2 mars 2007

La vie privée d’Henry VIII (1933) d’ Alexander Korda

Titre original : The private life of Henry VIII

The Private Life of Henry VIII. Elle :
Vision étonnante et intéressante de ce roi cruel avide de pouvoir. Les malheurs et les échecs de sa vie privée s’accumulent. Les destinées du royaume étaient entre les mains de personnages dépourvus de scrupules et d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
The Private Life of Henry VIII. Ce film historique est tenu à bout de bras par Charles Laughton, qui interprète avec grand brio cet Henry VIII ventripotent envers lequel le film est plutôt indulgent. Cette vision fut très critiquée par les historiens. Malgré les quelques imprécisions de la mise en scène (le film fut d’ailleurs tourné très rapidement), le film se laisse encore regarder avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Robert Donat, Merle Oberon
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Korda sur le site imdb.com.

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28 février 2007

Le faucon maltais (1931) de Roy Del Ruth

Titre Original : The Maltese Falcon

Le faucon maltaisLui :
Cette première version du Faucon Maltais de Dashiell Hammett se révèle étonnamment proche de la troisième, celle de John Huston (la seconde version, signée William Dieterle, étant plutôt une comédie). On est surpris de retrouver des situations et des répliques identiques ; Dashiell Hammett aurait participé au scénario. En revanche, on peut remarquer une différence notable dans le choix des acteurs et le talent de Huston pour avoir assemblé sa brochette de personnages n’en paraît que plus grand. Ricardo Cortez est pourtant convaincant en Sam Spade, mais c’est surtout avec les autres personnages masculins que la différence est la plus flagrante, les acteurs paraissant bien pâles à côté des Lorre, Greenstreet et autres. Maltese Falcon (1931)Le personnage féminin est plus « glamour » dans cette version, mais perd un peu en épaisseur et du coup le choix de Mary Astor par Huston se comprend mieux car elle incarne bien mieux son rôle de menteuse pathologique. Quoi qu’il en soit, ce film reste très bien fait et il est dommage qu’il soit si peu connu, totalement éclipsé par la version de John Houston.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bebe Daniels, Ricardo Cortez, Dudley Digges, Una Merkel
Voir la fiche du film et la filmographie de Roy Del Ruth sur le site imdb.com.

24 janvier 2007

Le jour se lève (1939) de Marcel Carné

Le jour se lèveElle :
Ce qui touche chez Carné, c’est la façon dont il nous expose le destin de ces deux êtres que le sort n’a pas épargné : pas de famille, pas d’argent, des galères multiples. Gabin et Arletty incarnent à merveille ce genre de personnages qui leur ressemblent. Tel le glas qui va sonner la mort de François, Carné retrace son parcours pendant sa longue attente dans sa chambre encerclée par la police. Malgré un rythme peu lent, ce jeu de passerelle entre présent et passé nous donne un Gabin grand et pathétique, incapable d’échapper à son destin et à ses origines modestes.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grand drame populiste de la fin des années 30, ce film met en scène l’amour qui mène au désespoir. Beauté des images (de Curt Courant), qualité de dialogues (de Jacques Prévert), un superbe trio d’acteurs, tout serait parfait si le film n’était pas si lent, dans ses scènes d’amour notamment. L’actrice jouant la jeune fille est un ton au-dessous. Beau film cependant, qui traverse aisément les âges.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Jules Berry, Arletty, Bernard Blier
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Carné sur le site imdb.com.

Remarques :
* Anatole Litvak tourna un remake américain du Jour se lève :
The long night (1947) avec Henry Fonda, Ann Dvorak, Barbara Bel Geddes et Vincent Price, film qui n’est jamais sorti en France.
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

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12 janvier 2007

L’Ennemi public (1931) de William A. Wellman

Titre original : The Public Enemy

Public EnemyElle :
Ce fut une légère déception de revoir ce film après bien des années, peut-être du fait d’un moindre intérêt pour les films de gangster. James Cagney s’impose toujours magistralement mais, malgré l’action assez présente, le rythme m’a paru assez lent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce classique du film de gangster (genre qui fut particulièrement populaire dans les années 30 et qui précède le film noir) vaut surtout par la formidable présence de James Cagney. L’histoire peut nous paraître maintenant assez classique mais Wellman s’attarde surtout à montrer le contexte social de ce truand afin d’expliquer comment il est devenu ce qu’il est. Néanmoins, j’ai eu moins d’intérêt à le revoir, même la fameuse scène du pamplemousse m’a semblé un peu fade…!
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Cagney, Jean Harlow, Mae Clark
Voir la fiche du film et la filmographie de William A. Wellman sur le site imdb.com.

