5 octobre 2009

Le tour du monde en 80 jours (1956) de Michael Anderson

Titre original : « Around the world in eighty days »

Le tour du monde en 80 joursElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation du roman de Jules Verne, Le Tour du Monde en 80 jours fut l’une des plus grosses productions hollywoodiennes des années cinquante. En grande partie tourné en studio, il a nécessité cent quarante décors différents, soixante-neuf mille figurants et huit mille cinq cent animaux. L’idée du producteur Michael Todd était aussi de mettre en avant son nouveau système de cinéma en 70mm et le roman de Jules Verne lui offrait une belle occasion de présenter de vastes scènes fastueuses dans des registres forts différents suivant les pays traversés. Il n’y a pas vraiment de suspense sur le voyage en lui-même, ce Tour du Monde en 80 jours est donc surtout un spectacle. Technicolor est merveilleusement utilisé, notamment dans la traversée des Etats-Unis. Le film semble forcément un peu daté aujourd’hui, cet attrait de la découverte de pays lointains étant plus émoussé. Quelques longueurs se font sentir ici et là comme dans la scène de la corrida qui paraît interminable. L’ensemble reste plaisant. British jusqu’au bout des ongles, David Niven incarne un parfait Phileas Fogg.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Niven, Cantinflas, Shirley MacLaine, Robert Newton
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Anderson sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michael Anderson chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le Tour du Monde en 80 jours comporte un grand nombre de courtes apparitions d’acteurs célèbres (« cameos ») :
Parmi les plus connus, on peut citer Martine Carol, Fernandel, Charles Boyer, Luis Miguel Dominguín, Charles Coburn, Peter Lorre, George Raft, Marlene Dietrich, John Carradine, Frank Sinatra, Buster Keaton, John Gielgud, Trevor Howard.

Mais il y a aussi : A.E. Matthews, Alan Mowbray, Andy Devine, Basil Sydney, Beatrice Lillie, Cesar Romero, Tim McCoy, Edmund Lowe, Edward R. Murrow, Evelyn Keyes, Finlay Currie, Glynis Johns, Harcourt Williams, Hermione Gingold, Jack Oakie, Joe E. Brown, John Mills, José Greco, Melville Cooper, Mike Mazurki, Noel Coward, Red Skelton, Reginald Denny, Richard Wattis, Robert Morley, Ronald Colman, Ronald Squire, Cedric Hardwicke and Victor McLaglen.

L’utilisation du terme « cameo appareance » dans le cadre du cinéma viendrait d’ailleurs de ce film : certaines affiches avaient en effet aligné ces acteurs connus dans des ovales (« cameo » = « camée » en français). Le terme est toutefois d’origine plus ancienne dans le monde du théâtre.

Autres versions :
Le tour du Monde en 80 jours (Around the world in eighty days) de Frank Coraci (2004) avec Steve Coogan et Jackie Chan
+ de nombreuses adaptations télévisées dont une de Buzz Kulik avec Pierce Brosnan et Eric Idle (1989).

2 octobre 2009

Female (1933) de William A. Wellman, Michael Curtiz et William Dieterle

FemaleElle :
(pas vu)

Lui :
Female est vraiment une belle petite curiosité. Le scénario et son traitement fleurent bon la liberté de ton qui régnait à Hollywood avant que le code Hays impose ses lois de bonne moralité. La jeune et jolie Alison Drake dirige d’une main de fer la grande compagnie de construction automobile qu’elle a hérité de sa famille. Aucun obstacle ne l’arrête et elle pousse ses employés à vendre toujours plus. Certains d’entre eux sont parfois invités le soir chez elle pour « finir une réunion ». Adapté d’un roman, le scénario joue donc sur l’inversion des genres et on imagine aisément qu’il y avait là de quoi choquer à l’époque (on peut toutefois se demander si les ligues de vertu qui s’indignèrent à la sortie du film protestaient pareillement devant les films qui montraient des directeurs-homme séduire leurs secrétaires…) Il faut dire que Female va assez loin car son héroïne est ouvertement sexiste et dénigre allègrement les schémas traditionnels, par exemple quand elle déclare que « une femme amoureuse est pitoyable »… Tout cela est d’autant plus délicieux que l’ensemble est souligné par de constantes petites touches d’humour. Le film est particulièrement court, moins de soixante minutes, et le rythme est enlevé. Bref, on dirait presque du Lubitsch… Il faut souligner la remarquable performance de Ruth Chatterton qui interprète avec une grande aisance toutes les facettes de son personnage. Produit par Henry Blanke de la First National, le film aura vu trois réalisateurs se succéder à la suite d’empêchements divers. Les décors Art déco sont remarquables, notamment le domicile d’Alison (1). Malgré une fin bâclée (2), Female est un petit bijou, il est remarquable de voir la qualité d’une telle comédie souvent considérée comme assez mineure.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ruth Chatterton, George Brent, Lois Wilson, Johnny Mack Brown, Ferdinand Gottschalk
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site imdb.com.

