11 avril 2012

Zardoz (1974) de John Boorman

Titre original : « Zardoz »

ZardozDans un futur lointain, après un holocauste nucléaire, la terre est partagée en deux zones : les Terres extérieures (Outlands) et le Vortex, séparés par un champ de force. Dans le Vortex vivent un petit nombre d’immortels qui maintiennent la population des Terres extérieures à un bas niveau en armant un petit groupe de tueurs, les Exterminateurs. Ceux-ci sont persuadés d’œuvrer pour la divinité Zardoz, un gigantesque masque humain flottant dans l’air. L’un d’entre eux, Zed, réussit à pénétrer dans ce masque et à s’introduire dans le Vortex, chez les Immortels… Après l’abandon de son projet d’adaptation du Seigneur des Anneaux, John Boorman met sur pied Zardoz dont il a écrit le scénario. A mi-chemin entre le film de science-fiction et le conte philosophique, Zardoz est un film assez unique en son genre. L’histoire est assez élaborée, même si les points fondamentaux soulevés ne sont pas nouveaux, mais, hélas, elle comporte aussi de grandes zones un peu brumeuses. Boorman ajoute une dose de mysticisme qui, si elle colle bien à son époque, parait un peu désuète aujourd’hui. Il reste un certain onirisme plaisant et l’ensemble sait éveiller notre intérêt. L’image est assez belle, le film fut tourné en Irlande, et de nombreuses scènes font l’objet d’effets visuels psychédéliques, eux aussi tout à fait dans l’époque des années soixante dix. Le film n’est pas dénué d’humour, ne serait-ce que ce clin d’œil au livre de Frank Baum The Wizard of Oz (Le magicien d’Oz) pour expliquer le titre. Original et unique, Zardoz a un certain charme qui lui permet de résister au temps.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Charlotte Rampling, Sara Kestelman, John Alderton
Voir la fiche du film et la filmographie de John Boorman sur le site IMDB.

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18 février 2012

Les premiers hommes dans la lune (1964) de Nathan Juran

Titre original : « First men in the moon »

Les premiers hommes dans la luneUne expédition internationale parvient à atterrir sur la lune en 1964. Elle découvre avec stupéfaction un petit drapeau anglais planté là en 1899. Un document permet de retrouver l’un des survivants de cette lointaine expédition. Il raconte l’aventure… Adaptation du roman homonyme de H.G. Wells écrit en 1901, Les premiers hommes dans la lune est l’un des films issus de la collaboration du producteur Charles H. Schneer avec le génial créateur d’effets spéciaux Ray Harryhausen. Le film a été tourné en Angleterre. Hormis le prologue et l’épilogue qui se situent à l’époque moderne, le film reste assez fidèle au livre, la plus grande différence étant l’ajout (inévitable) d’un personnage féminin. Les préparatifs peuvent paraître un peu longs avec un humour souvent trop appuyé (à noter que cette légèreté de ton au début de l’histoire est présente dans le livre de Wells), mais le déroulement réserve des surprises. Les effets spéciaux sont bien réalisés et surtout bien intégrés à l’histoire, jamais superflus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries
Voir la fiche du film et la filmographie de Nathan Juran sur le site IMDB.
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Précédentes adaptations du roman d’H.G. Wells :
Le voyage dans la lune de Georges Méliès (1902) qui s’est inspiré à la fois du roman de Jules Verne (pour le voyage) et du roman de Wells (rencontres sur la lune)
The First Men in the Moon (1919) des anglais Bruce Gordon et J.L.V. Leigh (film perdu ?)

Lire une présentation plus complète du film sur le site Devildead…

24 octobre 2011

Moon (2009) de Duncan Jones

MoonAvec pour seule compagnie un robot-ordinateur, Sam Bell surveille l’extraction d’hélium de sa base sur la face cachée de la lune. A deux semaines de la fin de son contrat de trois ans, il sent qu’il commence à avoir des hallucinations… Ecrit et réalisé par l’anglais Duncan Jones, Moon renoue avec bonheur avec la science-fiction authentique : pas de spectaculaire ni d’effets spéciaux mais un bon scénario qui induit une certaine réflexion. Moon fait penser à Solaris et fait des clins d’œil à 2001 (l’ordinateur ou encore la musique classique sur les extérieurs) ; même s’il n’a pas la profondeur métaphysique de ces deux films, il ne manque pas d’intérêt et a même une certaine force. La mise en scène de Duncan Jones est simple mais sert bien son sujet. Moon est un huis clos à un seul personnage ; Sam Rockwell est magnifiquement à la hauteur de cette gageure. Le film n’est hélas pas sorti en salles en France mais il a reçu un très bon accueil partout ailleurs. La science-fiction n’est pas morte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sam Rockwell, Kevin Spacey, Dominique McElligott
Voir la fiche du film et la filmographie de Duncan Jones sur le site IMDB.

Remarques :
Duncan Jones est le fils de David Bowie. Moon est son premier long métrage.

18 octobre 2011

L’opération diabolique (1966) de John Frankenheimer

Titre original : « Seconds »

L'opération diaboliqueUn quinquagénaire, déçu de son existence dominée par la réussite matérielle, reçoit un appel mystérieux d’un ami mort il y a plusieurs années. Cet ami le met en contact avec une organisation secrète qui propose à ses clients de redémarrer une nouvelle vie sous une autre apparence et une autre identité… L’opération diabolique est basé sur un roman de science-fiction de David Ely. Le film est surtout marqué par l’inventivité du directeur de la photographie James Wong Howe (1) qui a utilisé avec maestria les déformations d’images et les objectifs grand angle tout en filmant d’assez près. Dès le générique, le film nous plonge ainsi dans une ambiance assez angoissante et les vingt premières minutes sont les plus réussies : on perçoit le malaise du personnage, on ressent son mal-être, son dilemme. Hélas, le film est plus inconsistant ensuite avec notamment une scène de bacchanales hippies aussi longue qu’inutile. La présence de Rock Hudson n’arrange rien, certes, mais le film souffre en son milieu d’un flagrant manque de développement de son scénario. La fin, en revanche, est saisissante et même hallucinante. L’opération diabolique fut très mal reçu par la critique et le public (2). Cet insuccès lui a valu le statut de film maudit et un petit culte s’est peu à peu développé autour du film. La forme est en tous cas assez originale et remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, John Randolph, Salome Jens, Wesley Addy, Will Geer
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Remarques :
(1) James Wong Howe est l’un des plus célèbres directeurs de la photographie américains. Il apparaît au générique de plus de 140 films (sous le nom de James Howe avant 1934). Il a débuté sa carrière comme assistant dans l’équipe de Cecil B. DeMille à la fin des années 1910. Grace à son inventivité, il est devenu, dès les années trente, pratiquement le caméraman le plus célèbre d’Hollywood. Quand il tourne L’opération diabolique, il est âgé de 67 ans. Voir sa filmographie sur le site IMDB
(2) Au festival de Cannes 1966, le film fut si mal reçu que John Frankenheimer refusa de se rendre à la conférence de presse alors qu’il était tout près, à Monte Carlo exactement, pour le tournage de Grand Prix.