22 juillet 2008

A bout portant (1964) de Don Siegel

Titre original : « The killers »

The killersElle :
(pas vu)

Lui :
A bout portant est le remake d’un des plus beaux films noirs de Robert Siodmak The Killers (Les tueurs, 1946). L’histoire, adaptée d’une nouvelle d’Ernest Hemingway, a pour point de départ un homme qui se laisse abattre sans chercher à se défendre. Pourquoi ? Dans cette version, ce sont les deux tueurs à gage eux-mêmes qui vont reconstituer le fil de sa vie pour comprendre. Le scénario est habilement transformé avec l’ajout de cet univers de la course automobile. La femme fatale est ici Angie Dickinson qui parvient à distiller presque autant de magnétisme que ne le faisait Ava Gardner 20 ans auparavant. L’ensemble est toutefois beaucoup moins puissant, notamment dans la profondeur des personnages, mais reste de bonne facture, assez prenant. Son excellent scénario n’étant sans doute pas pour rien dans ce résultat. 
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Lee Marvin , Angie Dickinson, John Cassavetes, Ronald Reagan, Clu Gulager
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A bout portant fut originellement tourné pour la télévision mais il fut jugé trop violent et ne sortit qu’en salles (cela donne d’ailleurs une notion de l’évolution de la violence considérée comme acceptable en ces 40 dernières années : les films pour enfants d’aujourd’hui sont hélas parfois plus violents que ce film dit « violent » en 1964… !)

A bout Portant fut le dernier film tourné par Ronald Reagan qui, il faut bien l’avouer (et sans prendre en considération son parcours politique ultérieur), n’est pas un acteur doté d’une grande présence naturelle…

Film original : The Killers (Les tueurs) de Robert Siodmak (1946) avec Burt Lancaster et Ava Gardner, film qui fit découvrir ces deux grands acteurs (pour Burt Lancaster, c’était même son tout premier film). Dans cette version, c’est un agent d’assurance (Edmond O’Brien) qui enquête.

21 juillet 2008

Judas Kiss (1998) de Sebastian Gutierrez

Judas KissElle :
(En bref) Un couple de petits escrocs décide d’enlever un grand patron. Globalement, ce film policier semble manquer de suspense et de subtilités. De nombreuses scènes centrées sur les kidnappeurs paraissent ennuyeuses et inutiles.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Le scénario apparaît un peu alambiqué, tout en restant assez classique sur le fond. On aurait aimé des personnages un peu plus étoffés, un peu plus forts. Le film est agréable à regarder mais ne laissera probablement pas de souvenir marquant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Carla Gugino, Simon Baker, Emma Thompson, Alan Rickman
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20 juillet 2008

La Cité Interdite (2006) de Zhang Yimou

Titre original : « Man cheng jin dai huang jin jia »

La Cité interditeElle :
Une fresque impériale éblouissante se déroulant au temps de la dynastie des Tang qui n’a rien à envier aux grands péplums américains. On en prend plein les yeux à chaque plan! Des décors grandioses rouge, or et rouge sang, une palette rutilante de couleurs un peu kitsch, des costumes somptueux, des scènes de bataille magistrales basées sur l’effet de foule et de répétition, de superbes éclairages et effets sonores, de bons acteurs … Zhang Yimou réalise un sans faute sur le plan de la mise en scène et impressionne par sa dextérité étonnante. Machinations, complots, trahisons gangrènent la famille impériale qui se déchire et s’entretue. Le scénario est assez simple ; il faut se laisser porter par les images de ce film à grand spectacle.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les premières minutes de La Cité Interdite donne le ton général du film avec des images spectaculaires mettant en œuvre des décors somptueux et un nombre impressionnant de figurants. Hélas, ce grand spectacle tombe trop rapidement dans la démesure ce qui provoque en nous une sorte d’overdose et le sentiment d’être face à des images artificielles vient trop souvent à l’esprit. Même les décors et costumes, avec une véritable débauche de couleurs rouges et or, paraissent excessifs en tous points. Certes, La Cité Interdite reste un grand spectacle, Zhang Yimou faisant preuve d’une belle maîtrise de mise en scène, Chow Yun-Fat et Gong Li font deux belles prestations en empereur et impératrice de la dynastie Tang dans la Chine du Xe siècle, mais l’ensemble paraît trop excessif.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Chow Yun-Fat, Gong Li, Chou Jay, Liu Ye
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19 juillet 2008

Hyper Tension (2007) de Mark Neveldine et Brian Taylor

Titre original : « Crank »

Hyper TensionElle :
(pas vu)

