13 mai 2008

Le voyage fantastique (1966) de Richard Fleischer

Titre original : « Fantastic voyage »

Le voyage fantastique Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Pour sauver un savant récemment passé à l’Ouest, une équipe de cinq chirurgiens est miniaturisée pour être ensuite introduite dans son corps. Ils ont pour mission d’aller détruire un caillot de sang situé dans le cerveau. Le Voyage Fantastique bénéficia d’un budget très important de la part de la Fox, dont plus de la moitié passa dans les décors et les effets spéciaux. Les décors sont en effet superbes, parfois même surréalistes ou psychédéliques. Le monde recréé reste magique encore aujourd’hui et porteur d’imaginaire ; sur ce plan, Le Voyage Fantastique relève de la meilleure veine de la science-fiction. Le voyage fantastiqueA la demande expresse de Richard Fleischer, le petit sous-marin utilisé fut conçu par Harper Goff, le créateur du Nautilus de 20 milles lieux sous les mers. Les acteurs jouèrent suspendus à des câbles, filmés à deux fois et demie la vitesse normale pour donner l’impression de lenteur des mouvements. Certaines scènes restent vraiment marquantes : la chute de la paire ciseaux, la traversée du cœur, la forêt dans un muscle et l’attaque assez suggestive des anticorps sur Raquel Welch… Le Voyage Fantastique pourra toutefois sembler avoir vieilli à des yeux modernes, notamment du fait du jeu assez terne et conventionnel des acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stephen Boyd, Raquel Welch, Edmond O’Brien, Donald Pleasence
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site imdb.com.

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Remarques : Ce film fut mis en roman par Isaac Asimov par deux fois : Fantastic Voyage en 1966 et Fantastic Voyage II: Destination Brain en 1987 (ce dernier n’étant pas une suite mais une réécriture pour une meilleure cohérence sur le plan scientifique).

Le Voyage Fantastique est aussi le titre français d’un film d’Henry Koster (No Highway) de 1951 avec Marlène Dietrich et James Stewart. Aucun lien entre les deux films (c’est une histoire d’avion dont on prédit le crash imminent, un film catastrophe en quelque sorte).

Autres films sur le même thème :
L’aventure intérieure de Joe Dante (1987) avec Dennis Quaid et Martin Short.

12 mai 2008

Jugez-moi Coupable (2006) de Sidney Lumet

Titre original : « Find me guilty »

Jugez-moi CoupableElle :
Basé sur une histoire vraie, ce film sur le très long procès d’une vingtaine de mafieux n’est pas très convaincant. Presque deux ans s’écoulent avant que le verdict ne soit rendu. Les jours s’égrènent autour de l’accusé sans que l’on apprenne grand-chose sur les autres inculpés. Le personnage principal, qui purge en outre une peine de trente ans, assure seul sa défense avec un tel bagout que le jury ne reste pas insensible. Sydney Lumet le rend presque sympathique en montrant ses fêlures et ses faiblesses. L’issue du procès laisse perplexe quant à la réelle compétence du jury.
Note : 2 étoiles

Lui :
Prenant place dans la longue tradition des films de procès, Jugez-moi Coupable nous plonge dans le plus long procès de l’histoire judiciaire américaine où 20 membres de la Mafia italienne furent jugés (2 ans de procès en 1987-88). L’originalité est que l’un des prévenus se défendit lui-même et Sidney Lumet se concentre sur lui, sur ses interventions hors des sentiers battus, plutôt que sur le déroulement du procès en lui-même. Les grandes sautes et ellipses font que l’on manque de recul et d’éléments pour porter un jugement, on ne peut donc être que spectateur. De plus, le propos de Lumet n’est pas très clair : s’agit-il de montrer le dysfonctionnement de la justice, de montrer qu’un gangster peut avoir une grande droiture, de souligner le comportement hors du commun de ce trafiquant ? Décidemment, le Lumet de Jugez-moi Coupable est bien loin du Lumet de Douze Hommes en Colère… Le film repose beaucoup sur son acteur principal, Vin Diesel, qui est ici assez étonnant : bien loin de ses personnages habituels de films d’action, il parvient à donner une réelle dimension à son personnage et surtout une grande humanité (ce qui peut paraître discutable, bien entendu, mais il faut garder à l’esprit que les scénaristes ont travaillé longuement avec le vrai Giacomo DiNorscio). Mais sa performance n’empêche pas Jugez-Moi Coupable de n’être guère convainquant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Vin Diesel, Peter Dinklage, Ron Silver, Alex Rocco
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11 mai 2008

