28 avril 2007

Bulworth (1998) de Warren Beatty

BulworthElle :
Soi-disant une comédie satirique à hurler de rire sur le monde politique. En vérité, on a assisté au spectacle navrant d’un Warren Beatty contorsionniste à faire pleurer. Sans grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Lui :
Que pourrait donner un homme politique qui pète les plombs en pleine campagne et refuse de jouer le jeu ? C’est ce thème que Warren Beatty développe dans ce film, un film un peu mégalo, très centré sur lui-même. C’est une comédie : on rît un peu, mais l’ensemble est très superficiel, parfois prétentieux dans son discours, et donc un peu long. On sent qu’il a rajouté cette histoire de tueur à gages pour renforcer l’histoire. Toutefois, la vision de cet homme politique transformant ses discours en rap est irrésistible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Halle Berry, Oliver Platt, Don Cheadle, Paul Sorvino
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26 avril 2007

Freaks, la monstrueuse parade (1932) de Tod Browning

Titre original : « Freaks »

Freaks, la monstrueuse paradeElle :
pas (re)vu

Lui :
Largement méconnu dans un premier temps, Freaks de Tod Browning a acquis le statut de film culte au cours du temps. Ce n’est que justice tant il paraît unique dans l’histoire du cinéma. Le classer parmi les films d’horreur est d’ailleurs assez réducteur car sa portée est tout autre. La trame du film se place dans le microcosme d’un petit cirque. Le tour de force de Freaks est de parvenir à mettre en scène un ensemble de personnages couramment considérés comme des monstres, depuis la femme à barbe jusqu’à l’homme-tronc, sans aucun misérabilisme ni complaisance dans l’exhibitionnisme. Non, Tod Browning les intègre le plus naturellement du monde dans une histoire d’où il ressort que les monstres ne sont pas ceux que l’on croit, les vrais monstres sont des personnages d’une apparence plus normale mais particulièrement vils et méprisables. Freaks, la monstrueuse parade Il ne faut pas craindre d’ailleurs de regarder le film, la vision n’est pas particulièrement dure car tous ces personnages semblent parfaitement assumer leur particularité physique et plutôt heureux de vivre. Cela montre bien que c’est aussi dans notre tête que cela se passe. C’est un film extraordinairement puissant, un grand film humaniste, un tour de force cinématographique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Wallace Ford, Leila Hyams, Olga Baclanova, Henry Victor
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Pour la petite histoire : à l’époque, la MGM cherchait à battre sur son terrain Frankenstein qu’Universal venait de sortir. Le producteur Irvin Thalberg fut cependant totalement dérouté par Freaks et, par exemple, la MGM ne sortit jamais le film en Angleterre. Originellement, le film faisait 90 minutes. De nombreuses coupes ramenèrent cette durée à 64 minutes.

25 avril 2007

Frankenstein Junior (1974) de Mel Brooks

Titre original : « Young Frankenstein »

Frankenstein JuniorElle :
pas (re)vu

Lui :
Frankenstein Junior est à la fois un pastiche et un hommage à la première série des Frankenstein chez Universal et plus particulièrement de l’excellent Le Fils de Frankenstein de Rowland V. Lee (1939) avec Boris Karloff et Basil Rathbone. Mel Brooks en reproduit assez fidèlement la trame mais, si ce sont en grande partie les mêmes personnages, le moteur est ici la parodie. Sous l’impulsion de Gene Wilder, les gags se succèdent sans répis, jouant souvent sur les effets de surprises et les jeux de mots, sans abuser du détournement de scènes. Marty Feldman, en bossu facétieux, est le moteur burlesque de tout le film et chacune de ses apparitions est un délice : parfois, il suffit de simplement le regarder pour sentir le fou rire nous gagner… L’histoire est évidemment en elle-même bien plus faible que celle du film original. Bien qu’ayant vu ce film plusieurs fois, je continue de l’apprécier toujours autant. Frankenstein Junior est probablement l’un des meilleurs exemples de film parodique vraiment réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gene Wilder, Peter Boyle, Marty Feldman, Teri Garr, Madeline Kahn, Cloris Leachman, Gene Hackman
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25 avril 2007

Holy Smoke (1999) de Jane Campion

Holy SmokeElle :
Dans quelle galère se sont embarqués Jane Campion, Harvey Keitel et Kate Winslet. Une vague histoire de désenvoûtement d’une jeune femme en proie à l’idéologie d’une secte qui se termine par un retour vers cette secte indienne. Entre deux, le passage consternant sur le désenvoûteur Harvey Keitel qui se couvre de ridicule. Quel est le message? Les Australiens sont présentés de façon caricaturale. Est-ce une remise en cause du mode de vie australien? I don’t know…
Note : 1 étoiles

Lui :
On ne voit pas trop ce que Jane Campion a voulu démontrer avec ce film criard et tapageur qui semble mener nulle part.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Kate Winslet, Harvey Keitel
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23 avril 2007

