23 octobre 2007

Ripley’s game (2002) de Liliana Cavani

Ripley’s gameElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation du livre du même nom signé Patricia Highsmith, Ripley’s Game ne doit pas être confondu avec Le Talentueux Monsieur Ripley qui a déjà été brillamment adapté par René Clément (Plein Soleil en 1960 avec Alain Delon et Maurice Ronet) et par Anthony Minghella (Le Talentueux Monsieur Ripley en 1999). Ce roman reprend le personnage de Ripley quelque 20 ans après son premier forfait, tout comme Wim Wenders l’avait déjà fait avec L’Ami américain en 1977 dans son style très personnel, en laissant un peu de côté le côté policier de cette histoire. Cette version en revanche lui donne toute sa place et nous découvrons qu’elle se révèle hélas bien peu intéressante. Le film ne tient que par la présence de John Malkovitch qui excelle dans son rôle de truand classieux, parfaitement amoral mais plein de charme. Ce rôle lui va comme un gant et c’est un vrai plaisir de le voir évoluer pendant la première moitié du film. Hélas, dès qu’il apparaît un peu moins, nous retrouvons une histoire de faible intérêt et mise en scène de façon assez terne.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: John Malkovich, Dougray Scott, Ray Winstone, Lena Headey
Voir la fiche du film et la filmographie de Liliana Cavani sur le site imdb.com.

22 octobre 2007

Paris, je t’aime (2006) de 18 réalisateurs

Liste des réalisateurs : (par ordre alphabétique)
Olivier Assayas, Frédéric Auburtin, Emmanuel Benbihy, Gurinder Chadha, Sylvain Chomet, Ethan Coen, Joel Coen, Isabel Coixet, Wes Craven, Alfonso Cuarón, Christopher Doyle, Richard LaGravenese, Vincenzo Natali, Alexander Payne, Bruno Podalydès, Walter Salles, Oliver Schmitz, Nobuhiro Suwa, Daniela Thomas, Tom Tykwer, Gus Van Sant

Paris, je t'aimeElle :
Un défi audacieux de réunir une vingtaine de réalisateurs et acteurs de renom pour rendre hommage à Paris et au cinéma. Un projet difficile puisqu’il fallait réussir à articuler ce maillage filmique de façon fluide, en créant des résonances d’un film à l’autre. Les réalisateurs avaient des contraintes très strictes sur le temps de tournage et la durée de cinq minutes par film, contraintes qui nuisent un peu à l’ensemble puisque chaque film étant très court, il est parfois difficile de bien s’immerger dans certains univers qui semblent un peu confus. Bien que le résultat soit parfois inégal, le pari est en partie tenu. Il ressort de ces dix-huit visages de ce Paris cosmopolite de bons moments de beauté, de frivolité, de joie, de tristesse, d’amour et d’humour. Dommage que pas plus de réalisateurs français ne se soient pas davantage investis dans l’aventure.
Note : 3 étoiles

Lui :
En 5 minutes maximum, une vingtaine de cinéastes nous content une histoire d’amour dans un quartier de Paris. Le plateau de réalisateurs et d’acteurs qui se sont prêtés au jeu est assez impressionnant par sa qualité. Le tournage ne pouvait excéder 2 jours et 2 nuits. Les histoires en elles-mêmes sont très courtes, souvent des départs d’histoire. Le principal est plutôt du côté de l’ambiance, de l’univers, du style. Tous sont très différents et malgré la succession rapide, on ne ressent que très peu un effet de fatigue. La séquence des frères Coen est un petit bijou d’humour.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bruno Podalydès, Steve Buscemi, Juliette Binoche, Nick Nolte, Gena Rowlands, Ludivine Sagnier, Fanny Ardant, Elijah Wood, Bob Hoskins, Hippolyte Girardot, Yolande Moreau, Willem Dafoe, Barbet Schroeder, Catalina Sandino Moreno, Marianne Faithfull, Alexander Payne, Rufus Sewell, Melchior Beslon, Natalie Portman, Gérard Depardieu, Ben Gazzara
Voir la fiche du film  sur le site imdb.com.

