23 janvier 2006

Fleurs d’Equinoxe (1958) de Yasujiro Ozu

Titre original : « Higanbana »

Fleurs d'Equinoxe Elle :
Premier film couleur d’Ozu. Bien qu’il fut un célibataire endurci qui vivait chez sa mère, il traite souvent des mêmes thèmes : le mariage des enfants et leur départ de la cellule familiale, la nostalgie d’une jeunesse qui s’enfuit, la rigidité des rapports entre hommes et femmes. Dans ce film, il bouleverse les conventions en donnant le beau rôle aux femmes qui refusent de se soumettre au bon vouloir des hommes. Ces fleurs d’équinoxe sont des jeunes femmes espiègles qui veulent prendre leur indépendance et choisir elles-mêmes leur mode de vie. Comme toujours, on retrouve de très beaux cadrages très photographiques avec une caméra fixe et basse, de nombreux rectangles dans les décors comme si cette société japonaise des années cinquante était prisonnière de codes sociaux inflexibles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Si ce film Ozu conserve intact tout son charme plastique et photographique, je dois avouer avoir pris moins de plaisir à le revoir. Cette histoire de père qui a tant de mal à accepter le mariage de sa fille est assez monolithique (un peu à l’image du personnage du père) et finalement assez longue. Il reste tout de même tout l’art de la mise en scène d’Ozu, et la qualité de ces longs plans fixes et de ces merveilleux cadrages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shin Saburi, Kinuyo Tanaka, Ineko Arima
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujiro Ozu sur le site IMDB.

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Lire aussi nos commentaires sur une nouvelle vision de Fleurs d’équinoxe quelques années plus tard…

 

23 janvier 2006

Rendez-vous avec la peur (1957) de Jacques Tourneur

Titre original : « Night of the Demon »
Autre titre : « Curse of the Demon »

Rendez-vous avec la peur Elle :
Abandon. Je ne suis pas parvenue à m’intéresser à cette histoire fantastique malgré la patte de ce talentueux réalisateur.
Note : pas d'étoile

Lui :
Jacques Tourneur réussit à parfaitement à installer le doute en nous, à nous faire presque croire au pouvoir des forces sataniques. Il y parvient par une mise en place progressive de son scénario et par un dosage parcimonieux de ses éléments. Une belle réussite que ce film qui n’est absolument pas un film d’horreur comme les producteurs voulaient nous le faire croire, mais un film qui joue avec l’étrange, avec le surnaturel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Peggy Cummins, Niall MacGinnis, Maurice Denham
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17 janvier 2006

Un Homme dans la Foule (1957) de Elia Kazan

Titre original : « A Face in the Crowd »

Un Homme dans la Foule Elle :
Ce film visionnaire d’Elia Kazan est étonnant de vérité et de férocité sur le monde des média (télévision et publicité) des années 50. On fait rapidement le parallèle avec ce que l’on connaît aujourd’hui : les animateurs vedettes surpayés, les discours démagogues et mensongers, la recherche d’audience à tout prix, la collusion des publicitaires et des faiseurs de programmes télévisés. Elia Kazan dénonce avec virulence l’attrait de l’argent et du pouvoir au travers du parcours d’un chanteur de country populaire qui fait une ascension fulgurante au sein de la société grâce à son bagout mais qui, au fil du temps, devient de plus en plus réactionnaire. Malgré quelques petites longueurs, j’apprécie ce film provocateur et corrosif.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans le style « rentre-dedans », Un homme dans la foule est une dénonciation de l’utilisation détournée de la notoriété de gens de gens du spectacle à des fins mercantiles ou politiques. La démonstration est même assez violente dans le sens où les personnages de Kazan paraissent presque caricaturés, outranciers dans leur attitude. Il n’en reste pas moins que son propos sur le fond est assez juste, mais globalement ce type de film vieillit assez mal car Kazan semble avoir été obnubilé par sa démonstration et en a un peu oublié d’étoffer son scénario.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Andy Griffith, Patricia Neal, Anthony Franciosa, Walter Matthau
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14 janvier 2006