Torpilles sous l’Atlantique (1957) de Dick Powell

Titre original : The Enemy Below

Torpilles sous l'AtlantiqueElle :
(En bref) Cette course poursuite entre un destroyer américain et un sous-marin allemand se revèle haletante et plutôt intense.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref)Torpilles sous l'Atlantique Torpilles sous l’Atlantique est un film de guerre assez classique, un jeu de chat et de la souris entre un commandant américain, courageux et rusé comme un renard (Robert Mitchum), et un commandant allemand courageux… mais bien moins futé (Curd Jürgens). Le film se laisse regarder sans déplaisir. A noter que Dick Powell fut avant tout un acteur avant de passer à la réalisation en fin de carrière (il fut même l’un des premiers à faire cela).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Curd Jürgens, David Hedison, Theodore Bikel
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11 mai 2008

Pleasantville (1998) de Gary Ross

PleasantvilleElle :
(En bref) Film divertissant et amusant dans le monde fictif d’un feuilleton télévisé des années 50. Quelques longueurs et mièvreries sentimenlistes viennent gâcher l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Pleasantville se révèle être plutôt une bonne surprise. Le scénario est assez original. Bien-entendu, tout cela ne va pas très loin, le discours reste sur le thème « Ah mais qu’ils étaient donc coincés dans les années 50! Pas cool! » tout en restant très normalisé, mais le film reste divertissant car très bien fait et dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tobey Maguire, Reese Witherspoon, William H. Macy, Joan Allen, Jeff Daniels
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10 mai 2008

Click (2006) de Frank Coraci

”Click”Elle :
(pas vu)

Lui :
Click débute de façon terriblement convenue avec un jeune architecte qui travaille trop et délaisse sa jolie femme et ses deux charmants bambins : tout semble se mettre en place pour une fable sur le traditionnel dilemme travail / vie personnelle… Toutefois, ce drogué du boulot se retrouve possesseur d’une télécommande magique qui lui permet de contrôler sa vie comme un DVD, de revoir des anciens passages d’un simple click et surtout sauter certains moments de sa vie pour gagner du temps ! Frank Coraci réussit le tour de force de transformer ce qui semblait promis à une comédie un peu mièvre en un film assez amusant mettant en relief certains aspects de notre vie moderne. En fait, plus le film avance et meilleur il paraît (c’est suffisamment rare dans le cas des comédies pour être souligné…) Le talent d’Adam Sandler est pour beaucoup dans cette réussite car il faut bien reconnaître qu’il porte tout le film sur ses épaules ; il parvient sans problème à occuper tout l’espace, donnant même de l’épaisseur et de l’humanité à son personnage. Les scénaristes ont su parsemer le film de bonnes trouvailles de situations, avec beaucoup d’humour dans les détails. La morale de Click est toutefois sans surprise mais le film est plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Adam Sandler, Kate Beckinsale, Christopher Walken, David Hasselhoff, Henry Winkler
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9 mai 2008

Europa (1991) de Lars von Trier

EuropaElle :
(En bref) Europa nous offre une vision assez noire et angoissante sur l’Allemagne d’après-guerre. Un jeune américain d’origine allemande (Jean-Marc Barr) revient dans son pays en 1945. Il sera pris entre deux feux, entre les Alliés et un groupe de nazis.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Europa se présente comme un magistral exercice de style. L’univers recréé par Lars Von Trier fait de l’équilibre entre le morbide et l’onirique, présente des personnages qui sont ou naïfs ou criminels, le tout dans une histoire qui va de l’horrible au comique. Son film n’est pas sans évoquer un certain expressionnisme par ses effets visuels et semble vouloir recomposer sa propre réalité. Envoûtant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Marc Barr , Barbara Sukowa, Udo Kier
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8 mai 2008

Le chien jaune (1932) de Jean Tarride

”LeElle :
(pas vu)

Lui :
Le Chien Jaune de Jean Tarride et La Nuit du Carrefour de Jean Renoir sont les deux premières adaptations d’un roman de Simenon à l’écran, les deux premiers d’une (très) longue liste donc. Force est de constater que le Le Chien Jaune est bien moins prenant que le film de Renoir tourné la même année. Le rythme est assez lent et l’intrigue plutôt mal exposée et développée. C’est le père du réalisateur qui joue le rôle de l’inspecteur Maigret. Son personnage est assez dans le ton, extrêmement placide.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Abel Tarride, Rosine Deréan, Robert Le Vigan
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7 mai 2008

La maison dans l’ombre (1950) de Nicholas Ray

Titre original : « On dangerous ground »

”LaElle :
(pas vu)