Liste des segments :
1. Montmartre de Bruno Podalydès
2. Quais de Seine de Gurinder Chadha
3. Le Marais de Gus Van Sant
4. Tuileries de Joel et Ethan Coen
5. Loin du 16e de Walter Salles et Daniela Thomas
6. Porte de Choisy de Christopher Doyle
7. Bastille de Isabel Coixet
8. Place des Victoires de Nobuhiro Suwa
9. Tour Eiffel de Sylvain Chomet
10. Parc Monceau de Alfonso Cuaron
11. Quartier des Enfants Rouges de Olivier Assayas
12. Place des fêtes de Oliver Schmitz
13. Pigalle de Richard LaGravenese
14. Quartier de la Madeleine de Vincenzo Natali
15. Père-Lachaise de Wes Craven
16. Faubourg Saint-Denis de Tom Tykwer
17. Quartier Latin de Gérard Depardieu et Frédéric Auburtin (écrit par Gena Rowlands)
18. 14e arrondissement de Alexander Payne

21 octobre 2007

Le vent se lève (2006) de Ken Loach

Titre original : « The wind that shakes the barley »

Le vent se lèveElle :
Ken Loach signe un film intense et poignant, d’une portée universelle. Il retrace sobrement mais de façon incisive la lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord dans les années 1920. Le vent de la révolte et de la violence se lève comme tant tout pays occupé, humilié, insulté, torturé, méprisé. Le comportement barbare des troupes d’occupation anglaises soulève l’indignation. Ken Loach nous fait également partager les souffrances de ce peuple affamé ainsi que les confrontations terribles entre irlandais devenus nationalistes après la signature du traité de paix et les indépendantistes qui veulent continuer de lutter pour l’indépendance de leur pays. La mise en scène est magistrale; elle est parfois violente mais jamais inutilement. Un grand film !
Note : 5 étoiles

Lui :
Le vent se lève nous dresse un portrait dur et sans concession de l’occupation anglaise en Irlande au début du XXe siècle. Ken Loach place au tout début du film une scène montrant la brutalité des soldats anglais envers les irlandais, une scène propre à transformer un pacifiste endurci en combattant acharné. Elle situe le cadre et donne ensuite un éclairage à tout le film qui suit le trajet de deux frères dans la clandestinité et le combat. Le film montre aussi comment les anglais parviennent à garder un certain contrôle après leur départ. Il y a une puissance et un force incroyable dans le propos de Ken Loach grâce à une mise en scène extrêmement efficace mais sans artifice. Cette puissance dans la tension ne faiblit à aucun moment pendant les deux heures que dure le film. Avec Le vent se lève, Ken Loach exorcise un passé douloureux de l’histoire de la Grande Bretagne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham, Orla Fitzgerald
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21 octobre 2007

Klimt (2006) de Raoul Ruiz

KlimtElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Abandon assez rapide du fait de la forme : Raoul Ruiz use et abuse d’angles de prise de vue inhabituels, de mouvements de caméra tournants qui donnent la nausée, … Il vaut certainement mieux prendre un livre sur Klimt pour mieux connaître ce peintre.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: John Malkovich, Veronica Ferres, Saffron Burrows
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20 octobre 2007

Miami Vice, deux flics à Miami (2006) de Michael Mann

Titre original : « Miami Vice »

Miami ViceElle :
(pas vu)

Lui :
Je n’ai pas réussi à trouver un intérêt à cette histoire d’infiltration d’un réseau de grands trafiquants par deux policiers hors-normes. Est-ce parce que je ne connais qu’extrêmement peu la série télévisée dont ce film est l’adaptation ? Michael Mann parvient à créer un climat et il utilise à bon escient la caméra numérique pour créer cette atmosphère ; sur ce plan, le film a une personnalité, c’est certain. Non, c’est l’histoire en elle-même qui ne m’a guère passionné. C’est effectivement le genre d’histoire que l’on attend plus d’une série télévisée que d’un film.
Note : 1 eacute;toile

