19 février 2011

Matrimony’s speed limit (1913) de Alice Guy

Matrimony's Speed LimitLui :
(Muet, 10 mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Ruiné par une opération financière malheureuse, un jeune homme va annoncer à sa fiancée qu’il ne peut plus l’épouser. Celle-ci lui propose toutes ses économies pour se refaire mais il refuse. Elle imagine un stratagème subtil : elle lui fait parvenir un faux télégramme d’un notaire lui annonçant qu’il hérite d’une forte somme à condition d’être marié le jour même avant midi. Une course-poursuite commence… Cette base de scénario sera reprise plusieurs fois par la suite, on pense notamment à Buster Keaton et ses Fiancées en Folie. La comédie repose ici sur un bon jeu d’acteurs et un rythme qui s’accélère. Le lieu du mariage est assez original…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fraunie Fraunholz, Marian Swayne
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

Note : On pourra noter le gag de la femme abordée vue de dos qui se révèle être noire au grand effarement du héros, gag révélateur du racisme ambiant de cette époque (au moins de la totale non-acceptation des mariages inter-raciaux qui seront illégaux jusqu’en 1948). On retrouve d’ailleurs ce type de gag chez Keaton ou chez Harold Llyod quelques années plus tard.

Remarque :
Ce film fait partie de la période américaine d’Alice Guy, la cinéaste ayant suivi son mari, l’anglais Herbert Blaché qui avait été énvoyé par Gaumont aux Etats-Unis en 1907. Après une interruption de trois ans pour mettre au monde une fille, Alice Guy-Blaché fonde sa propre compagnie de production, la Solax, en 1910 et tourne à nouveau des films. Elle connaitra une grande popularité. Des studios seront construit à Fort Lee, dans le New Jersey, en 1912 (le centre névralgique du cinéma était à Fort Lee à cette époque, avant de se déplacer à Hollywood quelques années plus tard). Après son divorce en 1922, Alice Guy reviendra en France.

19 février 2011

The pit and the pendulum (1913) de Alice Guy

The Pit and the Pendulum Lui :
(Muet, 10? mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Adaptation d’une nouvelle d’Edgar Poe, l’histoire de The pit and the pendulum commence par une scène champêtre où un amoureux est écarté sans ménagement par un rival. Sa vengeance va être assez terrifiante puisque nous sommes dans l’Espagne du début du XIXe siècle et qu’il va entrer dans un monastère de moines dissidents, adeptes de l’Inquisition. Une fois moine, il dépose chez son ancien rival un objet volé au monastère. Il parvient à faire ainsi à le faire arrêter ainsi que son ancienne dulcinée et les accuse de sorcellerie. Et… la seule copie qui subsiste (à la Library of Congress) s’arrête là, peu après sept minutes, mais on peut supposer qu’il va leur arriver le pire (le titre, « le puits et le pendule » ne laisse rien supposer de bon)(1). On peut estimer qu’il manque environ trois minutes et c’est fort dommage The Pit and the Pendulum car l’atmosphère est particulièrement forte, angoissante et oppressante. L’ancien rival étant devenu un médecin philanthrope qui soigne gratuitement les pauvres, on peut supposer qu’après avoir été en grand danger face à des appareils de torture terrifiants, le couple sera sauvé par les habitants du village.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

Remarques :
L’affiche, retrouvée depuis, conforme ces craintes…
A noter également, que cette affiche mentionne « 3 bobines » ce qui laisserait que le film est beaucoup plus long, 25/30 minutes! C’est étonnant car Alice Guy faisait semble t-il surtout des 2-bobines à cette époque mais il est possible que, s’agissant d’une adaptation littéraire, la réalisatrice ait opté pour un format plus long.

