3 mars 2020

Arctic (2018) de Joe Penna

ArcticDans le désert glacé de l’Arctique, un homme s’efforce de survivre après le crash de son avion. Tout en tentant d’attirer l’attention sur lui, il pêche et s’est organisé autour de la carcasse de son avion. Mais un évènement imprévu va venir tout bouleverser…
Arctic est un film islandais et Joe Penna est un jeune réalisateur brésilien (également très connu sur YouTube en tant que guitariste). Son idée initiale pour son premier long métrage était un film de survie sur la planète Mars. Pour simplifier, il a choisi de transposer son histoire sur Terre, dans le milieu hostile de l’Arctique. Il n’a pas cherché à tricher sur le décor : il est allé tourner dans la toundra islandaise en plein hiver, dans des situations climatiques extrêmes. Bien qu’il soit dénudé et vide, l’environnement a ainsi une puissance peu commune. Le récit ne comporte aucun effet de dramatisation, ni aucun flashback pour nous dresser le portrait du personnage, nous ne saurons rien de lui. De même, il n’y a pratiquement aucun dialogue. C’est en revanche un film très immersif qui nous fait partager les problèmes et angoisses de son personnage. Il met en relief les capacités de l’être humain à ne jamais lâcher prise. La prestation de Mads Mikkelsen contribue à donner au film toute son intensité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mads Mikkelsen
Voir la fiche du film et la filmographie de Joe Penna sur le site IMDB.
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Remarques :
* Selon les explorateurs Matthieu Tordeur, Jean-Louis Etienne et Laurence de la Ferrière, le film Arctic traduit bien  les conditions qui règnent dans ces environnements glacés. Leur seule objection serait sur la nourriture : le héros de Arctic ne se nourrit pas assez pour tous les efforts qu’il a à fournir (lire sur Huffington Post…)

ArcticMads Mikkelsen dans Arctic de Joe Penna.

2 mars 2020

Tout en haut du monde (2015) de Rémi Chayé

Tout en haut du monde1892, Saint-Pétersbourg. Sacha, une jeune fille de l’aristocratie russe, admire son grand-père, l’explorateur Oloukine, disparu lors de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Lorsque sa réputation est ternie par un odieux conseiller du tsar, la jeune Sacha décide de partir vers le Grand Nord à la recherche du magnifique bateau qu’il avait conçu, le Davaï…
Sur une idée originale de la scénariste Claire Paoletti, complétée avec l’aide Patricia Valeix et Fabrice de Costil, Tout en haut du monde est un beau et exaltant récit à la Jules Verne. L’obstination de cette intrépide jeune fille nous la rend très sympathique et le scénario longuement mûri est une perfection d’équilibre. L’univers picaresque nous enveloppe avec douceur. C’est un dessin animé en aplats de couleurs, entièrement fait sur ordinateur, dont la simplicité de l’animation est largement compensée par une belle harmonie des couleurs. Un vrai bonheur visuel. Le charme agit rapidement.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Christa Théret, Féodor Atkine
Voir la fiche du film et la filmographie de Rémi Chayé sur le site IMDB.
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 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

 Tout en haut du mondeTout en haut du monde de Rémi Chayé.

6 septembre 2018

La Chose d’un autre monde (1951) de Christian Nyby et Howard Hawks

Titre original : « The Thing from Another World »

