12 juin 2006

Amour d’enfance (2001) d’ Yves Caumon

Amour d'enfance Elle :
Paul, l’étudiant interprété par Mathieu Amalric, retourne en vacances chez ses parents agriculteurs. Il est confronté à un choix de vie. Doit-il se raccrocher aux êtres simples et aux lieux plus limités de son enfance ou doit-il faire face à un monde inconnu et perturbé ? Le réalisateur parvient à rendre authentique et sincère le monde paysan et Mathieu Almaric comme d’habitude endosse avec émotion le rôle de ce fils dubitatif. La démarche du film est intéressante ; toutefois des maladresses et longueurs subsistent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Amour d’enfance dépeint assez justement le fort décalage de ce fils, parti faire ses études à Paris, avec le monde son enfance, qui lui semble certes plus simple mais dans lequel il n’a plus sa place. Si le propos est globalement anti-rural, et si le film comporte quelques stéréotypes classiques, il se dégage une authenticité certaine qui suscite l’intérêt. Le rythme est assez lent, les dialogues sont limités et peuplés de silences. Mathieu Amalric est le pivot central du film, rôle qu’il assure parfaitement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric
Voir la fiche du film et la filmographie de Yves Caumon sur le site IMDB.

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5 juin 2006

L’emploi du temps (2001) de Laurent Cantet

L'emploi du temps Elle :
Basé sur l’histoire vraie de Jean-Claude Roman, ce film retrace la longue plongée dans le mensonge de ce père de famille qui n’ose avouer son licenciement à sa femme et préfère manigancer des coups foireux pour subvenir aux besoins de sa famille. La peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir sa femme compréhensive sont les pistes avancées dans le scénario. Le parcours de cet homme est intriguant et pathétique à la fois. Malgré quelques longueurs, Laurent Cantet parvient à s’approcher des motivations et tourments de cet homme acculé. Karine Viard en épouse attentive est très touchante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Librement inspiré d’un fait divers bien connu, l’histoire de cet homme qui a peur de décevoir son entourage en avouant qu’il a perdu son travail est un peu survolée par ce film. Le scénario se déroule assez platement, aucun aspect n’est un tant soit peu approfondi, on se contente de le regarder s’enfoncer vainement et lamentablement dans son mensonge. Le film manque un peu de conviction.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Aurélien Recoing, Karin Viard
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Voir aussi nos commentaires sur le film de Nicole Garcia : « L’Adversaire« , autre adaptation de la même histoire.

3 juin 2006

8 femmes (2002) de François Ozon

8 femmes Elle :
Malgré le formidable film Sous le sable de François Ozon, je m’attendais au pire c’est-à-dire à une comédie outrancière et criarde. Eh bien non, j’ai eu droit à une comédie policière à la Agatha Christie, filmée de façon théâtrale et originale où l’humour et l’horreur se côtoient. Ce film dédié aux femmes bascule du rire à l’effroi, fait tomber les masques et l’hypocrisie des bonnes moeurs. Nos huit femmes sont talentueuses en particulier Isabelle Huppert en vieille fille rigide et Fanny Ardant en femme mûre et séductrice. François Ozon témoigne d’une grande maîtrise de la caméra et du scénario.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’idée de base pouvait être intéressante mais Ozon ne parvient à dépasser le stade du conventionnel, du prévisible, du caricatural. A part le numéro d’actrices, je ne vois pas trop l’intérêt d’un tel film. D’ailleurs l’erreur est peut-être là : la présence d’une telle brochette d’actrices connues a sans doute sclérosé le film, l’empêchant de décoller…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Fanny Ardant, Danielle Darrieux, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier, Firmine Richard
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3 juin 2006

L’appartement (1996) de Gilles Mimouni

L'appartement Elle :
Ce premier film, très axé sur la recherche architecturale (Gilles Mimouni a fait des études d’architecture), présente peu d’intérêt à mes yeux. La recherche de cette belle femme (Monica Belluci) par Vincent Cassel est interminable et ennuyeuse. Le réalisateur semble plus préoccupé par l’esthétisation que par la dynamique de son scénario.
Note : pas d'étoile

