2 février 2006

Nói albínói (2003) de Dagur Kári

Nói albínói Elle :
Un film original et étrange dans l’univers glacé d’un village enneigé d’Islande. Les habitants vivent terrés chez eux dans la lueur blafarde de leur intérieur, détruits par l’alcool, l’ennui et l’absence de perspectives. Les adolescents dont Nói, un jeune albinos ont bien du mal à se construire et à trouver leur place dans cet univers absurde et décalé. Dagur Kári parvient à créer un climat d’attente et suit avec une certaine tendresse les errements de ce jeune homme mal dans sa peau. Malgré certaines longueurs dans cet univers un peu glauque, on finit par s’attacher à ces personnages hors du temps dans la dernière partie du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Nói albínói est un film atypique pour décrire une situation hors du commun. Ce village islandais, coincé entre la mer et la montagne, est un microcosme hors du monde mais surtout sans finalité apparente. Dagur Kári met en relief les incongruités qui frisent l’absurde : tous les éléments semblent là mais la vie est comme gelée, la ville est comme vide. Difficile pour ce jeune garçon de se trouver une voie, un but dans cette société qui ne semble pas en avoir. Aucun repère en vue. Le réalisateur parvient bien à créer un climat et trouve un bon équilibre pour son film, entre loufoque et tragique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tómas Lemarquis, Elín Hansdóttir
Voir la fiche du film et la filmographie de Dagur Kári sur le site IMDB.

1 février 2006

Nationale 7 (2000) de Jean-Pierre Sinapi

Nationale 7 Elle :
Belle réussite que ce film sur un sujet délicat concernant les handicapés moteurs. Pas de compassion et de voyeurisme mais de l’émotion et de l’humour pour ces hommes et femmes atteints de misère sexuelle et affective. C’est Julie, éducatrice spécialisée dans ce centre qui décide de contacter une prostituée logeant sur la Nationale 7 pour soulager René, un myopathe agressif. Cette décision fait tomber l’agressivité et les masques de tout le monde y compris du personnel. Point de larmes et de tristesse mais une grande chaleur et solidarité humaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Nationale 7 est un film assez étonnant : il est en effet étonnant de voir à quel point il fonctionne parfaitement sur un sujet guère facile, que l’on pourrait juger à priori pas particulièrement attirant. Et pourtant… Utilisant très peu de moyens, le réalisateur parvient à éviter tous les écueils et réussit à produire un film reposant sur une alchimie parfaite : une histoire assez forte, des personnages marquants, une interprétation très convaincante et surtout le ton juste qui permet de laisser tout le champ possible aux personnages. Beaucoup d’humour également… Au final, voilà une histoire touchante et très humaniste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nadia Kaci, Olivier Gourmet, Lionel Abelanski, Chantal Neuwirth
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Sinapi sur le site IMDB.

1 février 2006

La Fidélité (2000) de Andrzej Zulawski

La Fidélité Elle :
Andrzej Zulawski semble projeter à l’écran sa propre vie au travers de sa compagne Sophie Marceau. Brillante photographe, celle-ci épouse le fils d’un magnat de la presse à scandales mais tombe amoureuse d’un jeune et beau photographe. Jusque là, tout va bien sauf que les personnages et situations tournent à la caricature exacerbée et à l’artificialité. Le jeu des acteurs est forcé, certaines scènes sont invraisemblables et ennuyeuses.
Note : pas d'étoile

Lui :
Difficile d’accrocher à cette adaptation du roman « La princesse de Clèves ». L’univers de Zulawski est assez pénible, tout y est forcé, exacerbé, le jeu des acteurs y est caricatural, les personnages tourmentés à l’extrême. Le film semble fait pour Sophie Marceau, seul personnage du film qui ne soit pas exaspérant.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Sophie Marceau, Pascal Greggory, Guillaume Canet, Michel Subor, Magali Noël
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrzej Zulawski sur le site IMDB

31 janvier 2006

Rois et reine (2004) d’ Arnaud Desplechin

Rois et reine Elle :
Je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers déstructuré, un peu glauque et dissonant d’Arnaud Desplechin et ai préféré abandonner. J’ai trouvé l’histoire assez ennuyeuse et l’ensemble assez verbeux.
Note : pas d'étoile

