22 avril 2008

L’étoile imaginaire (2006) de Gianni Amelio

Titre original : « La stella che non c’è »

L’étoile imaginaireElle :
Un film un peu désarçonnant dont on a du mal à cerner les aboutissants pendant assez longtemps. Il s’agit davantage de la quête initiatique d’un responsable de maintenance italien qui, par conscience professionnelle, veut aller en Chine réparer la pièce défectueuse de son usine démantelée. La naïveté et le désir de vérité le conduit à partir à la recherche de cette usine. Son parcours semé d’embûches lui donne l’occasion de découvrir la tendresse avec une jeune chinoise et d’aller au bout de lui-même et de découvrir la Chine industrielle avec ses dures conditions de travail et de vie, la pollution, la grisaille. Ce côté documentaire est intéressant et authentique.
Note : 3 étoiles

Lui :
Après que le haut-fourneau de son usine ait été revendu à un groupe chinois, un agent de la maintenance part en Chine de son propre chef apporter le moyen de corriger une pièce qu’il sait défectueuse. L’étoile Imaginaire décrit ainsi cette quête improbable et relativement décalée dans notre monde actuel d’individualisme et de performance. Sans le savoir, cet homme trouvera à l’autre bout du monde de quoi changer sa propre vie. Le film de Gianni Amelio a quelque mal à capturer le spectateur dans un premier temps mais, par le regard qu’il nous offre, trouve le moyen de nous intriguer puis de nous faire partager les sentiments de son héro. La Chine qu’il nous montre est celle des complexes industriels et des vastes cités surpeuplées, une Chine toujours grouillante d’une activité de grands travaux qui l’a fait ressembler à un vaste chantier permanent. Un film inhabituel.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sergio Castellitto, Ling Tai
Voir la fiche du film et la filmographie de Gianni Amelio sur le site imdb.com.

3 avril 2008

Golden door (2006) de Emanuele Crialese

Titre original : « Nuovomondo »

Golden doorElle :
(Abandon)
Note : 0 eacute;toile

Lui :
Golden Door nous fait revivre le parcours d’une famille d’immigrants siciliens, depuis leur campagne aride de Sicile jusqu’aux portes de l’Amérique. Alors qu’il nous avait enchanté avec son film précédent Respiro, Emanuele Crialese nous livre cette fois un film assez vide et empâté d’effets visuels inutiles. Le cinéaste semble ainsi avoir perdu toute la fraîcheur et l’authenticité qui faisaient le charme de ses films. Le personnage joué par Charlotte Gainsbourg donne l’impression de n’être, lui aussi, qu’un effet scénaristique inutile. La partie la plus intéressante de Golden Door se situe sur Ellis Island et le film prend alors une fonction de témoignage historique sur la sélection qui s’y est opérée pendant de nombreuses années, à l’entrée des Etats-Unis.
Note : 1 eacute;toile

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato
Voir la fiche du film et la filmographie de Emanuele Crialese sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Emanuele Crialese chroniqués sur ce blog…

30 mars 2008

Libero (2006) de Kim Rossi Stuart

Titre original : « Anche libero va bene »

LiberoElle :
Ce regard d’enfant triste et inquiet sur les fêlures et ruptures de sa famille est tout simplement bouleversant. Equilibriste sur les toits et funambule sur le fil de la vie, il frôle en permanence le précipice sans pouvoir trouver ses marques. Son père le somme d’être fort au travers de la natation qu’il n’aime pas. L’amour au sein de cette cellule familiale existe pourtant mais il ne sait comment s’exprimer, certainement pas en tout cas dans les vociférations du père. Quelques rares instants de bonheur partagés viennent ponctuer le quotidien pour aussitôt s’effacer. Le réalisateur Kim Rossi Stuart campe un père un peu brutal ulcéré par sa vie qui part en lambeaux. Sa femme instable et mal dans sa peau ne parvient pas à jouer son rôle de mère ; elle préfère fuir devant ses responsabilités. Les deux enfants subissent et observent cette disharmonie sans qu’ils puissent faire quelque chose pour l’empêcher. Adultes avant l’âge, ils sont confrontés aux cris, aux querelles, aux confidences des parents trop lourdes à porter et qui les empêchent de s’épanouir. Kim Rossi Stuart met en scène avec beaucoup de sensibilité, de pudeur et de douleur cette enfance malmenée et ces parents en quête d’un bonheur introuvable.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le jeune Tommi, 11 ans, a bien du mal à trouver une certaine stabilité entre un jeune père, instable et caractériel, et une mère qui ne fait que de brèves apparitions. Libero est un film vraiment touchant grâce à une authenticité nourrie par un formidable jeu d’acteurs, notamment de la part de Kim Rossi Stuart, le père, et d’Alessandro Morace, le fils, vraiment étonnant de force dans son jeu, retenu et taciturne. Un premier film vraiment réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alessandro Morace, Kim Rossi Stuart, Barbora Bobulova, Marta Nobili
Voir la fiche du film et la filmographie de Kim Rossi Stuart sur le site imdb.com.

