14 novembre 2005

Les Neuf Reines (2000) de Fabián Bielinsky

Titre original : « Nueve reinas »

Les Neuf Reines Elle :
Malgré de bonnes choses et de bons acteurs dans ce film argentin, on n’adhère pas complètement et même on s’ennuie parfois. Deux hommes s’associent pour escroquer les gens. Leurs confrontations sont assez longues. Nous sommes au royaume de l’arnaque, des combines foireuses et de la débrouille. La crise économique est là et le système D est roi. On ne peut se fier à personne et tout le monde manipule ou se fait manipuler. La fin est excellente avec un retournement de situation inattendu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans le style « escroqueries et manipulations », le film Les Neuf Reines est plutôt réussi : les apparences sont trompeuses, tout relève de la manipulation et la fin n’est pas celle que l’on imaginait. Le film dresse un portrait assez amer de l’Argentine, portrait où les magouilles et corruptions sont omniprésentes. Les Neuf Reines se laisse regarder, assez plaisant avec de bonnes notes d’humour, mais que l’on oubliera sans doute trop vite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gastón Pauls, Ricardo Darín, Leticia Brédice
Voir la fiche du film et la filmographie de Fabián Bielinsky sur le site IMDB.

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13 novembre 2005

La Mauvaise Education (2004) de Pedro Almodóvar

Titre original : « La Mala educación »

La Mauvaise Education Elle :
Almodovar aborde le sujet provocant de la pédophilie entre un enfant et un prêtre défroqué avec des allers et retours entre les rigides années 60 sous Franco et les années 80 de liberté sexuelle. Il nous introduit une nouvelle fois dans le milieu homosexuel et des travestis. La mise en scène est complexe et brillante. Le thème est dérangeant et bouscule les idées reçues. Ce film qui montre la noirceur de l’âme humaine avec toutes ses perversités ne m’a pas beaucoup passionnée ni touchée malheureusement. J’ai en général un peu de mal à accrocher à l’univers d’Almodovar.
Note : 3 étoiles

Lui :
Avec ses nombreuses facettes, ce film d’Almodovar m’a paru plus abouti que ses précédents. La construction de la première partie de La Mauvaise Education fait penser à un puzzle, un puzzle que cherche à reconstituer le personnage du metteur en scène, un puzzle remarquablement mis en images avec des transitions originales et fortes. S’il a suffisamment de trame policière pour être qualifié de film noir, c’est aussi un film psychologique, social aussi bien entendu. Almodovar me semble mieux parvenir à un bon équilibre, le côté homosexuel/travesti est d’ailleurs moins exubérant et irritant tout en restant central, et les personnages ont une vraie force.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gael García Bernal, Fele Martínez, Javier Cámara
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Almodóvar sur le site IMDB.

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12 novembre 2005

Band of Brothers (2001) (TV : série de 10 épisodes)

Titre français : « Frères d’armes »

Réalisateurs :
Phil Alden Robinson (1), Richard Loncraine (2), Mikael Salomon (3 et 10), David Nutter (4), Tom Hanks (5), David Leland (6), David Frankel (7 et 9), Tony To (8).

Band of BrothersElle :
Dix épisodes de grande qualité pour cette série télévisée qui retrace le parcours effroyable de la « Easy Company ». Du 6 juin 1944 à la chute définitive des allemands en Autriche, huit réalisateurs différents se lancent avec talent dans la reconstitution de la vie de ces soldats au quotidien. Rien ne nous est épargné ni les combats sanglants, les blessures béantes, les membres coupés, les cadavres des camps, les angoisses, la folie meurtrière. Ce réalisme des images sert le propos et contribue à perpétuer la mémoire de ces jeunes soldats. Deux épisodes semblent inférieurs : le premier assez académique où on se serait bien passé de la présence de David Schwimmer pas vraiment crédible en chef implacable et le sixième qui donne dans le sensationnel gratuit.
Note : 5 étoiles

Lui :
Easy CompanyBand of Brothers : Cette reconstitution du parcours d’une unité de l’armée américaine permet de retracer les évènements depuis le débarquement de 1944 jusqu’à la capitulation de l’Allemagne. Etalée sur dix épisodes d’une heure (avec huit réalisateurs différents), cette épopée est assez réussie, même si les épisodes sont assez inégaux, car elle parvient à nous mettre dans la peau de ces soldats, de comprendre ce qu’ils ont vu et enduré. Mis à part un ou deux épisodes, les effets dramaturgiques ne sont pas amplifiés à outrance et la mise en scène est d’une manière générale assez sobre. L’interprétation est excellente. Si on peut critiquer l’inévitable côté militariste de l’ensemble ou le style « c’est dans la guerre que l’on noue des relations fortes avec ses camarades », il n’en reste pas moins que cette série constitue un bel hommage à ces soldats.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Damian Lewis, Donnie Wahlberg, Ron Livingston, Matthew Settle
Voir la fiche de la série sur le site imdb.com.