Baby Doll (1956) de Elia Kazan

Baby Doll Elle :
Elian Kazan nous montre une nouvelle fois son talent pour filmer les confrontations pleines de violence et d’ambiguïté. Baby Doll interprétée par Caroll Baker est la jeune femme enfant paumée qui s’ennuie et se livre aux regards des hommes. Le mari qui fait des mauvais coups pour subsister et le possible amant tout aussi machiavélique s’affrontent sous la candeur de cette jeune fille qui n’est pas encore devenue femme. Elia Kazan oppose le noir et le blanc, joue avec les gros plans de visages, les symboles sexuels pour mieux créer le trouble. Un cinéma original et sulfureux pour l’époque.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beaucoup de force dans cette adaptation de la pièce de Tennessee Williams, un trio d’acteurs qui semblent toujours à la limite, à la limite de trop charger leur personnage. Elia Kazan filme avec beaucoup de crudité, dans les décors, dans ses cadrages, afin que passe toute la force de cette histoire. Avec le temps, le côté « sulfureux » du film s’est en grande partie estompé ce qui nous laisse avec la possibilité de regarder le film tel qu’il est.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karl Malden, Carroll Baker, Eli Wallach
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9 janvier 2006

Désirs humains (1954) de Fritz Lang

Titre original : « Human desire »

Désirs Humains Elle :
Adaptation à l’américaine de La bête humaine de Jean Renoir tiré du roman de Zola. Fritz Lang transpose le film au moment de la guerre de Corée si bien qu’on est à l’heure des trains électriques. Il imprime fortement au film son style et en fait plutôt un film noir. La tension entre les personnages est forte. C’est plutôt un film psychologique glauque qui révèle la noirceur des sentiments, les tourments intérieurs et les intentions maléfiques. A l’opposé, Renoir mettait en avant le milieu des cheminots et leur vie difficile. Les personnages de Jean Gabin et Julien Carette étaient plus attachants. A partir du même sujet, ces deux réalisateurs de grand talent ont créé deux films très différents.
Note : 4 étoiles

Lui :
J’ai trouvé cette version américaine de La Bête Humaine bien moins intéressante que celle de Renoir. Au lieu d’un grand drame social, nous avons un film noir, c’est à dire où l’aspect policier tient le premier plan. D’autre part, le jeu tout en retenue de Glenn Ford ne fait pas décoller son personnage qui est bien loin d’avoir la force que lui avait donné Gabin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Gloria Grahame, Broderick Crawford
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6 janvier 2006

Tension (1950) de John Berry

Tension Elle :
Un vrai plaisir de voir ce grand classique de série B, en un beau noir et blanc. L’intrigue joue sur les effets de surprise, la mise en scène est efficace et les acteurs, dont Cyd Charisse qui fait ses débuts à l’écran, sont convaincants. Bien évidemment, on n’échappe pas aux codes de ce type de film, la femme fatale et la petite musique qui va avec…
Note : 4 étoiles

Lui :
Tension Bon film noir, assez bien ficelé, solidement basé sur le cheminement suivi par un policier pour parvenir à la vérité. Audrey Totter joue à nouveau un rôle de femme dans le style de Lady in the lake mais surtout du facteur sonne toujours deux fois (où d’ailleurs elle interprétait un second rôle). Mise en scène assez classique mais efficace.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Basehart, Audrey Totter, Cyd Charisse, Barry Sullivan
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24 décembre 2005

Un si doux visage (1952) de Otto Preminger

Titre original : « Angel Face »
Autre titre français (Belgique) : « Infernale beauté »

Un si doux visage Elle :
Un grand classique du film noir que je n’avais pas revu depuis très très longtemps. Le duo Robert Mitchum et Jean Simmons s’impose de par leur grande présence. Cette femme riche au visage angélique que l’on croit incapable de méchanceté tisse sa toile peu à peu. Elle attire dans ses filets cet ambulancier ordinaire et manigance pour pouvoir le garder et se débarrasser de sa belle-mère. Sa passion pour cet homme les entraîne tous les deux vers la mort inéluctable. Otto Preminger parvient à créer un climat mystérieux et inquiétant et utilise si bien le mécanisme attirance-répusion entre ses deux héros que l’on plonge avec eux dans leur drame passionnel.
Note : 5 étoiles