Lui :
On Dangerous Ground (titre maladroitement traduit par La Maison dans l’Ombre) est un de ces films largement sous-estimés de Nicholas Ray. Le thème se situe dans la droite ligne de In a Lonely Place (Le Violent) qu’il tourna la même année : un homme qui a du mal à réfréner une certaine violence nourries de frustrations accumulées. Cette fois, c’est d’un policier dont il s’agit mais ce statut ne lui donnera pas suffisamment de légitimité puisqu’il se fera muter dans le Nord à la suite d’un interrogatoire trop appuyé. Ainsi, La Maison dans l’Ombre est architecturé en deux grandes parties : la première est tout à fait dans le style film noir, tout en ambiances nocturnes et nous faisant suivre le travail d’une équipe de policiers, la seconde se déroule en grande partie en plein jour, dans la neige, cette lumière symbolisant une certaine prise de conscience de notre homme impétueux qui retrouvera une certaine humanité. Robert Ryan exprime avec beaucoup de force ce tempérament impitoyable et, face à lui, Ida Lupino parvient à enlever tout le pathos que son personnage aurait pu porter. Un très beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ida Lupino, Robert Ryan, Ward Bond, Ed Begley
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Note : La RKO garda le film terminé dans ses tiroirs pendant deux années avant de distribuer La Maison dans l’Ombre en 1952 seulement. Il fut amputé de 10 minutes ce qui rend la fin assez confuse et mal construite. De plus, dans le scénario initial d’Albert Isaac Bezzerides (adapté d’un roman), Mary rejetait Jim à la fin du film, ce qui n’empêchait ce dernier de trouver un certain apaisement dans son travail de policier. La fin qui fut finalement retenue, sur l’insistance des studios (Howard Hughes en l’occurrence), est plus hollywoodienne et un peu lénifiante, il faut bien l’avouer.

5 mai 2008

Bon à rien (1960) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Rokudenashi »

Bon à rienElle :
Le premier film aux accents de Nouvelle Vague de ce cinéaste japonais méconnu est une belle découverte. Yoshida pose un regard bien personnel sur la jeunesse japonaise et on mesure toute la différence avec un cinéma plus classique, comme celui d’Ozu par exemple. Les références au Japon traditionnel sont absentes. Le réalisateur se penche sur la fascination qu’exerce l’Amérique, les dérives de la société de consommation qui n’entrouvre aucune perspective d’avenir et aucune passion pour la jeunesse. Seuls comptent l’argent et le pouvoir. Sur fond de jazz, de vide et d’ennui, ces jeunes oisifs riches et pauvres sont en errance; ce sont des « bons à rien ». Une femme tente de montrer le droit chemin. La perception qu’en donne Yoshida est étonnamment libre et audacieuse alors qu’on imagine à cette époque des femmes soumises. Le cinéma de Yoshida est précurseur et novateur. Sa mise en scène est superbe. Elle révèle une grande maîtrise de l’éclairage, de l’utilisation de la lumière, de la composition. Sa palette noir et blanc est de toute beauté.
Note : 5 étoiles

Lui :
Premier long métrage de Yoshishige Yoshida, Bon à Rien est vraiment un film à découvrir et il paraît assez inconcevable que ce cinéaste soit si mal connu en Occident. Dès son premier film, il montre une belle maîtrise de la mise en scène et surtout un grand esthétisme dans sa façon de filmer les visages et les corps ou dans la composition de ses images. Le noir et blanc lui permet de jouer remarquablement avec la lumière, donnant une impression de grande pureté à son cinéma. Kijû Yoshida sait aussi créer une atmosphère forte où transpire l’ennui et la frustration de ces quatre « mauvais garçons » qui ont bien du mal à trouver leur voie. Bon à Rien respire l’esprit de la Nouvelle Vague. Quel plaisir de découvrir un tel cinéaste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Hizuru Takachiho, Masahiko Tsugawa, Yusuke Kawazu
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4 mai 2008

Blonde Crazy (1931) de Roy Del Ruth

Autre titre : « Larceny Lane » (UK)

”BlondeElle :
(pas vu)

Lui :
Tourné peu après L’Ennemi Public, ce Blonde Crazy permit à James Cagney de consolider sa popularité naissante. Certes, il joue toujours un escroc, mais cette fois c’est un escroc à la petite semaine qui se révèle être très sympathique car éperdument amoureux de Joan Blondell. Tous les deux sont parfaitement complémentaires à l’écran et forment un remarquable duo. Le film eut un tel succès que Cagney alla renégocier son contrat chez Jack Warner qui lui tripla presque son salaire ! Vu aujourd’hui, Blonde Crazy a tout de même un peu vieilli et semble manquer un peu de flamboyance, mais le film reste plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Cagney, Joan Blondell, Louis Calhern, Ray Milland
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