Acteurs: Colin Farrell, Jamie Foxx, Gong Li
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19 octobre 2007

Jules César (1953) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : Julius Caesar

Jules CésarElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Belle interprétation de la pièce de Shakespeare. Cassius et Brutus préparent l’assassinat de César et devront quitter Rome chassés par Marc-Antoine. James Mason est particulièrement remarquable dans le rôle de Brutus et Marlon Brando superbe lors du discours de Marc-Antoine au peuple romain, quasiment sa seule scène d’ailleurs, une scène vraiment mémorable qui est restée célèbre. La fin, après la mort de César, peut paraître un peu longue toutefois. La densité du texte rend le film un peu difficile d’abord mais l’adaptation de Mankiewicz est proche du texte de Shakespeare. Il a même gardé les anachronismes du texte original (présence d’un livre par exemple).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, James Mason, John Gielgud, Louis Calhern, Deborah Kerr
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Pour bien fixer les idées : dans sa forme, ce Julius Caesar n’a rien à voir avec Cléopâtre que le même Mankiewicz tournera 10 ans plus tard.

Cette pièce de Shakespeare a été plusieurs fois adaptée sur grand écran :
Julius Caesar de David Bradley (1950) avec Charlton Heston et David Bardley,
Julius Caesar de Stuart Burge (1970) avec Charlton Heston (!) et Jason Robards et John Gielgud
… et de très nombreuses fois à la télévision.

19 octobre 2007

Le pique-nique de Lulu Kreutz (2000) de Didier Martiny

Le pique-nique de Lulu KreutzElle :
J’avais lu la pièce de théâtre qui ne m’avait guère passionnée mais le film m’a hélas semblé encore plus ennuyeux. Que sont allés faire Noiret, Audran, Bouquet, Aumont dans cette galère ? J’avoue avoir un peu de mal à comprendre l’engouement qui s’opère à l’égard des scénarios de Yasmina Reza.
Note : 1 étoiles

Lui :
D’excellents acteurs mais une histoire bien ennuyeuse. Sur la forme, le film se calque trop sur le théâtre. Beaux paysages alpestres.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Carole Bouquet, Niels Arestrup, Stéphane Audran, Michel Aumont
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18 octobre 2007

Intérieurs (1978) de Woody Allen

Titre original : Interiors

IntérieursElle :
Woody Allen surprend avec ce film aux forts accents bergmaniens qui tranche avec son cinéma comique et romantique de l’époque. Il se lance avec gravité dans l’analyse des rapports familiaux qui font suite à l’abandon d’une femme et de ses trois filles par son mari. Ce départ suscite interrogations, espérance et introspection. C’est presque une leçon de psychanalyse. C’est avec délicatesse et finesse que le réalisateur met peu à peu à jour les fêlures, les blessures, les manques affectifs, les erreurs, les regrets et la profonde culpabilité qui ronge les personnages. Cette confrontation de personnalités fragiles est émouvante, sobre et intéressante. Elle interroge sur le sens et la valeur de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
En tournant un drame bergmanien juste après Annie Hall, Woody Allen prit tout le monde à contre-pied. Les critiques furent globalement mauvaises et il en fut assez mortifié. Avec Intérieurs, il avait voulu à la fois explorer de nouvelles voies, mettre l’humour de côté et rendre hommage à son réalisateur préféré. Certains parlèrent même de mimétisme tant les éclairages, l’utilisation du décor et bien entendu le propos du film évoquent Ingmar Bergman. Cette vision est assez injuste car Intérieurs a d’indéniables qualités propres et s’inscrit parmi les films les plus profonds de Woody Allen. Ce drame familial se transmet au spectateur avec une force certaine et pour un premier film dramatique, c’est un coup de maître. Le film n’est toutefois pas exempt d’imperfections techniques et on peut juger l’interprétation un peu inégale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Diane Keaton, Geraldine Page, Mary Beth Hurt, Kristin Griffith, E.G. Marshall, Maureen Stapleton
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17 octobre 2007