22 janvier 2008

Gente di Roma (2003) de Ettore Scola

Gente di RomaElle :
Voyage original au cœur de Rome, une cité que l’on connaît peu sous ce jour. Ettore Scola nous plonge dans un kaléidoscope de sensations lors d’un voyage en bus qui se déroule du matin jusqu’à la nuit. Cette mosaïque de petites scènes et de personnages parfois hauts en couleur laisse entrevoir les problèmes d’immigration, de chômage, de vieillesse, de misère mais aussi le Rome des nuits sulfureuses ou nostalgiques. Malgré quelques petites longueurs, on se laisse entraîner à feuilleter l’album de voyage avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Lui :
Gente di Roma (= les gens de Rome) est un véritable hommage d’Ettore Scola à la ville de Rome, cette ville qu’il affectionne tant et qui tient toujours une grande place dans ses films. Gente di Roma se présente comme une mosaïque de petites scènes, certaines sont très courtes, seulement quelques secondes, alors que d’autres sont plus élaborées avec un dialogue soigneusement écrit. Au sein de cette ensemble, Scola développe plusieurs thèmes principaux pour nous expliquer ce que sont les gens qui peuplent Rome : la conscience de l’Histoire tout d’abord, à l’image de cet épousseteur de statues qui interrompt son travail pour déclamer au micro (ce que je pense être) le discours de Marc Antoine ; le thème de l’immigration ensuite, qu’il présente comme étant non pas intégrée mais parfaitement tolérée ; la vieillesse avec une scène d’anthologie au restaurant entre un père et son fils qui veut le placer en maison de retraite. Scola montre aussi son attachement politique profondément ancré à gauche en y intégrant les images du grand rassemblement de la gauche organisé par Nano Moretti. Tout cela forme un ensemble attachant où Rome paraît merveilleuse et foisonnante. Par certains aspects, on est à la limite du documentaire mais il s’agit bien d’un film où tout est écrit, merveilleusement bien d’ailleurs car Scola n’est pas seulement un très grand cinéaste, c’est aussi un excellent scénariste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alessandra Costanzo, Lola Pagnani, Giorgio Colangeli
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…

17 janvier 2008

Splendor (1988) de Ettore Scola

SplendorElle :
Film nostalgique sur l’âge d’or du cinéma italien et de son inexorable disparition au profit de la télévision. Mastroianni, propriétaire du cinéma le Splendor regarde impuissant et résigné sa salle de cinéma se vider au fil des ans. C’est triste et touchant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Splendor fait bien entendu penser à Cinema Paradiso sans toutefois en avoir le charme. Marcello Mastroianni semble absent du film et le personnage de Marina Vlady n’est pas assez développé. Le film tient surtout grâce à Massimo Troisi, acteur à la cadence verbale qui rappelle Benigni dans ses meilleurs jours, mais les dialogues ne sont pas toujours à la hauteur. De plus, Scola utilise à outrance une musique joué sur un piano désaccordé pour accompagner ses flash-backs, c’est un véritable supplice!
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Massimo Troisi, Marina Vlady
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…

18 décembre 2007

Ginger et Fred (1986) de Federico Fellini

Titre original : Ginger e Fred

Ginger et FredElle :
Dans son avant-dernier film, Fellini se livre à une satire féroce de la société de consommation des années 80 qui déverse partout son flot de publicités immondes et de programmes de télévision ineptes. Il nous introduit dans cet univers vulgaire par l’intermédiaire d’un ancien couple de danseurs de claquettes un peu déphasé et viellissant, qui doit faire un numéo en direct à la télévision. C’est le choc de ces deux mondes si opposés qui crée l’émotion mais aussi le rire. Fellini nous plonge comme toujours dans un monde cacophonique et foisonnant, peuplé de personnages si haut en couleur qu’ils déclenchent souvent l’hilarité. Giuletta Masina et Marcello Mastroianni sont très émouvants.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec Ginger et Fred, Frederico Fellini se livre à une franche critique de la télévision spectacle qui fleurissait en Italie dans les années 80. Force est de constater que 20 ans plus tard, son propos est toujours hélas d’actualité. Bien entendu, il fait cette diatribe dans le style qui n’appartient qu’à lui, avec une galerie de personnages vraiment hauts en couleurs rassemblés pour les besoins d’une émission en public : sosies de personnages célèbres et saugrenus (y compris le sosie de Pie XII…), travestis, nains, militaires à la retraite, et des costumes et déguisements qui valent le détour. Fellini dénonce cette télévision-poubelle qui envahit la vie de tous, évoquant son côté totalitaire par des analogies avec l’univers concentrationnaire autour de l’hôtel (pylone-mirador). La publicité n’est pas épargnée non plus, montrée soit démesurée, soit d’un niveau très bas et, là aussi, son propos est terriblement d’actualité aujourd’hui puisque la publicité n’a jamais été aussi racoleuse et envahissante. Il reste l’histoire de ce couple de danseurs, une histoire assez touchante mais guère plus optimiste, qui met cruellement en relief les occasions manquées. Ginger et Fred est l’un des tous derniers films de Fellini mais il s’inscrit dans la lignée de 8 1/2 ou de Roma, il fait partie de ses films dont la force du propos nous marque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, Marcello Mastroianni
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

