6 août 2005

« Tanguy » (2001) d’ Étienne Chatiliez

TanguyElle :
Je veux bien croire qu’Etienne Chatillez avait envie de faire une satire de la génération 68 qui a du fil à retordre avec ses rejetons mais à mon avis c’est un peu raté : cette comédie vire dans le grotesque. On ne croit pas du tout à ce portrait de couple bourgeois parisien qui veut se débarrasser à tout prix de leur fils. Sabine Azema et André Dussolier déploient en vain leurs efforts pour incarner ces parents martyrs. Ce n’est surtout pas le reflet d’une réalité sociale car j’ai l’impression que beaucoup de parents aimeraient avoir pour fils ce Tanguy. Il est trop charmant, poli et intelligent pour se faire mettre à la porte par ces parents trop riches, cultivés et intelligents. Tout cela fait un peu 16e arrondissement…
Note : 2 étoiles

Lui :
Comédie bien décevante: On ne croit pas une seconde à cette histoire et ces parents qui se lamentent de ne pas voir partir leur fils sont assez détestables et ridicules. Ce n’est pas un film qui apporte une vision d’un fait de société, ce n’est qu’une comédie un peu poussive qui se voit obligée de jouer la surenchère pour tenter de nous amuser. Il aurait fallu, soit faire une comédie plus crédible, soit en rajouter encore plus et faire une comédie totalement loufoque. Bloqué entre les deux, Chatillez ne convainc pas.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sabine Azema, André Dussolier
Voir la fiche du film et la filmographie de Étienne Chatiliez sur le site IMDB.

5 août 2005

« La Ciénaga » (2001) de Lucrecia Martel

CienagaElle :
Abandon au bout de 30 mn. On assiste au délitement de familles oisives au bord d’une piscine nauséeuse. L’ambiance glauque qui met très mal à l’aise devient vite insupportable. On ne voit pas bien où le metteur en scène a voulu en venir.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il m’est un peu difficile de parler de ce film auquel je n’ai absolument pas accroché. D’une part, cette façon de filmer très près des personnages est on ne peut plus désagréable et stressante, et d’autre part cette famille en semi-décomposition, sans but, n’est pas très attirante. Sans doute, le réalisateur a t-il voulu montrer ainsi sa vision de la société argentine actuelle mais il faut arriver à dépasser le côté un peu nauséeux du film.
Note : pas d'étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Lucrecia Martel sur le site imdb.com.

3 août 2005

Un américain bien tranquille (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « The quiet American »

Un Américain bien tranquille Elle :
Adapté du roman de Graham Greene, Un américain bien tranquille met en scène le Vietnam des années 50 au moment de l’occupation française et de la menace communiste. Il s’agit d’une rivalité amoureuse entre un vieux journaliste anglais interprété par Michael Caine et un jeune américain qui séduit une belle vietnamienne, maîtresse du journaliste. Malgré le background historique intéressant, les belles images du Vietnam et le talent des acteurs, on se sent constamment maintenu à distance de l’intrigue. Il manque une certaine richesse intérieure aux personnages pour nous émouvoir suffisamment. La musique et l’ambiance sonore sont assez éprouvants. Hollywood a certainement mis son grain de sel dans tout ça.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de journaliste anglais qui est tombé amoureux d’une jeune vietnamienne nous permet de nous plonger dans une période assez peu illustrée au cinéma : les manoeuvres de la CIA pour forcer la fin de l’engagement français au Vietnam au début des années 50. C’est cette partie historique qui est la plus intéressante, l’histoire d’amour en elle-même étant des plus classiques et prévisibles. Michael Caine domine le film, il faut dire qu’il est dans le genre de rôle où il excelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Brendan Fraser, Do Thi Hai Yen
Voir la fiche du film et la filmographie de Phillip Noyce sur le site IMDB.

Voir les autres films de Phillip Noyce chroniqués sur ce blog…

Ce film est un remake de :
Un américain bien tranquille (The quiet american) de Joseph L. Mankiewicz (1958) avec Audie Murphy et Michael Redgrave. Lire nos commentaires