(1) Les extérieurs de la maison sont en réalité ceux de l’Ennis House, vaste demeure dessinée par Frank Lloyd Wright en 1923 et située près de Los Angeles (voir photos). L’intérieur est tout autre, dans le pur style Art déco. La superbe piscine est celle qui venait d’être utilisée pour un ballet aquatique de Footlight Parade quelques mois plus tôt. A noter que le thème musical, que l’on entend plusieurs fois sous des formes diverses quand Alison séduit ses amants d’un soir, est le thème de la chanson Shanghai Lil du même Footlight Parade.
(2) Pour calmer les esprits moralistes, à la fin du film, la belle Alison rentre dans le rang et devient une femme classique (elle promet d’avoir neuf enfants!)… mais cette fin est tellement bâclée et rocambolesque que l’on n’y croit pas une seconde.

30 septembre 2009

La forêt pétrifiée (1936) de Archie Mayo

Titre original : « The petrified forest »

La forêt pétrifiéeElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune intellectuel arrive à pied dans une station-service isolée en plein désert de l’Arizona. Il lie connaissance avec la fille de la maison qui rêve de poésie et de partir en France. La radio annonce que le gangster Duke Mantee est en cavale dans la région. La Forêt Pétrifiée reprend une pièce de Robert Sherwood que Leslie Howard et Humphrey Bogart interprétaient à Broadway (1). Cette pièce, puis le film, furent un tremplin pour la carrière de Bogie qui était jusque-là cantonné à des rôles sans saveur d’adolescents (il avait pourtant plus de trente ans…) Il n’a qu’un rôle secondaire mais son entrée dans le café est assez mémorable : il montre dès les premières secondes une remarquable présence à l’écran qui ne faiblit plus ensuite. La mise en scène d’Archie Mayo est assez plate, il s’agit vraiment d’une pièce filmée, mais l’histoire possède une force certaine que Leslie Howard et Bette Davis parviennent parfaitement à transmettre. Démarrant gentiment, l’histoire monte en intensité et la tension est assez forte dans son dernier tiers avec une fin franchement dramatique (2). Grâce à son scénario et à la profondeur des personnages, La Forêt Pétrifiée est un beau huis clos qui se révèle franchement prenant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Leslie Howard, Bette Davis, Dick Foran, Humphrey Bogart, Genevieve Tobin
Voir la fiche du film et la filmographie de Archie Mayo sur le site IMDB.
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(1) La Warner voulait au départ donner le rôle de Duke Mantee à Edward G. Robinson. Leslie Howard menaça alors de refuser le rôle si Humphrey Bogart était écarté. Bogie lui en garda une éternelle reconnaissance : « Sans lui, je serais peut-être encore en train de me maquiller dans les loges de New York » déclara t-il plus tard. En 1952, lui et Lauren Bacall appelleront leur fille Leslie.
(2) Une fois le film achevé, les studios firent tout pour imposer une fin plus heureuse, moins dramatique. Heureusement, Leslie Howard insista pour que la fin reste celle de la pièce.

Remarques :
* Si La Forêt Pétrifiée a révélé Humphrey Bogart, l’acteur devra attendre encore cinq ans et vingt-huit films (!) pour se voir confier un rôle avec une certaine épaisseur (High Sierra de Raoul Walsh en 1941).
* En 1955, donc peu avant sa mort, Humphrey Bogart reprendra le rôle de Duke Mantee pour une version télévisée de The Petrified Forest, avec Henry Fonda et Lauren Bacall. Bogart voyait là un moyen de préparer le public à son prochain film The Desperate Hours (La Maison des étrangers, 1955) dans lequel il prend un groupe de personnes en otage comme Duke Mantee.