Lui :
Hyper Tension est un film fait dans l’esprit des jeux vidéos : un tueur à gages auquel on a injecté un poison mortel est obligé de garder un taux d’adrénaline élevé pour rester en vie. Il ne peut donc s’arrêter, il doit constamment bouger… et bouger, c’est justement ce qu’il va faire afin trouver l’antidote. Hyper Tension est un film totalement survolté, sans temps mort, se déroulant quasiment en temps réel. La mise en scène est tout aussi trépidante : tourné avec de petites caméras HD, les réalisateurs n’ont par exemple pas hésité à chausser des rollers pour certains plans. Le scénario n’est bien entendu pas le point fort du film, simple et sans grande originalité à part le point de départ… et d’arrivée, car la scène finale est vraiment gonflée et inattendue. Il fallait oser ! Malgré les apparences, Hyper Tension est un film assez à part de la production classique du genre et vous cloue sur votre fauteuil. On en sort en peu sonné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Statham, Amy Smart
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19 juillet 2008

Le vent de la nuit (1999) de Philippe Garrel

Le vent de la nuitElle :
(En bref) Centré sur une femme cinquantenaire, un étudiant en arts plastiques et un ancien soixante-huitard mûré dans son silence, Le vent de la nuit est un film assez fort mais ces états d’âme suicidaires sont effroyablement déprimants.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Ce triple portrait est assez riche car Philippe Garrel porte un regard assez profond sur le désarroi de ses personnages. L’ensemble est toutefois terriblement désillusionné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Daniel Duval, Xavier Beauvois
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18 juillet 2008

Très bien, merci (2007) de Emmanuelle Cuau

Très bien, merciElle :
Emmanuelle Cuau livre un regard inquiet sur la France contemporaine de Sarkozy sur le ton de la comédie et du drame teinté d’une touche kafkaïenne. La mise en scène est bien menée et servie par des acteurs convaincants. Son film fustige la restriction des libertés individuelles, les arrestations arbitraires qui font qu’on peut se retrouver en prison et en hôpital psychiatrique sans avoir rien fait, les patrons qui éjectent leur personnel du jour au lendemain, les moules dans lesquels l’individu doit de glisser pour correspondre à la norme et pouvoir s’insérer dans la société. La tension monte et la situation devient de plus en plus critique. On se demande qui est en train de devenir fou, le couple Kiberlain/Melki ou les administrations répressives. On peut reprocher quelques incohérences et exagérations. Comment se fait-il que ce couple n’ait absolument pas pensé une minute à appeler un avocat pour prendre conseil afin d’arrêter cet engrenage infernal ?
Note : 3 étoiles

Lui :
A la suite d’un enchaînement de circonstances, un homme se retrouve à passer une nuit au poste de Police avant d’être interné dans un hôpital psychiatrique. Très bien merci met en relief l’absurdité et l’arbitraire de plus en plus présent dans notre société et auquel tout à chacun peut se heurter un jour, bien malgré lui. Chacun de ces micro-évènements a une logique propre mais leur enchaînement crée une inexorable machine à broyer le couple Kiberlain-Melki,  victime de décisions arbitraires et presque déshumanisées. Certes on pourra reprocher à Très Bien Merci quelques petites incohérences mais c’est un peu le prix à payer pour une démonstration plus marquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Gilbert Melki, Olivier Cruveiller
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17 juillet 2008

Baby Face (1933) de Alfred E. Green

Titre français parfois utilisé : « Liliane »

”BabyElle :
(pas vu)

Lui :
Baby Face nous raconte l’ascension sociale de Lily (Barbara Stanwyck) depuis le bistrot pouilleux de son père jusqu’au plus haut d’une grande banque new-yorkaise. Prête à tout, elle use à chaque fois de ses charmes pour séduire les hommes influents dont elle se servira pour monter d’un cran. Baby Face fait partie de ses films particulièrement libres de ton du début des années 30 : l’histoire est bien entendu profondément amorale et le film fut censuré de plusieurs dialogues avant sa sortie et une fin plus heureuse fut ajoutée (la scène dans l’ambulance). Il fallut attendre 2005 pour que la Library of Congress ressorte de ses archives une version complète, comprenant tous les dialogues coupés (au total 5 minutes). Barbara Stanwyck est merveilleuse dans ce rôle de jeune femme arriviste et lucide, personnifiant parfaitement (et avec un naturel presque déconcertant) cette froide détermination à écraser les autres pour pouvoir réussir. On peut donc voir dans Baby Face une certaine dénonciation de cet arrivisme qui se généralise alors dans la société américaine encore mal remise de sa crise économique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, George Brent, Donald Cook, Douglass Dumbrille
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Anecdote :
On peut voir le jeune John Wayne faire une (très) courte apparition en employé de bureau (celui qui recommande Lily au chef du Service du Contencieux).

