10 février 2007

L’ange des maudits (1952) de Fritz Lang

Titre original : « Rancho Notorious »

L'ange des mauditsElle :
(pas vu)

Lui :
Rancho Notorius est un western un peu baroque, en tout cas assez inhabituel. Il y a tout d’abord le choix un peu inattendu de l’actrice principale, Marlène Dietrich, mais surtout Fritz Lang fait de ce Rancho Notorius un film très complet et puissant. Le scénario de base, un homme qui poursuit le meurtrier de sa fiancée, est surtout l’occasion de créer des personnages forts qui se retrouve dans un lieu presque clos, un ranch isolé. Avec une mise en scène d’une grande précision, Fritz Lang exacerbe les traits de caractères qui semblent jaillir de l’image. La tension monte très progressivement mais continuellement tout au long du film. Marlène Dietrich interprète brillamment un personnage à plusieurs facettes, cowgirl et femme fatale. Les couleurs sont flamboyantes et une mélopée vient apporter un peu de recul par instants. Un film où tout semble parfait.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Arthur Kennedy, Mel Ferrer
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5 février 2007

Ben-Hur (1959) de William Wyler

Ben HurElle :
Grand péplum classique aux décors et effets de foule impressionnants. 40 ans plus tard, on se laisse toujours captiver par l’histoire de BenHur, ce juif qui défend son peuple et sa famille contre l’envahisseur romain en Judée. La course de chars est éblouissante.
Note : 5 étoiles

Lui :
La superproduction hollywoodienne dans toute sa splendeur. On reste sans voix devant la somptuosité, la grandeur de certaines scènes. Malgré ses 3h20, le film se regarde sans problème d’une seule traite car le scénario est fertile en rebondissements et les lieux sont nombreux. La notoriété du film doit beaucoup à deux scènes à grand spectacle : la bataille navale et (bien entendu) la course de chars. Cette dernière nécessita 3 mois de tournage à elle seule. Le film dans son ensemble utilisa 100.000 figurants. Il est étonnant de voir comment un tel film de 1959 ne pâlit aucunement face à ses équivalents actuels, équivalents qui sont fort peu nombreux d’ailleurs et bourrés de trucages. L’une de ses forces est d’avoir une construction sans faille et un contenu fort qui ne se limite pas aux scènes spectaculaires.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Jack Hawkins, Haya Harareet, Stephen Boyd, Hugh Griffith, Martha Scott
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La version précédente de Ben-Hur date de 1925 « Ben-Hur, a tale of the Christ » de Fred Niblo avec Ramon Navarro. Ce fut aussi une très grosse production, l’une des plus importante du cinéma muet.

17 novembre 2006

Le carrosse d’or (1953) de Jean Renoir

Autre titres : « The golden coach » et « La carrozza d’oro »

Le carrosse d'orElle :
(pas vu)

Lui :
Dans cette adaptation très libre du « Carrosse du Saint Sacrement » de Prosper Mérimée, Renoir laisse totalement de côté le pamphlet anticlérical pour créer une féerie visuelle autour du théâtre, de la commedia dell’arte. Une colonie espagnole d’Amérique du Sud au XVIIIe siècle va voir sa vie bouleversée par l’arrivée d’une troupe de comédiens et surtout de sa belle actrice solidement campée par Anna Magnani. Où s’arrête le théâtre et où commence la vraie vie, elle ne le sait pas et c’est ce thème que Renoir a choisi d’explorer pour son premier film en Europe après sa période américaine. Plein de vie et haut en couleur, le film a hélas souffert quelque peu et les copies qui subsistent ne restituent certainement pas tout le faste de ses images et de sa bande sonore. Tourné en Italie, Renoir réalisa simultanément trois versions : en français, en italien et en anglais.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anna Magnani, Duncan Lamont, Riccardo Rioli, Paul Campbell
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28 octobre 2006

Les forbans de la nuit (1950) de Jules Dassin

Titre original : « Night and the city »

Les forbans de la nuitElle :
Revoir ce film noir mythique m’a plutôt déçu car le scénario sur les rivalités entre clubs de boxe ne m’a pas beaucoup intéressée. Certes, Richard Widmark interprète admirablement cet homme cynique constamment sur le film du rasoir. L’image, l’éclairage et les cadrages inquiétants sont également particulièrement réussis et beaux. La fuite éperdue et vaine de Richard Widmark est filmée de façon magistrale sur un fond musical jazz presque moderne.
Note : 2 étoiles

