21 janvier 2006

Le jour d’après (2004) de Roland Emmerich

Titre original : « The day after tomorrow »

The Day After Tomorrow Elle : (pas vu )

Lui :
Roland Emmerich, on le sait, n’est pas un cinéaste attiré par la dentelle et le macramé. Non, il aime les catastrophes et il les aime massives. Donc quand il crée une tornade, il lui donne la taille d’un continent entier, et ses raz de marée rivalisent de hauteur avec les plus hauts immeubles de Manhattan. Ce côté démesuré enlève toute crédibilité éventuelle au film et l’on reste simple spectateur, pas vraiment concerné. La scène où New York est submergée par les flots reste tout de même le meilleur moment du film, le reste étant ultra conventionnel, suivant à la lettre tous les codes du genre. Une fois la catastrophe survenue, le film paraît bien long.
Note : 1 étoile

Acteurs: Dennis Quaid, Jake Gyllenhaal, Emmy Rossum, Ian Holm
Voir la fiche du film et la filmographie de Roland Emmerich sur le site IMDB.

20 janvier 2006

L’opinion publique (1923) de Charles Chaplin

Titre original : « A woman of Paris »

L'opinion publiqueLes commentaires ci-dessous sont ceux d’une « première » vision…
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Elle :
(Film muet) Avec ce film, son second long métrage, Chaplin sort des sentiers battus et rompt avec le comique et met son personnage de côté. Cette histoire d’amour ratée fustige les gens riches et oisifs, une peinture sociale assez mordante. Il innove dans les cadrages en faisant du hors-champ et le scénario est très construit. On peut être un peu déçu de ne pas voir Chaplin jouer si ce n’est en figurant anonyme mais L’Opinion Publique est tout de même assez remarquable de clairvoyance.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un film assez personnel de Charles Chaplin, une réflexion sur l’impact de l’argent sur les rapports humains, sur la fracture sociale ; ce sont des sujets toujours terriblement actuels presque un siècle plus tard et le propos et les préoccupations paraissent étonnamment modernes. Il y a beaucoup de candeur et de sincérité dans la façon de filmer qu’adopte Chaplin, l’absence de scénario écrit accentuant ceratinement cette impression. Il y a aussi de belles trouvailles cinématographiques, comme par exemple des hors-champ inhabituels. Premier film de Chaplin pour les Artistes Associés dont il est l’un des quatre fondateurs, L’Opinion Publique sera un échec commercial et Chaplin, qui avait voulu ainsi aller au delà du comique vers des films plus dramatiques, ne s’en remettra jamais. Vu aujourd’hui, c’est un film qui semble assez à part dans sa filmographie et qui ne fait pas son âge…
Note : 3 étoiles

Lire les commentaires à la suite d’une nouvelle vision

Acteurs: Edna Purviance, Carl Miller
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19 janvier 2006

L’âge de Glace (2002) de Chris Wedge et Carlos Saldanha

Titre original : « Ice age »

L'Age de Glace Elle :
Désopilant, haletant, original, tels sont les qualificatifs que l’on peut utiliser pour décrire ce dessin animé en images de synthèse. De par ses graphismes singuliers et l’allure très amusante de ses personnages, le film se démarque nettement de Shreck et toute la panoplie Disney. Les animations, gags visuels et sonores sont hilarants. On rit franchement ce qui n’arrive plus très souvent au cinéma. Tout est bien dosé l’humour, l’émotion, l’action. Evidemment, on n’échappera pas à l’éternel happy end. Une vraie réussite.
Note : 5 étoiles

Lui :
Belle réussite que ce film d’animation, duquel se dégage une spontanéité que des films beaucoup plus léchés, comme Shrek, n’ont pas. Si les procédés pour nous émouvoir sont particulièrement conventionnels (bébé recueilli par des animaux), les personnages sont très réussis, très drôles et pleins d’humour. Le dosage est excellent et l’on passe un très bon moment avec le mammouth, le paresseux, le tigre et… l’écureuil.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix)  Ray Romano, John Leguizamo, Denis Leary
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlos Saldanha et de Chris Wedge sur le site imdb.com.