La Chose d'un autre mondeAu pole Nord, un groupe de militaires et de scientifiques découvrent un vaisseau inconnu prisonnier de la banquise. Ils décèlent sous la glace un corps extraterrestre et le ramènent à leur base, figé dans un bloc de glace…
Librement adapté d’une nouvelle de John W. Campbell, Jr. écrite en 1934, La Chose d’un autre monde est le premier film d’invasion extra-terrestre, genre qui connaitra une grande popularité dans les années cinquante. Il est possible, même probable, que son réalisateur soit en réalité Howard Hawks qui en a coécrit le scénario (1). Si le propos est simplifié (ce qui lui valut d’être rejeté à sa sortie par les adaptes de science fiction qui ne voyaient là qu’une tentative de recréer les films de monstres des années trente), il est intelligemment mis en scène : l’alien n’est que rarement visible et il est toujours flou, dans l’obscurité ou en contre-jour. Tout est fait pour ne dévoiler que très peu à son sujet, afin de favoriser la suggestion et aussi l’appréhension. Dans le même ordre d’idée, la façon de « montrer » le vaisseau spatial est une trouvaille fabuleuse. Le style, étonnamment détendu, est assez remarquable, les dialogues formant presque un jeu entre les personnages. L’opposition entre militaires et scientifiques s’inscrit pleinement dans son époque. La célèbre phrase finale, « Watch the skies » (« surveillez le ciel »), eut une résonance particulière en pleine Guerre de Corée et alors que la paranoïa anti-communiste était à son maximum. Le film connut un grand succès et eut une grande influence sur le cinéma de science-fiction de plusieurs décennies.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Sheridan, Kenneth Tobey, Robert Cornthwaite, James Arness
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian Nyby sur le site IMDB.

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La chose d'un autre monde

(1) La Chose d’un autre monde a été produit par Howard Hawks qui en a écrit le scénario avec Charles Lederer avec l’aide de Ben Hecht. Christian Nyby en est le réalisateur… officiellement du moins. Les spéculations vont en effet bon train depuis sa sortie : d’une part, le reste de la production de Christian Nyby n’est pas du tout du même niveau et d’autre part, le style du film évoque vraiment celui d’Howard Hawks, notamment la vivacité des dialogues et le ton très détendu des acteurs. Il est donc possible que le véritable réalisateur soit Howard Hawks.
Ce dernier l’a toujours nié.
Voici ce que déclarait Nyby dans une interview en 1982 :
« Est-ce que Hawks l’a dirigé? C’est une question ridicule et insensée. Le style était celui de Hawks ? Bien sûr que c’était le cas. C’est un homme que j’ai étudié et auquel je voulais ressembler. Quand vous travaillez auprès d’un maitre, il est inévitable de s’en inspirer et de le copier. C’est ce j’ai fait. »

La chose d'un autre monde
Scientifiques contre militaires : Robert Cornthwaite, Margaret Sheridan et Kenneth Tobey dans La Chose d’un autre monde de Christian Nyby et Howard Hawks

Remake :
The Thing de John Carpenter (1982) avec Kurt Russell.

9 août 2018

The Atomic Submarine (1959) de Spencer Gordon Bennet

The Atomic SubmarineDans un futur très proche (1968), la route par le Pôle Nord est empruntée par de nombreux navires. Toutefois, plusieurs bateaux et submersibles disparaissent mystérieusement ou sont détruits. La Marine américaine charge le capitaine du sous-marin nucléaire Tigershark d’aller enquêter sur place et de détruire la cause de ces disparitions…
Spencer Gordon Bennet est un cinéaste spécialiste des serials qui a débuté au temps du muet. The Atomic Submarine est l’une de ses toutes dernières réalisations. Le film est parfois présenté comme étant l’un des meilleurs films à tout petit budget produits par Alex Gordon. L’histoire n’est guère travaillée et sans grande originalité. La grande faiblesse du budget se ressent vraiment sur les décors et l’interprétation, bien peu convaincante.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Arthur Franz, Dick Foran, Brett Halsey, Tom Conway
Voir la fiche du film et la filmographie de Spencer Gordon Bennet sur le site IMDB.

Remarque :
* A noter la brève apparition de l’actrice Joi Lansing, l’une des dernières bombes sexuelles blondes d’Hollywood, que les cinéphiles connaissent bien pour figurer dans le fameux plan d’ouverture de Touch of Evil (La Soif du mal) d’Orson Welles (la jeune femme blonde dans la voiture…« I keep hearing this ticking noise inside my head! »).

Atomic Submarine
Tom Conway, Victor Varconi, Paul Dubov, Arthur Franz et Dick Foran dans The Atomic Submarine de Spencer Gordon Bennet.