12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Pialat sur le site IMDB.

Voir les autres films de Maurice Pialat chroniqués sur ce blog…

12 avril 2006

« …comme elle respire » (1998) de Pierre Salvadori

...Comme   elle respire Elle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que ce film a deux facettes : une face comédie, avec des scènes assez truculentes dues au tandem Stévenin/Riaboukine, et une étude de caractère, une charmante mythomane paumée qui ment comme elle respire. L’assemblage de ces deux facettes n’est pas toujours très réussi, on bascule brutalement de l’un à l’autre et l’ensemble semble manquer d’homogénéité. Le film repose beaucoup sur Marie Trintignant qui semble parfaitement à l’aise dans son personnage mais sans égaler ses meilleures interprétations. Au final, c’est l’aspect comédie qui semble le plus réussi (la scène des cagoules est absolument délirante…) ce qui n’était peut-être pas l’intention du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Guillaume Depardieu, Jean-François Stévenin, Serge Riaboukine
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Salvadori sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pierre Salvadori chroniqués sur ce blog…

9 avril 2006

Un petit jeu sans conséquence (2004) de Bernard Rapp

Un   petit jeu sans conséquence Elle :
Une comédie douce amère bien sympathique adaptée de la pièce de théâtre du même nom. Un couple fait semblant de se séparer pour connaître les réactions de leurs amis sur leur relation amoureuse. C’est un petit jeu cruel et dangereux auquel il se prête car bien évidemment tout le monde a son avis et cherche même à profiter de la situation pour en tirer des avantages. Les dialogues sont amusants et la mise en scène est légère comme cette journée d’été passée dans ce magnifique parc. Sandrine Kiberlain, Yvan Attal et Jean-Paul Rouve sont pétillants. Ce marivaudage sans prétention fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
On se laisse rapidement gagner par ce petit jeu sans conséquence, amusant (pour nous, spectateurs, du moins) et c’est surtout la qualité des dialogues qui rend ce film vraiment plaisant à regarder. Il y a beaucoup de vivacité dans l’enchaînement des petits rebondissements de cette situation qui n’en est pas une. Sandrine Kiberlain, Jean-Paul Rouve et Yvan Attal sont particulièrement convaincants et contribuent à la réussite de ce film qui amuse et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Yvan Attal, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Lionel Abelanski
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Rapp sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bernard Rapp chroniqués sur ce blog…

9 avril 2006

Le Stade de Wimbledon (2001) de Mathieu Amalric

Le Stade   de Wimbledon Elle :
Malheureusement, le passage de Mathieu Amalric à la mise en scène n’est pas très réussi. Cette adaptation de roman est des plus énigmatiques quant à son intérêt. Jeanne Balibar part sur les traces d’un écrivain à Trieste et rencontre les gens qui l’ont connu. C’est barbant à souhait. On ne parvient pas à s’intéresser à ce personnage.
Note : 1 étoile

Lui :
Matthieu Amalric ne fait pas grand chose pour nous intéresser à cette histoire d’enquête sur un écrivain sans livre. Le film se révèle particulièrement abscons et imperméable, alors on décroche assez rapidement.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jeanne Balibar, Esther Gorintin, Anna Prucnal
Voir la fiche du film et la filmographie de Mathieu Amalric sur le site IMDB.

8 avril 2006

Le dernier tournant (1939) de Pierre Chenal

Le   dernier tournant Elle :
Film d’une grande intensité dans la noirceur des personnages et de leurs desseins. Le trio mari, femme, amant fonctionne bien. Michel Simon en mari naïf est convaincant. On peut cependant éprouver un certain détachement vis-à-vis du couple machiavélique tant la perversité de leurs projets est grande.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le dernier tournant est la toute première adaptation du roman de James Cain “Le facteur sonne toujours deux fois”, roman qui a été porté six fois à l’écran! Des personnages de cette version française émane la même force, la même intensité dans le dramatique que l’on trouvera dans les versions suivantes, voire même plus. Michel Simon joue sobrement, il est particulièrement convaincant, et les deux autres personnages sont tout aussi forts. Un beau film, peu connu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Gravey, Michel Simon, Marcel Vallée, Florence Marly
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Chenal sur le site IMDB.

