27 juin 2006

Dieu est grand, je suis toute petite (2001) de Pascale Bailly

Dieu est grand, je suis toute petite Elle :
Cette histoire de jeune fille qui se cherche et se réfugie dans la religion ne m’a pas accrochée une seconde. Le trait est si forcé qu’on n’y croit pas. Depuis Amélie Poulain, Audrey Tatou est abonnée aux rôles sans consistance. Mis à part son sourire narquois, c’est le grand vide. La réalisatrice échoue dans sa tentative de faire une comédie drôle et grave à la fois. N’est pas Woody Allen qui veut…
Note : pas d'étoile

Lui :
Le film est étonnamment vide et sans objet. Difficile de déceler un scénario sous le babil des acteurs…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Audrey Tautou, Edouard Baer, Julie Depardieu, Catherine Jacob
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascale Bailly sur le site IMDB.

27 juin 2006

La règle du jeu (1939) de Jean Renoir

La règle du jeu Elle :
La règle du jeu fut honni à sa sortie pour cause d’irrévérence et de satire de l’aristocratie. En effet, Jean Renoir nous entraîne de façon jubilatoire dans les relations tumultueuses d’un marquis (Marcel Dalio) et sa femme slave. Le trait est vif et narquois pour cerner les attitudes, l’hypocrisie et les mensonges de la gent aristocratique. Ce qui est amusant aussi, c’est le parallèle que le cinéaste fait avec les domestiques qui ont les mêmes tourments amoureux que leurs patrons. Dans ce rôle, Julien Carette est inénarrable. Les scènes de la soirée chic où tous les carcans sociaux sautent sont truculentes. Jean Renoir s’y défoule à coeur joie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il est toujours agréable de revoir ce film de Renoir, même s’il faut se replacer dans le contexte de l’époque pour apprécier toute la nouveauté et l’inventivité contenue dans ce film. Mordante satire de la (haute) bourgeoisie qui arrange (à vue) les règles sociales, le propos est servi par une mise en scène sans failles, très moderne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Marcel Dalio, Nora Gregor, Roland Toutain, Jean Renoir, Paulette Dubost, Julien Carette
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Renoir sur le site IMDB.

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25 juin 2006

Landru (1962) de Claude Chabrol

Landru Elle :
Portrait ambigu et non dénué d’humour du sinistre Landru qui brûla en 1917 onze femmes après les avoir dépouillées de leurs biens. Chabrol ne prend pas vraiment position et s’interroge sur la réelle responsabilité de l’assassin et les atrocités de la guerre 14-18 générées par la société bien pensante de l’époque. La mise en scène est très stylisée et théâtrale avec des décors intérieurs peints. Malgré certaines longueurs, il faut noter l’excellente prestation de Charles Denner.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film est plutôt décevant ; dans la carrière de Chabrol, il semble que ce soit une sorte de commande. Le scénario est globalement traité assez platement et, côté acteur, Charles Denner force son jeu. La seule originalité est de présenter un Landru plutôt sympathique et pittoresque, et de sous-entendre que la violence de la société était à cette époque (guerre de 14) beaucoup plus forte. Mais, si ce genre de parti pris provocateur était suffisant en 1962 pour remarquer un film, ce n’est plus le cas actuellement et, avec le recul, ce film paraît moins intéressant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Denner, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Stéphane Audran, Hildegard Knef
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25 juin 2006

Marie-Chantal contre Docteur Kha (1965) de Claude Chabrol

Marie-Chantal contre Docteur Kha Elle :
Abandon au bout de 30mn. Film d’espionnage satirique que j’ai trouvé bien vieilli tant sur le plan de l’image que de l’histoire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Chabrol a plutôt bien réussi cette parodie des films d’espionnage. Les personnages de Marie-Chantal contre Docteur Kha sont assez extraordinaires, et on retrouve les acteurs favoris de Chabrol dans des rôles peu banals d’espions assez pittoresques. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles de scénario, et aussi beaucoup d’humour dans les situations et les dialogues, un humour plus subtil que dans d’autres parodies de la même époque, comme par exemple Les Barbouzes. En prime, Chabrol nous gratifie de plusieurs scènes de type “hommage à Hitchcock”…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie Laforêt, Francisco Rabal, Serge Reggiani, Charles Denner, Akim Tamiroff, Roger Hanin, Stéphane Audran
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25 juin 2006

