1 décembre 2005

La Cité de Dieu (2002) de Fernando Meirelles et Kátia Lund

Titre original : « Cidade de Deus »

La Cité de Dieu Elle :
Quel film fascinant et quel cinéma ! Du grand art. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film si fort de par son sujet, ses interprètes et ses images. Une réelle expérience forte en émotions. C’est à travers la voix off d’un gosse de la favella de la Cité de Dieu qu’on voit de l’intérieur la vie et l’évolution de la favella sur une période de vingt ans. Un montage savant dont aucune image n’est gratuite rythme en accélérés, ralentis, pauses, fondus le coeur de la cité avec tout son lot de malheurs, de pauvreté et de crimes commis par des enfants et adolescents. On est happé par la brutalité et crudité des situations sans jamais voir une goutte de sang. C’est dans ce choix réaliste de montrer la violence sans jamais tomber dans le voyeurisme sanguinolent que les deux réalisateurs excellent. La bande-son mâtinée de rythmes brésiliens et de percussions ponctue sourdement tous ces destins sans avenir. Un film à ne manquer sous aucun prétexte.
Note : 5 étoiles

Lui :
La cité de Dieu La Cité de Dieu est un film assez étonnant qui parvient à nous plonger dans l’univers d’une favella brésilienne et de la guerre des gangs qui y perdure. La mise en scène est très innovante, que ce soit dans le déroulement narratif, avec ses flash-back tout en douceur, ou dans le jeu de caméra, une caméra qui se fait très véloce ou avec de brusques accélérations ; ces effets, loin d’être gratuits, viennent accentuer le climat créé. La mise en scène est aussi extrêmement réaliste, authentique même. Un film vraiment convaincant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Alexandre Rodrigues, Leandro Firmino, Phellipe Haagensen
Voir la fiche du film et la filmographie de Kátia Lund et de Fernando Meirelles sur le site imdb.com.

30 novembre 2005

Sommaire de novembre 2005

No Direction Home: Bob Dylan

(2005) de Martin Scorsese (TV)

Effroyables jardins

(2003) de Jean Becker

Comment tuer le chien de son voisin

(2000) de Michael Kalesniko

Un petit cas de conscience

(2002) de Marie-Claude Treilhou

The Magdalene Sisters

(2002) de Peter Mullan

Pas si grave

(2003) de Bernard Rapp

Ecarts de conduite

(2001) de Penny Marshall

Goldmember

(2002) de Jay Roach

Minority Report

(2002) de Steven Spielberg

5×2

(2004) de François Ozon

Land and Freedom

(1995) de Ken Loach

Le Papillon

(2002) de Philippe Muyl

La femme modèle

(1957) de Vincente Minnelli

Mon père est ingénieur

(2004) de Robert Guédiguian

The assassination of Richard Nixon

(2004) de Niels Mueller

Genesis

(2004) de C. Nuridsany et M. Pérennou

Stupeur et tremblements

(2003) d’ Alain Corneau

Un Mariage à Boston

(1947) de Joseph L. Mankiewicz

Monsieur N.

(2003) de Antoine de Caunes

Les Neuf Reines

(2000) de Fabián Bielinsky

La Mauvaise Education

(2004) de Pedro Almodóvar

Band of Brothers

(2001) (TV : série de 10 épisodes)

The Safety of Objects

(2001) de Rose Troche

Les Chevaux de Feu

(1964) de Sergei Parajanov

Un homme sans l’Occident

(2002) de Raymond Depardon

Caught

(1949) de Max Ophüls

Swimming Pool

(2003) de François Ozon

Les Lundis au soleil

(2002) de Fernando León de Aranoa

Quand la mer monte…

(2004) de Yolande Moreau

Rachida

(2002) de Yamina Bachir

Ten

(2002) de Abbas Kiarostami

Les Sentiers de la perdition

(2002) de Sam Mendes

Tristan

(2003) de Philippe Harel

Just a Kiss

(2004) de Ken Loach

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30 novembre 2005

No Direction Home: Bob Dylan (2005) de Martin Scorsese (TV)