29 septembre 2009

My Fair Lady (1964) de George Cukor

My Fair LadyElle :
(pas vu)

Lui :
Un professeur de linguistique, plutôt égoïste et imbu de lui-même, parie avec un ami qu’il parviendra à transformer une jeune vendeuse de rue à la langue bien pendue en une Lady acceptée dans la haute société londonienne. My Fair Lady est l’adaptation d’une pièce de l’anglais George Bernard Shaw qui avait été un grand succès à Broadway et qui avait déjà été adaptée au cinéma (1). Le film est à la fois spectaculaire et dramatique mais, avant tout, une brillante comédie aux dialogues très enlevés et agrémentée d’une dizaine de chansons. George Cukor se montre un grand maître dans ce passage des planches au grand écran, le film se déroulant dans un nombre assez réduit de lieux dans lesquels il multiplie les angles de vue et les mouvements de caméra. Résultat : le rythme est éclatant, surtout dans la première partie du film. La réalisation est rendue encore plus époustouflante par les décors et costumes somptueux et élégants de Cecil Beaton. L’humour est toujours très présent, même si une partie peut échapper à un non anglophone car nous ne pouvons percevoir toutes les inflexions, accents et subtilités linguistiques. Le choix d’Audrey Hepburn fut assez critiqué, considérée comme étant trop âgée pour le rôle et incapable de prendre un parfait accent cockney au début du film. De plus, l’actrice vécut très mal la nécessité d’être doublée dans les parties vocales (2). Cela ne l’empêche pas d’être éblouissante, notamment après sa transformation en Lady. Face à elle, Rex Harrison connaissait parfaitement le rôle qu’il avait longuement tenu sur les planches. My Fair Lady est un beau spectacle et aussi une comédie de moeurs qui dresse un portrait assez féroce de la haute société londonienne. Le film connut un immense succès planétaire sans toutefois parvenir à amortir ses coûts de production…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, Rex Harrison, Stanley Holloway, Wilfrid Hyde-White, Gladys Cooper, Theodore Bikel
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(1) La pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion, fut d’abord jouée à Broadway en 1914.
Puis adaptée au grand écran : Pygmalion d’Anthony Asquith et Leslie Howard (1938). Puis jouée en comédie musicale à Broadway sous le titre de My Fair Lady de 1956 à 1962.
Au final, la pièce de Shaw fut jouée dans de nombreux pays et les adaptations au grand et au petit écran sont nombreuses. Un remake américain au cinéma est en préparation (sortie prévue en 2010).

(2) Audrey Hepburn a plusieurs fois déclaré que Julie Andrews, qui avait joué My Fair Lady sur les planches avec Rex Harrison, aurait été un meilleur choix qu’elle-même. La Warner avait toutefois écarté Julie Andrews, la considérant pas assez connue au cinéma.

26 septembre 2009

À bord du Darjeeling Limited (2007) de Wes Anderson

Titre original : « The Darjeeling Limited »

À bord du Darjeeling LimitedElle :
Un regard plein de charme, d’humour et de tendresse sur la famille et les liens qui se distendent au fil du temps. Trois jeunes frères suite à la disparition de leur père partent à la recherche de leur mère au fin fond de l’Inde. Ils sont en quête spirituelle et espèrent malgré leurs tensions renouer des liens affectifs forts. Wes Anderson choisit le thème du voyage à bord du Darjeeling Limited, un train haut en couleur par sa palette chatoyante, ses personnages attachants et loufoques et ses jolies cabines qui ressemblent à de petits appartements. On se laisse embarquer gentiment par les incidents et découvertes qui jonchent ce parcours initiatique et libératoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
Trois frères, qui ne se parlaient plus depuis la mort de leur père, s’embarquent dans un train en Inde pour, à la fois, accomplir un voyage spirituel de reconciliation et aller retrouver leur mère dans un couvent au fin fond du pays. A bord du Darjeeling Limited est avant tout une comédie, un gentil divertissement pour lequel Wes Anderson ne joue pas tant sur le décalage de ces trois américains en plein cœur de l’Inde mais plutôt sur un ensemble de petites situations. Il montre même une certaine aisance dans la création de mini-évènements empreints d’un humour pince-sans-rire qui a un petit côté british et qui joue souvent avec les limites de l’absurde. L’ensemble est saugrenu, aussi pittoresque et haut en couleurs que le train dans lequel se déroule la plus grande partie du film, mais on peut toutefois regretter que qu’il ne soit pas plus étoffé, s’appuyant un peu trop sur les clichés même si Anderson s’évertue à en briser certains. Le voyage initiatique paraît finalement un peu vide de substance. A bord du Darjeeling Limited reste néanmoins amusant et sympathique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Owen Wilson, Adrien Brody, Jason Schwartzman, Anjelica Huston
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Note :
Le film est lié au court-métrage de 13 minutes Hotel Chevalier de Wes Anderson, dans lequel on voit la rencontre de l’un des trois frères avec son ex-petite amie (Natalie Portman), dans un hôtel parisien, juste avant qu’il ne parte en Inde. Hotel Chevalier est sous-titré Part 1 of ‘The Darjeeling Limited’.