2 août 2005

Punch-drunk love (2002) de Paul Thomas Anderson

Punch drunk loveElle :
Film remarquable pour l’étrangeté de son sujet, de sa mise en scène et de sa musique. Le réalisateur de Magnolia se penche sur le sort d’un directeur d’entreprise mal dans sa peau et étouffé par ses sept sœurs. Il a plus pensé à son travail qu’à sa vie privée. Punch-drunk Love est une curiosité car sa mise en scène désarticulée est ponctuée d’accélérations et de ralentissements, de sons dissonants, d’endroits immenses vides et froids comme pour mieux mettre en évidence un monde déshumanisé peuplé de chiffres et de voix téléphoniques. A cet égard, Anderson nous gratifie de plans évocateurs sur des rayons de supermarché qui font penser aux photos d’Andréas Gursky. Il villipende la société de consommation tout comme son héros qui sous ses airs calmes, expulse parfois sa violence intérieure de manière fracassante. Le scénario est non dénué d’humour mais pêche cependant par un certain manque d’étoffe. On aurait aimé un peu plus de profondeur pour rompre un certain ennui qui s’installe notamment lors des confrontations avec les types du sex-shop.
Note : 3 étoiles

Lui :
Je n’avais pas aimé, mais alors pas du tout, Magnolia. Cette fois-ci, j’ai trouvé que Punch-drunk Love comporte quelques aspects intéressants, mais globalement l’ensemble manque de finalité à mes yeux : on a un peu l’impression que le scénariste a pris un personnage central un peu « dérangé/décalé » pour pouvoir mettre bout à bout des séquences et faire des enchaînements saugrenus. Personnellement, je n’accroche pas trop et si je suis tout d’abord intrigué, je m’ennuie assez rapidement…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Adam Sandler, Emily Watson, Philip Seymour Hoffman
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31 juillet 2005

Le rôle de sa vie (2004) de François Favrat

Le rôle de sa vieElle : (pas vu)

Lui :
Une jeune femme au tempérament effacé devient l’assistante d’une star de cinéma. Premier long métrage de François Favrat, Le Rôle de sa Vie n’est pas sans qualité mais m’a paru souffrir d’une mise en place un peu délicate, Agnès Jaoui a notamment un peu de mal avec son personnage de star qui manque un peu d’ampleur. Mais peu à peu, le film trouve son rythme et prend un côté plus attachant, à la fois par la bonne prestation de Karin Viard en assistante trop dévouée et par une bonne dose d’humour dans les dialogues. L’ensemble reste toutefois très léger, l’aspect « réflexion sur la célébrité » restant à un niveau assez simple.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï
Voir la fiche du film et la filmographie de François Favrat sur le site IMDB.

14 juillet 2005

Depuis qu’Otar est parti… (2003) de Julie Bertucelli

Depuis qu'Otar est partiElle :
Regard original et plein de délicatesse sur trois générations de femmes géorgiennes la grand-mère, la fille et petite fille qui pleurent l’absence d’Otar, exilé sans papiers à Paris. La mère et la fille cachent la mort d’Otar à la grand-mère de peur la vieille dame ne résiste pas au chagrin. Ce n’est pas sans rappeler le thème de Good-Bye Lenin mais en plus subtil et moins caricatural. Sur fond de délabrement de la société géorgienne suite à la chute du communisme, Julie Bertucelli filme avec justesse la tristesse et les petits plaisirs minuscules de la vie. La grand-mère pleine de finesse et de générosité, consolide les fêlures des deux autres femmes déstabilisées et ne leur dévoile pas qu’elle est au courant de la mort de son fils bien aimé pour ne pas leur faire de peine.
Note : 4 étoiles

Lui :
Depuis qu’Otar est parti… est un portrait de 3 femmes de Georgie, représentant chacune une génération et par ce triple portrait, c’est aussi un témoignage sur l’attitude de ces 3 générations face aux changements profonds de leur pays. L’atmosphère pendant tout le film est d’ailleurs un peu dominée par ce sentiment de culpabilité de la génération intermédiaire, culpabilité dont la plus jeune a bien du mal à supporter le poids. Le quatrième membre de la famille est un fils parti vivre en occident, symbolisant ce rêve encore inaccessible, rêve qui subsiste même après avoir perdu de sa superbe. Le film est assez proche de ses personnages, tout en comportant quelques petites longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Esther Gorintin, Nino Khomasuridze, Dinara Drukarova
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Bertucelli sur le site imdb.com.

