15 mai 2005

La Jeune Fille à la Perle (2003) de Peter Webber

Titre original : Girl with a pearl earring

La jeune fille à la perleElle :
Cette adaptation fidèle du roman de Tracy Chevalier n’est pas à la hauteur du livre que j’ai lu et que j’avais bien aimé. Les scènes les plus intéressantes et les mieux rendues sont celles qui se passent dans l’atelier de Vermeer entre le maître et la servante, la fameuse Jeune fille à la perle. Peter Webber parvient à capter leur émoi amoureux, leurs regards troublés, les frôlements, les silences. La mise en scène assez académique et artificielle manque de souffle. Difficile également de rendre à l’écran les pensées de la jeune fille. Le réalisateur a une fâcheuse tendance à vouloir recréer sous forme de tableaux les scènes quotidiennes de cette époque; il abuse des effets d’ombre et lumière pour faire joli. D’autre part, la musique est trop présente et ne convient pas bien au style du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Quelle peut être l’histoire de cette Jeune fille à la perle immortalisée par Wermeer dans son célèbre tableau ? Le scénario, tiré d’un roman, part d’une idée peu originale en soi (une servante) mais parvient à mettre en place des relations toutes en demi-teintes et en subtilités entre le peintre et son modèle. Les scènes se situant dans l’atelier de Wermeer sont particulièrement réussies. Il est dommage qu’en dehors de ces scènes, la réalisation soit un peu tape-à-l’œil, voire grandiloquente. La musique donne dans le genre épopée et de nombreux plans paraissent trop travaillés, comme pour rivaliser avec les tableaux du peintre. C’est un peu dommage car cela donne un côté artificiel à l’ensemble du film. Belle interprétation de Scarlett Johansson.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Scarlett Johansson, Colin Firth, Tom Wilkinson
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13 mai 2005

Triple agent (2004) d’ Eric Rohmer

Triple agent Elle :
Triple Agent ne prendra pas place parmi mes films préférés de Rohmer. Malgré une belle mise en scène et un background historique intéressant puisqu’il s’agit des années 36-40, j’ai trouvé que cette histoire d’agent secret qui fonctionne quasiment à huis clos ne parvenait pas bien à nous intéresser. Il s’agit du parcours d’un couple de russes blancs qui a du mal à trouver sa place dans cette société française en mouvement. Malgré une mise en place efficace du contexte et des personnages au début, Rohmer a tendance à s’enfermer dans des échanges de dialogues assez artificiels. On ne retrouve plus la fraîcheur et vivacité de ses autres films. On finit par se désintéresser du sort de cet agent secret presque désuet.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur un fond historique très particulier (le front populaire et ces années qui précèdent la seconde guerre mondiale), Rohmer choisit de nous présenter un homme encore plus particulier, un russe blanc, ancien général. On peut supposer que c’est le côté combat d’arrière-garde qui a du attirer Rohmer, un homme qui perd ses certitudes, ses idéaux, en proie à un questionnement permanent. Il se sent décalé dans un monde perturbé où il regrette de ne pouvoir jouer un rôle. Hélas, sur la forme, Triple Agent se perd en longs dialogues dont on perd le fil et qui sont parfois à la limite du soporifique. Contrairement aux autres films de Rohmer, ces dialogues n’ont pas ici cette qualité qui nous dévoile les personnages et les rend si proches, si intimes. La photographie est très douce, peut-être un peu trop douce pour le sujet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Katerina Didaskalou, Serge Renko
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9 mai 2005

Confidences trop intimes (2004) de Patrice Leconte

Confidences trop intimes Elle :
Une jeune femme croit confier ses problèmes de couple à un psy. En fait, elle se livre à un conseiller fiscal qui n’ose pas lui dire qu’elle se trompe tant il est ébloui par sa beauté. Ce film repose surtout sur le talent d’un duo d’acteurs : Fabrice Luchini contrairement à son habitude, joue tout en retenue un homme coincé et introverti. Sandrine Bonnaire interprète avec délicatesse cette belle jeune femme délaissée par son mari. Tout le film se passe dans le bureau austère du conseiller fiscal. On sent Patrice Leconte fasciné par son actrice. Il se concentre sur les dialogues, les sous-entendus, les regards, les frôlements. Cette relation sentimentale est purement platonique. C’est un film pas trop mal réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Confidences trop Intimes est un joli face à face entre Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini, entre une jeune femme traînant ses problèmes de couple et un conseiller fiscal raide et inexpressif. Basés sur un quiproquo, ces entretiens à la psy vont se transformer en relation, une relation qui va elle-même subtilement évoluer. ‘Subtil’ est bien le mot qui qualifie le mieux ce film de Patrice Leconte, filmé avec beaucoup de douceur et de délicatesse et formidablement porté par le jeu multi facettes de Sandrine Bonnaire et un Patrice Luchini très retenu. Cette rencontre de deux grandes solitudes porte en elle de nombreux sentiments, tous assez différents.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini, Anne Brochet
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8 mai 2005