11 novembre 2005

The Safety of Objects (2001) de Rose Troche

The Safety of Objects Elle :
Regard acerbe mais un peu confus sur la société de consommation américaine. Trois familles américaines moyennes en proie à des échecs amoureux, professionnels ou encore ravagée par la perte d’enfants, se déstructurent peu à peu et finissent par ne plus communiquer. La possession d’objets (poupées, téléphones, voitures, etc…) prend la place de la parole afin de compenser un manque d’amour ou d’affection. Les idées sont intéressantes mais la façon de les mettre en place est assez maladroite et hachée. L’univers sonore est assez fatiguant mais sans doute est-ce pour mettre en avant le côté artificiel de ce monde de supermarchés et de jeux d’argent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si le film a indéniablement un contenu, une mise en opposition des difficultés de communication à l’intérieur de quatre familles voisines et leur propension à se reporter sur les objets qui les ancrent dans la réalité, la forme pose problème : la mise en place est chaotique, extrêmement confuse, et la construction générale du film, à force de vouloir être dynamique, le rend assez souvent pénible à suivre… De plus, le trait semble parfois trop grossi, les symboles trop faciles (le garçon qui ne parle qu’à ses poupées) et la fin est plaquée et un peu niaise. Beaucoup de maladresses donc sans Safety of Objects mais une bonne idée de base.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Glenn Close, Dermot Mulroney, Jessica Campbell
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10 novembre 2005

Les chevaux de feu (1964) de Sergei Parajanov

Titre original : « Tini zabutykh redkiv »

Les Chevaux de Feu Elle :
(En bref) Abandon au bout de 30 minutes. Je n’ai pas accroché à la forme ni au fond de ce film si souvent qualifié de chef-d’oeuvre. Le film me semble avoir mal vieilli et ce qui a pu étonner dans les années soixante évoque moins l’intérêt maintenant. La caméra tourbillonne jusqu’à la nausée. Les voix et chants sont criards et l’ensemble est assez agressif.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Un tourbillon d’images assez difficile à supporter.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Ivan Mikolajchuk, Larisa Kadochnikova
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Remarque ultérieure (22/11/2009) :
Film à revoir.

10 novembre 2005

Un homme sans l’Occident (2002) de Raymond Depardon

Un homme sans l'Occident Elle :
C’est en prenant tout son temps et par des plans fixes que Raymond Depardon parvient à capter en noir et blanc l’effroyable rudesse du Sahara. On est bien loin de notre vie de nantis et de la magie du désert colportée par les prospectus touristiques. Dans son désert, le ciel et le sol se confondent dans la blancheur et les silhouettes humaines sont fragiles. Le vent pénètre par tous les orifices et transforme les dunes en mer de sable ; la chaleur écrasante accable les nomades, le manque d’eau épuise les corps, les pillards tyrannisent les tribus. La beauté épurée des images et des cadrages témoigne de la résistance des hommes et de leur corps à corps avec la nature. Un beau témoignage d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film Un homme sans l’Occident, qui désire nous mettre dans la peau d’un habitant du désert à l’époque de la colonisation, ne parvient que partiellement à ses fins. Si on est tout à fait plongé dans l’univers, aidé par l’absence de sous-titres et par la beauté photographique des images, on reste vraiment spectateur et on assiste un peu aux évènements sans comprendre les réelles motivations du héros ou encore ses pensées. L’absence de continuité dans le scénario y est pour beaucoup : le film est plus une succession de scènes, souvent très belles certes, mais sans lien entre elles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ali Hamit, Brahim Jiddi, Wodji Ouardougou
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9 novembre 2005

