9 septembre 2020

Le Fruit défendu (1921) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Forbidden Fruit »

Le Fruit défendu (Forbidden Fruit)Epouse d’un riche industriel qui cherche à conclure un accord avec un jeune homme d’affaires, Madame Mallory demande à sa couturière Mary Maddock de jouer le rôle de séductrice le temps d’un dîner…
Cecil B. DeMille avait déjà tourné en 1915 cette histoire qu’il a lui-même écrite sous le nom The Golden Chance. Le thème des oppositions de classes sociales en est le thème principal avec, comme très souvent dans les films muets de Cecil B. DeMille, un ton légèrement moralisateur ou, plutôt, de leçon de vie, donné essentiellement par les intertitres. Sans être un grand film, ce Forbidden Fruit est fort bien réalisé avec une grande attention portée aux détails et DeMille montre comme toujours son talent pour créer une tension grandissante qui culmine dans un final fort. C’est aussi une peinture sociale qui, certes, utilise l’attrait de la richesse pour capter le spectateur mais ne se prive pas d’égratigner les riches. En outre, par de petites saynètes insérées, le réalisateur fait l’analogie avec le conte Cendrillon, mais  ce n’est pas toutefois le plus remarquable dans ce film. (Film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Agnes Ayres, Clarence Burton, Theodore Roberts, Kathlyn Williams, Forrest Stanley
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.

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Le Fruit défendu (Forbidden Fruit)Forrest Stanley, Agnes Ayres et Kathlyn Williams dans Le Fruit défendu (Forbidden Fruit) de Cecil B. DeMille.

Le Fruit défendu (Forbidden Fruit)Etonnants jeux de reflets dans cette scène récréant le conte Cendrillon
dans Le Fruit défendu (Forbidden Fruit) de Cecil B. DeMille.

Homonyme :
Le Fruit défendu d’Henri Verneuil (1952) avec Fernandel.

3 novembre 2014

Le Cheik (1921) de George Melford

Titre original : « The Sheik »

Le cheikDans le Sahara, une jeune lady anglaise très libérée décide d’explorer le désert. Elle est enlevée par un jeune cheik arabe séduit par sa beauté et se retrouve à sa merci, entre ses mains… The Sheik fut avant tout un phénomène de société. Du jour au lendemain, Rudolph Valentino se retrouva propulsé au niveau de star adulée, devenant le premier grand latin lover du cinéma. Des spectatrices s’évanouissaient dans les cinémas, les vêtements d’inspiration arabe devinrent à la mode ; le mot « sheik » est même passé dans le langage courant pour désigner un séducteur. Sur le plan cinématographique pur, le film a moins d’intérêt : le scénario est assez simplet, mais sans être ennuyeux toutefois, et Valentino use et abuse d’effets d’expressions faciales Le cheik et de regards bien trop appuyés, souvent ridicules (1). Son pouvoir d’attraction a beaucoup été analysé par la suite. Il se situe certainement dans une certaine fragilité et une indéniable féminité. Bien que la publicité de l’époque pour The Sheik le présentait comme un macho dominateur, il ne l’est jamais vraiment : devant la femme qu’il aime, il est comme paralysé. Toujours est-il que toutes les femmes rêvaient de faire dominer par lui… pendant que tous les hommes le rejetaient et le critiquaient. Aujourd’hui, The Sheik est surtout intéressant à voir pour son aspect historique… (film muet)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Agnes Ayres, Rudolph Valentino, Adolphe Menjou, Walter Long
Voir la fiche du film et la filmographie de George Melford sur le site IMDB.

Remarques :
Le cheik* Après le succès de The Four Horsemen of the Apocalypse de Rex Ingram, Rudolph Valentino a demandé à la Metro (future M.G.M.) une augmentation de 50 dollars sur son salaire de 300 dollars par semaine. La Metro a refusé provoquant son départ. Adolphe Zukor l’a engagé immédiatement.

* Avant la sortie, les patrons de Paramount n’étaient pas franchement convaincus par le film et n’avaient donc pas anticipé un succès si phénoménal. A noter que Rudolph Valentino n’a pas le top billing : sur l’affiche, il est en deuxième position derrière Agnes Ayres.

* Suite : Le Fils du Cheik (The son of The Sheik) de George Fitzmaurice (1926), ultime film de Rudolph Valentino décédé la même année à l’âge de 31 ans.

(1) C’est pratiquement le seul film où Rudolph Valentino a ces expressions faciales exagérées. A propos de son regard, il faut garder à l’esprit qu’il était très myope, il a ainsi tendance à plisser les yeux. De plus, un très léger strabisme apporte quelque chose de particulier à son regard.

The Sheik
Le Cheik (Rudolph Valentino) et sa captive (Agnes Ayres) dans The Sheik de George Melford (1921).