Lui :
Les deux personnages qu’Arnauld Desplechin met en parallèle suivent des chemins presque contraires : d’une part une femme qui se croie libre se retrouve comme prisonnière de son passé, de son présent et de son entourage, et d’autre part un homme qui subit un internement abusif évolue vers une situation de liberté. Le scénario à la base est assez original et aurait pu être passionnant. En revanche, la forme m’a franchement rebuté : Desplechin filme cela de façon déstructurée (certes, c’est à l’image des personnages, mais cela reste pénible), avec une bande sonore inutilement encombrée et des personnages qui ne se départissent jamais de ce soupçon de suffisance qui ne les rend pas très attirants. Même si je trouve qu’il y a quelque chose dans le cinéma de Desplechin, le film a globalement (à mes yeux) un petit côté « intello » qui maintient à distance…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Maurice Garrel, Hippolyte Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Arnaud Desplechin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Arnaud Desplechin chroniqués sur ce blog…

30 janvier 2006

Mon cher ennemi (2001) de Goran Paskaljevic

Titre original : « How Harry became a tree »

Mon cher ennemi Elle :
Mon Cher Ennemi est un film sympathique et plein d’humour autour de deux machos irlandais qui se vouent une haine féroce. Les pauvres irlandaises ne sont pas à la fête et doivent supporter les frasques et humiliations de leurs maris. Le film témoigne aussi d’une certaine réalité sociale au sein de la campagne irlandaise du début du siècle.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’histoire de cet homme, pour qui le fait d’avoir un ennemi est un faire-valoir pour sa personne, est assez terrible en soi… mais plutôt cocasse. Il y a un petit côté bande dessinée dans cet entêtement, cette volonté de tout faire pour nuire à son ennemi. Aveuglé par cette lutte sans répit et interminable, il va jusqu’à sacrifier sa propre famille et lui-même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Colm Meaney, Adrian Dunbar
Voir la fiche du film et la filmographie de Goran Paskaljevic sur le site IMDB.

28 janvier 2006

Bienvenue en Suisse (2004) de Léa Fazer

Bienvenue en Suisse Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans ses premières minutes, le film fait plutôt peur… crainte de se trouver face à un éventaire de clichés sur les suisses, qui ne traversent pas au feu vert et qui ne jetent pas de papier par terre. Mais rapidement, on s’aperçoit que le film est tout autre : Léa Fazer s’amuse de ces différences, tourne en dérision les images d’Epinal, se moque gentiment de tout le monde et nous délivre par-dessus tout cela une histoire qui finit par nous intriguer. C’est assez réussi pour un premier film, car elle a su trouver le ton juste et éviter les écueils et la facilité. L’ensemble reste très léger, il y a beaucoup d’humour (à prendre au second degré), mais sans être trop superficiel. Un film qui fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Perez, Emmanuelle Devos, Denis Podalydès
Voir la fiche du film et la filmographie de Léa Fazer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Léa Fazer chroniqués sur ce blog…

27 janvier 2006

Cause toujours! (2004) de Jeanne Labrune

Cause toujours! Elle :
Ce portrait de bobos parisiens accablés de phobies et d’angoisses n’est pas très réussi malgré la présence de Victoria Abril qui chasse les mites, de Jean-Pierre Darroussin qui a peur de la campagne et de Sylvie Testud qui tombe amoureuse d’un muet. Se greffe autour de ces couples une histoire que Jeanne Labrune tente en vain de rendre inquiétante sur le rôle de ce muet. Les dialogues et les situations ne paraissent pas très naturelles et crédibles. Le scénario est trop mince pour que l’on puisse s’y intéresser et on finit par s’ennuyer.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette comédie de Jeanne Labrune apparaît trop artificielle à la fois au niveau des dialogues et des mises en situation. L’humour paraît vraiment plaqué, ces réflexions pseudo existentielles à la Woody Allen ne s’intègrent pas bien ; de plus, quand Jeanne Labrune veut nous mener en bateau, cela ne marche pas bien du tout… Il y a cependant quelques bons moments, mais ils sont hélas bien trop rares et courts.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Victoria Abril, Jean-Pierre Darroussin, Sylvie Testud, Didier Bezace, Claude Perron, Richard Debuisne
Voir la fiche du film et la filmographie de Jeanne Labrune sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jeanne Labrune chroniqués sur ce blog…