Le roman de James Cain a été porté 4 fois à l’écran :
Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avce Michel Simon et Fernand Gravey
Ossessione (Les amants diaboliques) de Visconti en 1943.
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) célèbre film noir de Tay Garnett (1946) avec le couple Lana Turner / John Garfield,
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de Bob Rafelson en 1981, version plus racoleuse avec Jessica Lange et Jack Nicholson.

A noter également une version hongroise en 1998 : « Szenvedély » de György Fehér, et une version malaise : « Buai laju-laju » (« Swing My Swing High, My Darling ») de U-Wei Haji Saari en 2004.
En outre, Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) avec Robert Hossein et Catherine Rouvel présente de grandes analogies avec le roman de James Cain.

8 avril 2006

Trouble (2005) d’ Harry Cleven

Trouble Elle :
(pas vu)

Lui :
Dès le début de ce thriller, le réalisateur utilise les codes traditionnels du genre pour créer une atmosphère lourde : infra graves, images troubles… Ce maniérisme empêche un peu de s’intéresser à cette histoire de jumeaux qui se redécouvrent après de nombreuses années. On sait dès le départ que cela va mal se passer et la suite confirme bien entendu notre pressentiment, le dernier tiers de film devenant même assez sanglant. Peu de réelles surprises donc et beaucoup de « procédés ». Seul Benoît Magimel parvient à tirer son épingle du jeu en donnant une belle prestation, mais cela ne peut suffire hélas.
Note : 1 étoile

Acteurs: Benoît Magimel, Natacha Régnier, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Harry Cleven sur le site IMDB.

7 avril 2006

C’est la vie (2001) de Jean-Pierre Améris

C'est la vie Elle :
Un film intense qui bouleverse puisqu’il aborde un sujet tabou, l’accompagnement de fin de vie dans un centre de soins palliatifs. Jacques Dutronc rentre parfaitement dans la peau de ce malade entre la vie et la mort et joue avec subtilité la fragilité de son existence, l’intensité des bons moments de la vie. Alors qu’il était solitaire et agressif, il se découvre un besoin charnel de tisser des relations très fortes avec les autres personnes du centre comme pour échapper à la solitude. Sa rencontre lumineuse avec Sandrine Bonnaire qui l’accompagne dans la mort l’aide à franchir le pas. Jean-Pierre Améris filme ces instants avec pudeur et émotion tout en impliquant fortement le spectateur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Jean-Pierre Améris filme ce sujet sur la mort sans fioritures, il semble vouloir témoigner tout simplement. Sur ce plan, le film est plutôt réussi, mais plusieurs points semblent artificiels, idylliques même, ce qui en réduit un peu la portée et l’on sent que le réalisateur pathétise un peu. Malgré cela, le film reste assez émouvant, et même attachant. Dutronc et Sandrine Bonnaire sont remarquables.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Dutronc, Sandrine Bonnaire
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Améris sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean-Pierre Améris chroniqués sur ce blog…