Anecdote : Dans la scène du pamplemousse, l’expression de Mae Clark est authentique puisque l’actrice avait eu l’assurance avant de tourner la scène que le pamplemousse ne toucherait pas son visage. Elle fut donc estomaquée quand Cagney lui a réellement écrasé le pamplemousse sur le visage.
(Il n’est pas certain que cette anecdote soit authentique, Mae Clark affirme dans son autobiographie que James Cagney l’avait prévenu).

23 décembre 2006

Cléopâtre (1934) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Cleopatra »

Cléopâtre de Cecil B. De MilleElle :
J’avoue être un peu déçue car je m’attendais à des décors plus grandioses alors que les décors m’ont paru étriqués et les personnages peu crédibles en Romains ou Egyptiens. Mais l’histoire de Cléopâtre en reine manipulatrice et séductrice est digne d’intérêt.
Note : 3 étoiles

Lui :
CléopâtreLe faste des films de Cecil B. DeMille est bien présent dans cette reconstitution historiquement exacte : figuration imposante, décors impressionnants (la scène de l’entrée de César et Cléopâtre dans Rome est somptueuse), scènes lyriques. Remarquable de concision (1h40 là où les suivants feront plus de 3h), le film laisse le spectateur émerveillé, la magie restant intacte après 70 ans. Cette magie opère bien-sûr en partie grâce à un érotisme sous-jacent, mais aussi grâce à la grande maitrise du metteur en scène, à une époque où l’on n’avait pas besoin d’un bataillon d’ordinateurs pour créer le spectacle…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Claudette Colbert, Warren William, Henry Wilcoxon
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Voir aussi sur ce blog les autres versions :
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)
et Cléopâtre a inspiré d’autres réalisateurs pour des productions un peu moins importantes : voir la liste sur Cleopatra sur Imdb. A noter, une production qui semble assez importante en préparation pour 2010.

Cléopâtre (1934) de Cecil B. DeMilleClaudette Colbert est Cléopâtre, la reine éponyme du film de Cecil B. DeMille.

8 décembre 2006

The golden arrow (1936) d’ Alfred Green

Titre français : « La flèche d’or »

La flèche d'orElle :
(pas vu)

Lui :
Marquant le début de sa bataille avec Warner Bros pour obtenir de meilleurs rôles, Bette Davis aurait pris comme un affront le fait que les studios l’obligent à tourner cette histoire un peu gentillette de fausse héritière qui trompe un journaliste. En voyant le film, on s’aperçoit que ce n’est pas tant le scénario qui pose problème car l’histoire est assez amusante avec de bons rebondissements, tout à fait le terreau des meilleures comédies américaines des années 30. Non, le problème est plutôt du côté de la réalisation un peu plate d’Alfred Green, réalisateur très prolixe et un peu tâcheron, qui avait pourtant signé « L’intruse » (« Dangereous ») un an auparavant avec la même Bette Davis. Le film reste amusant mais n’est pas vraiment brillant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, George Brent
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19 novembre 2006

Little man, what now ? (1934) de Frank Borzage

Titre français (rarement utilisé) : « Et demain ? »

Et demain?Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans l’Allemagne économiquement déprimée de l’entre-deux-guerres, un jeune couple tente de survivre et de s’établir. Frank Borzage réussit parfaitement à faire un film à deux faces, tout en contraste : d’un côté, l’homme qui cherche à trouver un emploi stable, ne parvenant que difficilement à contrôler une rage envers lui-même et la société ; de l’autre, sa femme aimante qui, par sa charmante pétulance et l’enfant qu’elle porte, parvient à maintenir la foi en l’avenir et donner un sens à leur couple. C’est le dosage et l’entremêlement de ces deux facettes qui fait la réussite du film et lui donne toute sa profondeur : si Borzage nous montre ce qui a fait le terreau de la montée du nazisme, misère, bourgeoise dépravée, c’est un monde où l’amour a toujours sa place, où il reste le plus fort. Margaret Sullavan est lumineuse, un véritable rayon de soleil dans ce monde rude et difficile.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Sullavan, Douglass Montgomery
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6 novembre 2006