Remakes :
La chambre des tortures (Pit and the pendulum) de Roger Corman (1961) avec Vincent Price
Le vampire et le sang des vierges (Die Schlangengrube und das Pendel) de Harald Reinl (1967) avec Christopher Lee
Le puit et le pendule (The pit and the pendulum) de Stuart Gordon (1991) avec Lance Henriksen

19 février 2011

The girl in the arm-chair (1912) de Alice Guy

The Girl in the Arm-ChairLui :
(Muet, 10 mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Un fils de bonne famille est appelé par ses parents qui lui présentent une jeune fille qu’ils aimeraient voir épouser. S’il la jeune fille a le coup de foudre en le voyant, ce n’est pas hélas réciproque. Peu après, le jeune homme se voit accablé par des dettes de jeu et vole de l’argent dans le coffre de son père. Ayant surpris la scène alors qu’elle s’était assoupie dans un large fauteuil (d’où le titre), la jeune femme est bien décidée à le sauver du déshonneur… Cette comédie dramatique montre les effets néfastes des jeux d’argent et la suprématie de l’amour qui finit toujours par éclore.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Blanche Cornwall, Mace Greenleaf
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

19 février 2011

The detective’s dog (1912) de Alice Guy

The Detective's DogLui :
(Muet, 8 mn à 18 im/sec = env. 11 mn à l’origine) Un inspecteur de police et sa femme autorisent leur petite fille à garder un gros chien promis à la fourrière. Peu après, sur une enquête, alors qu’il est sur la piste de faux-monnayeurs, l’inspecteur tombe dans un traquenard et se retrouve en fort mauvaise posture, ligoté sur une table de menuisier comportant une scie circulaire à son extrémité… Bonne tension dramatique avec une montée progressive du suspense. Les acteurs jouent avec naturel. The Detective's DogEtonnante scène de la scie circulaire, assez radicale, une scène qui sera reprise de nombreuses fois par la suite au cinéma. La seule copie existante  aujourd’hui (celle du Library of Congress) s’arrête après 8 minutes, on peut supposer qu’il manque environ deux minutes : le détective capture probablement la bande de malfrats…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lee Beggs, Blanche Cornwall, Magda Foy, Darwin Karr
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

18 février 2011

A house divided (1913) de Alice Guy

A House DividedLui :
(Muet, 10 mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Alors qu’il s’est fait asperger de parfum au bureau par un représentant, un homme est suspecté par sa femme lorsqu’il rentre à la maison. De son côté, il la suspecte également après avoir trouvé une paire de gants oubliée par un livreur. Tous deux vont chez l’avocat et signe un pacte où ils décident de vivre « ensemble séparément », c’est-à-dire d’occuper la même maison mais de ne jamais s’adresser la parole… A House Divided est une comédie de mœurs où l’humour est omniprésent. L’acteur qui joue le mari (Fraunie Fraunholz) est très expressif, à la limite de surjouer mais sans jamais franchir la ligne. Les seconds rôles apportent aussi beaucoup d’humour, comme cette secrétaire frénétique mâcheuse de chewin-gum (oui, cela existait déjà). L’ensemble est très frais, bien rythmé et fait inévitablement penser aux futures comédies de Lubitsch et aux futures screwball comedies. C’est assez étonnant. A house divided mériterait d’être remis à la bonne vitesse pour mieux l’apprécier (film vu ici à 18 im/sec).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fraunie Fraunholz, Marian Swayne
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ce film fait partie de la période américaine d’Alice Guy, la cinéaste ayant suivi son mari, l’anglais Herbert Blaché qui avait été énvoyé par Gaumont aux Etats-Unis en 1907. Après une interruption de trois ans pour mettre au monde une fille, Alice Guy-Blaché fonde sa propre compagnie de production, la Solax, en 1910 et tourne à nouveau des films. Elle connaitra une grande popularité. Des studios seront construit à Fort Lee, dans le New Jersey, en 1912 (le centre névralgique du cinéma était à Fort Lee à cette époque, avant de se déplacer à Hollywood quelques années plus tard). Après son divorce en 1922, Alice Guy reviendra en France.