Lui :
Pour son premier film, Gilles Mimouni a du mal à trouver le bon équilibre. Son film pourtant démarre très bien et la mise en place de ses personnages et de son intrigue est originale et assez prenante. Il soigne aussi l’esthétisme des images. L’originalité de ses décors (notamment en termes d’architecture) contribue à créer un climat. Hélas, l’intrigue traîne en longueur et l’on finit par se désintéresser de l’histoire. La fin est même un peu ridicule dans sa surenchère de rebondissements. Très bon jeu des acteurs en général et de Vincent Cassel en particulier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Romane Bohringer, Vincent Cassel, Jean-Philippe Écoffey, Monica Bellucci, Sandrine Kiberlain
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1 juin 2006

Vertiges de l’amour (2001) de Laurent Chouchan

Vertiges de l'amour Elle :
Amusante comédie sur les angoisses d’avant-mariage d’un homme indécis interprété par Philippe Torreton qui ici révèle des talents comiques. Le thème n’est pas très novateur puisque l’on visualise toutes les tournures possibles que son mariage peut prendre mais le traitement est incisif et humoristique. Vertiges de l’amour est vraiment un bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Lui :
A partir d’une situation assez simple (se poser des questions la veille de son mariage), Laurent Chouchan parvient à faire une excellente comédie où l’on ne s’ennuie pas une seconde. La structure surprend un peu au départ mais permet au scénariste de s’amuser avec son histoire, de la triturer dans tous les sens… Il n’y a pas de grands messages dans son propos, juste de l’amusement pur. Un régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Philippe Torreton, Julie Gayet, Sophie-Charlotte Husson
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31 mai 2006

Mon petit doigt m’a dit… (2005) de Pascal Thomas

Mon petit doigt m'a dit... Elle :
Malgré le talent de Catherine Frot et d’André Dussollier, je ne suis pas parvenue à aller jusqu’au bout de cette fantaisie policière adaptée d’un roman d’Agatha Christie. Le mélange de burlesque à l’intrigue finit par agacer et nuit au suspense de l’histoire. On finit par s’ennuyer profondément.
Note : pas d'étoile

Lui :
Dans Mon petit doigt m’a dit, Pascal Thomas est parvenu à bien rendre ce subtil mélange d’intrigue et de dérision que l’on peut trouver dans certains romans policiers anglais, ceux d’Agatha Christie en l’occurrence, le tout saupoudré de ce petit côté désuet qui place l’ensemble un peu hors du temps (un petit côté “Club des 5″). Les aspects éventuellement un peu sordides de l’intrigue policière sont ainsi parfaitement contrebalancés par une série continuelle de petites touches d’humour, au premier rang desquelles se trouve le métier, totalement improbable, de Dussollier qui évolue dans un monde militaire assez croquignolesque. Comme d’habitude, Catherine Frot excelle dans son rôle de femme gentiment farfelue. L’ensemble donne un film léger, assez hors normes, mais vraiment plaisant. Un vrai et bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, André Dussollier, Geneviève Bujold, Laurent Terzieff, Valérie Kaprisky
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Note : Le roman d’Agatha Christie « By the pricking of my thumbs » a été également adapté pour la télévision anglaise en 2006, une version qui semble avoir été peu appréciée.

2e note : Intrigué par le titre anglais du roman (« By the pricking of my thumbs », littéralement « Par le fourmillement de mes pouces »), j’en ai recherché la signification…
Cela vient de Macbeth :
By the pricking of my thumbs,
Something wicked this way comes.

Shakespeare fait référence à une croyance remontant à l’époque romaine qui disait qu’un fourmillement dans le pouce gauche était l’un des indices annonciateurs de l’influence du Mal.