25 septembre 2009

Crépuscule (1941) de Henry Hathaway

Titre original : Sundown

SundownElle :
(pas vu)

Lui :
Au début de la seconde guerre mondiale, un poste avancé anglais au Kenya suspecte les allemands d’armer les indigènes pour favoriser un soulèvement. Les deux officiers vont recevoir l’aide d’une jeune métisse à la tête d’un réseau de caravanes transportant des marchandises. Tourné au tout début de la guerre, Crépuscule a bien évidemment un message patriotique à délivrer. Dans l’esprit du producteur, c’est aussi et surtout un vecteur pour mettre en valeur la toute jeune Gene Tierney qui n’avait alors que 20 ans (1). On la voit ceci dit dans assez peu de scènes mais elle montre déjà une belle présence à l’écran avec cette douceur dans ses traits et aussi cette douceur dans sa voix qui en feront une star. L’histoire en elle-même est classique et plutôt simple. Crépuscule n’est pas vraiment un film marquant mais le professionnalisme d’Hathaway le rend plaisant avec un brin d’exotisme charmeur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Bruce Cabot, George Sanders, Harry Carey, Joseph Calleia
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Gene Tierney - Life Magazine - Novembre 1941(1) Dans son autobiographie (« Self Portrait »), Gene Tierney raconte comment, lors d’une séance d’essayage de costumes, le producteur Walter Wanger prit des ciseaux pour tailler dans le vif et créer des ouvertures sur le devant et dans le dos, ce qui, dit-elle, exposait son nombril et la faisait ressembler à une fille de harem. Wanger recula de quelques pas et, satisfait, s’exclama : « Voilà, tu as le costume parfait pour le rôle ! ». Elle ajoute que c’est ainsi vêtue qu’elle fit la couverture de Life en Novembre 1941.

Remarque :
Le tournage de Crépuscule eut lieu au Nouveau Mexique près de Ship Rock Hill, cette énorme élévation rocheuse à la forme si caractéristique que l’on voit dans le film.

18 septembre 2009

Je suis un criminel (1939) de Busby Berkeley

Titre original : « They made me a criminal »

Je suis un criminelLui :
Je suis un criminel est un film franchement inattendu de la part de Busby Berkeley. Bien plus connu pour ses chorégraphies fastueuses et ses ballets aquatiques dansés par des centaines de girls, il signe en effet ici un film plutôt à connotation sociale (et sans aucun numéro musical)… Un jeune boxer new-yorkais promis à un brillant avenir pense avoir tué un homme à la suite d’un enchaînement de circonstances. Sous une autre identité et cachant soigneusement ses capacités de boxeur, il s’enfuit vers l’ouest sans un sou en poche. Ce fugitif est interprété par le jeune et séduisant John Garfield, dont c’est le second film et qui n’a pas encore l’énorme popularité qu’il connaîtra par la suite (1). Je suis un criminel L’acteur vient d’ailleurs lui-même d’un milieu simple et a même été boxeur, donc il peut donner beaucoup de crédibilité à son rôle. A ses côtés, il faut noter la présence des Dead End Kids, le groupe de jeunes acteurs que l’on avait déjà vu dans Les anges aux figures sales avec lequel ce film a quelque analogie ; c’est par leurs personnages de gamins difficiles que le film prend d’ailleurs un certain aspect social. Les valeurs véhiculées ont beau être à la gloire de l’american way of life, elles n’en sont pas moins assez nobles et le film est plutôt fort. Il est aussi assez prenant. Dans la filmographie de Busky Berkeley, Je suis un criminel est rarement cité, totalement éclipsé par ses films musicaux. Il mérite pourtant mieux que cela.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Garfield, Gloria Dickson, Claude Rains, Ann Sheridan, May Robson
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Le film est le remake de
The life of Jimmy Dolan d’Archie Mayo (1933) avec Douglas Fairbanks Jr. et Loretta Young adapté d’une pièce de Beulah Marie Dix (« Sucker« ), pièce qui ne fut jouée à Broadway qu’en 1933, peu avant la sortie du film.

(1) John Garfield deviendra durant les années quarante l’une des plus grandes stars de la Warner. Quand il succombera à la suite d’un crise cardiaque à l’âge de 39 ans en 1952, ses funérailles attireront la plus grosse foule jamais vue à Hollywood depuis l’enterrement de Rudolph Valentino.

