21 février 2007

Cache-cache (2006) de Yves Caumon

Cache-cacheElle :
(pas vu)

Lui :
Un homme s’incruste dans sa maison familiale dont il a été exproprié après que celle-ci ait été revendue. Il s’installe au fond du puits et observe les nouveaux arrivants. Une fois cette situation originale mise en place, on pourrait craindre que le film s’essouffle. Et bien non, après un court passage à vide, l’histoire ne manque pas de sel grâce à un jeu de cache-cache permanent où les objets ont une grande importance. C’est l’occasion pour Yves Caumon de détourner et d’altérer le quotidien dans des petites saynètes qui peuvent évoquer Tati par moments. Il est formidablement aidé par son acteur principal, Bernard Blancan, qui parvient à être incroyablement expressif sans prononcer une seule parole, jouant avec les murs, se glissant comme une anguille. Et quel regard ! (Le plan de la glace embuée est superbe). Les autres acteurs sont un peu plus fades en comparaison, mais c’est aussi leur rôle qui veut cela. L’ensemble reste plausible sans aucune exagération et le film est un vrai plaisir à regarder. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bernard Blancan, Lucia Sanchez, Antoine Chappey
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20 février 2007

Regarde les hommes tomber (1994) de Jacques Audiard

Regarde les hommes tomberElle :
Trintignant compose un rôle inhabituel de clochard qui devient tueur à gages en compagnie d’un paumé incarné par Kassovitz. Jean Yanne en enquêteur solitaire et meurtri tente de retrouver l’assassin de son copain flic. Tout ce petit monde évolue dans un univers glauque à souhait, un peu trop d’ailleurs et finit par se rencontrer. Sans que l’interprétation des acteurs soit en cause, le scénario a tendance à tourner en rond et à devenir lassant.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Jacques Audiard choisit de réaliser un film assez sombre, sur l’improbable enquête d’un représentant de commerce pour dépister deux clochards devenus tueurs à gages(!). Les personnages sont désespérés, l’ambiance est glauque, tout ce petit monde est triste, sans but. Pas le film à regarder un soir de déprime…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Jean Yanne, Mathieu Kassovitz, Bulle Ogier, Christine Pascal
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20 février 2007

Du poil sous les roses (2000) de Jean-Julien Chervier et Agnès Obadia

Du poil sous les rosesElle :
Comédie originale sur les tourments amoureux et sexuels des adolescents. Mis à part les dialogues qui sont parfois très crus et peu crédibles, le mérite du film est de ne pas adopter le ton lénifiant habituel mais d’utiliser l’humour pour parler des maladresses, de la timidité, des obsessions qui peuvent hanter garçons et filles. Ce n’est pas un grand film mais on s’amuse.
Note : 3 étoiles

Lui :
Difficile d’accrocher à ces portraits forcés, excessifs et racoleurs d’adolescents en plein éveil aux choses du sexe.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Julie Durand, Alexis Roucout
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19 février 2007

Croupier (1998) de Mike Hodges

Titre original : Croupier

CroupierElle :
Bonne surprise pour ce film anglais doté d’un scénario très original. Le personnage principal, un écrivain à court d’inspiration se fait engager comme croupier dans un grand casino. Une voix off, rythmant agréablement le film, décrit les faits et gestes de la vie de Jack devenu Jake. L’ambiance tendue, les fréquentations douteuses des casinos sont bien transcrites. Jake devient attachant malgré ses tentations et son comportement pas toujours exemplaire. Bref un bon moment à passer avec un retournement de situation inattendu.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sous des apparences un peu anodines, Croupier se révèle en fait excellent. En marge de la tendance actuelle des films anglais réalistes, Mike Hodges nous propose là un film hors-classe, qui renoue avec la meilleure tradition des films policiers anglais. L’histoire met en scène un croupier-écrivain qui mélange ses deux vies. Le film nous intrigue, nous charme, nous intéresse, en grande partie grâce à un personnage central fort, superbement campé par Clive Owen. Une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clive Owen, Alex Kingston
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18 février 2007

Vers le sud (2006) de Laurent Cantet

Vers le SudElle :
Laurent Cantet aime filmer les relations de pouvoir et de domination qui existent entre les gens. Après l’usine de Ressources humaines, il s’attèle à un tout autre univers, celui du tourisme sexuel. Il nous immerge dans un petit complexe touristique de Haïti où quelques femmes mûres occidentales viennent assouvir leurs fantasmes sexuels avec de jeunes haïtiens dont le beau Legba. Charlotte Rampling interprète comme souvent le rôle d’une femme en marge, toujours un peu à la limite de la provocation. De cet univers aseptisé, à l’écart de la réalité du pays, Laurent Cantet évoque avec sobriété les jalousies, les relations de dépendance à l’argent qui se nouent avec ces femmes esseulées. Peu à peu, il élargit son champ en faisant passer sa caméra de l’autre côté de la clôture de l’hôtel. On découvre la misère, la violence, les meurtres, tout un monde ignoré par les touristes. Le film est assez émouvant et il parvient à faire passer un certain message sans en rajouter.
Note : 4 étoiles

Lui :
Au travers de cette histoire de femmes qui viennent chercher dans les îles une aventure, Laurent Cantet soulève un certain nombre de questions sur notre rapport à la beauté, à l’exotisme et aussi sur les relations de pouvoir. Il le fait avec un film assez pudique et surtout sans aucun racolage, en évitant de sombrer dans les facilités que pouvait lui offrir son sujet. De caractères en apparence opposés, ses deux personnages principaux féminins sont admirablement interprétés par Karen Young et une Charlotte Rampling à la lucidité froide et tranchante. S’il n’est pas exempt de petites maladresses, notamment dans sa façon d’introduire le monde réel dans son histoire, le film apparaît vraiment réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Karen Young, Louise Portal, Ménothy Cesar
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17 février 2007