Voir nos commentaires sur le second volet : L’âge de glace 2 (2005)
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18 janvier 2006

Rendez-vous (1940) d’ Ernst Lubitsch

Titre original : « The shop around the corner »

Rendez-vous Elle :
C’est un délicieux film plein de nostalgie et de remords auquel Lubitsch nous convie. On reconnaît son talent pour parler des petits employés qui se font exploiter par leur patron. James Stewart incarne un vendeur de maroquinerie à la fois drôle et émouvant. Il doit subir à la fois les humeurs de son patron et ses propres déceptions amoureuses. Bref, c’est un homme ordinaire et c’est cela qui le rend si attachant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Rendez-vous est une comédie assez brillante de Lubitsch qui parvient à bâtir un film émotionnellement fort sur une base de scénario très classique et des sentiments somme toute assez simples. Tout semble parfaitement dosé et équilibré et c’est cet équilibre qui rend le film quasiment atemporel. James Stewart est parfait dans ce rôle d’aspirant à l’amour.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Margaret Sullavan, James Stewart
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17 janvier 2006

Un Homme dans la Foule (1957) de Elia Kazan

Titre original : « A Face in the Crowd »

Un Homme dans la Foule Elle :
Ce film visionnaire d’Elia Kazan est étonnant de vérité et de férocité sur le monde des média (télévision et publicité) des années 50. On fait rapidement le parallèle avec ce que l’on connaît aujourd’hui : les animateurs vedettes surpayés, les discours démagogues et mensongers, la recherche d’audience à tout prix, la collusion des publicitaires et des faiseurs de programmes télévisés. Elia Kazan dénonce avec virulence l’attrait de l’argent et du pouvoir au travers du parcours d’un chanteur de country populaire qui fait une ascension fulgurante au sein de la société grâce à son bagout mais qui, au fil du temps, devient de plus en plus réactionnaire. Malgré quelques petites longueurs, j’apprécie ce film provocateur et corrosif.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans le style « rentre-dedans », Un homme dans la foule est une dénonciation de l’utilisation détournée de la notoriété de gens de gens du spectacle à des fins mercantiles ou politiques. La démonstration est même assez violente dans le sens où les personnages de Kazan paraissent presque caricaturés, outranciers dans leur attitude. Il n’en reste pas moins que son propos sur le fond est assez juste, mais globalement ce type de film vieillit assez mal car Kazan semble avoir été obnubilé par sa démonstration et en a un peu oublié d’étoffer son scénario.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Andy Griffith, Patricia Neal, Anthony Franciosa, Walter Matthau
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16 janvier 2006

« Ali » (2001) de Michael Mann

Ali Elle :
Je n’étais pas très chaude pour regarder ce film sur Mohamed Ali alias Cassius Clay mais je n’ai pas regretté mon choix. Ce n’est pas un film sur la boxe mais plutôt sur le combat d’un boxeur de couleur qui devient musulman, revendique le droit des noirs et milite aux côtés de Malcom X au risque de déplaire au pouvoir américain qui fait tout pour l’anéantir. On assiste à sa chute, son refus du compromis et son choix de croire en ses idées jusqu’au bout. Will Smith est assez pathétique en incarnant Ali. On participe à ses désillusions, ses tourments et ses rebonds. D’autre part, le film restitue de façon grandiose cette atmosphère des années 60 avec la foule, les grosses voitures et la musique soul en background. Le film est rythmé par la musique, les coups de poing de Ali et son combat pour les idées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tourné comme un clip, avec un montage très nerveux et parfois 3 voire 4 bandes-sons superposées, le film est beaucoup trop fatiguant à regarder. La forme prend nettement le pas sur le fond et le spectateur n’a pas le droit à beaucoup d’explication. Ce n’est qu’au milieu du film que l’histoire semble reprendre un peu ses droits, mais je n’ai pu tenir jusque là…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Will Smith, Jamie Foxx, Jon Voight
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15 janvier 2006

Le Club de la Chance (1993) de Wayne Wang

Titre original : « The Joy Luck Club »

Le Club de la Chance Elle :
C’est juste avant de réaliser Smoke et Brooklyn Boogie que Wayne Wang fait ce portrait sensible et douloureux de quatre chinoises ayant fui leurs pays pour vivre à San Francisco. Quatre histoires terribles de femmes, de mères et de filles autour de June. Cette jeune femme vient de perdre sa mère et tente de reconstituer l’histoire de sa famille. Terrible poids de la tradition familiale chinoise qui pèse à jamais sur les épaules de ces femmes meurtries. Concubines, bébés tués ou abandonnés, bannissement de la famille; tel est l’avenir de la femme chinoise dans les années 40. Ces femmes devenues rigides, communiquent inconsciemment les souffrances endurées à leurs propres filles qui ne parviennent pas à trouver leur identité, faute d’avoir été valorisées et suffisamment aimées. Le Club de la Chance est un film sur les femmes et pour les femmes. Les hommes ne sont pas à leur avantage sans doute parce qu’ils ont le pouvoir et qu’ils briment ces femmes peu émancipées. C’est un film original et émouvant. La caméra sublime les visages de ces femmes au teint de porcelaine.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ces portraits de quatre femmes chinoises met en parallèle, ou en opposition, le parcours assez tragique qu’elles ont eu en Chine et celui de leur fille qu’elles ont eue après avoir émigré aux Etats Unis. Si les circonstances sont souvent assez effroyables en Chine et ce qu’elles ont connu est assez terrible, leurs filles ne parviennent pas plus à trouver un bon équilibre de vie et leur mariage se termine mal. Wayne Wang montre là le poids des traditions, des cultures et cette volonté de donner une vie meilleure à ses enfants, volonté qui finit par les étouffer. La construction du film est tout en flash-back successifs et les scènes se déroulant en Chine sont particulièrement réussies et poignantes. Toutefois, l’ensemble reste globalement juste un peu long.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kieu Chinh, Tsai Chin, France Nuyen, Lisa Lu
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14 janvier 2006