Ma mère, moi et ma mère (1999) de Wayne Wang

Titre original : Anywhere but here

Ma mère, moi et ma mèreElle :
La vie commune de cette mère excentrique et de sa fille rebelle est impossible. L’abandon brutal du père laisse de profondes cicatrices et l’égoïsme maternel devient étouffant. Un huis-clos touchant et plein de sensibilité entre ces deux êtres qui s’aiment et se repoussent.
Note : 4 étoiles

Lui :
Intelligemment fait, ce film sur les rapports entre une mère irrationnelle et sa fille plus sensée sonne vrai. Rien n’est trop exagéré et Wayne Wang signe là une oeuvre délicate et touchante, qui porte aussi un regard critique sur la société américaine et ses chimères.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Susan Sarandon, Natalie Portman, Hart Bochner, Eileen Ryan, Ray Baker, John Diehl
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21 avril 2007

Mark Dixon, détective (1950) d’ Otto Preminger

Titre original : Where the sidewalk ends
Autre titre (Belgique) : La pègre

Where the sidewalk endsElle :
Beau film noir original avec une ambiance ombre et lumière très contrastée qui sert un scénario angoissant. Le héros est un flic douteux dont le père était gangster. Il nous plonge au coeur des gangs, nous montre les coups bas et de la débrouille individuelle. Dana Andrews parvient à nous faire partager ses angoisses, ses hésitations et coups de sang. Gene Tierney est toujours aussi éblouissante et pathétique.
Note : 4 étoiles

Lui :
Otto Preminger fait là une approche originale du film noir, une approche introspective : c’est le policier qui est à la base de la mort d’une petite frappe et qui tente d’échapper à la justice. Le couple Andrews/Tierney fonctionne parfaitement et Preminger est un maître de la réalisation, pourtant ce film ne m’a que moyennement accroché. Sans doute est-ce du à une certaine simplicité du scénario qui semble trop désireux de prouver quelque chose.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Gene Tierney, Gary Merrill, Karl Malden
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21 avril 2007

Faster, Pussycat! Kill! Kill! (1966) de Russ Meyer

Faster, Pussycat! Kill! Kill!Elle :
(pas vu)

Lui :
Si le nom de Russ Meyer est le plus souvent assimilé à la série des Vixen et à sa fixation sur les femmes aux attributs mammaires surdéveloppés, il avait tourné avant cela plusieurs films assez provocateurs. Parmi ceux-ci, Faster Pussycat Kill Kill sort nettement du lot et le film a acquis au fil des ans un statut de film culte, l’absence de succès du film et le fait que Russ Meyer soit vilipendé de tous côtés favorisant cela. Le film raconte la virée de trois danseuses de cabaret sans foi ni loi. Vu avec le recul, le côté violent qui pouvait fortement choquer à l’époque s’est émoussé (il est même gentillet en comparaison de la violence à laquelle le cinéma nous a hélas habitués depuis) ce qui permet d’apprécier d’autant plus la façon qu’avait Russ Meyer de retourner tous les codes habituels : ses trois héroïnes se comportent tout à fait comme des mecs très basiques, querelleuses et violentes, avides et sans scrupules. Il entremêle tout cela d’un érotisme assez puissant mais sans aucune nudité, parfois même très allusif. La photographie en noir et blanc est assez éclatante, avec des cadrages parfois surprenants. Certes Faster Pussycat Kill Kill a maintenant un petit côté suranné mais il reste plaisant à regarder. Un film qui se situe totalement en dehors des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tura Satana, Haji, Lori Williams, Sue Bernard
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20 avril 2007

Le talentueux Mr. Ripley (1999) d’ Anthony Minghella

Titre original : The talented Mr. Ripley

Le talentueux Mr RipleyElle :
Le film nous plonge d’emblée en Italie dans une belle atmosphère des années 50 sur fond de jazz, avec les excès et la vie insouciante de jeunes oisifs américains. On en finit par oublier l’intrigue policière. Tom Ripley cache parfaitement son jeu en prenant l’identité d’un autre après être devenu meurtrier et finit par se faire prendre dans les fils de la toile qu’il a savamment tissée. Les relations complexes et ambiguës entre les quatre principaux personnages sont finement analysées. Les acteurs sont assez brillants. On se laisse prendre petit à petit dans le jeu du mensonge jusqu’à ce qu’il devienne insoutenable.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’atmosphère, la photographie, l’intrigue, la musique, tout concoure à la réussite de ce film, adaptation d’un roman de Patricia Highsmith. Le rythme est lui aussi remarquable, démarrant doucement, tranquillement pour basculer dans le style policier au bout d’une heure. A partir de là, le rythme ne fait que s’accélérer, la fin étant particulièrement fertile en rebondissements.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law, Cate Blanchett, Philip Seymour Hoffman
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Le roman de Patricia Highsmith avait déjà été porté à l’écran dans le superbe film de René Clément Plein Soleil en 1960, avec Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt.
Parmi les autres romans de Patricia Highsmith qui ont réutilisé le personnage de Ripley, Ripley’s Game a été adapté par Wim Wenders dans l’original et envoûtant L’Ami Américain en 1977 avec Denis Hopper, puis par Liliana Cavani dans Ripley’s Game avec John Malkovich en 2002 (film non sorti en salles, seulement en DVD).