Bob Dylan Elle :
Formidable documentaire sur Bob Dylan dont on découvre avec émotion la vie et les facettes du personnage. C’est avec des documents d’archives rares et extraordinaires que Martin Scorsese raconte l’enfance du chanteur et les cinq années de sa carrière musicale qui s’arrêtera en 1966 pour un long moment à cause d’un grave accident de moto. Ce parcours est ponctué de passages d’une interview récente de Dylan qui se livre comme il ne l’a jamais fait. C’est absolument incroyable. Scorsese a l’intelligence de mettre en parallèle la fulgurante ascension de Dylan avec le background historique (restes du mac-carthisme, discrimination des noirs, guerre du Vietnam, désir de révolte contre les injustices et le puritanisme au sein de la jeunesse, bouleversement artistique). On découvre le Dylan qui puise son inspiration chez Woodie Guthrie et Pete Seeger, le Dylan engagé aux côtés de Joan Baez dans les protests songs et enfin Dylan le rebelle qui refuse de prendre la tête de la contestation de la gauche américaine. C’est à partir de ce moment qu’il bifurque, crée son groupe de rock électrique qui fera hurler de rage les puristes du folk. Il refuse les étiquettes et le rôle qu’on veut lui faire jouer. Le superbe répertoire de Dylan accompagne cette plongée très émouvante dans l’Amérique des années 60.
Note : 5 étoiles

Lui :
Bob DylanCe documentaire signé Martin Scorcese est assez fabuleux, Bob Dylan s’y livre beaucoup plus qu’il ne le fait dans son autobiographie (qui m’avait un peu laissé sur ma faim). Les documents visuels sont nombreux, notamment sur la scène folk de Greenwich Village de 1960 et le parcours de Dylan est bien suivi, décrit ici sans ellipse… Beaucoup de petits interviews aussi, passionnants et même parfois amusants (entendre par exemple Alan Kooper raconter benoîtement son intervention à l’orgue sur « Like a rolling stone » est assez savoureux). L’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ce documentaire nous montre Dylan comme on ne l’avait vu. J’espère qu’il y aura une suite…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Dylan
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Martin Scorsese chroniqués sur ce blog…

30 novembre 2005

Effroyables jardins (2003) de Jean Becker

Effroyables jardins Elle :
Cette adaptation très libre du très court roman de Michel Quint a été très étoffée notamment par l’ajout de personnages pour alimenter la reconstitution de la vie d’un village pendant la guerre. Il fallait bien tenir 1h30… Après un sabotage, les allemands prennent quatre otages jusqu’à ce que les coupables se dénoncent. André Dussolier et Jacques Villeret interprètent des français moyens un peu lâches mais finissent par trop jouer dans le registre comique. Il vaut mieux lire le livre.
Note : 3 étoiles

Lui :
Effroyables Jardins balance un peu trop entre le côté bon enfant, essentiellement donné par le jeu d’acteurs du tandem Dussollier/Villeret, et le côté extrêmement tragique de cette situation de quatre otages sur le point d’être fusillés. Le film se sort toutefois assez bien de cette inconfortable ambivalence et Jean Becker parvient à nous toucher avec cette histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte, Benoît Magimel
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Becker sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Becker chroniqués sur ce blog…

29 novembre 2005

Comment tuer le chien de son voisin (2000) de Michael Kalesniko

Titre original : « How to Kill Your Neighbor’s Dog »

Comment tuer le chien de son voisin Elle :
Quelques bonnes choses et notamment la prestation de Kenneth Branagh en mari asocial qui refuse un enfant à sa femme et également plusieurs scènes pleines d’humour. Mais, dans l’ensemble, le scénario tourne en rond et l’on finit par s’ennuyer. Un happy-end larmoyant tombe franchement dans les clichés et les bons sentiments à l’eau de rose. On souhaiterait voir Kenneth Branagh dans de meilleurs films!
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a de bonnes choses dans Comment tuer le chien de son voisin mais elles sont un peu gâchées par une mise en scène assez maladroite et un déroulement parfois chaotique du scénario. Les dialogues sont assez inégaux, alternant de purs petits joyaux dans un style très « Woody Allen » et d’ennuyeuses platitudes. On retrouve cette alternance dans le jeu de Kenneth Branagh, souvent excellent, mais qui cabotine parfois un peu trop. Globalement, le film fonctionne tout de même assez bien et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kenneth Branagh, Robin Wright Penn
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Kalesniko sur le site IMDB.

29 novembre 2005

Un petit cas de conscience (2002) de Marie-Claude Treilhou

Un petit cas de conscience Elle :
Aucun intérêt pour ce film qui semble vouloir imiter la spontanéité et la fraîcheur des films de Rohmer. Ce quarteron de femmes cinquantenaires sur le retour est assez indigeste. Le jeu des acteurs ne paraît guère naturel et les dialogues finissent par être fatiguants.
Note : 2 étoiles

Lui :
La forme est assez rebutante de prime abord et il faut se forcer un peu pour s’intéresser au scénario. Ensuite, on se laisse prendre un peu par cette peinture sociale, même si les mécanismes de pensées de ces trois intellectuelles parisiennes sont assez caricaturaux. Par le jeu des acteurs, la forme fait penser à Rohmer mais le film a loin d’en avoir la pétillance, le naturel et la légèreté. Au contraire, il est assez lourd et finalement assez long.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ingrid Bourgoin, Dominique Cabrera, Marie-Claude Treilhou, Claire Simon
Voir la fiche du film et la filmographie de Marie-Claude Treilhou sur le site IMDB.