Le mystère Von Bulow (1990) de Barbet Schroeder

Titre original : « Reversal of Fortune »

Le mystère von BülowElle :
Barbet Shroeder nous plonge avec élégance et froideur dans les envers du décor de la détérioration d’un couple richissime interprété par Jeremy Irons et Glenn Close. Claus von Bulow est un mari volage, glacial et cynique ; il est condamné à 30 ans de prison pour tentative d’assassinat sur sa femme qui tombe dans un coma profond. L’enquête vue sous plusieurs angles pénètre dans l’intimité des personnages et laisse à penser que Sunny von Bulow est une femme excessive, en proie à des névroses violentes. Où est la vérité ? Faut-il se fier aux apparences ? Le réalisateur a choisi de ne pas prendre partie ; il maintient constamment l’ambiguïté sur les motivations des personnages et la vérité sur le coma de Sunny. J’ai pris moins de plaisir à revoir ce film sinistre et étouffant. L’enquête fuse dans tous les sens et prend beaucoup de place par rapport à la terrible relation qui existe dans ce couple.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un dandy est accusé d’avoir tué sa richissime femme et condamné. Il engage un avocat pour prouver son innocence et casser ce jugement. Le Mystère Von Bulow fait partie de ces films judiciaires qui détaille précisément le travail des avocats pour défendre une affaire qui semble perdue d’avance. Il s’inscrit ainsi dans une longue tradition du cinéma américain. Barbet Schroeder joue sur les contrastes : d’un côté, nous avons l’équipe des avocats, jeunes, plutôt épanouis et libérés ; en face, nous avons le couple formé par un Jeremy Irons, strict et digne, très retenu et même austère, et une Glenn Close désillusionnée qui n’attend plus rien de la vie. Si l’histoire en elle-même n’est pas des plus passionnante, Le Mystère von Bulow reste intéressant à regarder pour sa mise en scène très précise, son climat et la belle prestation de Jeremy Irons.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeremy Irons, Ron Silver, Glenn Close, Annabella Sciorra, Felicity Huffman
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Le Mystère Von Bulow est inspiré d’une affaire réelle qui défraya la chronique aux Etats-Unis entre 1982 et 1985. Aujourd’hui, Sunny von Bülow serait toujours dans le coma dans un hôpital de New-York. Claus von Bülow a abandonné toute prétention sur la fortune de sa femme en échange de la garantie que leur fille Cosima ne serait pas déshéritée par sa grand-mère pour avoir témoigné en sa faveur au procès. Il vit à Londres et écrit des critiques d’art. Il a en outre pris l’engagement de ne jamais reparler de l’affaire : Barbet Schroeder n’a donc pu le rencontrer lors de la préparation du tournage.

Dernière minute :
Martha von Bülow est décédée le 7 décembre 2008 à New-York d’un arrêt cardio-pulmonaire. Elle était dans le coma depuis le 21 décembre 1980, c’est à dire depuis 28 années à quelques jours près.

17 octobre 2007

Mannequin (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Mannequin »

Mannequin Elle :
(pas vu)

Lui :
Tout en étant assez modeste, Mannequin apparaît comme un film bien équilibré avec quelques thèmes forts introduits par Borzage. L’histoire met en scène une jeune femme (Joan Crawford) transportée par les sentiments qu’elle porte envers un beau gosse pauvre comme elle et un peu truand. Survient Spencer Tracy, self-made man qui a réussi et profondément touché par la sincérité de ses sentiments. Mannequin Borzage traite une nouvelle fois du thème de l’amour qui se place au dessus de tout : plus fort que la misère, plus fort que l’argent. Il faut se battre pour le trouver et le garder, c’est une œuvre de tous les jours. Il y a aussi beaucoup d’humanité dans son propos et dans ses personnages. Un film simple mais assez touchant, avec une belle interprétation, entière et inspirée, de Joan Crawford.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Joan Crawford, Spencer Tracy, Alan Curtis
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