14 janvier 2010

Charlot policeman (1917) de Charles Chaplin

Titre original : « Easy street »

Charlot policemanLui :
(Court métrage de 20 minutes) Dans Easy Street, Charlot le vagabond endosse l’uniforme d’un policier, ce qui n’est pas courant. Il est recruté au pied levé pour aller mettre de l’ordre dans la rue la plus mal famée, Easy Street, où il va affronter un véritable colosse (Eric Campbell) qui est bien décidé à le réduire en bouillie. Comme le chétif Charlot ne peut compter sur sa force physique, il va devoir ruser et les trouvailles de Chaplin sont très amusantes. Eric Campbell livre ici une de ses prestations les plus volcaniques et les plus terrifiantes. La fin est gentiment idyllique. Au delà du burlesque, c’est le regard social que porte Chaplin qui est aussi intéressant ici car c’est l’un des premiers films où apparaît si nettement l’opposition riches et pauvres et les problèmes posés par la pauvreté extrême. Le film est assez court et donc un peu moins développé qu’il n’aurait fallu.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charles Chaplin chroniqués sur ce blog…

Les 12 films de Chaplin pour la Mutual (de mai 1916 à octobre 1917) :
1) The Floorwalker (Charlot chef de rayon)
2) The Fireman (Charlot pompier)
3) The Vagabond (Charlot musicien)
4) One A.M. (Charlot rentre tard)
5) The Count (Charlot et le comte)
6) The Pawnshop (Charlot brocanteur)
7) Behind the screen (Charlot machiniste)
8) The Rink (Charlot patine)
9) Easy Street (Charlot policeman)
10)The Cure (Charlot fait une cure)
11)The Immigrant (L’émigrant)
12)The Adventurer (Charlot s’évade)

13 janvier 2010

Deux nigauds chez les tueurs (1949) de Charles Barton

Titre original : « Abbott and Costello meet the killer, Boris Karloff »

Deux nigauds chez les tueursLui :
Abbott et Costello est un duo comique que tout amateur de cinéma connaît au moins de nom car ils se trouvent toujours en première position dans les dictionnaires et autres classements alphabétiques… Ce duo fut largement utilisé par les studios Universal : entre 1940 et 1956, ils tournèrent 35 films, soit près de 3 par an. La production est très inégale, un bon nombre de films étant assez affligeants (surtout à partir de 1950). Le duo resta très loin de Laurel et Hardy qu’il cherchait à remplacer. Avec Deux nigauds chez les tueurs, Universal désirait capitaliser sur le succès de Deux nigauds contre Frankenstein (un pastiche des films d’horreur qui est sans doute le meilleur film d’Abbott et Costello) ; ceci explique le titre original, qui peut paraître d’autant plus surprenant que Boris Karloff n’a ici qu’un petit rôle (et accessoirement n’est pas l’assassin)( zut… je l’ai dit!). L’histoire se déroule dans un hôtel où de mystérieux meurtres sont commis. Le groom (Lou Costello) est accusé mais il est heureusement protégé par le détective de l’hôtel (Bud Abbott). Il y a de bonnes trouvailles de gags, avec des cadavres dans les placards ou que l’on cherche à cacher ; l’ensemble est pour une fois d’assez bon niveau. Deux nigauds chez les tueurs se révèle assez amusant et, sans être une merveille d’humour, fait passer un assez bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bud Abbott, Lou Costello, Boris Karloff, Lenore Aubert
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Barton sur le site imdb.com.