30 mai 2006

Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard

Sur mes lèvres Elle :
Rencontre troublante de deux exclus admirablement interprétés par Emmanuelle Devos et Vincent Cassel. Elle est une secrétaire frustrée professionnellement et sexuellement ; Lui est un ex-taulard qui vient l’assister à son bureau. Mis à part le regard critique sur les impitoyables relations professionnelles, Jacques Audiard parvient brillamment à peindre le jeu de cache-cache auquel se livrent ces deux paumés qui se cherchent et se perdent. Sa caméra traque les émotions, les gros plans de visage, les lumières diffuses. La partie polar du film est bien ficelée également mais elle m’a moins intéressée ; je l’ai trouvée un peu longue. Un film noir et original.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec Sur mes lèvres, Jacques Audiard réalise un film à deux facettes. D’abord il met en scène une femme qui ne parvient que difficilement à s’adapter à son monde professionnel assez dur (l’immobilier et le BTP). L’embauche d’un ex-taulard va lui ouvrir des horizons nouveaux. Sur ce plan, le réalisateur parvient bien à nous faire partager les sentiments de cette femme, à nous faire comprendre ses frustrations. Le film bascule ensuite dans le polar et cette partie paraît plus longue. C’est dommage car sinon le film est bien réussi, assez chargé d’émotions, authentique et d’une approche plutôt originale. Belles prestations d’Emmanuelle Devos et de Vincent Cassel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Emmanuelle Devos, Olivier Gourmet, Olivier Perrier
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29 mai 2006

Les âmes fortes (2001) de Raoul Ruiz

Les âmes fortes Elle :
Après avoir lu le roman de Jean Giono qui ne m’avait que moyennement plu, je trouve cette adaptation de Raoul Ruiz assez ampoulée. Nous avons plus droit à une reconstitution digne d’une série télévisée qu’à un grand film. La veillée funèbre des grands-mères n’est guère convaincante. Les personnages sont trop policés et manquent de profondeur et d’envergure alors que ce devraient être des paysans du cru. Même les décors sont trop jolis. D’autres incohérences et maladresses subsistent. Quant à Laetitia Casta, elle parvient à s’en tirer modestement. Mais de là à en parler comme d’une grande révélation…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce portrait d’une “âme forte”, adapté du roman de Giono, s’avère être peu convaincant. De nombreuses scènes paraissent artificielles, on ne croit pas vraiment aux personnages et on ne retrouve pas le talent que Raoul Ruiz montrait dans ses films précédents. Le film ne tient que par son scénario, qui hélas s’étire en longueurs vers la fin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laetitia Casta, Frédéric Diefenthal, Arielle Dombasle, John Malkovich, Charles Berling
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29 mai 2006

Les âmes câlines (2001) de Thomas Bardinet

Les âmes câlines Elle :
Comédie familiale un peu facile mais qui se laisse tout de même regarder, surtout pour la belle prestation de François Berléand. Celui-ci incarne un quinquagénaire divorcé et sans le sou qui a le désire de rester jeune à tout prix. Les situations sont amusantes mais le réalisateur donne un peu trop dans l’exagération ce qui réduit la portée de cette comédie douce amère.
Note : 3 étoiles

Lui :
Les âmes calines est une comédie parfois assez amusante mais qui comporte des situations trop forcées ou un peu faciles. Le film est porté à bout de bras par François Berléand, acteur qui excelle dans ce rôle de célibataire quadragénaire et dragueur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Berléand, Laetitia Coti, Valérie Donzelli, Thibaut Boidin, Aurore Clément
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27 mai 2006

Bob le flambeur (1955) de Jean-Pierre Melville

Bob le flambeur Elle :
Dans un de ses premiers films noirs, Jean-Pierre Melville impose déjà son style très personnel où l’ombre et la lumière, le Paris des années cinquante, le milieu des truands machos jouent un grand rôle. Son regard semble nostalgique et triste dans cette histoire où Bob le Flambeur va gagner au jeu l’argent qu’il est censé volé au casino de Deauville, le même soir. Un joli clin d’oeil. La forme du film m’a plus intéressée que le scénario qui traîne un peu en longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce premier polar de Jean-Pierre Melville est remarquable par la façon dont il donne vie à ses personnages. Il se dégage une impression de vérité, de réalisme. Melville aime s’attarder avec eux et les scènes de la vie nocturne de Pigalle contribuent à donner presque un aspect documentaire au film. Il met aussi beaucoup en valeur son personnage féminin, jouée par Isabelle Corey, d’après lui une sérieuse concurrente de Brigitte Bardot. Un beau film, assez brut, où l’on sent l’influence du polar américain, mais avec déjà un style très “melvillien”.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Corey, Daniel Cauchy, Roger Duchesne, Guy Decomble
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Remake :
L’homme de la Riviera (The Good thief) de Neil Jordan (2002) avec Nick Nolte et Tchéky Karyo