8 octobre 2007

Retour à Howards End (1992) de James Ivory

Titre original : Howards Ends

Howards EndsElle :
Cette adaptation du roman de Edward Morgan Forster est assez fidèle. James Ivory parvient à décrire cette société pleine de conventions, ainsi que les sentiments pudibonds ou rebelles qui effleurent les personnages, avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Emma Thompson est prodigieuse en soeur et épouse aimante ; Antony Hopkins incarne à merveille le mari puritain et l’amant volage. Les barrières entre les riches et les pauvres, les matérialistes et les idéalistes, les hommes et les femmes s’entrechoquent et finissent par s’effondrer. Un nouveau monde est en train de naître.
Note : 5 étoiles

Lui :
Howards Ends nous plonge dans les pesanteurs de la société anglaise post-victorienne et le film se laisse regarder avec plaisir. Emma Thompson est bien entendu parfaite dans son rôle de riche intellectuelle et Anthony Hopkins tout aussi bon dans celui de riche un peu borné. Après Chambre avec Vue (1985) et Maurice (1987), c’est la troisième adaptation d’un roman d’E.M. Forster par James Ivory. On peut trouver que l’ensemble manque un peu de caractère, les enjeux étant très faibles, mais James Ivory parvient parfaitement à retranscrire l’univers de la société anglaise de cette époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emma Thompson, Anthony Hopkins, Vanessa Redgrave, Helena Bonham Carter
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7 octobre 2007

La route des Indes (1984) de David Lean

Titre original : « A passage to India »

La Route des IndesElle :
Basé sur le roman de Edward Morgan Forster, ce dernier film de David Lean nous plonge brutalement dans la réalité de l’Inde coloniale. Il dépeint de manière incisive les contrastes très forts qui existent entre deux civilisations qui ne parviennent pas à communiquer harmonieusement. Les Anglais détiennent les reines du pouvoir et méprisent les Indiens. On sent David Lean fasciné à la fois par la beauté de l’Inde et de son peuple et ulcéré par la violence de la présence britannique. La mise en scène des grands espaces et des mouvements de foule est grandiose. Les deux héroïnes anglaises portent un regard différent sur la colonisation; elles désirent partir à la découverte de ce pays d’une tout autre manière. Le réalisateur comme dans la plupart de ses films prend tout son temps pour nous imprégner de l’atmosphère de ce pays et insuffler un parfum de mystère et de magie.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ultime long métrage de David Lean, 14 ans après La Fille de Ryan, La Route des Indes se situe parfaitement dans la ligne de ses derniers films : un grand spectacle dopé par un scénario assez puissant. Son histoire se situe dans l’Inde des années 20 alors en pleine occupation britannique. C’est pour Lean l’occasion de mettre en scène l’opposition entre deux mondes qui ne parviennent pas à communiquer, ce face à face n’étant pas à l’avantage des anglais qui sont montrés sous leur jour le plus colonialiste qui soit. Les images sont somptueuses et David Lean imprime volontairement un rythme assez lent comme pour mieux les imprimer dans nos esprits et nous plonger dans l’atmosphère de l’Inde. La Route des Indes (*) est techniquement parfait, avec une interprétation sans faille. A 77 ans, David Lean nous prouve qu’il sait toujours faire de grands films.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Judy Davis, Victor Banerjee, Peggy Ashcroft, James Fox, Alec Guinness
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(*) Le titre original est plus adapté que sa traduction approximative : ces deux femmes cherchent chacune un passage pour comprendre l’Inde. La Route des Indes fait plus penser à une aventure de type expédition ce que le film n’est pas.

6 octobre 2007

Autant en emporte le vent (1939) de Victor Fleming

Titre original : Gone with the Wind

Autant en emporte le ventElle :
Grande fresque classique sur l’écroulement de la vie fastueuse du Sud des Etats-Unis. Grands sentiments, beaux paysages, acteurs talentueux sont là pour nous faire partager le destin tragique de l’impétueuse et fière Scarlett. La bonne société sudiste est éreintée au profit de la générosité et humanité de la fille de joie et du charmeur Rhett Butler. Le film n’a pas pris une ride malgré quelques rares passages qui pourront paraître un peu mièvres à nos yeux modernes.
Note : 5 étoiles

Lui :
Autant en emporte le vent Cette grande fresque sudiste reste toujours aussi passionnante à voir et à revoir et les quelque 3 heures 45 de projection passent bien rapidement. Autant en emporte le vent est probablement le film le plus célèbre de toute l’histoire du cinéma, il symbolise à lui seul la splendeur d’Hollywood : on reste ébloui par le grand spectacle qu’il nous offre et on se laisse volontiers porter par son souffle épique. Le couple formé par Vivien Leigh et Clark Gable reste toujours aussi électrique et fascinant. Trois années de préparation et un budget colossal furent nécessaires pour arriver à un résultat si techniquement parfait. Le tournage fut long (88 heures furent tournées) et mouvementé. On peut considérer qu’Autant en emporte le vent est plus un film du producteur David O’Selznick que de Victor Fleming. D’ailleurs ce fut Georges Cukor qui commença le tournage avec la scène magistrale de l’incendie et c’est Sam Wood qui finit le film après que Fleming eut démissionné.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Vivien Leigh, Hattie McDaniel, Leslie Howard, Olivia de Havilland, Thomas Mitchell
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Le tournage d’Autant en emporte le vent fit l’objet de nombreux livres et documentaires. Le plus remarquable est probablement le film de plus de 2h réalisé par David Hinton pour la télévision The Making of a Legend: Gone with the Wind (1988) qui est présent sur certaines éditions en DVD.

