24 octobre 2011

Moon (2009) de Duncan Jones

MoonAvec pour seule compagnie un robot-ordinateur, Sam Bell surveille l’extraction d’hélium de sa base sur la face cachée de la lune. A deux semaines de la fin de son contrat de trois ans, il sent qu’il commence à avoir des hallucinations… Ecrit et réalisé par l’anglais Duncan Jones, Moon renoue avec bonheur avec la science-fiction authentique : pas de spectaculaire ni d’effets spéciaux mais un bon scénario qui induit une certaine réflexion. Moon fait penser à Solaris et fait des clins d’œil à 2001 (l’ordinateur ou encore la musique classique sur les extérieurs) ; même s’il n’a pas la profondeur métaphysique de ces deux films, il ne manque pas d’intérêt et a même une certaine force. La mise en scène de Duncan Jones est simple mais sert bien son sujet. Moon est un huis clos à un seul personnage ; Sam Rockwell est magnifiquement à la hauteur de cette gageure. Le film n’est hélas pas sorti en salles en France mais il a reçu un très bon accueil partout ailleurs. La science-fiction n’est pas morte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sam Rockwell, Kevin Spacey, Dominique McElligott
Voir la fiche du film et la filmographie de Duncan Jones sur le site IMDB.

Remarques :
Duncan Jones est le fils de David Bowie. Moon est son premier long métrage.

18 octobre 2011

L’opération diabolique (1966) de John Frankenheimer

Titre original : « Seconds »

L'opération diaboliqueUn quinquagénaire, déçu de son existence dominée par la réussite matérielle, reçoit un appel mystérieux d’un ami mort il y a plusieurs années. Cet ami le met en contact avec une organisation secrète qui propose à ses clients de redémarrer une nouvelle vie sous une autre apparence et une autre identité… L’opération diabolique est basé sur un roman de science-fiction de David Ely. Le film est surtout marqué par l’inventivité du directeur de la photographie James Wong Howe (1) qui a utilisé avec maestria les déformations d’images et les objectifs grand angle tout en filmant d’assez près. Dès le générique, le film nous plonge ainsi dans une ambiance assez angoissante et les vingt premières minutes sont les plus réussies : on perçoit le malaise du personnage, on ressent son mal-être, son dilemme. Hélas, le film est plus inconsistant ensuite avec notamment une scène de bacchanales hippies aussi longue qu’inutile. La présence de Rock Hudson n’arrange rien, certes, mais le film souffre en son milieu d’un flagrant manque de développement de son scénario. La fin, en revanche, est saisissante et même hallucinante. L’opération diabolique fut très mal reçu par la critique et le public (2). Cet insuccès lui a valu le statut de film maudit et un petit culte s’est peu à peu développé autour du film. La forme est en tous cas assez originale et remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, John Randolph, Salome Jens, Wesley Addy, Will Geer
Voir la fiche du film et la filmographie de John Frankenheimer sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Frankenheimer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
(1) James Wong Howe est l’un des plus célèbres directeurs de la photographie américains. Il apparaît au générique de plus de 140 films (sous le nom de James Howe avant 1934). Il a débuté sa carrière comme assistant dans l’équipe de Cecil B. DeMille à la fin des années 1910. Grace à son inventivité, il est devenu, dès les années trente, pratiquement le caméraman le plus célèbre d’Hollywood. Quand il tourne L’opération diabolique, il est âgé de 67 ans. Voir sa filmographie sur le site IMDB
(2) Au festival de Cannes 1966, le film fut si mal reçu que John Frankenheimer refusa de se rendre à la conférence de presse alors qu’il était tout près, à Monte Carlo exactement, pour le tournage de Grand Prix.