3 mai 2012

Nick Carter, Master Detective (1939) de Jacques Tourneur

Nick Carter, Master DetectiveLe détective Nick Carter est envoyé dans une usine d’aviation qui met au point un avion révolutionnaire. Malgré des mesures de sécurité draconiennes, des plans secrets disparaissent … Nick Carter est un personnage de littérature populaire (1) qui avait déjà été adapté au tout début du cinéma en France (2). Nick Carter, Master Detective fait partie des tous premiers films réalisés par Jacques Tourneur aux Etats-Unis en 1939. Ne durant que 59 minutes, c’est le type-même du film de série B, c’est-à-dire prévu pour être présenté avec un autre film. Il est simple mais bien réalisé, avec un petit suspense bien dosé, finalement assez prenant par son histoire. Walter Pidgeon fait un Nick Carter très crédible. Il est aidé (malgré lui) par un petit personnage excentrique joliment interprété par Henry Hull qui apporte une touche d’humour. Très facile d’abord, Nick Carter, Master Detective est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Pidgeon, Rita Johnson, Henry Hull, Stanley Ridges
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.
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(1) Nick Carter apparait pour la première fois en 1886 dans un roman bon marché signé John R. Coryell et Ormond G. Smith. Le personnage sera réutilisé dans de nombreuses histoires. Un magazine sera créé : le Nick Carter Weekly qui devient, en 1915, Detective Story Magazine.

(2) Entre 1908 et 1911, les Studios Eclair en France produisent une série de films courts dirigés par Victorin-Hippolyte Jasset. La série se nomme Nick Carter, le roi des détectives. Pierre Bressol y tient le rôle principal. Une quinzaine de films sont réalisés.
* Aux Etats-Unis, le personnage est utilisé dans une série de films courts réalisés par Alexander Hall en 1922. C’est Edmund Lowe qui tient le rôle du détective.
* En 1939/40, la MGM sort trois films mettant en scène Nick Carter interprété par Walter Pidgeon :
Nick Carter, Master Detective (1939) de Jacques Tourneur
Phantom Raiders (1940) de Jacques Tourneur
Sky Murder (1940) de George B. Seitz
* Le personnage a aussi fait une belle carrière à la radio entre 1943 et 1955.
* A noter que le personnage a tenté d’être relancé en France dans les années soixante avec Eddie Constantine :
Nick Carter va tout casser (1964) d’Henri Decoin
Nick Carter revient (1965) de Jean-Paul Savignac.

8 janvier 2012

La proie du vent (1927) de René Clair

La proie du ventPris dans une tempête au dessus d’une immense forêt slovène, un aviateur est contraint de faire un atterrissage hasardeux dans le parc d’un château isolé. Blessé, il est recueilli et soigné par la comtesse Elisabeth et son beau-frère. Peu à peu, il s’éprend de sa bienfaitrice. Mais un évènement va troubler l’idylle naissante… La proie du vent est le cinquième film de René Clair. Avec cette adaptation d’un roman d’Armand Mercier, il semble s’écarter un peu de l’avant-garde pour réaliser un film qui semble plus classique ou peut-être plus commercial. L’histoire en elle-même n’est pas très forte, c’est le traitement qu’en fait René Clair qui donne au film son intérêt. Charles Vanel en amoureux est ici à contre-emploi, puisqu’à cette époque il était spécialiste des rôles de durs. L’anglaise Lillian Hall-Davis (la comtesse) est une très belle actrice, bien mise en valeur par ce film (1). René Clair utilise habilement les objets : par exemple, pour exprimer le désarroi de son héros, au lieu de faire un gros plan sur son visage, il fait un gros plan sur ses mains qui triturent la lettre qu’il vient de lire ; ou encore, il parvient à exprimer le désir de l’aviateur au moyen d’une cigarette. La poursuite en voiture est très bien rythmée, assez haletante. Egalement très intéressante est la scène où Vanel laisse vagabonder son imagination : La proie du vent nous voyons ce qu’il pense (avec un très beau plan graphique de la chambre de la comtesse derrière un immense rideau, superbe image). Malgré tout cela, La proie du vent n’est pas à classer parmi les meilleurs films de René Clair, en grande partie à cause de la faiblesse de son scénario. Le film a été récemment restauré avec les teintes d’origine avec une musique de jazz plutôt dissociée du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Vanel, Sandra Milovanoff, Jean Murat, Lillian Hall-Davis, Jim Gérald
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Remarques :
Lillian Hall-Davis jouera ensuite pour Hitchcock mais sa carrière sera courte, l’actrice souffrant de neurasthénie. Lillian Hall-Davis se suicidera en 1933 à l’âge de 35 ans.