18 décembre 2007

Les nuits de Cabiria (1957) de Federico Fellini

Titre original : « Le notti di Cabiria »

Les nuits de Cabiria Elle :
Beau film néoréaliste de Federico Fellini. Giulietta Masima, actrice que l’on avait déjà vue dans La Strada, interprète ici avec sensibilité le rôle d’une prostituée qui cherche à s’en sortir. Fellini dépeint avec cruauté les turpitudes dont l’homme peut être capable, mais aussi avec une certaine tendresse car il montre une certaine croyance en la nature humaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les nuits de Cabiria Dernier film de l’époque réaliste de Fellini (= pré-Dolce Vita), Les nuits de Cabiria est bien plus convaincant qu’Il Bidone, ne serait-ce parce que l’histoire tragique de cette prostituée romaine est plus touchante que les minables exploits de petits escrocs sans scrupules. Guilietta Masina a obtenu un prix pour cette interprétation si authentique. Fellini se laisse aussi aller sur l’un de ses sujets favoris : la représentation d’un pèlerinage à la Vierge est une véritable galerie des horreurs!
Note : 4 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, François Périer, Franca Marzi, Dorian Gray
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le nom Cabiria donné par Fellini à son héroïne est un hommage au film de Giovanni Pastrone Cabiria (1914), l’un des tous premiers péplums, la première superproduction de l’histoire du cinéma.

18 décembre 2007

Il bidone (1955) de Federico Fellini

Il BidoneElle :
En bref (*) : Après une première partie de film qui m’a paru un peu confuse (et assez bruyante!), Il Bidone montre la lente prise de conscience d’un petit escroc de ses malversations aux dépens de pauvres gens. Fellini montre, là encore, qu’il croit profondément en la nature humaine.
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref (*) : Cette peinture néoréaliste d’escrocs minables et plutôt méprisables peut certainement être vue comme une profonde critique de la société italienne, mais ce ne fut hélas pas mon cas.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Broderick Crawford, Giulietta Masina, Richard Basehart
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tous premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

20 novembre 2007

Bellissima (1951) de Luchino Visconti

BellissimaElle :
Une mère romaine remue ciel et terre pour que sa fillette soit choisie pour être la vedette d’un film. Bellissima est un film plutôt épuisant à regarder : c’est un concert de cris et d’altercations de la part de matrones qui sont tout de même un peu caricaturales dans leur exagérations verbales. Les rares minutes de silence sont très appréciées. Ceci étant dit, c’est par la peinture sociale qu’il nous présente que ce film de Visconti prend toute sa valeur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Anna Magnani en mama romaine, dans toute sa verve et son exubérance… On a envie de dire : il vaut mieux l’avoir en photo qu’en pension! Par delà ce déluge verbal et gestuel, on ne peut qu’admirer le talent de Visconti pour tracer le portrait de cette femme qui voudrait tant offrir une vie meilleure à sa fille. Au travers de ce personnage, c’est aussi le portrait de l’Italie d’après guerre, une Italie qui a du mal à se trouver un sens mais néanmoins pleine d’énergie et de volonté. Et c’est toute cette énergie que l’on a l’impression de prendre presque comme un coup de poing en regardant Bellissima.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anna Magnani, Walter Chiari, Tina Apicella
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Luchino Visconti chroniqués sur ce blog…

3 septembre 2007

Salvatore Giuliano (1961) de Francesco Rosi

Salvatore GuilianoElle :
Ce film politique montre la collusion entre la police, la mafia et les bandits dont fait partie Giuliano. Bien que la démonstration soit un peu longue et confuse, elle est cependant révélatrice de la complexité politique en Sicile.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette fresque politique de Franceso Rosi met l’accent sur les collusions du pouvoir avec tantôt des bandes de petits hors-la-loi populaires, tantôt la mafia, au gré des circonstances et des besoins. La forme est assez originale puisque Rosi adopte un type de construction sans chronologie suivie. Sur le fond, si la démonstration garde toute sa force, le propos en a perdu un peu avec le temps : les démons des années 60 sont bien morts et ce combat de Rosi pour la vérité se regarde d’un oeil presque nostalgique de nos jours. C’était tout de même un témoignage puissant qui a eu un fort retentissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pietro Cammarata, Frank Wolff
Voir la fiche du film et la filmographie de Francesco Rosi sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Francesco Rosi chroniqués sur ce blog…