30 août 2007

Le passager de l’été (2006) de Florence Moncorgé-Gabin

Le passager de l'étéElle :
(pas vu)

Lui :
Le Passager de l’Eté est un film surtout attachant par son atmosphère. Le scénario est en effet assez simple, une histoire d’amour impossible qui a le défaut de donner une impression de déjà-vu : au lendemain de la seconde guerre mondiale, un bel ouvrier saisonnier se fait embaucher dans une ferme tenue par une femme et sa fille. Le réalisatrice Florence Moncorgé-Gabin, fille aînée de Jean Gabin, a bien connu cet environnement rural et cela se sent car la reconstitution qu’elle en fait est très authentique, que ce soit dans les gestes quotidiens, le travail de la ferme et surtout dans le type de dialogue, les non-dits. Catherine Frot est remarquable dans ce rôle de femme volontaire un peu bourrue. Tout en souffrant d’une réalisation un peu molle, c’est une histoire simple, qui peut certes faire sourire voire ennuyer certains, mais qui, à notre époque, se revèle au final assez rafraîchissante et attachante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Grégori Derangère, Laura Smet, François Berléand, Mathilde Seigner
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29 août 2007

L’année de tous les dangers (1982) de Peter Weir

Titre original : The Year of Living Dangerously

L'année de tous les dangersElle :
Sur fond de menace communiste contre le régime militaire indonésien, Mel Gibson sillonne ce pays en tant que journaliste. C’est son rêve qui vient de se réaliser et pour le concrétiser, il est prêt à tout pour faire un scoop. Peter Weir a le mérite de montrer la corruption, la misère et la famine qui règne dans ce pays alors que les occidentaux et la classe des fortunés au pouvoir y mènent sans complexe une vie dépravée. Cependant, l’enjeu et les personnages ne sont pas assez forts pour nous captiver si bien que le film traîne un peu en longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette plongée au sein d’une ville indonésienne, vue par les yeux d’un jeune journaliste un peu arriviste, est particulièrement bien mise en scène par Peter Weir. On imagine sans peine comment on peut être « secoué » par un séjour dans un tel pays. Au delà de ce journaliste qui apprécie mal la gravité de la situation, le personnage le plus fascinant est celui du photographe, jouée par Linda Hunt.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mel Gibson, Sigourney Weaver, Linda Hunt, Michael Murphy
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28 août 2007

Le septième sceau (1956) de Ingmar Bergman

Titre original : « Det sjunde inseglet »

Le septième sceauElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la filmographie d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau apparaît comme l’un des films les plus ambitieux dans son propos, un film auquel il a voulu donner avant tout une dimension philosophique ou métaphysique. Comme pour lui donner plus de poids, voire une certaine légitimité, Bergman ancre ses réflexions dans un contexte historique : un chevalier de retour des Croisades cherche des réponses sur l’existence de Dieu. Outre toute une série de réflexions sur la crainte de la mort et la vanité de notre existence, cette trame lui permet de mettre en scène des plans vraiment remarquables, telle cette partie d’échec de Max von Sydow avec la Mort sur la plage ou la procession des pénitents. Toutefois, ce n’est pas tant la puissance ou la richesse des images qui frappèrent tant à l’époque et assurèrent à ce film (et à Bergman) sa renommée car, comme certains critiques ne manquèrent pas de le souligner, Le Septième Sceau ne peut guère se comparer avec les œuvres de Dreyer ou Sjöström. Non, c’est bien l’ambition de son propos qui lui valu d’être remarqué. Dans un registre plus anecdotique, on notera que le soin de Bergman dans le choix de ses jolies actrices est souvent cité sur ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Gunnar Björnstrand, Bibi Andersson, Inga Gill, Inga Landgré
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27 août 2007

Le vent nous emportera (1999) de Abbas Kiarostami

Titre original : Bad ma ra khahad bord

Le vent nous emporteraElle :
Dépaysement, mystère et humour sont au rendez-vous dans ce magnifique village immaculé d’Iran. Dans la première partie, le réalisateur se plaît à nous faire languir sur les raisons qui ont amené ce photographe armé d’un téléphone portable dans cette contrée d’un autre monde accroché à ces traditions. On se laisse bercer par ces paysages magnifiques. Dommage que dans la seconde partie, le scénario commence à tourner en rond et devienne répétitif et toujours aussi obscur. On est plus spectateur qu’acteur et on aurait aimé en apprendre un peu plus sur les réelles motivations de ce photographe qui venait faire un reportage sur une cérémonie funèbre.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le film s’essouffle et la seconde heure paraît bien longue. Pourtant, le début est original et charmeur, les lieux sont magnifiques (Kurdistan iranien) et la mise en place est remarquable. Le personnage principal est à la fois étranger et familier du village, on ne connaît pas ses buts, ses collègues restent hors-champ. Tout ceci crée un climat unique, tout en laissant de la place à l’humour : le téléphone portable, l’invisible creuseur de tranchées, la vache souterraine. Malgré les longueurs de la seconde moitié, le film reste agréable à regarder et dépaysant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Behzad Dorani
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26 août 2007