Le grand jeu (1934) de Jacques Feyder

Le grand jeuElle :
Film beaucoup trop long qui ne m’a guère passionnée malgré la bonne prestation de Pierre-Richard Wilm et Françoise Rosay. Toutefois cette histoire de jeune riche, qui doit s’expatrier au Maroc et se fait abandonner par son amante intéressée, finit par lasser. Au sein de la légion étrangère, le jeune homme regrette son amour déçu, s’engage dans une autre aventure qui n’aboutit nulle part. La mise en scène a hélas bien vieilli.
Note : 2 étoiles

Lui :
Considéré comme un grand classique du cinéma français, ce film est bien moins convaincant 70 ans après sa sortie. Le scénario est assez prévisible, jouant un peu trop avec cet exotisme qui était à la mode dans les années 30. Le jeu des acteurs est assez inégal.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marie Bell, Pierre Richard-Willm, Françoise Rosay, Charles Vanel
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Robert Siodmak a signé un remake de ce film Le grand jeu  en 1954 avec Gina Lollobrigida. Voir la fiche et voir l’affiche

5 novembre 2006

La Grande illusion (1937) de Jean Renoir

La grande illusionElle :
Ce grand classique continue de tenir admirablement sa place. Pendant la première guerre mondiale, une amitié profonde se tisse entre des prisonniers aux origines sociales très diverses. Bien que les conditions de détention ne soient pas trop draconiennes, ils ne pensent bien évidemment qu’à s’évader. Et c’est Boeldieu, le bourgeois parisien, qui se sacrifie pour Maréchal issu d’un milieu populaire et son comparse juif. Les apparences sont trompeuses. De même que Renoir montre que, en dehors des lois de la guerre, des hommes tels Von Stroheim ou la jeune femme allemande peuvent éprouver de l’amitié et de l’amour à l’égard de leurs ennemis français. Une belle leçon d’humanisme. Gabin, Fresnay, Dalio, Carette y sont remarquables.
Note : 5 étoiles

Lui :
Même avec le recul des années, ce film paraît toujours aussi complet et même complexe. Par exemple, on comprend que le fond du propos est antimilitariste mais en même temps l’effet d’exaltation de la guerre y est magnifié. De même, on peut y voir un pamphlet contre les différences de classe sociale, mais aussi la force de la notion d’appartenance sociale qui transcende les frontières. Ainsi, le film semble s’attaquer surtout aux visions simplificatrices, réductrices car c’est avant tout une histoire humaine que nous raconte Renoir. Les personnages sont typés, certes, mais très forts. Une histoire qui, en final, nous marque en tant que spectateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim, Julien Carette, Marcel Dalio
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26 octobre 2006

Agent X27 (1931) de Josef von Sternberg

Titre original : « Dishonored »
Autre titre français : « X-27 »

Agent X27
Elle :
(pas vu)

Lui :
Dishonored est le troisième des sept films que Josef von Sternberg tournera avec Marlène Dietrich, « son » actrice… Il l’a révélée un an plus tôt avec L’ange bleu et Morocco (avec Gary Cooper). Cette fois, c’est lui-même qui écrit la base de cette histoire d’espionne autrichienne dans le pur style Mata-Hari, une histoire écrite sur mesure pour la mettre en valeur. Effectivement, elle occupe tout l’écran et cela est d’autant plus net que, Gary Cooper ayant refusé le rôle, son rival masculin est loin d’avoir la présence suffisante face à une Marlène sublimée par la mise en scène minutieuse de Sternberg. Elle semble jouer avec l’œil de la caméra comme elle se joue de ses opposants pour nous donner un film à la fois fougueux et romanesque. La scène finale de l’exécution reste parmi les scènes les plus fortes de l’histoire du cinéma. Le film est juste un peu en deçà de Shanghai Express ou de Scarlet Empress (L’impératrice rouge), film sublime qui marquera la fin de la collaboration Sternberg / Dietrich.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Victor McLaglen
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