18 février 2011

Falling leaves (1912) de Alice Guy

Titre français : « Quand les feuilles tombent »

Falling leavesLui :
(Muet, 8 mn à 18 im/sec = env. 11 mn à l’origine) Nous sommes à l’automne. Une jeune fille, Winifred, est atteinte de tuberculose. Le docteur annonce qu’elle sera morte avant que la dernière feuille ne soit tombée. Pour sauver sa sœur, la toute jeune Trixie va dans le jardin pour rattacher les feuilles aux arbres. Passe alors un médecin-bactériologiste qui vient justement de mettre au point un sérum… Falling Leaves est un mélodrame touchant, propre à vous tirer des larmes, qui eut un très grand succès. Le film est sorti en France. Les plans sont statiques. Le jeu des acteurs est mesuré, donnant de la crédibilité à l’ensemble.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mace Greenleaf, Blanche Cornwall, Marian Swayne, Magda Foy
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Par une terrible ironie du sort, Mace Greenleaf, qui joue ici le médecin-bactériologiste, est mort quelques jours après la sortie du film de pneumonie typhoïde, autre affection pulmonaire infectieuse.

18 février 2011

Greater love hath no man (1911) de Alice Guy

Greater Love Hath No ManLui :
(Muet, 10 mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Dans une concession de mine d’or au Nouveau Mexique, un nouveau directeur est nommé. C’est le coup de foudre pour la jeune Florence au grand désespoir de Jake qui en était éperdument amoureux. Les chercheurs d’or mexicains du camp trouvent le nouveau directeur ne pèsent pas correctement ce qu’ils ont extrait et menacent… Mêlant action et romance, le scénario de Greater Love Hath No Man est assez élaboré avec deux histoires entremêlées. Greater Love Hath No Man L’ensemble est bien construit avec une bonne montée de la tension dramatique. L’atmosphère far-west est bien rendue dans les scènes d’intérieur, un peu moins bien en extérieurs du fait d’une végétation un peu trop abondante (le film a été tourné dans le New Jersey). On remarque les petites notes d’humour et aussi le reflet de la xénophobie de l’époque.
Note : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Alice Guy chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ce film fait partie de la période américaine d’Alice Guy, la cinéaste ayant suivi son mari, l’anglais Herbert Blaché qui avait été énvoyé par Gaumont aux Etats-Unis en 1907. Après une interruption de trois ans pour mettre au monde une fille et un garçon, Alice Guy-Blaché fonde sa propre compagnie de production, la Solax, en 1910 et tourne à nouveau des films. Elle connaitra une grande popularité. Des studios seront construit à Fort Lee, dans le New Jersey, en 1912 (le centre névralgique du cinéma était à Fort Lee à cette époque, avant de se déplacer à Hollywood quelques années plus tard). Après son divorce en 1922, Alice Guy reviendra en France.

17 février 2011

La vie moderne (2008) de Raymond Depardon

La vie moderneElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Dernier volet d’une série de trois documentaires sur le monde paysan, La Vie Moderne nous plonge au cœur d’un monde rarement montré, celui de très petites exploitations, ici dans la région montagneuse de la Lozère. Il nous montre ici ce que sont devenus ceux qu’il a rencontrés quelques années plus tôt. Ce monde des petites exploitations est un monde qui s’éteint, les exploitants vieillissent, sont de plus en plus isolés et souvent personne ne prend la suite. Raymond Depardon connaît bien le monde rural puisqu’il y a vécu toute son enfance et sait parfaitement nouer le contact avec ces agriculteurs pas toujours très expansifs : même avec peu de mots, il nous permet de les comprendre. Depardon ne tombe dans la facilité, il ne surfe pas sur la vogue du retour à la nature, ne parle pas de « vraies valeurs »… Non, il nous fait partager simplement son regard, un regard plein d’authenticité, sans fard et qui est en lui-même au bel hommage au monde rural. En regardant La Vie Moderne, on se dit qu’il était temps de faire ce film car plus tard aurait peut-être été trop tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Depardon sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Raymond Depardon chroniqués sur ce blog…