Convoi vers la Russie (1943) de Lloyd Bacon

Titre original : Action in the North Atlantic

Convoi vers la RussieElle :
Film de guerre assez classique valorisant le patriotisme, le courage des soldats américains pendant la 2ème guerre mondiale. C’est la guerre des nerfs entre les navires américains et les sous-marins allemands dans les eaux russes. Les effets spéciaux sur la flotte américaine sont assez crédibles. C’est un film assez mineur dans la filmographie d’Humphrey Bogart.
Note : 3 étoiles

Lui :
Comme beaucoup de films participant à l’effort de guerre, ce film met l’accent sur les qualités humaines des tous les hommes impliqués, du simple matelot sans instruction au commandant. Les scènes d’actions de combats maritimes sont toutefois bien mises en scène, même si quelques ficelles (pour traîner les maquettes) apparaîssent ici et là! Ce n’est pas un grand rôle pour Bogart.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Raymond Massey, Alan Hale, Julie Bishop
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24 août 2007

Un jour aux courses (1937) de Sam Wood

Titre original : « A day at the races »

Un jour aux coursesElle :
(pas vu)

Lui :
Certes, Un Jour aux Courses ne figure pas parmi les meilleurs films des Marx Brothers mais il reste tout de même plus qu’amusant, surtout dans ses meilleurs moments. En fait, il est assez inégal et on peut dire qu’il reprend un peu le schéma de l’excellent Une nuit à l’Opéra que les trois frères ont tourné deux ans plus tôt. Il est souvent dit à propos de ce film qu’il marque le début de l’essoufflement des Marx Brothers et il faut reconnaître que c’est sans doute vrai. Un jour aux Courses comporte trop de morceaux musicaux, style comédie musicale, qui sont un peu longuets et même parachutés (cette remarque ne s’applique pas bien entendu au traditionnel morceau de piano de Chico et de harpe de Harpo qui sont tous deux excellents, comme d’habitude). Dans les meilleurs moments toutefois, on retrouve le délire loufoque des Marx, celui où les gags semblent s’accumuler sans nous laisser de répit, où l’on a l’impression que l’escalade dans le délire semble ne jamais devoir s’arrêter.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, Allan Jones, Maureen O’Sullivan, Margaret Dumont
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Note : En 1976, le groupe Queen a intitulé son second album A day at the Races en hommage aux Marx Brothers. Un an plus tôt, ils avaient appelé leur premier album One Night at the Opera.

23 août 2007

L’homme de Londres (1943) d’ Henri Decoin

L'homme de Londres Elle :
Film sombre dans les décors brumeux d’une gare maritime qui suit le parcours d’un brave père de famille râleur. Témoin d’un meurtre, il s’empare d’une valise pleine de billets par appât du gain et d’une vie meilleure. Cette valise va entraîner sa perte. En créant une atmosphère oppressante grâce à des jeux d’ombre et de lumière, Henri Decoin dépeint avec beaucoup d’émotion les tourments de l’âme qui agitent ce pauvre homme.
Note : 5 étoiles

Lui :
L'Homme de Londres Film noir français, fait sous l’occupation, cet Homme de Londres distille une atmosphère réaliste populaire et lourde. Le brouillard est épais, l’image est sombre, les plans sont assez audacieux. Le scénario pénètre ses personnages, décortiquant la (mauvaise) conscience de cet ouvrier au-dessus de tout soupçon. Un film assez réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fernand Ledoux , Suzy Prim, Jules Berry, Mony Dalmès
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Remakes :
Le port de la Tentation (Temptation harbour) de l’anglais Lance Comfort (1947) avec Robert Newton et Simone Simon
L’homme de Londres du hongrois Béla Tarr (2007)

22 août 2007

Miracles for Sale (1939) de Tod Browning

Miracles for saleElle :
(pas vu)