27 janvier 2006

Balzac et la petite tailleuse chinoise (2002) de Dai Sijie

Balzac et la petite tailleuse chinoise Elle :
Dai Sijie adapte son propre roman à l’écran et nous transporte dans un camp de rééducation chinois où deux jeunes hommes lisent en cachette des romans occidentaux interdits dans la Chine communiste. Ils tombent amoureux de la petite tailleuse que la lecture de Balzac transforme à jamais. Même si la première partie du film a un peu de mal à se mettre en place et à impliquer le spectateur, la seconde partie est nettement plus riche et émouvante. Le thème du pouvoir des livres sur le destin des êtres humains est original. La disparition sous les eaux de cette région reculée aux paysages impressionnants est également bouleversante.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est une histoire à la fois simple et aussi assez forte du séjour de deux jeunes chinois dans un camp de rééducation. Aucune scène spectaculaire, tape à l’oeil ou image d’Epinal : il s’agit au contraire d’un récit empreint d’une grande authenticité, racontée simplement mais joliment, une histoire assez forte et surtout touchante. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Zhou Xun, Chen Kun, Liu Ye
Voir la fiche du film et la filmographie de Dai Sijie sur le site IMDB.

Voir les autres films de Dai Sijie chroniqués sur ce blog…

26 janvier 2006

Le fils (2002) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Le Fils Elle :
(En bref) La caméra baladeuse et hoquetante est constamment rivée sur la nuque de ce prof de menuiserie interprété par Olivier Gourmet. C’est terrifiant. Du fait de sa forme, le film est franchement inabordable. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Je ne parviens pas à regarder l’écran de façon prolongée. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Olivier Gourmet, Morgan Marinne, Isabella Soupart
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre et Luc Dardenne sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean-Pierre et Luc Dardenne chroniqués sur ce blog…

25 janvier 2006

La faute à Voltaire (2000) de Abdel Kechiche

La Faute à Voltaire Elle :
Abdel Kechiche, réalisateur de L’Esquive, nous plonge dans l’univers de galères, de solitude mais aussi de solidarité, d’un immigré clandestin à Paris. C’est le royaume de la débrouille, des foyers, de l’hôpital psychiatrique, des faux papiers, de l’entraide mais aussi de l’amour. Ce parcours est à la fois triste et joyeux car l’espoir de construire sa vie est toujours présent. La réussite du film réside également dans le choix de personnages attachants, émouvants et même truculents : Sami Bouajila incarne  avec talent un homme vulnérable, Elodie Bouchez, une jeune femme déglinguée et Bruno Lochet, le copain au grand coeur. Les seconds rôles sont également bien campés. Du beau cinéma également avec de superbes éclairages pendant des scènes d’amour filmées avec beaucoup de sensualité. Ce film plein d’humanité et d’émotion ne laisse pas indifférent et montre avec vérité et sans caricature l’envers du décor.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Faute à Voltaire a de bons côtés, avec en tout premier ses personnages, candides, attachants, très humains, mais aussi des imperfections, notamment une tendance à idéaliser les rapports humains et un étirement certain du récit qui fait paraître certaines scènes interminables, surtout dans la seconde moitié du film. C’est néanmoins un film réussi dans le sens où Abdelatif Kechiche parvient à faire passer de nombreux sentiments dans son film qui en devient ainsi plein d’humanité. Il a aussi le mérite de nous faire comprendre les difficultés rencontrées par des immigrants plus ou moins clandestins tout en évitant de trop flirter avec le documentaire ou le film social. C’est réellement une histoire qu’il nous raconte, une histoire assez forte d’ailleurs du parcours de cet homme et de ses deux rencontres féminines. Elodie Bouchez se donne visiblement à coeur joie dans son rôle de fille gentiment névrosée. Kechiche montre une certaine attirance pour les cadrages très serrés et sa caméra est assez mobile mais sans excès.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sami Bouajila, Élodie Bouchez, Bruno Lochet, Aure Atika
Voir la fiche du film et la filmographie de Abdel Kechiche sur le site IMDB.

Voir les autres films de Abdel Kechiche chroniqués sur ce blog…