28 novembre 2005

The Magdalene Sisters (2002) de Peter Mullan

The Magdalene Sisters Elle :
Peter Mullan rend un hommage assez poignant aux 30000 femmes irlandaises  qui furent enfermées dans ces centres de redressement Magdalene tenus par des religieuses à la main de fer. Les femmes violées, les filles mères, les femmes trop belles y étaient enfermées par leur famille pour aliéner leur liberté et leurs pulsions sexuelles ou amoureuses. Elles étaient exploitées, humiliées par des sévices pervers, des humiliations verbales ou morales. Peter Mulan nous dépeint une société irlandaise très conservatrice et puritaine. Il lance un véritable réquisitoire contre cette église aux pratiques hypocrites et perverses. La mise en scène est rigoureuse et épurée pour mieux monter en puissance dans l’horreur de ces emprisonnements. On ressort ébranlé et révolté de cette tragédie qui ne s’arrêta définitivement qu’en 1996.
Note : 5 étoiles

Lui :
Autant le propos est, sur le fond, louable (témoigner sur ces maisons de “rédemption par le travail”, genres de maisons de redressement de l’Irlande des années 60-70 pour “filles perdues”), autant la forme est un peu gênante dans sa recherche de scènes marquantes pour frapper et marquer le spectateur. A mon avis, cette démarche entrave le témoignage et ces scènes, auxquelles on ne croit pas, nous éloignent du film. Malgré cela, ce film a le mérite de lever le voile sur des pratiques qui nous paraissent maintenant si injustes, archaïques et inutilement cruelles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Géraldine McEwan, Anne-Marie Duff, Nora-Jane Noone
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Mullan sur le site IMDB.

27 novembre 2005

Pas si grave (2003) de Bernard Rapp

Pas si grave Elle :
Ce troisième film de Bernard Rapp semble vraiment raté. Alors que ses deux précédents films étaient adaptés de polars, ici, c’est Bernard Rapp en personne qui a écrit un scénario, hélas assez pauvre et bourré de clichés. Ce périple de trois frères en Espagne pour retrouver la statue d’une vierge afin de la ramener à leur père adoptif frise parfois le ridicule.
Note : 1 étoiles

Lui :
L’histoire ne s’avère pas très passionnante et, de ce fait, le film reste englué dans une suite de scènes assez complaisantes où les héros sont jeunes et beaux et la musique agréable. On finit par s’ennuyer ferme…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Sami Bouajila, Romain Duris, Jean-Michel Portal
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Rapp sur le site IMDB.

Voir aussi notre commentaire sur « Un petit jeu sans conséquence » de Bernard Rapp, son film suivant, bien plus réussi.

25 novembre 2005

« Ecarts de conduite » (2001) de Penny Marshall

Titre original : « Riding in Cars with Boys »

Ecarts de conduite Elle :
Sur le thème de très jeunes filles-mères dans les années soixante, le film démarre péniblement ; on se demande si on n’est pas tombé sur un film pour ados. Puis, dans la deuxième partie, Penny Marshall parvient à nous faire partager les problèmes sentimentaux et matériels que ces situations occasionnent. Une simple erreur de parcours finit par transformer la vie de ces femmes enfants en course d’obstacles. Le rejet de la famille, le poids des conventions sociales pèsent lourdement.
Note : 3 étoiles

Lui :
FDilm de style « college movie ». Abandon rapide.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Drew Barrymore, Steve Zahn, Adam Garcia
Voir la fiche du film et la filmographie de Penny Marshall sur le site IMDB.

25 novembre 2005

Goldmember (2002) de Jay Roach

Titre original : « Austin Powers in Goldmember »

Goldmember Elle :
(n’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Mike Myers continue dans la même veine des précédents Austin Powers. Il s’assagit tout de même un peu… Goldmember est moins déjanté, plus cadré et plus policé, les sous-entendus sont moins nombreux. On pourra lui reprocher de parfois se contenter de reprendre certaines scènes qui ont bien fonctionné dans les deux premiers films, mais de nouvelles idées sont assez mémorables comme celle où il joue avec une statue style Manneken Piss. Etant plutôt moins dense, l’ensemble semble toutefois fonctionner globalement moins bien.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mike Myers, Beyoncé Knowles, Robert Wagner, Seth Green, Michael Caine
Voir la fiche du film et la filmographie de Jay Roach sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jay Roach chroniqués sur ce blog…