Lui :
Pour son dernier film, le réalisateur de L’Inconnu et de Freaks nous plonge avec Miracles for Sale dans une intrigue policière se déroulant dans le monde des mediums et des magiciens. Apparences trompeuses et fausses pistes rythment donc l’enquête de ce jeune magicien brillant qui sait déjouer tous les pièges et surtout trier entre vérité et illusion, ce que nous, spectateurs, aurions bien du mal à faire sans lui… Miracles for sale Les évènements s’enchaînent sans nous laisser de répit, nous étonnant constamment  jusqu’à la belle scène finale où l’assassin se dévoile. L’histoire est particulièrement prenante avec, en prime, ce couple charmant formé par Robert Young et Florence Rice. Miracles for Sale… voilà une belle sortie pour cet étonnant cinéaste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Young, Florence Rice, Frank Craven, Cliff Clark
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21 août 2007

Le passager (2005) d’ Eric Caravaca

Le passagerElle :
Un film sobre, délicat et sensible sur le thème du deuil, de la famille, de la disparition, interprété par Eric Caravaca en personne ainsi que par des acteurs touchants. Il s’agit d’un lent cheminement intérieur, d’un retour vers des racines et d’une lente reconstruction après le décès d’un frère, qui fait jaillir les émotions enfouies. Eric Caravaca lève le voile en douceur sur cette histoire familiale mais de façon un peu confuse parfois. Les décors de bord de mer sont splendides pour ses paysages désolés, ses univers de béton déserts. Le réalisateur fait une belle mise en scène dans laquelle il travaille beaucoup ses cadrages et la composition de ses images. Il frôle avec tendresse les visages avec sa caméra et réduit les dialogues à l’essentiel. J’avais déjà beaucoup aimé Eric Caravaca dans le film de Chéreau « Son frère » et dont les thèmes ne sont pas si éloignés de ceux du Passager.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Eric Caravaca a choisi d’adapter une histoire de quête identitaire : après le suicide de son frère qu’il ne voyait plus depuis des années, un jeune trentenaire retourne sur les lieux où il a vécu pour tenter de le comprendre et de mieux le connaître. Sans se dévoiler, il rencontre des personnes qui en furent très proches. C’est surtout dans sa forme que Le Passager est assez remarquable : Eric Caravaca filme cette quête avec beaucoup de sobriété et de pudeur avec des images assez sombres, sans éclairage artificiel. Même si elle paraît parfois excessive, cette atmosphère brumeuse voire crépusculaire lui permet de placer cette histoire un peu hors du temps. En revanche, le déroulement du scénario est lui aussi un peu obscur, tantôt par minimalisme, tantôt par excès de flash backs qui embrouillent plus qu’ils n’éclaircissent. Sans être parfait, Le Passager reste un premier film intéressant où les personnages finissent par devenir attachants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Eric Caravaca, Julie Depardieu, Vincent Rottiers, Maurice Bénichou, Maurice Garrel, Nathalie Richard
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20 août 2007

Femmes marquées (1937) de Lloyd Bacon

Titre original : Marked Woman

Femmes marquéesElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisateur à tout faire de la Warner, Llyod Bacon signe là un film policier mettant en relief l’influence de la pègre : un ganster puissant qui « domine la ville » va être mis en péril par cinq hôtesses de charme qu’il emploie dans l’un de ses tripots mondains. Femmes Marquées met en présence deux grands acteurs, Bette Davis et Humphrey Bogart, mais l’un et l’autre sont à des moments bien différents de leur carrière. Femmes marquées Bette Davis a atteint le sommet de son art et montre dans Femmes Marquées une capacité à jouer avec une intensité rare et dans des registres très variés. Pour Bette Davis, cette femme téméraire et décidée est un beau rôle où elle peut vraiment exprimer son talent. De son côté, Humphrey Bogart n’en est qu’à ses débuts et ce rôle de procureur ne lui convient guère. Sa prestation est nettement plus terne et loin d’être remarquable. Un film à voir plus pour Bette Davis, donc.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Bette Davis, Humphrey Bogart, Eduardo Ciannelli, Isabel Jewell
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Note : Bette Davis et Humphrey Bogart s’étaient déjà croisés l’année précédente dans La Forêt Pétrifiée (The Petrified Forest) d’Archie Mayo (1936).

Anecdote amusante : l’une des hotesses est jouée par Mayo Methot qu’Humphrey Bogart épousera un an plus tard après l’avoir revue dans une soirée. Son troisième mariage sera assez houleux (leurs bagarres furent célèbres) mais durera tout de même 7 ans.

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