11 janvier 2010

Stalag 17 (1953) de Billy Wilder

Stalag 17Lui :
Dans un camp allemand de la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers américains d’un baraquement découvrent qu’il y a un informateur parmi eux. Ils suspectent tous l’un d’entre eux, un homme assez cynique et opportuniste qui fait du marché noir avec les gardes. Stalag 17 est l’adaptation d’une pièce de théâtre à succès écrite par Donald Bevan en se basant sur sa propre expérience de prisonnier. Faire une comédie à partir de la vie des prisonniers de guerre était à la fois inhabituel et délicat. C’est pourtant une réussite, due à un dosage parfait entre le tragique et l’humour. Mais Stalag 17 est aussi bien plus qu’une comédie, c’est aussi une condamnation de l’arbitraire et de la justice sommaire : quand les prisonniers cherchent un coupable, ils se tournent naturellement vers celui qui est différent d’eux, pratiquant ainsi une justice tout aussi sommaire que celle de leurs geôliers. Tout comme pour son film précédent Le Gouffre aux Chimères, Billy Wilder met en personnage central un homme qui est loin d’être parfait (1) ; il crée ainsi une certaine distance avec les personnages qui nous permet de mieux nous concentrer sur la situation. Le film est soutenu par d’excellents seconds rôles parmi lesquels il faut noter la présence du réalisateur Otto Preminger, en responsable du camp. Stalag 17 eut beaucoup de succès.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, Don Taylor, Otto Preminger, Peter Graves, Sig Ruman
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(1) William Holden a tenté de faire modifier le personnage pour qu’il soit plus sympathique. Il a même voulu refuser le rôle mais fut forcé par les Studios Paramount à l’accepter.

10 janvier 2010

Arsenic et vieilles dentelles (1944) de Frank Capra

Titre original : « Arsenic and old lace »

Arsenic et vieilles dentellesElle :
C’est toujours un grand plaisir de revoir ce film de Frank Capra, une petite merveille d’humour souvent délirant où Cary Grant fait tout un jeu de mimiques pour notre plus grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Lui :
Rendant visite à ses vieilles tantes pour leur annoncer son mariage, un célèbre critique new-yorkais découvre un cadavre dans un meuble du salon. Ce n’est pourtant que la première surprise de la journée qui va être passablement mouvementée… Arsenic et vieilles dentelles est une comédie d’humour noir adaptée d’une pièce de Joseph Kesselring jouée à Broadway. La pièce et le film eurent tous deux un énorme succès populaire ; il est assez étonnant qu’une telle comédie assez macabre eut un tel succès en pleine période de guerre car on y rit de la mort et des cadavres. L’histoire est complètement farfelue et joue la carte de la surenchère. Cary Grant surjoue à l’extrême, avec moult mimiques et regards écarquillés (1). Les personnages sont très typés et l’enchaînement des évènements tourne presque au délire. Cette exagération peut gêner (2) mais il suffit de se laisser aller. Tous les seconds rôles sont excellents (3). Arsenic et vieilles dentelles est un petit bijou d’humour noir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Priscilla Lane, Raymond Massey, Peter Lorre, Josephine Hull, Jean Adair, Jack Carson, John Alexander, Edward Everett Horton
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(1) C’est dans Arsenic et Vieilles Dentelles que Cary Grant joue le plus avec ses étonnements aux yeux ronds et la technique de l’étonnement en deux temps, dite du « double take » : Cary Grant ouvre négligemment un coffre en bois, le referme et tout à coup réalise ce qu’il vient de voir. Il écarquille les yeux et ré-ouvre la coffre pour mieux regarder et là manifeste un étonnement encore plus fort.
(2) Le film est souvent méprisé ou, dans le meilleur des cas, ignoré par les cinéphiles. Certes il est assez différent des autres films de Capra, il a été tourné assez vite (en 1941) et ce n’est pas un film qui a marqué le cinéma… mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir!
(3) A noter que c’est Raymond Massey qui interprète le frère qui ressemble à Boris Karloff. Dans la pièce, Boris Karloff tenait lui-même le rôle. Josephine Hull et Jean Adair jouaient déjà les deux tantes dans la pièce.

8 janvier 2010

Charade (1963) de Stanley Donen

CharadeLui :
Une jeune américaine vivant à Paris découvre à son retour de vacances que son mari a été assassiné. Les services secrets américains la contactent et lui parlent d’une grosse somme d’argent à retrouver. D’autres hommes sont aussi sur ses traces.
Avec Charade, Stanley Donen a voulu réaliser un suspense à la Hitchcock qui soit aussi une comédie légère. Sur le premier point, on ne peut pas dire que la réussite soit totale car il est difficile de croire à cette histoire qui manque d’intensité et paraît bien artificielle : elle ne nous fait vraiment frémir à aucun moment. Charade Seul, un personnage est suffisamment bien typé (l’homme au crochet) pour apporter un minimum de substance. Stanley Donen réussit plus sur le plan de la comédie légère et du divertissement en jouant la carte du charme avec le couple Audrey Hepburn / Cary Grant, couple que la différence d’âge rend toutefois assez improbable… L’ensemble est filmé pour être plaisant et effectivement Charade se regarde sans déplaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Audrey Hepburn, Walter Matthau, James Coburn, George Kennedy, Ned Glass, Jacques Marin
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Homonyme :
Charade de l’anglais Roy Kellino (1953) avec James Mason