19 avril 2007

King Kong (2005) de Peter Jackson

King KongElle :
On peut reconnaître à Peter Jackson un certain sens du spectacle, de la prouesse technique, des décors grandioses sauf que souvent, il tombe dans la démesure, fait de la surenchère pour créer l’effroi. Je me suis assez ennuyée dans ce remake de King Kong surtout sur l’île où le réalisateur a placé quantité de combats de créatures interminables parfois à la limite du ridicule tant il y a de bestioles à l’écran. Il a voulu un accostage terrifiant et des indigènes mortifères qui n’existent pas dans la version originale. Grotesque aussi la belle jeune femme qui tremble d’amour pour son beau gorille. Tout est si exagéré que ça tue l’intérêt et l’effroi qu’on devrait éprouver.
Note : 2 étoiles

Lui :
Visiblement encore trop marqué par son Seigneur des Anneaux, Peter Jackson pêche par excès dans son adaptation de King Kong. Tout est trop appuyé, excessif : quand il recrée le New York de 1930, il ne met pas quelques voitures dans les rues, il en met des centaines et la ville devient une fourmilière informe ; quand il échoue le bateau sur l’île, il faut absolument qu’il aille d’abord taper sur tous les rochers existants. Et c’est sur l’île que ces défauts sont flagrants : les indigènes ressemblent à des Gollums et Peter Jackson transforme ce petit lopin de terre inexplorée en un insondable bestiaire dont le seul but est de fournir des combats longs, répétitifs et finalement ennuyeux.
Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que son King Kong dure 3 heures et que toute la magie et la poésie de la version de 1933 ait disparu, sacrifiée sur l’autel du spectaculaire. Ce serait encore les scènes de face à face entre King Kong et Naomi Watts qui paraissent les mieux réussies, les plus calmes en tout cas… mais là aussi Peter Jackson est allé trop loin en rendant son King Kong bêtement amoureux, presque fleur bleue. Bien entendu, on peut saluer la prouesse technique ; sur ce plan, il est vrai que le film est assez impressionnant. Il pourra sans nul doute servir de plaquette publicitaire aux logiciels d’images de synthèse. Espèrons simplement qu’il ne préfigure pas le cinéma de demain…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Thomas Kretschmann
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Voir nos commentaire sur la version de 1933 de King Kong

19 avril 2007

King Kong (1933) de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack

King KongElle :
Même 80 ans plus tard, ce film est toujours aussi fascinant. Un chef d’œuvre d’inventivité, d’imaginaire, d’animation, d’incrustations, réalisé avec des moyens finalement assez rudimentaires comparés à ceux de l’époque actuelle. Que ce soit King Kong ou les animaux préhistoriques, les animations sont toujours aussi impressionnantes face aux minuscules êtres humains qui s’agitent. Cette façon de les opposer dans de très beaux décors de jungle ou dans New York est très efficace. Le scénario est également très bien construit. Sans séquence inutile, il va à l’essentiel sans tomber dans la facilité pour donner davantage de force à l’histoire et à cette étrange relation que King Kong éprouve pour la jeune femme. Cadrages, éclairages et montage sont particulièrement travaillés pour donner du dynamisme, de l’angoisse et du suspense. Du vrai cinéma comme on n’en voit plus. Un film à voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Basé sur une idée de Merian C. Cooper, l’un des deux réalisateurs, le thème de King Kong fait partie des 2 ou 3 plus grands mythes que le cinéma a pu créer au cours de son histoire. Formidable adaptation du thème de la Belle et la Bête, le film porte un subtil dosage de différents ingrédients pour décupler son impact sur les spectateurs : l’aventure, l’exotisme, le rêve, l’érotisme, le fantastique… Il est assez étonnant de voir comment ces ingrédients continuent de fonctionner 75 ans après sa sortie, il suffit juste de faire abstraction de ce qui nous parait maintenant comme des imperfections mais qui, à l’époque, représentait une prouesse technique hors du commun. Le budget de King Kong fut effectivement important permettant ainsi d’utiliser l’animation image par image de modèles réduits et toutes les techniques imaginables de superposition et de transparence. Suivant les scènes, les réalisateurs utilisèrent un King Kong de différentes tailles, le plus grand mesurant soixante dix mètres. Le film fut généralement plutôt méprisé par les cinéphiles, c’est pourtant un bel exemple de cinéma populaire dans toute sa splendeur. Avec le recul et par rapport à ses homologues actuels, il apparaît surtout parfaitement dosé.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot
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Ernest B. Schoedsack tourna une suite Le fils de King Kong (The son of Kong)(1934), avec toujours de beaux effets spéciaux d’animation mais une histoire peu réussie, puis un essai plutôt raté de re-création d’un personnage similaire avec Mighty Joe Young.

John Guillermin se risqua à un remake avec King Kong (1976) avec Jessica Lange et Jeff Bridges suivi de King Kong 2 (King Kong lives) (1986), deux films que je trouve personnellement peu convaincants. Enfin, Peter Jackson réalisa un long remake King Kong en 2005.
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