14 novembre 2011

Le mur du son (1952) de David Lean

Titre original : « The Sound Barrier »

Le mur du sonAprès s’être illustré pendant la Seconde Guerre mondiale, un brillant pilote épouse la fille d’un industriel de l’aviation. Ce dernier cherche à construire un avion qui dépassera la vitesse du son… Le mur du son fait partie des films les moins connus de David Lean. Il nous replonge dans l’atmosphère des grandes découvertes : personne ne savait alors ce qui pouvait se passer si un avion dépassait le mur du son. Le film n’est en rien historiquement juste, puisqu’il attribue l’exploit à un pilote anglais (1). Malgré ses inexactitudes, le film est toutefois fort bien fait et prenant. David Lean donne une certaine portée à son propos puisqu’il met en balance le dépassement scientifique avec les sacrifices humains induits. Les scènes aériennes sont très réussies avec, en plus, une belle traversée au dessus de l’Europe avec des rares vues aériennes de Paris. On pourra noter une petite pointe de misogynie : les femmes sont soit des briseuses de rêves, soit totalement centrées sur elles-mêmes. Le très bon jeu d’acteurs apporte une contribution non négligeable à l’attrait qu’exerce encore le film, 50 ans après sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ralph Richardson, Ann Todd, Nigel Patrick, John Justin, Joseph Tomelty, Denholm Elliott
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Remarques :
(1) Dans la réalité, le premier pilote à dépasser la vitesse du son fut l’américain Chuck Yeager en 1947, tel que rapporté avec beaucoup plus d’exactitude dans le film L’étoffe des héros de Philip Kaufman (1983).

14 juillet 2011

Pilote d’essai (1938) de Victor Fleming

Titre original : « Test pilot »

Pilote d'essaiLui :
Jim Lane est un pilote d’essai : il vole sur des prototypes qu’il pousse aux limites de leurs possibilités. Il côtoie le danger et brûle la vie par les deux bouts. A la suite d’incidents mécaniques, il se pose en plein champ et c’est une jeune femme qui vient lui porter secours… Test Pilot repose avant tout sur un solide trio d’acteurs aimés du public de 1938. Le Pilote d’essai c’est Clark Gable qui est ici dans un de ces rôles de juvénile tête brûlée qui lui vont si bien. Il forme un tandem très complémentaire avec Spencer Tracy, son mécanicien, dévoué et effacé, la tête sur les épaules. Myrna Loy symbolise le charme et l’intelligence, un rôle très flatteur pour elle Pilote d'essai (elle a d’ailleurs déclaré plus tard que Test Pilot était son film préféré) dans lequel elle paraît très à son aise. Les dialogues sont assez vifs et relevés du moins dans un premier temps car le scénario tombe rapidement dans la banalité. Les scènes d’aviation peuvent paraître datées à nos yeux blasés d’aujourd’hui mais elles n’en restent pas moins remarquables pour l’époque. Pilote d’essai fut l’un des plus grands succès commerciaux de la MGM.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Myrna Loy, Spencer Tracy, Lionel Barrymore
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Remarques :
Test Pilot aurait inspiré Howard Hawks pour son très beau Seuls les anges ont des ailes (1939).