7 janvier 2010

Le temps d’aimer et le temps de mourir (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « A time to love and a time to die »

Le temps d'aimer et le temps de mourirLui :
Adaptation d’un roman de Erich Maria Remarque, Le temps d’aimer et le temps de mourir porte un sujet plus grave que les autres mélodrames de Douglas Sirk. En 1944, un soldat allemand, qui vit l’enfer sur le front russe, revient chez lui le temps d’une permission. Il trouve sa ville à moitié détruite par les bombardements, sa famille est introuvable. Il rencontre une amie d’enfance et tous deux vont vivre une courte idylle. Le titre (c’était également celui du roman) est implacable : nous savons qu’il n’y aura pas de happy end et cela rend cette histoire encore plus forte. Dans cette société où les idéaux, les espoirs n’existent plus, ces deux jeunes êtres se raccrochent à leur amour comme des naufragés de la vie, une vie qu’ils veulent retrouver, faire repartir. Douglas Sirk parvient à utiliser la couleur pour renforcer l’intensité dramatique et maintient une tension permanente, un sentiment de déséquilibre constant : pour ses deux personnages, rien n’est durable, tout ce qu’ils tentent d’attraper est éphémère. La fin est à la fois terrible et très belle dans ses toutes dernières images. Le temps d’aimer et le temps de mourir reçut un accueil mitigé à l’époque, la critique reprochant notamment le fait que tous ces personnages allemands parlent anglais et ressemblent trop à des américains. Qu’il présente le côté allemand de la guerre a du probablement peser aussi dans la balance car c’était assez rare dans les années cinquante. C’est pourtant l’un des plus beaux films de Douglas Sirk.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gavin, Liselotte Pulver, Jock Mahoney, Don DeFore, Keenan Wynn
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Remarque :
Fait extrêmement rare : l’auteur du roman, Erich Maria Remarque, joue dans le film. Il s’agit du professeur qui se cache dans l’ancien musée.
A noter également, la présence de Klaus Kinski dans un petit rôle (l’officier de la gestapo qui remet les cendres).

6 janvier 2010

Le passeport jaune (1931) de Raoul Walsh

Titre original : « The yellow ticket »

Le passeport jauneLui :
Dans la Russie tsariste de 1913, une jeune juive tente de rendre visite à son père emprisonné. Elle obtient le passeport jaune des prostituées afin de pouvoir circuler librement. Dans un train, elle rencontre un jeune journaliste anglais… Le passeport jaune est un film assez étonnant car, consciemment ou pas, Raoul Walsh justifie la révolution bolchevique en montrant l’arbitraire de la police des tsars, magnifiquement personnifiée par Lionel Barrymore en commandant fourbe et impitoyable. Le film repose beaucoup sur le charme d’Elissa Landi, actrice italienne qui fit une courte carrière à Hollywood. Laurence Olivier est ici dans un des ses tous premiers rôles au cinéma, en jeune premier un peu fade. Le passeport jaune repose sur une bonne intrigue que Raoul Walsh filme fort joliment avec des mouvements de caméra assez amples. Sans égaler les meilleurs du réalisateur, le film se regarde sans déplaisir. Il possède en outre ce petit charme des films d’avant l’instauration du Code Hays (code moral hollywoodien).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elissa Landi, Lionel Barrymore, Laurence Olivier
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Précédentes adaptations de la pièce de l’anglais Michael Morton :
The yellow passport de Edwin August (1916), film rare (longueur inconnue)
Zemlya v plenu du russe Fyodor Otsep (1928)

Remarque :
Raoul Walsh a réutilisé certains plans de son film muet The Red Dance de 1928.

