15 septembre 2020

Miquette et sa mère (1950) de Henri-Georges Clouzot

Miquette et sa mèreEn 1898, Miquette Grandier est une jeune fille sage qui aide sa mère à exploiter un bazar-bureau de tabac dans une petite ville de province. Elle rêve de faire du théâtre. Elle est discrètement amoureuse du sympathique et maladroit, Urbain de la Tour Mirande qui est lui-même épris d’elle sans oser se déclarer. L’oncle d’Urbain, le marquis de la Tour Mirande, un vieux beau qui se vante d’être doué d’une nature « brillante et corrompue » s’oppose à cette idylle…
Cette comédie de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet datant de 1906 avait déjà été portée à l’écran par de Henri Diamant-Berger en 1934. Cette nouvelle adaptation est assez inattendue dans la filmographie d’Henri-Georges Clouzot qui a réalisé peu de films si mineurs. La distribution est pourtant assez prestigieuse, l’histoire pourrait même être plaisante mais tout cela a bien mal vieilli et n’a rien de remarquable. Avec de la bonne volonté, on peut sans doute sauver le film en soulignant toute la dérision mise dans les personnages. Le plus amusant réside dans les scènes montrant l’envers du décor d’une troupe de théâtre de dernière zone. Henri-Georges Clouzot a expliqué plus tard qu’il avait prévu de tourner un autre film auquel il avait dû renoncer sous la pression du Centre du cinéma.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Bourvil, Saturnin Fabre, Danièle Delorme, Mireille Perrey, Pauline Carton, Jeanne Fusier-Gir
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri-Georges Clouzot sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henri-Georges Clouzot chroniqués sur ce blog…
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Miquette et sa mèreDanièle Delorme et Bourvil dans Miquette et sa mère de Henri-Georges Clouzot.

Précédente adaptation :
Miquette et sa mère d’Henri Diamant Berger (1934) avec Blanche Montel et Michel Simon.

23 novembre 2015

L’Esclave blanche (1939) de Marc Sorkin

L'esclave blancheJeune femme émancipée, Mireille vient d’épouser un diplomate turc et rentre avec lui dans son pays. Elle découvre alors les règles sociales et la place de la femme qui doit vivre soumise et cachée. Elle va tout faire pour les bousculer… L’Esclave blanche est presque l’unique réalisation de Marc Sorkin (1) qui fut précédemment, et depuis 1924, l’assistant de G.W. Pabst que l’on retrouve ici superviseur artistique. S’inscrivant dans la vogue de l’exotisme des années trente, l’histoire joue sur le choc des cultures mais reste très conventionnelle, très simple et sans subtilité, truffée de clichés. Viviane Romance est à la fois très belle et très crédible ; on ne peut hélas en dire autant de John Lodge, assez gauche dans son interprétation. Marcel Dalio, en sultan, force sans doute un peu trop le côté blasé de son personnage, semblant toujours à la limite de verser dans le comique, mais son interprétation finalement assez riche constitue l’aspect le plus réjouissant de l’ensemble. Les éclairages sont assez travaillés. Film assez rare, L’Esclave blanche est une curiosité.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Viviane Romance, John Lodge, Marcel Dalio, Sylvie, Mila Parély, Roger Blin, Saturnin Fabre
Voir la fiche du film et la filmographie de Marc Sorkin sur le site IMDB.

L'esclave blanche
John Lodge et Viviane Romance dans L’esclave blanche de Marc Sorkin
(non, la photo n’est pas à l’envers… le logo de la SNCF est ainsi dans le film)

(1) Il faut mentionner aussi Cette nuit-là (1933) qu’il a co-réalisé avec Pabst.

23 avril 2015

Le Récif de corail (1939) de Maurice Gleize

Le récif de corailA Brisbane, en Australie, Trott Lennard tue malgré lui un individu louche. Forcé de fuir, il s’embarque sur un cargo qui fait du trafic d’armes. Le capitaine accepte de le prendre en contrepartie d’un service à lui rendre, sans préciser exactement de quoi il s’agit… Il est bien entendu tentant de considérer Le récif de corail dans la lignée de Quai des Brumes : nous retrouvons le couple formé par Michèle Morgan et Jean Gabin, ils interprètent de nouveau deux personnages en marge de la société. Le Récif de corail ne peut que pâlir de la comparaison car le film n’a pas la même superbe mais pourtant il ne manque pas de qualités. Longtemps considéré comme perdu, le film a été miraculeusement retrouvé en 2002 à la Cinémathèque de Belgrade. L’histoire est assez surprenante dans son déroulement, avec des rebondissements franchement inattendus (lorsque l’on prend soin de ne pas lire de résumé avant de voir le film) même si l’ensemble peut paraître guère crédible. La réalisation de Maurice Gleize est parfaite avec de beaux mouvements de caméra et surtout la très belle photographie de Jules Kruger (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Michèle Morgan, Saturnin Fabre, Pierre Renoir
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Gleize sur le site IMDB.

Le Récif de Corail
Michèle Morgan et Jean Gabin dans Le Récif de corail de Maurice Gleize

(1) Jules Kruger a été directeur de la photographie pour Abel Gance (Napoléon, La Fin du monde), Marcel L’Herbier (L’Argent, La Bandera, …), Julien Duvivier (Pépé Le Moko, La Belle Equipe, …) et beaucoup d’autres. C’est l’un des grands directeurs de la photographie français des années trente.