Le promeneur du Champ de Mars (2005) de Robert Guédiguian

Le promeneur du Champ de Mars Elle :
Cette adaptation des « Mémoires interrompues » de Georges-Marc Benamou est davantage une promenade de fin de vie dans les derniers mois d’existence de François Mitterrand qu’un film sur les coulisses de la politique. Le nom du président n’est jamais prononcé et la France du quotidien est gommée totalement. Seules les références au passé avec la famille, l’affaire Bousquet et au présent avec la maladie qui le ronge de l’intérieur sont mises en avant. Le président se retrouve sur le même pied d’égalité qu’un homme ordinaire confronté à la vieillesse et à la maladie. Michel Bouquet est éblouissant dans ce rôle d’homme désemparé et sarcastique. Il pense à la trace qu’il va laisser dans l’histoire et à la mort prochaine qu’il tente d’apprivoiser. Le jeune journaliste devenu le confident du président sans trop savoir pourquoi, recueille le témoignage tout en essayant de prendre du recul sur l’histoire malgré sa fascination pour le personnage. La mise en scène aux ambiances feutrées pour des confidences intimes est sobre et belle. Un bon film à découvrir que l’on soit de droite ou de gauche.
Note : 5 étoiles

Lui :
Michel Bouquet est vraiment saisissant de vérité dans son interprétation de François Mitterrand à la veille de sa mort. Le film de Robert Guédiguian nous montre plus l’homme que l’homme d’état : il sait que sa mort est proche et les rapports qu’il entretient avec le jeune journaliste chargé d’écrire un livre de mémoires sont presque hors du temps. Le film évite tout contenu politique (mis à part un discours devant des mineurs) et aussi la facilité de montrer les coulisses du pouvoir. Non, Le promeneur du Champ de Mars est un film qui se regarde bien plus simplement. C’est surtout un film de réflexion sur la fin de vie et sur la mort.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Jalil Lespert
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22 juin 2006

Reines d’un jour (2001) de Marion Vernoux

Reines d'un jour Elle :
Délicieuse comédie pétillante et grinçante à la fois. L’humour est empreint de légèreté et de fantaisie. On suit le parcours séparé plusieurs personnages qui finissent par se rencontrer. Karine Viard en femme mariée qui commet l’adultère est géniale ; Victor Lanoux en vieil ours mal léché doit retrouver son ancien amour sous les traits de Jane Birkin; Helen Fillières se fait mettre enceinte par le marié lors du repas de mariage ; Sergi Lopez, un chauffeur de bus se fait plaquer par sa Clémentine Célarié. Les situations de Reines d’un jour sont loufoques et incongrues, les personnages sont drôles et attachants, enfin le scénario est riche, bourré de gags et de trouvailles visuelles. Marion Vernoux réussit à parfaitement à créer une atmosphère parisienne parfois gaie, parfois triste où des êtres ordinaires sont confrontés à leurs fantasmes et leur solitude.
Note : 5 étoiles

Lui :
Très bonne comédie basée sur des tranches de vie, ou plutôt une tranche de vie puisque le film ne montre qu’une journée (d’où le titre). L’équilibre trouvée par la réalisatrice est parfait: L’humour est très présent mais jamais lourd ni forcé, les personnages sont fantasques mais sans être crispants. La construction est assez originale et contribue à susciter sans cesse l’intérêt. Marion Vernoux a également été très habile pour retourner le schéma classique de nombre de films: son histoire repose uniquement sur les personnages féminins, les hommes sont soit des potiches, soit des loques! Tout cela est donc très bien fait, intelligemment dosé, et au final, pour nous, très amusant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Hélène Fillières, Victor Lanoux, Jane Birkin, Sergi López, Clémentine Célarié, Gilbert Melki
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20 juin 2006