Dancer in the dark (2000) de Lars von Trier

Dancer in the darkElle :
Malgré, je l’avoue, une certaine appréhension, j’ai beaucoup apprécié cette histoire de femme qui se sacrifie dans le but de faire opérer son fils des yeux afin qu’il ne devienne pas aveugle comme elle. Bjork est superbe et incarne son rôle avec beaucoup de sincérité et d’authenticité. Le scénario, très fort, est de ceux qui nous arrachent des larmes. Certes, cette histoire n’est pas très gaie mais elle est très touchante. Les scènes dans la prison où elle attend la mort sont boulversantes.
Note : 5 étoiles

Lui :
Je ne peux pas parler du fond puisque je n’ai vu que le premier tiers du film, mais de la forme qui me bloque totalement : la caméra à l’épaule est poussée ici à son extrême et devient parkinsonnienne. J’ai un problème physique pour regarder l’écran (je suis même effrayé de voir que l’on puisse accepter de regarder un film dans ces conditions).
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Björk, Catherine Deneuve, David Morse, Peter Stormare
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17 février 2007

Les chroniques de Riddick (2004) de David Twohy

Titre original : « The chronicles of Riddick »

Les chroniques de RiddickElle :
(pas vu)

Lui :
Dans cette suite à Pitch Black du même David Twohy, le proscrit Riddick se retrouve sur la planète Helion Prime qu’une armée de Necromangers est en train d’envahir et de convertir de force à leur obscure religion. Si les bases du scénario sont assez simples, les univers recréés fonctionnent bien et la mise en scène se revèle assez efficace. Le réalisateur montre vraiment un bon sens du mouvement et de la lumière dans les scènes d’action et les effets spéciaux sont bien utilisés. Les inspirations sont nombreuses (Stars Wars, Dune,…) pour former au final un assez bon divertissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vin Diesel, Colm Feore, Thandie Newton, Judi Dench
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16 février 2007

Les Sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick

Titre original : Paths of glory

Les sentiers de la gloireElle :
Film sobre et efficace qui démontre la boucherie des guerres, la cruauté et l’indifférence des militaires face à la souffrance humaine. Cette démonstration sans concession suffit à nous rendre anti-militariste. Kirk Douglas incarne la rébellion, le courage des opinions, l’humanité face à l’institution bornée des militaires qui ne pense qu’à se protéger aux dépens des vies des soldats. 50 ans plus tard, ce film n’a pas pris une ride.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les sentiers de la gloire Longtemps interdit en France, ce second long métrage de Stanley Kubrick est l’un des films antimilitaristes les plus efficaces qui soient : la démonstration de l’absurdité de la logique de cette guerre de positions en 1916 est à la fois implacable, réaliste et incontestable. Kubrick force un peu le trait sur la vision qu’il donne de l’état-major, mais cela n’enlève rien à la force de ce film qu’il maîtrise de bout en bout.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou
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16 février 2007

La grande parade (1925) de King Vidor

Titre original : « The big parade »

La grande paradeLui :
(Film muet) Lassé de tourner des films ayant une durée de vie éphémère, King Vidor était désireux de réaliser un grand film sur la guerre, un film qui mette en scène un jeune américain ordinaire se retrouvant pris dans un engrenage qui le dépasse et sur lequel il n’a pas de prise. Il bénéficia de moyens importants pour réaliser son projet et certaines scènes sont assez marquantes, comme cette colonne de camions militaires sur une ligne droite à perte de vue, la scène des adieux avec Mélisande qui s’accroche au camion qui emporte son bien-aimé et bien entendu les scènes de batailles qui font preuve d’un réalisme saisissant, surtout pour l’époque. Si le film est presque en deux volets (et il ne faut pas oublier qu’à cette époque les films longs étaient coupés par un entracte), l’amour puis la guerre, c’est le rapprochement des deux qui en fait un grand film profondément humaniste. La grande parade fut un énorme succès, hissant ses deux acteurs principaux au rang de stars.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gilbert, Renée Adorée
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15 février 2007

La fille du juge (2006) de William Karel

La fille du jugeElle :
William Karel porte l’histoire sensible de Clémence Boulouque en restant à mi chemin entre le documentaire et le film à l’écran. Nous sommes dans le milieu des années 80 en pleine vague d’attentats et de prise d’otages. Gilles Boulouque, le père de Clémence est un juge anti-terroriste ultra protégé et exposé aux menaces de mort et aux pressions politiques. La voix fragile et intimiste d’Elsa Zylberstein nous plonge avec délicatesse et effroi au coeur de la tragédie familiale de Clémence. Une alternance habilement agencée de photos, de films familiaux, d’archives d’actualité permet de reconstituer le douloureux parcours affectif de la petite fille qui ne parviendra pas à se remettre du suicide de son père. C’est un film émouvant et sobre.
Note : 4 étoiles

Lui :
La forme du film est assez originale, une forme que l’on pourrait assimiler à un livre parlé : la fille du juge Boulouque (chargé d’instruire les affaires de terrorisme à la fin des années 80) raconte son enfance et les répercussions des affaires sur sa famille et elle-même. C’est donc le point de vue de cette petite fille qui grandit dans cet environnement très perturbé. Tout est raconté en voix-off et illustré par des documents d’archives (journaux télévisés notamment). Ce n’est en aucun cas une enquête, il n’y a aucune révélation ou élément nouveau : il s’agit plutôt d’un film intimiste. L’ensemble est toutefois un peu long et les scènes sur le 11 septembre sont parfaitement inutiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Elsa Zylberstein
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