7 avril 2006

La femme défendue (1997) de Philippe Harel

La femme   défendue Elle :
Une histoire d’adultère entre un homme marié de 40 ans et une jeune femme de 22 ans. Une histoire finalement assez banale sauf que dans ce film, Philippe Harel prend la place de cet homme en caméra subjective face une éblouissante Isabelle Carré. On ne le verra qu’en reflets dans des miroirs ou fenêtres. Le scénario repose sur ce duo d’acteurs et sur des dialogues assez savoureux. On pénètre dans l’intimité de ces personnages au travers de leur passion amoureuse, leurs mesquineries et jalousies, leurs ruptures ou réconciliations. Ce n’est pas un grand film mais on se laisse glisser avec plaisir dans cet univers de confidences tant c’est naturel et bien joué.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’originalité de ce film n’est pas dans l’histoire en elle-même : un homme marié à la quarantaine confortable qui a une aventure avec une charmante jeunette. Une situation déjà vue mille fois… sauf que Philippe Harel nous fait vivre cette fois l’histoire de l’intérieur puisque tout est filmé en caméra subjective : on est à la place de l’homme, en tête à tête avec Isabelle Carré qui occupe donc 95% des plans du film. Et cela fonctionne bien, même très bien : il faut d’abord attribuer cette réussite au jeu d’Isabelle Carré, qui joue avec beaucoup de naturel et de charme… et aussi à la qualité des dialogues qui sonnent toujours très justes avec une petite dose d’humour bienvenue. Une aventure ordinaire que l’on a l’amusante impression de vivre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Philippe Harel
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Harel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Philippe Harel chroniqués sur ce blog…

Note : Les films entièrement en caméra subjective sont rares.
Le premier fut « The lady in the lake » (La Dame du lac) de Robert Montgomery en 1947, une enquête policière (d’après un roman de Chandler) où le seul moment où l’on voyait le héro était, là aussi, quand il se regardait dans une glace. La scène où Philippe Harel se regarde dans une glace est certainement un hommage à ce film.

5 avril 2006

À tout de suite (2004) de Benoît Jacquot

À tout de suite Elle :
Ce film en noir et blanc réalisé avec une simple caméra DV vibre d’intensité et d’émotion. Les années 70, des images d’archives entrecoupent les scènes de cette histoire vraie. Benoît Jacquot filme la cavale échevelée de jeunes braqueurs qui viennent de tuer un homme. Isild Le Besco incarne une toute jeune femme follement amoureuse de l’un d’entre eux. Elle quitte la maison et est prête à le suivre jusqu’au bout et n’importe où. Elle illumine le film par sa grâce, la pureté de ses émotions, de son insouciance et de son désir de liberté. Benoît Jacquot ne fait pas un polar mais s’attache à montrer la fuite éperdue de jeunes gens touchés par un amour fou. Le film est bien rythmé et les personnages sont attachants. On ne s’ennuie pas une seconde. Preuve qu’on peut créer de très bons films avec peu de moyens et un bon metteur en scène.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur une histoire réelle, ce récit d’une cavale, une fuite en avant éperdue, est surtout centré sur son héroïne principale, une jeune bourgeoise qu’un amour fou, irraisonné, entraîne dans une histoire qui n’est pas la sienne. Benoît Jacquot parvient merveilleusement à donner beaucoup de force à ce personnage, jeune fille d’une innocence et d’une naïveté désarmante. Filmé en DV, avec montage apparent de documents d’époque (1970), le grain de l’image peut faire peur dans les premières secondes mais on oublie très rapidement les imperfections tant il y a de force dans ce noir et blanc qui permet de superbes plans de visages notamment. On pourra juste reprocher à Benoît Jacquot de n’avoir laissé que peu de place aux autres personnages, qui paraissent un peu stéréotypés, à commencer par son compagnon de cavale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Ouassini Embarek, Nicolas Duvauchelle, Laurence Cordier
Voir la fiche du film et la filmographie de Benoît Jacquot sur le site IMDB.

Voir les autres films de Benoît Jacquot chroniqués sur ce blog…

5 avril 2006

Va savoir (2001) de Jacques Rivette

Va savoir Elle :
Trois heures passées avec des personnages ennuyeux, peu attachants et se créant des problèmes existentiels afin de donner un sens à leur vie. Je regrette les anciens Rivette comme Céline et Julie vont en bateau ou La Belle Noiseuse.
Note : 2   étoiles

Lui :
Jacques Rivette filme avec un certaine sensibilité, très près de ses personnages, mais on a bien du mal à accrocher à leurs histoires qui paraissent bien typiques d’un certain petit monde intellectuel parisien. Sur le plan du scénario, le film paraît ainsi bien conventionnel, bourré de clichés et finalement assez long et souvent ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Marianne Basler
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rivette sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Rivette chroniqués sur ce blog…