Lui :
Considéré à juste titre comme un classique du film noir, Night and the City a conservé tout son attrait après 50 ans. Jules Dassin filme merveilleusement le Londres de la nuit avec ses clubs un peu louches. La photographie est superbe. Malgré tous ses défauts (menteur, tricheur, voleur, etc…), son héros parvient à attirer notre sympathie : obnubilé par son idée de la réussite, il ne sait que plonger dans des mauvais plans, prêt à toutes les bassesses. Widmark interprète à merveille ce personnage en intensifiant son côté anxieux. Gene Tierney n’a qu’un tout petit rôle, presque anecdotique. Certes, la fin est un peu longue mais Les Forbans de la Nuit reste parmi les plus remarquables du genre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Googie Withers, Gene Tierney, Hugh Marlowe, Francis L. Sullivan
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17 octobre 2006

Spartacus (1952) de Riccardo Freda

Titre original : « Spartaco »

Spartacus FredaElle :
Ce Spartacus ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le scénario est confus. Les acteurs ne sont pas très crédibles et l’ensemble est un peu simplet. Je dois bien avouer avoir eu de nombreux moments d’absence en regardant ce film.
Note : 1 étoiles

Lui :
Cette version de Spartacus n’a pas la flamboyance de la version que Kubrick tournera 7 ans plus tard. Au niveau du scénario, on peut reprocher une certaine confusion. Les événements sont souvent mal introduits et les personnages mal cernés. Certaines scènes sont toutefois bien réussies, comme celle des jeux avec un bateau dans l’arène du colisée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Massimo Girotti, Ludmilla Tchérina, Yves Vincent
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3 septembre 2006

Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque

Babette s'en va-t-en guerre Elle :
Film humoristique franchouillard sur les réseaux de De Gaulle avec Bardot en belle et cruche espionne et Francis Blanche en général allemand hystérique. L’humour sur ces sujets me parait tout de même un peu déplacé et de mauvais goût.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film reste très amusant à voir, surtout pour le numéro de Francis Blanche en chef de la Gestapo, « Papa Schultz », qui beugle ses ordres à tous vents dans un allemand approximatif. Ce film, tourné moins de 15 ans après la fin de la guerre, parvient à nous faire rire franchement sur un thème assez douloureux. Ce fut d’ailleurs le premier film français à présenter des scènes de la seconde guerre mondiale sur le ton de la comédie. La phrase de Francis Blanche, « Nous afons les moyens de fous faire parler », est restée célèbre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brigitte Bardot, Jacques Charrier, Yves Vincent, Francis Blanche
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31 août 2006

Quo vadis ? (1951) de Mervyn LeRoy

Quo VadisElle :
Abandon au bout d’une heure. J’ai trouvé la mise en scène vieillie et artificielle et le scénario peu intéressant et mièvre. De la guimauve hollywoodienne. Peut-être n’étais-je pas dans un bon jour…
Note : pas d'étoiles

Lui :
Si cette super production n’atteint pas la qualité des meilleures du genre, elle n’en reste pas moins assez remarquable, ne serait-ce que par l’ampleur des moyens mis en oeuvre. Certaines scènes sont vraiment impressionnantes (la foule, l’incendie, etc..). Le scénario est moins riche que celui d’autres péplums, le rythme est souvent un peu lent et l’on sent que l’accent a été mis sur la romance et le spectaculaire. Coté acteurs, c’est Peter Ustinov qui occupe tout le terrain en campant un Néron plus fou que nature. Robert Taylor en comparaison fait un héros un peu fadasse.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Deborah Kerr, Leo Genn, Peter Ustinov
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Ce film est un remake de « Quo vadis? » de l’italien Enrico Guazzoni (1912) qui fut à son époque un énorme succès. Un premier remake en 1925 par Georg Jacoby avait été un échec.

Anecdote : Parmi les figurants (non crédités au générique), on peut noter la présence d’Elisabeth Taylor, qui avait été pressentie pour le rôle principal, et aussi d’une jeune débutante encore inconnue, Sophia Loren.

26 août 2006

En quatrième vitesse (1955) de Robert Aldrich

Titre original : « Kiss me deadly »