5 octobre 2007

El Aura (2005) de Fabián Bielinsky

El AuraElle :
(pas vu)

Lui :
Un taxidermiste argentin, doté d’une mémoire visuelle peu commune, a pour passion d’imaginer des holdups dans sa tête et de prévoir leur déroulement précis. A la faveur d’un concours de circonstances, il va mettre le doigt dans une équipée bien réelle. El Aura est un film extrêmement original par son scénario et il est rare de voir une telle créativité dans un thriller. En tant que spectateur, on s’associe pleinement au héros et on tente avec lui d’assembler le vaste puzzle qui s’offre à lui. Fabián Bielinsky réussit là un film brillant dans lequel il parvient à maintenir la tension de façon constante. El Aura est son second et hélas ultime long-métrage puisque ce cinéaste argentin a succombé à une crise cardiaque en 2006.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ricardo Darín, Dolores Fonzi, Pablo Cedrón
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4 octobre 2007

Kanzo Sensei (1998) de Shohei Imamura

Kanzo SenseïElle :
Ce film japonais met en scène avec humour et aussi cruauté un médecin qui ne détecte que des maladies de foie en plein conflit de la seconde guerre mondiale. La proche défaite et déchéance du Japon est comme annoncée par la barbarie des soldats japonais, la folie et la cruauté des hommes envers les femmes, la mort et la maladie qui rôdent. Malgré ses qualités, le film pêche un peu par manque d’homogénéité, ses sautes scénaristiques et aussi, il faut bien l’avouer, sa longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de docteur obnubilé par les crises de foie est une vaste allégorie de la civilisation japonaise en 1945. A moins d’être parfaitement familier avec celle-ci, il paraît assez difficile de saisir toutes les subtilités et les idées sous-jacentes de ce film mais nous pouvons le voir comme une ode humaniste à la liberté. Imamura met parfaitement en place tous les éléments mais semble avoir un peu de mal à terminer, un peu à l’image de toutes ces questions sans réponses.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Akira Emoto, Kumiko Aso, Juro Kara, Masanori Sera, Jacques Gamblin
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3 octobre 2007

Le Visage (1958) d’ Ingmar Bergman

Titre original : « Ansiktet »

Le visage Elle :
(pas vu)

Lui :
Au milieu du XIXe siècle, une petite troupe ambulante arrive dans une petite ville pour y montrer ses tours de magie. Avant toute représentation, le Docteur Vogler doit montrer son numéro à trois notables de la ville qui désirent savoir si cette magie est bien réelle ou non. Prenant appui sur l’éternelle querelle entre le scientifique et le surnaturel, Bergman traite ici des apparences, des faux-semblants, de la faculté d’impressionner les esprits. On peut aussi y voir une allégorie sur le cinéma, lui aussi créateur de fausses réalités. La photographie est vraiment superbe avec un noir et blanc particulièrement puissant. Le rythme est lui aussi remarquable avec une progression dans l’intensité qui culmine avec la scène du grenier.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Ingrid Tullin, Bibi Andersson, Gunnar Björnstrand
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2 octobre 2007

Une pour toutes (1999) de Claude Lelouch

Une pour toutesElle :
On dit Lelouch narcissique. Ce film semble en témoigner. Il se met lui-même en scène avec une histoire abracadabrante de soeurs sans le sou qui cherchent à escroquer des milliardaires dans le Concorde. Ce n’est pas intéressant et on ne voit pas l’utilité d’un tel film.
Note : 1 étoiles

Lui :
Lelouch en fait beaucoup, sans doute un peu trop. On sent qu’il a des comptes à régler avec le cinéma français et il n’hésite à parsemer son film de piques et allusions diverses, dont le spectateur lambda n’a que faire. Il dit vouloir raconter des histoires simples avec beaucoup de moyens ; l’histoire est simple, c’est certain, tellement simple que l’on n’en voit guère la finalité. Clichés et lieux communs se bousculent pour composer un film qui s’oublie bien vite.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Anne Parillaud, Alessandra Martines, Marianne Denicourt, Alice Evans, Samy Naceri
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1 octobre 2007

Braqueurs amateurs (2005) de Dean Parisot

Titre original : « Fun with Dick and Jane »

Braqueurs amateursElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune cadre supérieur dont la société a sombré en vient à commettre des braquages avec sa charmante femme afin de maintenir son train de vie. L’histoire de Braqueurs Amateurs n’est pas spécialement crédible mais son rôle essentiel est de fournir un cadre pour que Jim Carrey nous fasse rire avec ses pitreries toujours plus extravagantes. Il y parvient par moments (comme par exemple lors du braquage où il utilise un appareil pour déformer la voix) mais ces moments sont hélas trop rares ; la plupart du temps, on le regarde déployer une énergie incroyable pour des gags qui parviennent tout juste à nous faire esquisser un sourire. Et dans les passages un peu plus sérieux, le film traîne en longueur.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Jim Carrey, Téa Leoni, Alec Baldwin, Richard Jenkins
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