13 juillet 2005

Le principe de l’incertitude (2002) de Manoel de Oliveira

Titre original : « O princípio da incerteza »

Principe_incertitudeElle :
Pas facile à aborder les films de Manuel de Oliveira. Sa façon de filmer devient de plus en plus sombre et morbide. Il a tendance à s’appesantir longuement sur les plans fixes et à théâtraliser le jeu des acteurs. Les personnages sont des ombres errantes sans expression. L’ensemble est assez pesant. Cette histoire de mariage arrangé entre Camilla, la petite fille pauvre avec Antonio, riche propriétaire de vignes dans le Douro finit par tourner dans le vide. La maîtresse d’Antonio s’oppose à l’épouse et toutes les deux débitent à n’en plus finir leurs frustrations.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le jeu est certes très théâtral, avec beaucoup d’emphase, presque caricatural, mais ce n’est pas cela qui gêne le plus. Le problème se situe surtout au niveau du scénario car on a bien du mal à s’intéresser à ces personnages. Le personnage de la femme, personnage autour duquel tout s’articule, ne passe pas bien, censé avoir presque des pouvoirs magnétiques, elle paraît bien fade. Le film semble bien long, avec de longs longs plans intermédiaires et on a fini par craquer…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Leonor Baldaque, Leonor Silveira, Ricardo Trepa
Voir la fiche du film et la filmographie de Manoel de Oliveira sur le site imdb.com.
Lire une analyse plus complète du film sur le site fluctuat.com.

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10 juillet 2005

I Am Josh Polonski’s Brother (2001) de Raphaël Nadjari

Autre titre : « Burnt »

I Am Josh Polonski's BrotherElle :
Le réalisateur français Raphaël Nadjari réalise ce film très personnel en super 8 dans le milieu juif de New-York, à l’image d’un certain cinéma américain indépendant. Il privilégie le grain de la pellicule, les images floues, les mouvements de caméra furtifs pour accentuer la fuite en avant et mortelle de Josh Polonski. C’est son frère Abe qui retrace le parcours de ce frère apparemment sans histoire mais tué par balles. Abe très perturbé par la mort de Josh, rejette sa famille et ne respecte plus les interdits du deuil juif. Il fréquente l’amie prostituée de son frère, s’endette, rencontre les malfrats, pénètre dans les bouges mal famés. C’est sombre et noir tout comme cette vie qui bascule de la normalité vers les bas-fonds de New-york.
Note : 3 étoiles

Lui :
Filmé volontairement de façon primitive avec une caméra qui a probablement vu la guerre (la première…), un grain d’image assez proche du plat de lentilles et un manque de lumière permanent, ce film n’est pas sans charme par son côté documentaire et son aspect authentique. Cependant, le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, les personnages sont assez mal brossés, peu étudiés en profondeur et on a l’impression de perdre beaucoup de temps en discussions inintéressantes. C’est un peu dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Edson, Jeff Ware
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8 juillet 2005

Chicago (2002) de Rob Marshall

ChicagoElle :
Abandon au bout de 30mn. Comédie musicale à oscars assez indigeste à mes yeux. La musique de jazz revisitée à la sauce Hollywood et les chorégraphies tape à l’œil me donnent envie de me replonger dans les bonnes vieilles comédies musicales des années 30 et 40.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie musicale nous a semblé rapidement ennuyeuse. Déjà, personnellement, je fais un gros blocage sur la musique et l’esthétisme très (trop) travaillé style années 20 me font penser que l’on est tout de même assez loin de Bob Fosse. Arrêt rapide de la projection.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Catherine Zeta-Jones, Renée Zellweger, Richard Gere
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7 juillet 2005

Le coût de la vie (2003) de Philippe Le Guay

Cout de la vieElle :
Le réalisateur tente de donner une dimension sociologique à son film. Il nous présente toute une série de portraits de gens assez typés pour rendre compte de leur rapport à l’argent. Un sujet en or, non ? On a droit au radin, au gaspilleur, à l’économe etc… Tout ce petit monde se croise mais ne se rencontre pas. Très décevant après s’être évertué à reconstituer le puzzle de toutes ces vies. Bref, on ne voit pas l’intérêt de ce déploiement d’énergie sur un sujet si banal. Le film ne repose malheureusement que sur ses acteurs (Luchini, Lindon) qui ne suffisent pas à soutenir l’édifice.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’intention de l’auteur était certainement de nous brosser quelques personnages au travers de leur rapport à l’argent: on a ainsi droit à des personnages très typés (volontairement caricaturaux) et très classiques, le radin, le généreux mais brouillon, le très riche qui se retrouve tout seul, etc… Hélas, la mise en place de ces personnages s’éternise et surtout n’aboutit sur rien, car finalement il ne se passe rien. Le Coût de la Vie se regarder sans déplaisir mais nous laisse tout de même sur notre faim.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Vincent Lindon, Camille Japy, Géraldine Pailhas, Claude Rich
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Le Guay sur le site IMDB.

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