17 septembre 2009

Brick (2005) de Rian Johnson

BrickElle :
(pas vu)

Lui :
Un adolescent plutôt solitaire cherche à découvrir par lui-même ce qui est arrivé à son ex-petite amie. Tenace et même obstiné, il remonte la filière des pourvoyeurs de drogue de son lycée. Brick est le premier long métrage de l’américain Rian Johnson. Tourné avec visiblement peu de moyens mais pas mal d’inventivité, le film parvient à nous capter par son atmosphère et la richesse de son scénario qui n’est pas sans rappeler les films noirs à la Chandler ou ceux des années soixante-dix. L’histoire est embrouillée à souhait, mais sans excès, elle ne montre aucune baisse d’intensité et le film est servi par une interprétation convaincante. Brick se révèle donc être un premier film assez prometteur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Joseph Gordon-Levitt, Nora Zehetner, Lukas Haas, Noah Fleiss
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15 septembre 2009

Ambre (1947) de Otto Preminger

Titre original : « Forever Amber »

AmbreElle :
(pas vu)

Lui :
Ambre est l’adaptation d’un best-seller des années des années quarante signé Kathleen Winsor. Otto Preminger a été plus ou moins contraint d’en reprendre le tournage (1). Dans l’Angleterre de 1660, une jeune femme tombe amoureuse d’un capitaine et désire monter dans la haute société pour gagner son amour. L’adaptation d’Otto Preminger met particulièrement bien en relief le conflit entre l’ambition et l’affectivité, cette femme calculatrice utilisant son ambition débridée pour chercher à atteindre l’amour. Linda Darnell, teinte en blonde, est absolument parfaite pour le rôle, assez resplendissante dans ses multiples toilettes. A ses côtés, Cornel Wilde est bien plus fade, il eut certainement fallu d’autres acteurs de la trempe de George Sanders pour relever l’ensemble. La reconstitution de l’Angleterre de Charles II est fastueuse avec l’un des meilleurs directeur de la photographie d’Hollywood, Leon Shamroy, qui éclaire magnifiquement de nombres scènes de façon très sombre tout en utilisant à merveille le Technicolor. Dans la première partie, Preminger montre une belle maîtrise des ellipses, concentrant le récit sur les moments essentiels ; cette vivacité est hélas moins présente dans la seconde partie et la fin semble quelque peu abrupte (2). Du fait de son immoralité, le film eut maille à partir avec la Ligue Catholique de Décence (Catholic Legion of Decency) qui finit par obtenir des coupes et un avertissement en début de film. Même s’il n’est que rarement cité, Ambre est loin d’être un film mineur. Il peut évoquer Autant en emporte le vent par de nombreuses aspects, même s’il n’en a pas la flamboyance.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Linda Darnell, Cornel Wilde, Richard Greene, George Sanders
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(1) Daryl Zanuck de la Fox venait de renvoyer le metteur en scène John Stahl et l’actrice principale Peggy Cummins. Sous contrat, Otto Preminger doit accepter de reprendre le projet. Il fera réécrire le scénario et, faute de pouvoir engager Lana Turner, prendra Linda Darnell.
(2) A noter qu’une dernière scène est souvent absente : Après avoir regardé à la fenêtre Bruce s’éloigner, Ambre accepte l’invitation de l’écuyer du roi et retourne à sa coiffeuse pour se préparer et se regarde longuement dans la glace.

3 septembre 2009

Irma la Douce (1963) de Billy Wilder

Irma la DouceElle :
(pas vu)

Lui :
Un ex-policier tombe amoureux d’une charmante prostituée et va tout faire pour la pousser à abandonner son métier. Irma La Douce est l’adaptation d’une comédie musicale française qui avait eu un certain succès à Broadway. Billy Wilder a choisi de l’adapter en comédie pure, c’est-à-dire en enlevant toutes les chansons. Hélas, il n’est pas parvenu à trouver le bon rythme. Le film semble beaucoup trop long, avec certes de nombreux bons moments de comédie mais c’est le côté plutôt fleur bleue de cette histoire qui ressort le plus et le film semble souvent s’enliser. Jack Lemmon nous fait pourtant un beau numéro, son travestissement en lord anglais de bonne famille est assez brillant. Le Paris de carton-pâte, avec sa collection de clichés sur les français, est plutôt amusant ; le technicolor assez criard le rend encore plus pittoresque. Plus court, on peut imaginer ce que le film aurait pu être plus enlevé. Tel qu’il est, Irma La Douce paraît bien loin des meilleures comédies de Billy Wilder.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Lou Jacobi, Bruce Yarnell
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