Betty Fisher et autres histoires (2001) de Claude Miller

Betty Fisher et autres histoires Elle :
Une mère névrosée, incarnée par une Nicole Garcia un peu trop spartiate ; sa fille Betty, perturbée par le manque d’affection de sa mère, est incarnée par une Sandrine Kiberlain très émouvante. Betty Fisher perd son fils et sa mère kidnappe un enfant délaissé par sa mère. Ce film lucide et glacé parle de la difficulté des relations mère-enfant qui peuvent se transformer en duel égoïste et vengeur. Claude Miller tisse sa toile en peignant séparément la vie d’êtres tourmentés et individualistes où seul le chacun pour soi compte. Sa démarche est intéressante et témoigne des maux de notre société occidentale.
Note : 4 étoiles

Lui :
J’ai eu un peu de mal à accrocher à cette histoire où chaque personnage semble un peu plus névrosé que le précédent. Le générique, assez insupportable, donne un peu le ton général du film qui m’a mis assez mal à l’aise. De plus, je suis toujours un peu sceptique sur la démarche: je pense que le propos de Claude Miller est de dénoncer l’égoïsme de ses personnages, mais en même temps, le fait de l’étaler ainsi contribue à établir cet individualisme comme une normalité de notre société. A part cela, très bonne prestation de Sandrine Kimberlain mais, en revanche, Nicole Garcia force un peu trop son jeu de mère névrotique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Nicole Garcia, Mathilde Seigner, Luck Mervil, Edouard Baer
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15 juin 2006

Le Zèbre (1992) de Jean Poiret

Le Zèbre Elle :
(pas vu)

Lui :
Unique film de Jean Poiret, tourné juste avant sa mort, il est un peu difficile de ne pas penser à lui en regardant cette comédie. C’est du cinéma de boulevard, mais assez bien enlevé et où il a su ne pas trop forcer le trait. Thierry Lhermitte est franchement farfelu et idolâtre Caroline Cellier qui se retrouve au centre du film, comme sur un piedestal. On rit franchement et le film fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Thierry Lhermitte, Caroline Cellier
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14 juin 2006

La fille de son père (2001) de Jacques Deschamps

La Fille de son père Elle :
Histoire invraisemblable sur un homme (François Berléand) qui, pour reconquérir sa femme, lui annonce une fausse fille adultérine ; en réalité, il s’agit de la fille d’un ami qui refuse de la reconnaître. De fil en aiguille et de manière assez artificielle, Jacques Deschamps nous entraîne dans l’histoire de ce couple déchiré qui s’enfonce dans le mensonge et la jalousie. Peu à peu, on a l’impression de tourner en rond et cela devient un peu ridicule et ennuyeux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire est assez surprenante au début et le film démarre assez bien, parvenant à nous intriguer. On a toutefois l’impression que Jacques Deschamps n’a plus su quoi faire de ses personnages à mi-parcours et l’histoire s’enlise et la fin paraît un peu idiote. Très bonne prestation d’acteurs mais cela ne suffit pas…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Natacha Régnier, François Berléand, Fanny Cottençon
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12 juin 2006

Amour d’enfance (2001) d’ Yves Caumon

Amour d'enfance Elle :
Paul, l’étudiant interprété par Mathieu Amalric, retourne en vacances chez ses parents agriculteurs. Il est confronté à un choix de vie. Doit-il se raccrocher aux êtres simples et aux lieux plus limités de son enfance ou doit-il faire face à un monde inconnu et perturbé ? Le réalisateur parvient à rendre authentique et sincère le monde paysan et Mathieu Almaric comme d’habitude endosse avec émotion le rôle de ce fils dubitatif. La démarche du film est intéressante ; toutefois des maladresses et longueurs subsistent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Amour d’enfance dépeint assez justement le fort décalage de ce fils, parti faire ses études à Paris, avec le monde son enfance, qui lui semble certes plus simple mais dans lequel il n’a plus sa place. Si le propos est globalement anti-rural, et si le film comporte quelques stéréotypes classiques, il se dégage une authenticité certaine qui suscite l’intérêt. Le rythme est assez lent, les dialogues sont limités et peuplés de silences. Mathieu Amalric est le pivot central du film, rôle qu’il assure parfaitement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric
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