5 novembre 2005

Rachida (2002) de Yamina Bachir

Rachida Elle :
Film courageux sur la dénonciation de la terreur qui règne en Algérie. C’est au travers de Rachida, une jeune femme qui a subi la violence terroriste que l’on découvre la vie au quotidien d’un village qui subit les exactions et massacres des islamistes du FIS. Le film est sobrement filmé et parvient à nous faire partager les souffrances et humiliations de ces villageois. La réalisatrice dénonce également le machisme de cette société. Les femmes sont soumises aux hommes, sont répudiées par leur famille si elles sont violées. Malgré cette emprise du voile, de la religion, elles sont très solidaires entre elles et nous livrent quelques joyeux instants de leur vie recluse. On pardonne le manque de professionnalisme des acteurs. On ressort accablé et révolté devant tant d’injustice.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film témoignage sur la terreur quotidienne en Algérie, sur ces habitants sous le poids d’une guerre civile qui peut faire irruption chez eux à tout moment. Le film est fait avec peu de moyens et les acteurs jouent effroyablement mal… mais le fond est là qui nous informe et nous permet de mieux comprendre les difficultés que peuvent avoir les habitants à surmonter tout cela.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ibtissem Djouadi
Voir la fiche du film et la filmographie de Yamina Bachir sur le site IMDB.

4 novembre 2005

Ten (2002) de Abbas Kiarostami

Ten Elle :
Une unité de lieu : l’intérieur d’une voiture conduite par une jeune femme iranienne libérée qui se confie ou recueille les confidences d’autres femmes malheureuses dans leur couple ou celles de son fils qui lui reproche son divorce et sa liberté professionnelle. Le tout filmé par une caméra braquée soit sur la conductrice ou les passagers et dans l’ambiance bruyante des rues de Téhéran. Pas facile d’abord et pas très cinématographique à vrai dire. Bien que le combat douloureux de ces femmes contre la tyrannie de leurs maris soit juste, on finit par s’ennuyer devant le discours répétitif de ces femmes éplorées ou du petit garçon qui tient déjà le discours machiste du futur mari qu’il deviendra.
Note : 2 étoiles

Lui :
Censé nous donner un certain aperçu de la société iranienne en mouvement, ce film devient assez rapidement insupportable par sa forme : tout se passe à l’intérieur d’une voiture, caméra embarquée et on est mitraillé à bout portant par un flot de paroles, de paroles et de paroles…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Mania Akbari
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3 novembre 2005

Les Sentiers de la perdition (2002) de Sam Mendes

Titre original : « Road to Perdition »

Les Sentiers de la perdition Elle :
De par sa forme, ce film sur la mafia irlandaise dans le Chicago des années 50 ne reproduit pas les habituels clichés des films de gangsters. Sam Mendes, réalisateur d’American Beauty, film souvent plébicité mais que j’avais moyennement apprécié, suit les pas de Mike Sullivan (Tom Hanks), tueur fidèle à son chef (Paul Newman) qui cherche à venger l’assassinat de son fils et de sa femme. Les acteurs jouent tout en sobriété. Le scénario de ces Sentiers de la Perdition est plutôt simple. Ce qui nous retient devant l’écran, c’est l’admirable mise en scène, les cadrages et l’éclairage somptueux, la bande son très originale qui illustre parfaitement ce monde glauque du crime organisé. La curieuse et majestueuse fluidité des mouvements de caméra souligne inéluctablement la fuite en avant de cet homme vers la perdition et Perdition qui est le nom d’un village où habite sa soeur. Quelques petites longueurs malgré tout, un peu trop de pluie et d’images léchées.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Sentiers de la Perdition m’a paru attirant plus par sa forme que par son scénario, tant la photographie est remarquable. Les mouvements de caméra sont assez étonnants parfois, mais toujours merveilleusement doux et fluides. Cette forme très « soft », toute empreinte d’une douceur certaine, est en total contraste avec le sujet du scénario (un homme de main de la mafia pourchasse les tueurs de sa famille), mais au lieu d’offrir un décalage, cette opposition se mute en complémentarité et adoucit un sujet qui aurait sans doute été assez cru sans cela. Le dit-sujet manque tout de même un peu d’intérêt…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Paul Newman
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2 novembre 2005

Tristan (2003) de Philippe Harel

Tristan Elle :
Avec la lourdeur d’un éléphant, Philippe Harel nous emmène en bateau dans ce polar psychologique avec une Mathilde Seigner bien caricaturale dans le rôle de la femme flic. Voulant jouer sur l’ambiguïté et les fausses pistes, il nous manipule dans des histoires invraisemblables pour finalement nous « rouler dans la farine ». Arrivé à la fin du film, on ne comprend plus rien et l’on se sent vraiment berné mais, surtout, on a l’impression d’avoir perdu son temps.
Note : 2 étoiles

Lui :
Tristan est un film est plutôt bien bâti. On accroche assez à cette histoire d’enquête policière sans violence (et même sans meurtre), Philippe Harel parvenant à recréer habilement des tranches de vie. Les personnages sont bien campés et tout serait parfait si le film ne se terminait pas en queue de poisson, une fin qui vient gâcher ce bel édifice.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mathilde Seigner, Jean-Jacques Vanier, Jean-Louis Loca
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1 novembre 2005

Just a Kiss (2004) de Ken Loach

Titre original : « Ae Fond Kiss »

Just a Kiss Elle :
Ken Loach aborde le thème de la difficulté de vivre une relation amoureuse entre un pakistanais musulman et une irlandaise catholique. Malgré quelques petites exagérations, Just a kiss nous fait assister à l’écartèlement du jeune homme pris en tenaille par sa famille qui lui a organisé un mariage arrangé et de cette jeune femme éprise de liberté mais elle aussi confrontée au puritanisme religieux de l’école qui l’emploie. Le poids de la religion, de la famille et des préjugés étouffe la liberté individuelle malgré l’amour filial. Seule solution pour faire bouger les choses, rompre avec la famille et ses codes et décider enfin de sa vie. Comme à son habitude, pour donner vie et attachement à cette peinture sociale, Ken Loach choisit deux excellents acteurs qui jouent avec retenue, délicatesse et justesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Changeant quelque peu de registre, Ken Loach présente avec Just a kiss une histoire d’amour pour traiter du poids des préjugés sociaux et religieux propres à chaque communauté. Il le fait avec beaucoup de délicatesse, surtout par l’intermédiaire de ses deux acteurs principaux qui donnent le ton au film. Les préjugés sont en revanche introduits un peu lourdement ce qui donne un côté (hélas) un peu prévisible au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Atta Yaqub, Eva Birthistle
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