Identity (2003) de James Mangold

IdentityElle :
Un orage tonitruant. Un huis clos dans un motel coupé du monde à cause de pluies diluviennes. Dix personnes dont un prisonnier qui logent dans ce motel. Un premier meurtre, des cris, un serial killer, une musique angoissante. Tels sont les ingrédients classiques du thriller conventionnel. Mais James Mangold n’est pas Hitchcock et ne fait pas dans la finesse. Plus il fait de bruit, moins on y croit et on finit pas totalement se désintéresser de l’histoire.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place à la Dix petits nègres, les personnages commencent rapidement à être assassinés dans des conditions mystérieuses. Malgré les fausses pistes évidentes (l’inévitable sérial-killer qui passait dans le coin), James Mangold parvient à nous intriguer suffisamment et plus on avance dans l’histoire, plus le mystère s’épaissit et l’on en vient à soupçonner tout le monde (du moins ceux qui restent…) La fin reste toutefois un peu décevante mais sans être un grand film, Identity parvient à nous secouer un peu.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Cusack, Ray Liotta, Amanda Peet
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6 mai 2005

Grand Hotel (1932) de Edmund Goulding

Grand Hôtel Elle :
Le Grand Hôtel de Berlin où les riches cohabitent avec les ruinés ou ceux qui rêvent d’être riches. Le début du film donne le tournis. C’est un défilé perpétuel de clients mondains qui évoluent dans le grand hall et se donnent en représentation. L’attrait magnétique de l’argent est le thème central du film. Le réalisateur réunit une pléiade d’acteurs connus tels que les frères Barrymore (John et Lionel), Greta Garbo, Joan Crawford, Wallace Beery. La danseuse célèbre mais malheureuse en amour rencontre l’escroc amoureux, Le riche patron croise la jolie secrétaire qui rêve d’ascension sociale. Le petit employé qui sait qu’il va mourir bientôt veut enfin s’éclater et goûter la vie en dépensant ses économies. Bref, tout ce petit monde rêve ou chute. On passe très vite de l’ébriété à l’angoisse, du bonheur au désespoir. C’est très bien fait et observé malgré quelques petites longueurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Greta Garbo - Grand Hôtel Ce grand hôtel est un lieu de passage mais aussi un lieu où échouent des destins bien différents, l’occasion ou le prétexte pour nous exposer des tranches de vie qui, malgré leur apparence d’opulence et de facilité, sont marquées par la solitude. Aidé par une brillante brochette d’acteurs (Garbo en tête) et de superbes décors, le film prend parfaitement son envol et les dialogues sont très enlevés et plaisants. Le film n’a pas pris une ride, que ce soit sur son superbe décor (art déco) ou sur son scénario.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Barrymore, Lionel Barrymore, Joan Crawford, Wallace Beery
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5 mai 2005

Confidence (2003) de James Foley

ConfidenceElle :
C’est le genre de thriller comme on en a vu des dizaines. Je ne parviens pas à m’intéresser à cette histoire d’arnaque. Le schéma visuel et sonore est très codifié. Dustin Hoffman en patron mafieux ne parvient même pas à me retenir devant l’écran. Qu’est-il allé faire dans cette galère ?
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce film d’arnaque ne brille pas vraiment par son originalité. La mise en place est vraiment confuse, confusion accentuée par une bonne dose de caméra à l’épaule mais c’est surtout au niveau du scénario que le film montre le plus de faiblesse : L’histoire est très conventionnelle et manque de panache. Bonne prestation d’Edward Burns mais un second rôle très fade pour Dustin Hoffman.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Edward Burns, Rachel Weisz, Andy Garcia, Dustin Hoffman
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4 mai 2005

Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) de Kim Ki-duk

Titre original : « Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom »

Printemps, été, automne, hiver... et printemps Elle :
Voici un film coréen d’une grande poésie et d’une étonnante beauté. Les cinq saisons du titre correspondent aux cinq étapes de la vie d’un moine vivant à l’écart du monde dans une drôle de maison qui flotte sur un lac entouré de montagnes boisées. Il vit là en compagnie de son vieux maître à penser. Kim Ki-duk filme la cruauté de l’enfance, le premier éblouissement amoureux, la colère de l’adulte trompé, les réprimandes plus ou moins sévères du vieux sage. Avec peu de dialogues, il parvient à exprimer les sentiments et émotions qui habitent ces personnages. Il filme en gros plan leurs animaux familiers (chat, poisson, coq, tortue, poisson), Il fait tout un travail autour du thème de l’eau, alterne son récit de sons de la forêt et d’une musique délicate. Les images sont insolites et envoûtantes telles cette maison qui donne l’impression de flotter au-dessus de l’eau, ce paysage magnifique qui évolue au cours des saisons, cette barque qui dérive, cette brume qui enveloppe les scènes. Printemps, été, automne, hiver… une atmosphère très zen et paisible pour retrouver la sérénité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le réalisateur coréen Kim Ki-duk nous propose ici de partager 5 moments importants de la vie du disciple d’un religieux bouddhiste, dans un mini temple perdu, hors du monde et du temps. C’est justement sa confrontation avec le monde extérieur qui sera délicate, voire douloureuse et il devra dominer et dompter ses sentiments. Malgré le sujet traité, le film ne semble aucunement lent, le réalisateur parvenant à nous immerger totalement dans ce monde de simplicité et de dénuement, nous faisant partager l’émotion ressentie à la contemplation de cette nature qui les entoure. Les images de Printemps, été, automne, hiver sont souvent magnifiques et même surprenantes. Un film empreint de calme et qui apporte un certain regard sur quelques sentiments simples.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kim Ki-duk, Oh Yeong-su, Seo Jae-kyeong, Ha Yeo-jin
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3 mai 2005