5 janvier 2010

Le signe de Zorro (1940) de Rouben Mamoulian

Titre original : « The mark of Zorro »

Le signe de ZorroLui :
Dans la Californie espagnole de 1820, le jeune Diego veut forcer le gouverneur tyrannique de la bourgade de Los Angeles à quitter le pays. Masqué et tout habillé de noir, il terrorise le gouverneur et défie sa garde. Le Signe de Zorro de Robert Mamoulian n’est pas la première adaptation à l’écran de ce héros légendaire créé par Johnston Mc Culley. La version muette avec Douglas Fairbanks (1920) mettait surtout en avant les prouesses acrobatiques du personnage. Mamoulian s’applique plus à créer une atmosphère. L’ensemble ne manque pas de charme grâce à Tyrone Power qui a un adversaire à sa hauteur en la personne de Basil Rathbone. Le film est bien enlevé, très stylé. Le duel final, très intense, est l’un des plus beaux du cinéma. Excellent escrimeur, Basil Rathbone n’y est pas doublé. Le Signe de Zorro de Mamoulian est certainement la meilleure adaptation au grand écran de ce personnage mythique (admiré, un peu plus tard, par toute une génération de jeunes téléspectateurs).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard, Eugene Pallette, J. Edward Bromberg
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Autres adaptations :
Le signe de Zorro (The Mark of Zorro) de Fred Niblo (1920) avec Douglas Fairbanks
Don Q son of Zorro de Donald Crisp (1925) avec Douglas Fairbanks et Mary Astor
Zorro (TV) série télévisée des studios Walt Disney (1957 et suiv.), diffusée en France à partir de 1965 : 82 épisodes. Aujourd’hui colorisée, elle est toujours diffusée (actuellement sur France 3).
Zorro de Duccio Tessari (1975) avec Alain Delon
Zorro, the Gay Blade de Peter Medak (1981) avec George Hamilton
Le masque de Zorro (The mask of Zorro) de Martin Campbell (1998) avec Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones
La légende de Zorro (The legend of Zorro) du même Martin Campbell (2005) toujours avec le couple Banderas/Zeta-Jones.

2 janvier 2010

2010, l’année du premier contact (1984) de Peter Hyams

Titre original : « 2010 » ou « 2010 – Odyssey two »

2010 - L'année du premier contactLui :
Mettre en scène une suite à 2001, Odyssée de l’espace n’était pas chose facile. Dans cette adaptation du roman d’Arthur Clarke, Peter Hyams s’est particulièrement impliqué : il en est le producteur, a écrit le scénario et l’a réalisé. Une mission russo-américaine va étudier le vaisseau Discovery abandonné près de Jupiter pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Il s’agit donc d’une vraie suite. Les deux films ne sont pas comparables : 2001 est un film onirique et atemporel alors que 2010 est plus classique et donc plus daté. Vouloir comparer les deux films amène forcément à porter un jugement négatif sur 2010 ; il ne le mérite pas car c’est un film fort bien fait et qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit des livres d’Arthur C. Clarke. L’histoire est assez forte, même si l’on peut trouver le fond de guerre froide un peu trop présent, et les situations mises en images excitent l’imagination. Vu en 2010, alors que le cinéma de science-fiction n’est plus qu’un support à effets spéciaux, le film de Peter Hyams paraît s’inscrire dans la vraie science-fiction, celle qui sait s’épanouir dans la littérature avant de garnir nos écrans et qui n’a pas besoin de budget pharaonique. 2010 Odyssée deux est donc une suite plus qu’honorable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, John Lithgow, Helen Mirren, Bob Balaban, Keir Dullea
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Hyams sur le site IMDB.

Remarques :
– Arthur C. Clarke fait une apparition : devant la maison blanche, l’homme sur le côté qui donne à manger aux pigeons. D’autre part, sur la couverture du magazine Times qui montre les deux grands dirigeants face à face, c’est en fait Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick qui se font face…!
– Arthur Clarke a aussi écrit 2061 Odyssée Trois (en 1987), livre qui m’a paru moins intéressant que les deux premiers.
– On le sait maintenant : les prédictions de 2001 et de 2010 étaient passablement optimistes. Mettre sur pied un voyage vers Jupiter ne sera sans doute pas possible avant un bon siècle.