En quatrième vitesse Elle :
Cette adaptation d’un roman de Mickey Spillane introduit une touche de nouveauté dans la forme du film noir. Dans un climat de guerre froide, En Quatrième Vitesse évoque la menace nucléaire. Le détective tombeur de femmes, Mike Hammer, mène l’enquête sur la mort d’une jeune femme qui le conduit sur des chemins qui dépassent son imagination. Il n’hésite pas à cogner et à faire souffrir les gens pour obtenir des révélations. Je pense à la scène où il coince cruellement les doigts d’un employé de la morgue dans un tiroir. Un brin de sadisme, de folie et de violence anime son comportement et traverse le film. On est bien loin de la froide placidité d’un Bogart. Les personnages ont le regard un peu hagard et sont mus par une force intérieure qui les dépasse. La forme novatrice du film a tendance à prendre un peu le dessus sur le fond si bien que par moment, on trouve le temps un peu long. Il n’en reste pas moins que la mise scène est superbe, et que l’atmosphère angoissante est très bien recréée. Une prouesse quand on pense que le scénario a été écrit en trois semaines et que le film a été tourné en très peu de temps aussi. Un classique du genre.
Note : 3 étoiles

Lui :
Très libre adaptation d’un roman de Mickey Spillane, En Quatrième Vitesse est un film noir complètement hors normes. Il casse les lois du genre. Tout d’abord, le héros, Mike Hammer, est assez éloigné du personnage classique du détective privé : il cogne, n’hésite pas à employer les mêmes méthodes que ses adversaires ; « un fasciste » aurait dit de lui Robert Aldrich à l’époque. Ensuite, le scénario dépasse par sa portée les histoires de trafics ou de crime organisé puisque, sans en avoir l’air, il traite d’un sujet on ne peut plus risqué en plein maccarthysme. Aldrich fut toutefois suffisamment habile pour ne pas être inquiété. Plus tard, il présentera même son film comme un pamphlet dénonçant plus le maccarthysme que la bombe atomique. Le film dans son déroulement est assez rapide, enchaînant les unes après les autres des situations de guet-apens, de traîtrises diverses et variées. Le film soufre un peu de la précipitation du tournage (21 jours), il est assez brut, sans fioritures. On pourrait presque y voir là la signification du titre français qui n’a autrement pas grand-chose à voir avec le film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ralph Meeker, Wesley Addy, Cloris Leachman
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8 août 2006

« Bonjour tristesse » (1958) d’ Otto Preminger

Bonjour tristesseElle :
Cette adaptation du roman de Françoise Sagan n’est pas le meilleur film d’Otto Preminger. On n’échappe pas aux clichés sur Paris et la France; le scénario et le jeu d’acteurs ne sont pas exempts de maladresses. Cette histoire en apparence superficielle est plutôt dramatique. Elle est centrée autour d’un père volage et de sa fille en manque de repères. Milieu bourgeois, fêtes, rencontres éphémères, égarements mais sans trouver de véritable sens à la vie. Les personnages passent d’une boîte de nuit à l’autre et changent constamment de partenaire .Le film vaut surtout par la présence rayonnante et émouvante de Jean Seberg qui jouera dans « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard un an plus tard ainsi que pour l’issue fatale et tragique de cette vie d’artifices.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation assez fidèle du premier roman de Françoise Sagan, Preminger retrouve une de ces tragédies intimistes qu’il affectionne. Cette histoire, qui peut paraître futile mais qui, au fond, est terriblement tragique, met en scène une jeune fille insouciante et gâtée qui va voir sa vie basculer et va s’enfermer dans une tristesse sans fin. Jean Seberg, qui avait été très critiquée à l’époque, est pourtant assez lumineuse dans ce rôle et a tendance à éclipser les autres acteurs. Le film aurait certainement profité d’un peu plus de consistance dans le scénario (le roman de Sagan était très court) mais la sûreté de la mise en scène de Preminger ne peut que ravir : une superbe photographie, de très beaux plans de la Côte d’Azur, un beau jeu avec le noir et blanc sur certaines scènes, des transitions superbes. L’ensemble reste tout de même plus que convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, David Niven, Deborah Kerr, Mylène Demongeot
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13 juillet 2006

Les quatre cents coups (1959) de François Truffaut

Les quatre cents coups Elle :
Un petit chef-d’oeuvre de cruauté, d’émotion et de drôlerie dans le Paris de la fin des années cinquante. Les décors parisiens aux cadrages et éclairages à la Doisneau participent au douloureux destin de ce jeune garçon turbulent. Jean-Pierre Léaud incarne avec beaucoup de naturel et sensibilité Antoine Doinel à l’âge de treize ans. Ce film est en partie autobiographique puisque Truffaut n’a jamais connu son père. Le cycle Doinel se poursuivra avec Baisers volés et Domicile conjugal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très complet, à la fois tendre, comique, tragique et surtout très authentique. On sent toute la passion de Truffaut à filmer ce récit autobiographique et Jean-Pierre Léaud a une force impressionnante dans ce rôle. Quand on le replace dans son époque, on imagine aisément l’aspect novateur de ce film, précurseur de la Nouvelle Vague.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)