Titre original : Man without a star
Autre titre : L’homme sans destin (Belgique)
Lui :
Tourné très rapidement, L’homme qui n’a pas d’étoile n’en est pas moins un western assez fort : King Vidor parvient à donner à une histoire somme toute assez simple une vraie dimension de tragédie. Il y parvient par son personnage principal, tenu brillamment par un Kirk Douglas qui semble survolté, à la limite d’en surjouer les côtés picaresques et joyeux. Nous sommes en plein Ouest, au moment précis où les premières clôtures barbelées ont fait leur apparition : sur les terres qui n’étaient alors à personne (« open land »), si ce n’est à l’Etat, certains éleveurs ont commencé à vouloir préserver des pâturages pour leurs énormes troupeaux. Kirk Douglas incarne un personnage comme Vidor les aime, c’est-à-dire un individualiste avec une forte personnalité, sans attache (d’où le titre, l’étoile dont il est question est une étoile du ciel et non une étoile de sheriff), d’abord rétif à toute organisation de la société mais qui devra s’adapter, lui aussi. L’homme qui n’a pas d’étoile est un western qui garde encore aujourd’hui beaucoup de sa force.
Note :
Acteurs: Kirk Douglas, Jeanne Crain, Claire Trevor, William Campbell, Richard Boone
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site IMDB.
Voir les autres films de King Vidor chroniqués sur ce blog…
Remarques:
* Dans son autobiographie, King Vidor raconte qu’il voyait le film comme un pari : Kirk Douglas n’était libre que pour quatre semaines et il fallut concevoir et tourner le film très rapidement. Le tournage fut bouclé en 22 jours seulement !
* Il raconte aussi qu’il du abandonner le film (il partait en Europe pour tourner Guerre et Paix) avant de tourner la scène de l’emballement du bétail. Il fut très déçu du résultat (il est vrai que la scène n’est pas très forte et tourne court). C’est probablement pour cela qu’il n’a jamais considéré L’homme qui n’a pas d’étoile comme faisant partie de ses meilleurs films. Le film eut toutefois beaucoup de succès, à la fois populaire et critique.
Remake :
Un colt nommé Gannon (A man called Gannon) de James Goldstone (1968), film généralement peu estimé.