16 juillet 2008

Le grondement de la montagne (1954) de Mikio Naruse

Titre original : « Yama no oto »

Le Grondement de la MontagneElle :
Dans la lignée d’Ozu, ce beau film mélancolique adapté d’un roman de Kawabata met en scène le rituel de la vie quotidienne au sein d’une famille où parents et enfants vivent ensemble. Mikio Naruse dépeint avec sobriété la complexité des relations parents/enfants, mari/femme et met en évidence la lente dégradation des relations amoureuses qui affectent la belle fille et la fille dont les maris ont pris des amantes. Les parents affectés tentent d’arranger les choses. Le père qui incarne le vieux Japon traditionnel est très admiratif de sa belle fille ; il entretient avec elle une relation chaleureuse, mais un peu ambiguë, comme s’il regrettait ses amours de jeunesse. Mikio Naruse pose un regard à la fois tendre et désemparé sur ces femmes qui subissent leur sort d’épouse-modèle sans se plaindre. Les hommes n’ont pas le beau rôle : ils sont froids, peu communicatifs et égoïstes. Deux mondes s’entrechoquent, la tradition familiale et la modernité des mœurs que rien ne peut arrêter. Du beau cinéma noir et blanc chargé d’émotion et de tristesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la banlieue de Tokyo, une jeune femme vit avec son mari qui l’ignore et ses beaux parents. Malgré l’affection très forte qu’il porte à sa belle fille, le père ne peut empêcher les relations du couple de se dégrader. Le Grondement de la Montagne montre la vision désillusionnée de Mikio Naruse sur la place de la femme dans le couple, totalement soumise et prisonnière d’un rôle de servitude. Ce portrait de la jeune Kikuko est particulièrement fort, complexe et touchant. Naruse détaille aussi le comportement de cette cellule familiale soumise à une grande tension.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Sô Yamamura, Ken Uehara
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15 juillet 2008

Le fanfaron (1962) de Dino Risi

Titre original : « Il Sorpasso »

Le FanfaronElle :
Début des années 60, l’Italie s’émancipe au son du twist, du consumérisme et de l’urbanisation. Dino Risi brosse des portraits hauts en couleur de ses compatriotes dans des ambiances sonores cacophoniques. La rencontre entre ce fanfaron extraverti et cet étudiant timoré donne lieu à des scènes pleines de truculence de la part d’un Vittorio Gassman complètement habité par son rôle. Ces deux nouveaux amis deviennent inséparables malgré leur différence de personnalité. Le flambeur vit dans l’instant des émotions fortes et s’impose avec vulgarité partout où il passe. Son compagnon intraverti interprété par Jean-Louis Trintignant s’interroge sur sa vie tout en retenue et tente de se désinhiber en l’imitant. La relation devient destructrice dès que celui-ci passe de l’autre côté de la barrière. Dino Risi porte un regard à la fois inquiet et ironique sur la société italienne en mutation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Fanfaron Le Fanfaron est la première comédie de Dino Risi qui fut un grand succès populaire. Après s’être rencontrés fortuitement dans Rome désert un 15 août, un fanfaron quarantenaire volubile et un étudiant timide font ensemble une longue virée en voiture. C’est un peu l’Italie que Dino Risi dépeint à la fois au travers de ces deux personnages que tout oppose et au travers des rencontres qu’ils font dans leur périple. Vittorio Gassman est particulièrement à l’aise pour exprimer toute l’exubérance de son personnage au verbe haut, fonceur sans inhibitions, le doigt sur le klaxon italien de sa petite Lancia décapotable. Vide et superficiel, Risi lui donne tout de même des qualités : la sociabilité, une extraordinaire vitalité et une certaine perspicacité à jauger les gens qu’il a en face de lui. Et face à lui justement, il y a Jean-Louis Trintignant, tout son contraire, doté lui aussi de qualités et de défauts : il est certes beaucoup plus posé et réfléchi, mais il est aussi effroyablement timide et surtout trop malléable. Malgré l’apparente légèreté, ce double portrait que nous offre Le Fanfaron est particulièrement riche.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak
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14 juillet 2008

Pirates des Caraïbes – Le secret du coffre maudit (2006) de Gore Verbinski

Titre original : Pirates of the Caribbean: Dead man’s chest

Pirates des Caraïbes - Le secret du coffre maudit Elle :
(pas vu)

Lui :
Deuxième opus de la série Pirates des Caraïbes, Le secret du coffre maudit est une variation humoristique autour du thème des pirates avec une bonne dose de fantastique glauque brodé autour de la légende du Hollandais Volant. Le scénario est simple, sans grandes variations ni rebondissements, l’humour grand-guignolesque ne s’embarrasse pas de vraisemblance, les effets spéciaux sont nombreux. Johnny Depp en fait beaucoup pour personnifier le capitaine un tantinet azimuté d’un bateau de pirates, multipliant mimiques et postures interloquées pour remplir le vide laissé par l’histoire. L’ensemble donne un peu l’impression d’un fourre-tout.
Note : 1 étoile

Acteurs: Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Tom Hollander, Bill Nighy
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Produit des Studios Walt Disney, la série Pirates des Caraïbes comporte 3 films, tous réalisés par Gore Verbinski :
La malédiction du Black Pearl (2003)
Le secret du coffre maudit (2006)
Jusqu’au bout du monde (2007)