31 décembre 2009

La conquête de l’Ouest (1962) de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall

Titre original : « How the West was won »

La conquête de l'OuestLui :
Film à grand spectacle avec une pléiade d’acteurs connus (24, annonce fièrement l’affiche ci-contre), La conquête de l’Ouest était surtout conçu pour promouvoir le procédé Cinerama, système qui utilise trois caméras et trois projecteurs pour produire une image géante et panoramique. L’histoire est une sorte de saga familiale en cinq grands épisodes de la conquête de l’Ouest : le voyage par bateau et radeau d’une famille, les grands convois de caravanes, la Guerre de Sécession, l’installation du chemin de fer, les hors-la-loi. Comme on peut s’y attendre, le film exalte les grandes valeurs américaines. Etonnamment, c’est l’épisode dirigé par John Ford qui est le plus faible : mal construit et confus, il semble bâclé, plutôt indigne de ce réalisateur. Hathaway, en revanche, signe trois épisodes efficaces et solides. Les personnages sont assez forts et l’histoire est prenante. L’épisode sur les trains, signé George Marshall, réalisateur habituellement assez inégal, est assez remarquable avec plusieurs scènes spectaculaires. Ce grand spectacle reste efficace sur écran classique : visuellement, la mise à plat de l’image Cinérama donne une impression de très grand angle (presque un effet de ‘fisheye’) et les jointures entre les trois parties d’écran sont souvent visibles, sans que ces défauts soient trop gênants. Cela donne juste une certaine étrangeté à l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Carroll Baker, Gregory Peck, Henry Fonda, Debbie Reynolds, Richard Widmark, George Peppard, Karl Malden, Robert Preston, Thelma Ritter
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Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…
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Les cinq segments :
1. The Rivers (Les rivières) par Henry Hathaway
2. The Plains (Les plaines) par Henry Hathaway
3. The Civil War (La guerre civile) par John Ford
4. The Railroad (Le chemin de fer) par George Marshall
5. The Outlaws (Les hors-la-loi) par Henry Hathaway

Les 24 acteurs de premier plan :
Carroll Baker, Lee J. Cobb, Henry Fonda, Carolyn Jones, Karl Malden, Gregory Peck, George Peppard, Robert Preston, Debbie Reynolds, James Stewart, Eli Wallach, John Wayne, Richard Widmark, Brigid Bazlen, Walter Brennan, David Brian, Andy Devine, Raymond Massey, Agnes Moorehead, Harry Morgan, Thelma Ritter, Mickey Shaughnessy, Russ Tamblyn, Spencer Tracy.
(Certains comme John Wayne, Eli Wallach ou Raymond Massey ont un rôle extrêmement réduit et Spencer Tracy est le narrateur).

Remarque :
CineramaLe procédé Cinerama a commencé à être exploité en 1952. Il consistait à utiliser une triple caméra avec  trois objectifs divergents et de projeter ces trois images sur un écran géant arrondi. Le champ de vision était de l’ordre de 146° (soit l’équivalent d’un objectif de 5mm environ). Le son utilisait six canaux.
(Cliquer sur l’image ci-contre)
Les deux principaux problèmes étaient :
– les jointures entre les images qui restaient visibles et que, bien souvent, on tentait de masquer en plaçant un objet comme un arbre, un coin de bâtiment, à cet endroit. Un personnage ne pouvait donc rester sur une jointure
– les problèmes de parallaxe : un personnage, regardant un endroit situé dans une autre image, donnait l’impression de regarder un peu au-dessus. Donc en pratique, pour le tournage de ce film, les acteurs devaient regarder un tiers en avant de leur interlocuteur et légèrement vers la caméra pour que le résultat soit satisfaisant!

Trop contraignant, le procédé ne perdura pas. Seuls dix films ont été tournés avec ce système, huit sont des documentaires destinés à promouvoir le procédé. Les deux seuls films tournés en Cinerama, tous deux de 1962, sont La conquête de l’Ouest et Les Amours Enchantées (The Wonderful World of the Brothers Grimm) de Henry Levin et Georges Pal.