8 janvier 2005

Saraband (2003) d’ Ingmar Bergman (TV)

SarabandElle :
Ce film testamentaire et en partie autobiographique de Bergman remet en scène 30 ans plus tard Liv Ullman et Erland Josephson, les deux acteurs de « Scènes de la vie conjugale ». Ce retour de Marianne vers son ancien mari la replonge au cœur du drame familial qui ne s’est pas cicatrisé avec le temps. C’est dans un décor dépouillé et à fleuret moucheté que Bergman sonde la noirceur des sentiments qui habite le père et le fils et sa fille. Il n’y a pas de cri et de violence, juste des vérités sèchement assenées qui font encore plus mal. Haine, jalousie, rancœur, égoïsme, inceste, vie, mort, de nombreux thèmes liés à la vieillesse de ce couple sont explorés avec sensibilité. Je ne dirai pas que ce film est un chef d’œuvre. Il fascine car c’est le dernier film de Bergman avant son exil définitif sur une île. Je reprocherai également la longueur de certains monologues qui ont tendance à nous plonger dans la torpeur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film (ou plus exactement téléfilm) sur la complexité des rapports humains est particulièrement sombre et peu optimiste. C’est bien entendu assez terrible de voir des vies ainsi gouvernées en quelque sorte par la haine. Articulé en 8 tableaux, le film est construit sur les dialogues, 2 personnages à la fois donc, 2 personnages qui se confient ou se confrontent. Il m’a paru un peu difficile d’accrocher, d’autant plus que les personnages sont soit détestables soit d’une froideur polaire. La vision que Bergman a des rapports humains n’est guère attirante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Erland Josephson, Börje Ahlstedt
Voir la fiche du film et la filmographie de Ingmar Bergman sur le site IMDB.

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7 janvier 2005

Le cheval venu de la mer (1992) de Mike Newell

Titre original : « Into the West »

Into the WestElle :
J’ai toujours été fascinée par les chevaux ; c’est pourquoi j’avais choisi ce film. Il s’agit d’un très beau cheval blanc recueilli par des enfants bohémiens mais que la police veut récupérer à tout prix. Hormis les belles galopades dans les landes irlandaises, le scénario est un peu tiré par les cheveux et s’adresse plus à des enfants. On a droit au papa alcoolique, à la maman décédée, aux deux enfants livrés à eux-mêmes dans les terrains vagues d’une cité de Dublin. Et la course poursuite dure très très longtemps. Dommage, le cheval était magnifique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est avant tout un film pour les piti-nenfants…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Gabriel Byrne
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6 janvier 2005

The Station Agent (2003) de Thomas McCarthy

Autre titre (Canada) : Le chef de gare

Station agentElle :
Ce film d’auteur est un petit bijou d’humour, de tendresse et d’amitié entre trois paumés de l’Amérique actuelle et profonde. Joe, un vendeur ambulant gaffeur, Olivia, une femme blessée par le deuil de son fils, et Fin le nain qui regarde passer les trains devant la gare dont il vient d’hériter, se rencontrent et s’attirent de par leur solitude respective. Ils s’apprivoisent, déambulent sur la voie ferrée et regardent passer la vie. Ce film original est drôle et ne tombe pas dans la compassion malsaine. Le réalisateur est parvenu à créer des personnages attachants et hors du commun. A recommander chaudement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film est bâti sur trois personnages, le personnage principal étant un homme nain passionné de trains qui rencontre une femme et un homme, qui tout comme lui ont un peu du mal à trouver leurs marques. Ce qui est assez remarquable, c’est que Thomas McCarthy parvient à bâtir un film intéressant avec fort peu de choses, seulement en montrant la relation à la fois banale et extraordinaire qui s’établit entre ces 3 personnages qui finissent par être très attachants. Un film tout en délicatesse et avec une bonne dose d’humour.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Dinklage, Bobby Cannavale, Patricia Clarkson
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5 janvier 2005