Lui :
Infernale beauté Un si doux visage de Preminger n’est pas sans rappeler Laura, ne serait-ce que par le fait de mettre en scène une jeune femme très énigmatique. Mais la comparaison s’arrête un peu là car il est assez difficile de s’attacher à cette jeune femme dont on perçoit dès le début du film les desseins machiavéliques. Robert Mitchum traverse le film, torse bombé, aussi chaleureux qu’une porte de garage… et c’est un peu cela qui pêche également : tout y est assez froid et on reste à distance respectable. La mise en scène de Preminger est impeccable comme à l’habitude, d’une précision suisse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Jean Simmons
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21 novembre 2005

La femme modèle (1957) de Vincente Minnelli

Titre original : « Designing Woman »

La femme modèle Elle :
Ce petit chef-d’oeuvre d’humour met en scène Mike (Gregory Peck) et Marilla (Lauren Bacall) qui se marient sur un coup de tête pendant leurs vacances. Ce n’est quand rentrant chez eux qu’ils découvrent qu’ils appartiennent à des milieux totalement différents. Le monde de la boxe et de la haute couture se télescopent joyeusement. Vincente Minelli égratigne avec beaucoup de justesse et de drôlerie le milieu mondain new-yorkais. Le scénario de La Femme Modèle fourmille de détails très amusants et de personnages hauts en couleur tels le caniche qui saute dans les bras des invités, le boxeur primaire qui dort les yeux ouverts. Bref, on passe un délicieux moment et on rit franchement.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Femme Modèle est une bonne comédie, très classique dans son scénario, assez bon enfant, mais qui fonctionne parfaitement grâce à une mise en scène sans faille et une excellente interprétation. Ce film de Vincente Minelli s’inscrit dans la lignée des meilleures comédies américaines des années 30 et 40.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lauren Bacall, Gregory Peck
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11 octobre 2005

Le Plaisir (1951) de Max Ophüls

Le PlaisirLui :
Cette adaptation de trois contes de Maupassant est l’occasion pour Max Ophüls de traiter en trois sketches trois aspects du thème du plaisir, paravent de sentiments plus forts. Dans le premier et le troisième, tous deux plus courts que le second, Max Ophüls nous entraîne dans une véritable frénésie de mouvements de caméra, sans cesse en mouvement, exprimant une virtuosité certaine et un sens du mouvement qui fait corps avec la scène, qui nous plonge dans la scène. Le second sketch, particulièrement la partie en plein air à la campagne, introduit une paix, une sorte de grâce. Presque toutes les scènes de ce film sont des petits bijoux. C’est drôle, léger, grave, sérieux, c’est tout à la fois. Tout est en harmonie. Les acteurs semblent se fondre dans le film. Le Plaisir de Max Ophüls est vraiment du très grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Madeleine Renaud, Jean Gabin, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Daniel Gélin, Gaby Morlay, Jean Servais, Claude Dauphin, Ginette Leclerc, Paulette Dubost
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23 septembre 2005

Le roi du tabac (1950) de Michael Curtiz

Titre original : « Bright leaf »

Le roi du tabacElle :
Ce film dramatique de Michael Curtiz met en scène Brant Royle (Gary Cooper), un homme qui pour venger son père et épouser la fille du puissant Singleton met tout en oeuvre pour aboutir à ses fins et notamment monte l’industrie du tabac qui laminera son vieil ennemi. A ses côtés, deux femmes redoutables en affaire (Lauren Bacall et Patricia Neal) qui se vengeront elles aussi de la cupidité et de la soif de pouvoir de Royle. La mise en scène est sombre, à l’image des noirs desseins qui habitent chacun des protagonistes. Les personnages vont au bout d’eux même malgré leurs erreurs et ce n’est qu’après la chute qu’il y a rédemption. Un film assez conventionnel et moraliste.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film assez classique de par son scénario du type « un homme court après une chose inaccessible au lieu de profiter de ce qu’il a à portée de la main ». Assez belle prestation de Gary Cooper, même s’il semble un peu absent par moments…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Lauren Bacall, Patricia Neal, Jack Carson
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