Baby Doll (1956) de Elia Kazan

Baby Doll Elle :
Elian Kazan nous montre une nouvelle fois son talent pour filmer les confrontations pleines de violence et d’ambiguïté. Baby Doll interprétée par Caroll Baker est la jeune femme enfant paumée qui s’ennuie et se livre aux regards des hommes. Le mari qui fait des mauvais coups pour subsister et le possible amant tout aussi machiavélique s’affrontent sous la candeur de cette jeune fille qui n’est pas encore devenue femme. Elia Kazan oppose le noir et le blanc, joue avec les gros plans de visages, les symboles sexuels pour mieux créer le trouble. Un cinéma original et sulfureux pour l’époque.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beaucoup de force dans cette adaptation de la pièce de Tennessee Williams, un trio d’acteurs qui semblent toujours à la limite, à la limite de trop charger leur personnage. Elia Kazan filme avec beaucoup de crudité, dans les décors, dans ses cadrages, afin que passe toute la force de cette histoire. Avec le temps, le côté « sulfureux » du film s’est en grande partie estompé ce qui nous laisse avec la possibilité de regarder le film tel qu’il est.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karl Malden, Carroll Baker, Eli Wallach
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12 janvier 2006

L’intrus (1949) de Clarence Brown

Titre original : « Intruder in the Dust »

L'Intrus Elle :
Cette adaptation du roman de William Faulkner est un beau plaidoyer contre le racisme et l’intolérance. Au cinéma, en pleine période du maccarthisme, ce thème était rarement abordé. Un noir est accusé de meurtre sans enquête préalable à cause de sa couleur. C’est le sud des Etats-Unis où le racisme anti-noir est très ancré. Clarence Brown s’attarde sur des plans de foule qui veut lyncher le prisonnier et choisit de mener l’enquête par l’intermédiaire d’un adolescent qui n’est pas encore rempli de préjugés. Le ton est sobre, la mise en scène dépouillée, les silences sont pesants et la stature de Lucas, le noir accusé de meurtre, est imposante.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parfaitement mis en scène et avec un scénario sans faille, L’intrus traite du problème du racisme sans surenchère de scènes frappantes et faciles. Il prône surtout le triomphe de la raison. Tourné sans acteur connu, le film n’en a que plus de force.
Note : 5 étoiles

Acteurs: David Brian, Juano Hernandez, Claude Jarman Jr.
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10 janvier 2006

The king of Marvin Gardens (1972) de Bob Rafelson

The King of Marvin Gardens Elle :
Atlantic City, une station balnéaire toc et déserte, deux femmes névrosées accompagnées de deux frères tout autant « à côté de leurs pompes ». Leur seul objectif  dans la vie est un mauvais plan insensé : acquérir une île à Hawaï par des moyens douteux. Le décor est planté. L’atmosphère est sinistre et les personnages hystériques. Le rêve américain consacré à la puissance de l’argent s’effondre. C’est le néant et ces quatre losers tournent en rond. Les intentions du réalisateur sont louables mais il faut toute de même s’accrocher pour aller jusqu’au bout. Un film assez déprimant.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pour son troisième film, Bob Rafelson jette à nouveau un regard sur l’Amérique comme il l’avait fait dans 5 pièces faciles (Five easy pieces). Il nous en dresse un portrait sans illusion, terriblement pessimiste, une vision qui s’inscrivait à l’époque, en 1971, entièrement en contrepoint de la contre culture. Ici, le capitalisme a pratiquement décérébré les personnages principaux qui semblent ne vivre que pour un projet grotesque, en l’occurence créer une sorte de Las Vegas sur une île du Pacifique. Tels des drogués, ils semblent avoir perdu toute notion, ne reconnaissant que leurs chimères liées aux dollars qu’ils ne verront jamais. Un portrait assez dur mais assez visionnaire tout de même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Bruce Dern, Ellen Burstyn
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