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003) de François Dupeyron

Monsieur Ibrahim et les fleurs du CoranElle :
J’ai plutôt bien aimé cette adaptation du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt. La relation filiale qui se crée entre ce vieux musulman et ce jeune juif sans famille est touchante et François Dupeyron parvient à saisir les moments d’émotion. Les messages d’espoir, de sagesse et de simplicité ne laissent pas insensibles. Omar Sharif est plutôt convaincant. La reconstitution de la rue Bleue des années 60 est bien faite même si elle est un peu trop léchée. On passe un bon moment et le film donne envie d’autres romans d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de jeune adolescent parisien des années 60 qui se lie d’amitié avec un commerçant arabe de son quartier est assez réussie et assez touchante. Le scénario en soi n’est pas des plus passionnant, et il comporte quelques incongruités, mais le traitement est vraiment proche des personnages, avec beaucoup de chaleur et d’humanité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Omar Sharif, Pierre Boulanger
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4 janvier 2005

Self control (2003) de Peter Segal

Titre original : Anger management

Anger managementElle :
Abandon. Ce film n’est pas du tout amusant ni intéressant un tant soit peu. Jack Nicholson qui semble s’acheminer de plus en plus vers des rôles de comédie, ne parvient pas à relever le défi. Quant à Adam Sandler que l’on a vu dans Punch Drunk Love, il est inexistant.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place un peu poussive, le film prend bien son rythme de croisière et enchaîne différentes situations assez amusantes de cet homme forcé à soigner un tempérament coléreux qu’il n’a pas. C’est amusant, à prendre au second degré (du moins faut-il l’espérer… !) et Nicholson se donne à fond pour rendre son personnage de docteur… pittoresque. Belle brochette d’acteurs dans les rôles de second plan. On rit franchement et l’ensemble est bien dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Adam Sandler
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3 janvier 2005

La tête d’un homme (1933) de Julien Duvivier

La Tête d'un hommeElle :
Cette adaptation d’un roman de Georges Simenon avec Harry Baur en Maigret est loin d’être le meilleur film de Duvivier. La première partie est bien mise en place puis, brusquement, il y a de nombreuses maladresses de mise en scène qui nuisent au scénario (personnages flous, personnages filmés devant un écran, beaucoup de théâtralité). Seul, Harry Baur reste sobre dans son jeu de flic patient. La fin très expressionniste traîne quelque peu en longueur et l’on a hâte d’en finir. Dommage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le scénario adapté de Simenon a beau être riche et fort, Julien Duvivier semble passer à côté, plus soucieux de mettre en scène le milieu populaire de Montparnasse de cette époque. Le développement de l’histoire est assez brouillon et le dénouement confus, maladroitement bâclé. Le film s’enlise dans de longues scènes d’atmosphère qui ne font nullement avancer l’histoire.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Harry Baur, Valéry Inkijinoff, Gaston Jacquet
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Remake :
L’homme de la Tour Eiffel (The man on the Eiffel Tower) de Burgess Meredith (1949) avec Charles Laughton.

2 janvier 2005

93, rue Lauriston (2004) de Denys Granier-Deferre (TV)

93, rue LauristonElle :
On assiste au récit d’anciens collabos devant un commissaire interprété sobrement par Michel Blanc. On est atterré par les atrocités commises. Durant cette trouble période de l’occupation, la police de Vichy se conduisit de façon épouvantable avec les juifs, de façon presque pire que les allemands. Une terrible pression était mise pour faire collaborer des français qui à leur tour n’hésitait pas à torturer. Cette fiction basée sur des personnages réels souffre parfois de lourdeur et est un peu trop marquée « téléfilm ».
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce téléfilm bénéficie d’un ensemble d’acteurs de tout premier plan pour relater le rôle assez sinistre du service de la Rue Lauriston pendant la guerre. Il est monté en série de flash-back, des scènes racontées par certains protagonistes lors d’une brève enquête (qui restera sans suite) ; le rythme est assez rapide et enlevé. Le film sait bien évoquer les terribles méfaits de ce service sans se complaire à les montrer. Une bonne reconstitution, qui fait office de témoignage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Samuel Le Bihan, Daniel Russo
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1 janvier 2005