Le panorama complet « Profils Paysans » :
1. L’approche (2001)
2. Le quotidien (2005)
3. La Vie Moderne (2008) 

Homonyme :
La Vie Moderne de Laurence Ferreira Barbosa (2000) avec Isabelle Hupert

16 février 2011

Miracle à Milan (1951) de Vittorio De Sica

Titre original : « Miracolo a Milano »

Miracle à MilanElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Enfant trouvé, Toto a été élevé par une vieille dame enjouée. Devenu adulte, il est désorienté par la froideur des habitants de Milan et finit par vivre parmi les sans-abri dans un grand terrain vague où il retrouve une certaine chaleur. Il organise l’amélioration des abris de fortune et, avec bonhommie, veille aux bonnes relations entre les gens. Mais un grand promoteur est, lui aussi, intéressé par le terrain… Ce résumé peut donner une fausse idée du film car Vittorio de Sica a choisi de s’écarter du néoréalisme dans lequel il avait fait des petites merveilles comme Le Voleur de Bicyclette. Miracle à Milan est plutôt une fable, un « conte de fées du XXe siècle » comme le réalisateur le dit lui-même. C’est un film optimiste, plein de vie et de mouvement, qui met en relief l’humanisme mais aussi les travers de l’humain. Il émane de ce Toto une grande bonté naturelle. Rien ne paraît forcé et pourtant beaucoup de scènes sont assez fortes. De Sica utilise même quelques effets spéciaux amusants, car l’humour est aussi omniprésent. Miracle à Milan est joli film très poétique et aussi très humain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emma Gramatica, Francesco Golisano, Paolo Stoppa, Guglielmo Barnabò
Voir la fiche du film et la filmographie de Vittorio De Sica sur le site IMDB.

Voir les autres films de Vittorio De Sica chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Le scénariste Cesare Zavattini avait écrit cette histoire comme un scénario en 1940. Il l’avait sorti en livre quelques années plus tard sous le nom de « Toto le Bon ».

15 février 2011

Hôtel Woodstock (2009) de Ang Lee

Titre original : « Taking Woodstock »

Hôtel WoodstockElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Adapté des mémoires d’Elliot Tiber, Hôtel Woodstock nous ramène quarante années en arrière. Le film d’Ang Lee nous fait revivre, non pas l’évènement en lui-même mais ses coulisses, sa préparation, comment le plus grand festival pop de tous les temps a été mis sur pied à la va-vite en à peine un mois. C’est par la ruse qu’Elliot Tiber fournit un terrain à ce festival qui n’avait plus de point de chute. Le motel délabré de ses parents allait servir de camp de base aux organisateurs. L’ensemble est doublé du portrait d’un jeune homme en pleine prise de conscience mais cet aspect reste peu approfondi, voire même suscite quelques longueurs. Joliment mise en image, cette vision de Woodstock est assez amusante, elle nous replonge dans l’esprit de cette fin des années soixante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Demetri Martin, Henry Goodman, Imelda Staunton, Jonathan Groff, Liev Schreiber
Voir la fiche du film et la filmographie de Ang Lee sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ang Lee chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Dans la vraie vie, Elliot Tiber a quitté Bethel peu après le festival pour s’installer en Californie. Le El Monaco Motel a été revendu rapidement, il est devenu un restaurant italien qui a été détruit en 2004. Aujourd’hui, à son emplacement, se dresse un tour-horloge qui souhaite la bienvenue à White Lake.
* Max Yasgur, le propriétaire du champ, a été attaqué en justice par ses voisins. Il a revendu sa ferme deux ans plus tard et est mort peu après. A l’emplacement du champ, se tient aujourd’hui le « Bethel Woods Center ».
Voir l’emplacement sur Google maps

Voir aussi : Woodstock de Michael Wadleigh (1970)