Caught (1949) de Max Ophüls

Caught Elle :
Film sombre sur les déboires amoureux d’une jeune femme arriviste qui rêve de conquérir un riche mari. Le milliardaire est bien sûr tyrannique et ne pense qu’à gagner de l’argent et la jeune épouse décide de quitter le foyer pour trouver un travail. L’histoire de Caught est assez manichéenne. Les riches que tout le monde envie et les pauvres qui luttent au quotidien pour soulager les plus faibles. Le plus intéressant reste la mise en scène très fluide.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans le genre “l’argent ne fait pas le bonheur (pire: il rendrait même terriblement malheureux)”, ce film a le défaut de présenter un scénario assez peu travaillé, restant dans le conventionnel, sans surprise ni originalité. Malgré sa grande maîtrise de la mise en scène, Max Ophüls ne parvient pas vraiment à donner une personnalité au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Mason, Barbara Bel Geddes, Robert Ryan
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8 novembre 2005

Swimming Pool (2003) de François Ozon

Swimming Pool Elle :
Difficile de comprendre ce qu’a voulu faire François Ozon car le film joue en permanence sur l’ambiguïté des situations et des personnages. Au début, on se laisse embarquer tranquillement dans le Lubéron avec Sarah Morton, une femme coincée qui écrit des romans policiers. Elle est en mal d’inspiration et cherche le calme. Elle se confronte rudement avec une adolescente délurée et malheureuse (Ludivine Sagnier). Puis peu à peu, elle se laisse fasciner par sa liberté sexuelle et vole des pans de sa vie pour construire son nouveau roman. Charlotte Rampling est parfaite pour jouer la femme frigide et mystérieuse. Les premières fondations du scénario se dérobent sous nos regards pour aboutir à d’autres conclusions auxquelles on n’a pas de réponse définitive. C’est très bien fait et l’ambiance musicale accentue cette ambiguïté. Sous des apparences parfois trompeuses surgit une autre réalité.
Note : 5 étoiles

Lui :
François Ozon a parfaitement su créer un climat dans Swimming Pool, parvenant à exploiter fort bien cette confrontation entre une quinquagénaire anglaise coincée et une jeunette française écervelée, une situation pourtant déjà largement utilisée dans le cinéma. Sa mise en place est prenante et alléchante, mais au moment où l’on pense parvenir au coeur de l’intrigue… rien, il ne se passe rien. Pourtant il y a le matériel pour une intrigue, comme on le voit dans une fin qui n’explique rien et qui ne tient pas debout. On a l’impression qu’Ozon a balancé entre l’intrigue policière et un film plus centré sur la psychologie des personnages, et qu’il n’a su choisir, restant ainsi entre deux chaises. Malgré ces défauts, le film reste intéressant à regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Ludivine Sagnier, Charles Dance, Jean-Marie Lamour
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7 novembre 2005

Les Lundis au soleil (2002) de Fernando León de Aranoa

Titre original : « Los Lunes al sol »

Les Lundis au soleil Elle :
Ce film réaliste social espagnol m’est apparu sinistre et très déprimant. Les personnages ne sont pas très attachants et leur combat pour retrouver du travail est trop présenté comme perdu d’avance. On est assez loin par exemple de Ken Loach qui sait si bien nous faire adhérer à une cause sociale avec son art de la mise en scène et du scénario.
Note : 1 étoile

Lui :
Il est hélas bien difficile de s’intéresser à ce film qui tente de nous montrer comment des ouvriers d’un chantier naval récemment fermé en Espagne ont bien du mal à se sortir du désoeuvrement. Le film est très noir, cela se comprend, mais aussi très froid, sans sentiment, à tel point qu’il en devient comme muet car il n’exprime rien. C’est surtout cela que je lui reprocherais.
Note : 1 étoile

Acteurs: Javier Bardem, Luis Tosar
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6 novembre 2005

Quand la mer monte… (2004) de Yolande Moreau

Quand la mer monte... Elle :
Malgré les bonnes critiques et les deux césars obtenus par Yolande Moreau, je n’ai pas du tout été séduite par son premier film et ai fini par abandonner. C’est un one-man show dans un one-man show. Autant aller voir un de ses spectacles. Le spectacle hideux de cette femme rougeoyante m’a très mal mis à l’aise et ne m’a fait ni rire ni même sourire. L’interprétation des acteurs m’a semblé être assez maladroite, le scénario qui se concentre sur la naissance d’un amour entre cette femme et un spectateur belge est ennuyeux et pas du tout émouvant. Bref rien pour plaire, à mes yeux du moins.
Note : pas d'étoile

Lui :
Je dois bien avouer avoir un peu du mal à comprendre pourquoi ce film a tant plu… Pour ma part, je n’ai pas du tout accroché et l’assez repoussant personnage de scène de Yolande Moreau n’est sans doute pas étranger à ce quasi-rejet. Abandon à la moitié de la projection.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Yolande Moreau, Wim Willaert
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