Feux rouges (2004) de Cédric Kahn

FeuxrougesElle :
Ce film adapté du roman de Simenon est plutôt réussi grâce à un scénario original, à la mise en scène sobre et efficace de Cédric Kahn et au talent de Jean-Pierre Darroussin qui incarne un père de famille désabusé sur la vie et sur sa femme interprétée par Carole Bouquet. Un banal voyage en voiture qui vire au cauchemar. Dispute puis séparation du couple sur l’autoroute. Errance alcoolique du mari et rencontre hasardeuse. Dans Feux Rouges, le réalisateur Cédric Kahn parvient à créer une atmosphère inquiétante grâce à une alternance de silence et de musique intrigante, une caméra fluide qui filme le défilement de la route comme si le mari était aspiré inexorablement vers son destin funeste. Il ne mise pas sur les dialogues mais se concentre sur les visages et les regards dont il sait capter le trouble. La tension monte imperceptiblement, l’intrigue se dévoile progressivement. On est happé par cette histoire.
Note : 4 étoiles

Lui :
Prenant pour base les relations bancales au sein d’un couple, et un lieu clos (voiture en départ de vacances), le scénario basé sur un livre de Simenon maintient le spectateur en haleine, avec cette impression d’être en permanence au bord d’un précipice. Ce magnifique déroulement du scénario est bien assisté par des plans bien ficelés (les scènes de voiture notamment) et surtout un Darroussin vraiment convaincant dans son personnage semi incontrôlable. Le film repose en grande partie sur lui. Pas de grands messages ici, mais un bon film qui sait nous captiver.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Carole Bouquet
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2 mai 2005

Les rivières pourpres 2 – Les anges de l’apocalypse (2004) de Olivier Dahan

Rivières pourpres 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Filmé comme un clip avec avalanche d’images et musique à fond, ce second volet continue de donner allègrement dans le thriller plongeant dans l’obscur et l’occulte bien senti. Le scénario de Luc Besson, même s’il est original par certains aspects, reste assez conventionnel et ne donne pas franchement dans la subtilité. Je n’accroche pas du tout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Benoît Magimel
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1 mai 2005

La Vie et tout le reste (2003) de Woody Allen

Titre original : « Anything Else »

Anything elseElle :Dans ce film, Woody Allen se met en scène comme conseiller plus âgé d’un jeune écrivain qui éprouve des difficultés dans sa vie de couple. Ce dernier ressemble étrangement à Woody Allen dans sa façon de parler, de se comporter, de penser. L’acteur Jason Biggs se sort plutôt pas mal de cette expérience. Woody Allen se projette complètement dans ce personnage. Nostalgie d’une époque et de sa jeunesse sans doute. Je trouve que le film n’a pas la fraîcheur et spontanéité de ses premiers films comme Annie Hall. Cela a un air de déjà vu mais en moins bien et en plus Woody Allen a tendance à exagérer les situations ce qui casse les effets humoristiques. Est-ce l’effet de la vieillesse ou ferait-il mieux de changer son fusil d’épaule en abordant d’autres thèmes ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Woody AllenPour ce film, Woody Allen introduit son alter ego jeune alors que lui-même interprète une sorte de maître à penser, un personnage qui d’ailleurs prend le contre-pied de son personnage habituel (il connaît tout des femmes, prône l’usage des armes à feu, etc…). Sinon, le film est assez proche dans ingrédients et son déroulement d’Annie Hall ou Manhattan, mais les personnages sont plus exagérés à tel point qu’ils en deviennent parfois un peu crispants. Face au jeune Jerry, les deux personnages féminins principaux ont un côté « hystérique et insatisfaite » franchement marqué. On retrouve ici et là tous les thèmes chers à Woody Allen qui lui permettent de placer de bonnes répliques mais l’ensemble reste plusieurs tons au dessous du meilleur Woody Allen. Ceci dit, on a peut-être tort de comparer, de vouloir retrouver ses anciens films… Cela reste tout de même une bonne comédie qui se regarde avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Biggs, Christina Ricci, Woody Allen, Danny De Vito
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