâce à l’interprétation de ses deux acteurs principaux. Reese Witherspoon et Joaquim Phoenix semblent en effet avoir effectué une symbiose complète avec leur personnage. Ils insufflent au film une intensité rare et l’interprétation des morceaux musicaux est particulièrement crédible. Le maniérisme est plus perceptible au niveau du scénario qui n’est pas sans rappeler celui de « Ray » : épisode tragique et traumatisant dans l’enfance, tournées interminables avec addiction à la drogue, divorces, etc… Et comme pour « Ray », la biographie s’arrête juste avant les énormes succès commerciaux (que Cash connaîtra après son mariage avec June Carter). Par ces aspects, « Walk the line » est certes un pur produit hollywoodien, mais quand c’est fait avec talent et intensité, il ne faut pas bouder son plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Ginnifer Goodwin, Robert Patrick, Dallas Roberts
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21 novembre 2006

Match point (2005) de Woody Allen

Match Point Elle :
Voilà un Woody Allen très bon cru. Il retrouve la verve de ses meilleurs films avec cette histoire qui se déroule à Londres. Il porte un regard à la fois acerbe et tendre sur ce jeune homme sans le sou qui désire réussir à tout prix son ascension sociale dans le milieu de la haute bourgeoisie. Le scénario est riche et bien construit, la mise en scène est parfaitement maîtrisée et les acteurs sont très convaincants. Un virage est pris dans le parcours cinématographique de Woody Allen avec ce film d’un nouveau genre. On ne s’ennuie pas une seconde. C’est un régal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un plaisir de voir Woody Allen quitter son terrain habituel, sur lequel il pouvait parfois donner l’impression de tourner un peu rond récemment, pour aller jouer sur un registre différent. Différent mais pas tout à fait nouveau puisque Match point peut faire penser à Crimes et délits (1989) mais, dans ce dernier, le registre comique était très présent alors qu’il a totalement disparu ici. Le lieu est différent, le milieu social est différent et si le fond du scénario, un homme entre deux femmes, n’est pas nouveau chez lui, son développement l’est. La mise en place des personnages est irréprochable avec un Jonathan Rhys Meyers étonnant qui, malgré son personnage un peu froid et impénétrable, tend à éclipser les autres acteurs y compris Scarlett Johansson. La mise en scène est très fluide, Woody Allen montrant beaucoup de grâce dans ses mouvements de caméra, une mise en scène polie sans aspérités, comme le milieu social dans lequel il nous plonge. Et il y a ce thème principal, assez inhabituel pour lui : le hasard, ou plus exactement la chance, intervient pour une grande part dans la réussite. Un thème qui trouve son apothéose avec la formidable pirouette finale qui nous prend totalement à contre-pied. Un point gagnant… en quelque sorte.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jonathan Rhys Meyers, Scarlett Johansson, Emily Mortimer, Matthew Goode, Brian Cox
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19 novembre 2006

Little man, what now ? (1934) de Frank Borzage

Titre français (rarement utilisé) : « Et demain ? »

Et demain?Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans l’Allemagne économiquement déprimée de l’entre-deux-guerres, un jeune couple tente de survivre et de s’établir. Frank Borzage réussit parfaitement à faire un film à deux faces, tout en contraste : d’un côté, l’homme qui cherche à trouver un emploi stable, ne parvenant que difficilement à contrôler une rage envers lui-même et la société ; de l’autre, sa femme aimante qui, par sa charmante pétulance et l’enfant qu’elle porte, parvient à maintenir la foi en l’avenir et donner un sens à leur couple. C’est le dosage et l’entremêlement de ces deux facettes qui fait la réussite du film et lui donne toute sa profondeur : si Borzage nous montre ce qui a fait le terreau de la montée du nazisme, misère, bourgeoise dépravée, c’est un monde où l’amour a toujours sa place, où il reste le plus fort. Margaret Sullavan est lumineuse, un véritable rayon de soleil dans ce monde rude et difficile.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Sullavan, Douglass Montgomery
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