Johnny English (2003) de Peter Howitt

Johnny EnglishElle :
Cette satire de James Bond interprété par Rowan Atkinson est un fiasco. On le préfère encore en Mr Bean (la série originale… pas le film).
Note : pas d'étoiles

Lui :
James Bond revisité par Mr Bean, cela donne bien évidemment de nombreuses gaffes et plusieurs wagons de maladresses diverses et variées. Certaines sont vraiment drôles mais l’ensemble est trop inégal. Le meilleur serait plutôt l’excellente prestation de John Malkovich dans le rôle du méchant, parlant anglais avec un épouvantable accent français.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rowan Atkinson, John Malkovich
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31 décembre 2004

Sommaire de décembre 2004

The Soul of a Man

(2003) de Wim Wenders

Après vous…

(2003) de Pierre Salvadori

S.O.B.

(1981) de Blake Edwards

Une journée bien remplie

(1973) de Jean-Louis Trintignant

La Petite prairie aux bouleaux

(2003) de Marceline Loridan Ivens

Les Deux orphelines

(1965) de Riccardo Freda

Elephant

(2003) de Gus Van Sant

Hi, Mom!

(1970) de Brian De Palma

La Prophétie des grenouilles

(2003) de Jacques-Remy Girerd

Histoire de Marie et Julien

(2003) de Jacques Rivette

Un film parlé

(2003) de Manoel de Oliveira

The Sandpiper

(1965) de Vincente Minnelli

In the Soup

(1992) de Alexandre Rockwell

Les Marins perdus

(2003) de Claire Devers

Le Temps du loup

(2003) de Michael Haneke

Frida

(2002) de Julie Taymor

Appelez Nord 777

(1948) de Henry Hathaway

France Boutique

(2003) de Tonie Marshall

La Porteuse de pain

(1963) de Maurice Cloche

Un moment de bonheur

(2002) de Antoine Santana

Le Furet

(2003) de Jean-Pierre Mocky

Nombre de billets : 21

30 décembre 2004

The Soul of a Man (2003) de Wim Wenders

Soul of a manElle :
Pas très convaincant ce film de Wim Wenders sur le blues. On suit assez chaotiquement le parcours de trois grands bluesmen (Blind Willy Johnson, Skip James et J.B. Lenoir, un quasi-inconnu sur lequel Wenders s’attarde trop longuement). Les images d’archives se mêlent à des parties scénarisées. C’est assez déroutant. Le film est entrecoupé brutalement de séquences avec des musiciens contemporains qui interprètent les morceaux originaux de blues. Cela n’apporte pas grand-chose si ce n’est qu’on assiste au massacre des morceaux… par Lou Reed, Beck, Nick Cave, Lucinda Williams et d’autres groupes moins connus. J’aurai préféré de loin voir un vrai documentaire sur le blues commenté par de vrais musiciens.
Note : 2 étoiles

Lui :
Win Wenders a choisi de nous présenter deux bluesmen qui l’ont marqué : Skip James, à la carrière si courte en 1931 et redécouvert 30 ans plus tard, et le méconnu J.B. Lenoir, cité dans une chanson de John Mayall. Wenders utilise des acteurs pour la partie années 30, avec de images traitées de telle sorte que l’on ne sait pas très bien au début si ce sont des images réelles ou pas. La reconstitution est bien faite et vraiment crédible. Ce qui est moins intéressant, c’est d’entrecouper tout le film par les reprises des mêmes morceaux par des groupes actuels. Ceci dit, cela a sans doute un côté « éducatif » et rend le film plus « tous publics ». La partie sur J.B. Lenoir est un peu longue, mais l’ensemble est tout de même assez bien fait et intéressant.
Note : 3 étoiles

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